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Essor de la Presse et de l'Edition au XIXème Siècle

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Le XVIIIème siècle, sous l'impulsion des philosophes des Lumières, avait vu l'émergence d'une pensée critique et de l'opinion publique, d'une pléthore de journaux critiques (essentiellement protestants) en provenance de Hollande (Pierre Bayle; Nouvelles de la République des Lettres ou Jean-Frédéric Bernard; Bibliothèque universelle) et la vogue des encyclopédies (Chambers en Angleterre, Diderot et D'Alembert en France).

La censure demeurait la règle mais était largement inefficace. Elle diminua à la révolution pour s'accentuer sous la Terreur, le Directoire et l'Empire. Puis arrive le mouvement romantique avec Balzac, Chateaubriand, Vigny, Hugo, Musset, Sand...

Au cours du XIXème siècle, la production de livres va exploser. On passe de 2000 ouvrages publiés par an en France à plus de 15000. Ceci est du à l'amélioration des moyens de production (nouvelles presses mécanisées, chemins de fer pour la diffusion) et à la demande du public qui s'accroit.

En effet, au long du XIXème siècle, on passe de 50 pourcents d'alphabétisation à presque 100 pourcents en 1914 (d'après les registres des conscrits). La Loi Guizot en 1833 crée une école primaire dans chaque commune. La Loi Falloux en 1850 crée des collèges et la Loi Ferry en 1882 rend l'enseignement gratuit et obligatoire.

L'accès au livre est facilité. La première moitié du siècle voit l'apparition du cabinet de lecture et l'année 1862 sont crées les premières bibliothèques municipales (voir mon billet sur le sujet).

L'année 1836 est un tournant pour les journaux. Emile de Girardin crée La Presse et y insère de la publicité. Le prix des abonnements baisse de moitié. C'est aussi l'apparition du roman feuilleton ou s'illustreront Balzac (La vieille Fille) et surtout Eugène Sue (Les Mystères de Paris). Le roman feuilleton qui remplace le feuilleton critique se trouve en bas de première page. Les lecteurs peuvent donc découper ce bas de page et se constituer un livre à bon marché.

L'éditeur Ladvocat innove dans la publicité : il crée l'affiche. En quatrième page des journaux, on trouve les réclames.

Le monde de l'édition se divise entre libraire-éditeur et libraire-commissionnaire. Les fonctions de libraires et d'imprimeurs se séparent.

Dans la première moitié du siècle, les romantiques se montrent hostile à la logique du livre comme objet commercial. Ils considèrent les libraires comme de vulgaires épiciers qui fabriquent des livres de mauvaises qualités et exploitent les écrivains. Cette vision évoluera avec la notion d'éditeur à la fois homme d'affaire et homme de goût à la fin du siècle, citons par exemple Hetzel.

En 1838, Gervais Charpentier change le format in-octavo pour le in-18 plus petit (un feuillet donne18 pages). La qualité du papier s'améliore et il y a plus de texte. Le prix baisse également. Il crée "la Bibliothèque Charpentier" dont le tome 1 regroupe La physiologie du goût de Brillat-Savarin et La physiologie du mariage de Balzac.

Louis Hachette en 1852 obtient le monopole des librairies dans les gares et en 1853, il lance la "Bibliothèque des Chemins de fer" pour une littérature de haute-tenue.

Le développement du procédé de la lithographie, en Allemagne à la fin du XVIIIème siècle et de celui de la gravure sur bois en 1830 permet le développement du livre illustré et du livre d'art. Pour l'anecdote, Gustave Flaubert était opposé au principe de l'illustration pour ses livres.

On le voit, le monde de l'édition est en pleine essor au XIXème siècle et les choses vont encore s'intensifier jusqu'à nos jours.

J'y reviendrais ! A bientôt !

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