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Le Dernier Métro - François Truffaut

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Le Dernier Métro a réussi un exploit dans l'Histoire du cinéma en décrochant pas moins de 10 Césars lors de la cérémonie de 1981, record jamais battu depuis ! Le film de François Truffaut sorti en 1980 a notamment raflé les cinq plus prestigieuses récompenses (meilleur film, meilleur scénario, meilleur réalisateur, meilleur acteur pour Depardieu et meilleure actrice pour Deneuve).

Le récit se déroule durant la Seconde Guerre mondiale et on suit une troupe qui monte une pièce dans le Théâtre Montmartre, la pièce norvégienne La Disparue d'après les recommandations et didascalies de Lucas Steiner -  joué par Heinz Bennent, un juif allemand officiellement exilé aux Amériques. C'est sa femme, Marion Steiner - jouée par Catherine Deneuve - qui fait tourner l'établissement.

Marion recrute un nouveau comédien venu du Grand Guignol, Bernard Granger - joué par Gérard Depardieu - pour jouer le rôle de M. Carl qui vient épauler la jeune Nadine Marsac - incarnée par Sabine Haudepin et le metteur en scène Jean-Loup Cottins  - interprété par Jean Poiret, introduit auprès des milieux collaborationnistes notamment proche de Daxiat - joué par Jean-Louis Richard qui écrit dans "Je suis partout".

A la distribution aussi, Maurice Risch et Andréa Ferréol ! Mention de Sacha Guitry, d'Edith Piaf, de De Gaulle,... Toute une époque retracée !

Le film a des aspects documentaire ! Le "dernier métro" était la rame que les Parisiens ne devaient pas manquer pour rentrer chez eux avant le couvre-feu. Durant le conflit, paradoxalement ou plutôt logiquement, les Français n'avaient qu'un désir : fuir ce quotidien sordide et les salles de spectacle ne désemplissaient pas !

On voit ici les compromis - et les compromissions - que les artistes ont dû faire pour continuer à exercer leur profession et produire des spectacles. On nous montre ce quotidien de la Guerre, le marché noir, les pénuries, la propagande dégueulasse contre les juifs,... Le film est très intéressant sur ces points !

Mais en réalité Lucas Steiner n'a pas traversé l'Atlantique et il est caché dans la cave et seule sa femme le sait !

Dans le film, la pièce mise en abyme est un succès mais Bernard Granger va s'en prendre au critique collaborationniste rappelant un fait réel qui eut lieu durant ces années-là entre Jean Marais et un autre traitre à la France. Par la suite, Bernard rejoint  la Résistance ! Puis la paix revient et Lucas sort de sa cave et connait à nouveau le succès !

Très bon film ! Un Classique encore !

A bientôt !

Le Dernier Métro - François Truffaut

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Peur sur la ville - Henri Verneuil

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On peut véritablement dire que Belmondo a eu plusieurs carrières. Dans les années 60, il fut d'abord une des icônes de la Nouvelle Vague, révélé par A bout de souffle (voir mon article ici) puis ensuite plutôt une sorte de figure comique, faisant volontiers le clown  avec sa tête de boxeur et des films comme Le Magnifique (voir un autre de mes articles) puis par la suite, il ne se cantonnera plus aux rôles de voyous et de mauvais garçons mais incarnera aussi des flics dont des commissaires !

Peur sur la ville  est une sorte de thriller à l'américaine, réalisé par Henri Verneuil et sorti en 1975. Bebel y incarne un héros d'action qui va se lancer sur la traque d'un tueur en série, le très inquiétant Minos, joué par Adalberto Maria Merli dans cette coproduction franco-italienne tout en voulant appréhender dans le même temps le braqueur Marcucci - interprété par Giovanni Cianfriglia qui a valu à notre policier une mutation dans la capitale. Dans la distribution, on a aussi Charles Denner et la nouvelle venue Léa Massari.

Minos va donner du fil à retordre à notre justicier et il s'attaque à des jeunes femmes dont il juge les moeurs trop débridées ! Un authentique psychopathe à l'américaine !

Belmondo, à l'instar d'un Jean Marais réalise toutes ses cascades lui-même dans ce film et les suivants sous la supervision du célèbre Rémy Julienne  - mais c'est particulièrement poussé dans Peur sur la ville : poursuite sur les toits, balade suspendu à un hélicoptère, course sur le toit du métro,... Ces rôles de super-flic vont devenir la marque de fabrique de Bebel avec par la suite d'autres films du même acabit comme Flic ou Voyou  (1979) et Le Marginal (1983),...

Belmondo  a réussi à se faire un nom dans le métier à force d'obstination et avec le présent film et les suivants, il est au sommet de sa gloire. Ce n'était pas gagné et il a dû persévérer car au départ ses professeurs lui disaient qu'il n'était pas du tout fait pour être acteur !

Conseil aux jeunes dans tous les métiers : persévérez vous aussi et n'écoutez pas tous ces vieux cons et moins vieux cons qui prennent un plaisir sadique à vous casser comme si ils avaient peur que vous veniez leur piquer leur place ou alors parce qu'ils ont leurs propres enfants à placer dans le métier, fréquentant les universités, je suis bien placé pour vous dire que le piston et la cooptation y règnent partout !

A bientôt !

Peur sur la ville - Henri Verneuil

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Emmanuelle - Just Jaeckin

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Le cinéma pornographique est aussi vieux que l'invention des Frères Lumière puisque dans les premiers temps, à la Belle Epoque, des pornocrates allaient filmer les filles dans les bordels pour des pellicules qui se vendaient sous le manteau aux bourgeois.

Mais dans l'Histoire de l'erotisme, 1974 est l'année de tous les dangers qui met à mal la morale et le conformisme avec la sortie du film Emmanuelle  de Just Jaeckin avec la jeune mannequin, fort jolie reconnaissons- le, Sylvia Kristel.

Emmanuelle s'envole pour Bangkok pour retrouver son mari le diplomate Jean, joué par Daniel Sarky, mari libertin mais qui se révèlera jaloux dès lors qu'il commencera à ajouter des sentiments au sexe. La jeune femme fait la connaissance de la jeune fille très délurée Marie-Ange - jouée par Christine Boisson,  d'Ariane - avec Jeanne Colletin dans le rôle. Elle tombe amoureuse de l'archéologue Bee  - jouée par Marika Green - qui l'initie au lesbianisme et connait une déception sentimentale quand elle s'aperçoit que cette femme ne l'aime pas comme elle, elle l'aime. A la fin, elle termine sa transformation en femme du plaisir avec Mario, qu'elle qualifie de "Don Juan sur le retour" - joué par Alain Cuny mais qui lui enseigne que l'érotisme repose plus sur le désir que sur le plaisir.

J'avais déjà consacré sur ce blog un article à la BD Emmanuelle de Guido Crepax il me semble et dans mon souvenir l'intrigue de l'album était un peu différente mais je ne sais plus trop ! Quoi qu'il en soit, à l'origine, Emmanuelle est un roman d'Emmanuelle Arsan.

Avec Mai 68, on a enclenché une libération progressive des moeurs et le film de Just Jaeckin s'inscrit dans cette évolution.  Avant Emmanuelle, le cinéma pornographique avait braver la censure aux Etats-Unis avec deux films : Derrière la porte verte  et Gorge profonde. Emmanuelle pour sa part opère une distinction entre cinéma porno et cinéma érotique, le film ici chroniqué relevant davantage de la seconde catégorie même si il y a des scènes très osées pour l'époque dedans.  L'industrie pornographique, alors souvent mafieuse, change de forme et sort du ghetto.

De plus il faut rappeler le contexte politique. Juste élu cette même année 1974, Valéry Giscard d'Estaing a promis d'alléger la censure. Des cinémas pornos ouvrent alors dans toute la France et les années 1970 sont considérés comme un âge d'or pour ce genre qui connait une véritable explosion à ce moment-là. Mais le film avec Sylvia Kristel, seulement coupé de quelques plans et assorti d'une interdiction aux moins de 16 ans sort lui dans les salles traditionnelles. Il enflamme les débats et connait un triomphe, étant même projeté sur les Champs-Elysées pendant 553 semaines et ne disparait des écrans qu'en 1985.

Un film qui a fait l'Histoire ! Avec la célèbre chanson de Pierre Bachelet : " Mélodie d'amour chante le corps d'Emmanuelle"... Et la fameux fauteuil en osier qui n'apparait qu'à la toute fin du film !

A bientôt !

Emmanuelle - Just Jaeckin

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Les Aventures de Rabbi Jacob - Gérard Oury

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Les collaborations entre Gérard Oury et Louis de Funès ont toujours donné de grands films, de superbes comédies et les deux complices remettent le couvert en 1973 avec Les Aventures de Rabbi Jacob.

Le film aborde un thème sérieux et grave, le racisme, comme quoi on peut rire de tout, pour mieux le dénoncer ! Ici, De Funès joue le rôle de Victor Pivert, un industriel arriviste et cynique à l'esprit rempli de préjugés racistes et antisémites. Par un concours de circonstances, et après avoir viré son chauffeur juif Salomon  - joué par le nouveau venu Henri Guybet, après un petit accident Victor se retrouve au milieu de la nuit dans une usine de chewing-gum abandonnée où un colonel d'un pays arabe passe à la question Slimane - joué par Claude Giraud - un opposant et acteur d'une Révolution en cours dans ce lointain pays.

Victor et Slimane prennent la fuite et de péripéties en péripéties, dépouillent deux pauvres juifs orthodoxes pour se déguiser avec leurs vêtements. Le film repose sur une série de quiproquos et de malentendus qui consistent principalement à se tromper sur l'identité des gens. Et ici une famille juive, les Schmoll, venus attendre le fameux Rabbi Jacob du titre, venu de New York voir la communauté juive Rue des Rosiers, va prendre De Funès et Slimane pour le rabbin et son assistant !

S'ensuit une série de scènes cocasses et loufoques - dont la célèbre scène de danse dans la rue - ou Victor contrefait le juif, lui le raciste et finit par accepter les différences qui existent entre les peuples et les communautés !

Les Aventures de Rabbi Jacob, sous le prétexte de l'humour est donc un plaidoyer pour la tolérance et un appel à aller vers et à découvrir l'Autre ! C'est l'un des premiers films à mettre en avant la communauté juive de France, bien avant La Vérité si je mens !

On retrouve aussi dans ce film Claude Piéplu qui joue le commissaire divisionnaire Andréani, Suzy Delair en Germaine Pivert, Popeck dans une de ses, première apparition à l'écran, tout comme Gérard Darmon dans une apparition très brève,  Jacques François en militaire, beau-père d'Antoinette Pivert, jouée par une jeune Miou-Miou qui sera un an plus tard la révélation du film Les Valseuses !

Un film très drôle avec aussi par moments, notamment dans l'usine de chewing-gum un humour un peu à la Tex Avery, sorti à l'époque en pleine Guerre du Kippour ce qui parce que le film mets en avant des juifs suscita quelques réactions hostiles !

A bientôt !

Les Aventures de Rabbi Jacob - Gérard Oury

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Dracula - Tod Browning

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Le roman Dracula  de Bram Stoker fut appelé à une longue et belle postérité ! Au cinéma les adaptations commencent avec le film de 1931, Dracula, de Tod Browning alors qu'on est passé seulement depuis quelques années au parlant ! Dans ce premier film, Bela Lugosi, avant Christopher Lee et avant Gary Oldman est le célèbre vampire !

Précédemment on avait eu une sorte d'adaptation non-officielle de Dracula avec Nosferatu, film muet de Murnau de 1922 !

Le film diffère un peu du roman en cela que c'est le personnage de l'avocat Reinfeld - joué par Dwight Frye - et non Jonathan Harker qui se rend au début en Transylvanie pour conclure la vente de l'abbaye par laquelle le comte Dracula va s'établir en Angleterre ! Par la suite, le pauvre Reinfeld, en proie à la folie, devient le serviteur du vampire et on est étonné de voir la large gamme d'expressions faciales de l'acteur, expressions issues du cinéma muet.

Dracula a déjà ici ses principales caractéristiques : pouvoir de se transformer en loup, en chauve-souris ou au brouillard, présence de ses trois épouses, vulnérabilité aux symboles religieux et à certaines plantes, besoin de reposer dans sa terre la nuit et aussi son pouvoir hypnotique qui lui permet de soumettre les gens et auquel seul Van Helsing - joué par Edward Van Sloan,  parce qu'il a une volonté de fer, est capable de résister !

Le reste du film est assez fidèle à l'histoire de Stoker ! Dracula arrive en Angleterre, transforme en vampire la pauvre Lucy Weston - jouée par Frances Dade - et tente de faire de même avec Mina Seward - jouée par Helen Chandler que son fiancé Jonathan Harker  - interprété par David Manners - qui ne croit d'abord pas aux fables du Pr. Van Helsing tente de protéger !

Le film est empreint de la poésie des films de cette époque ! On raconte que Bela Lugosi fut tellement imprégné du rôle , qu'il rejouera par la suite au théâtre, qu'il se fit enterrer avec la cape du vampire.

J'ai beaucoup apprécié ce grand classique même si j'ai trouvé la fin un peu expédié ! A voir donc ainsi que le film Frankenstein  sorti la même année !

A bientôt !

Dracula - Tod Browning

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Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil - Jean Yanne

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Au début des années 1970, l'ancienne génération de comiques a disparu, Fernandel et Bourvil étant décédés. C'est alors qu'apparait une certaines relève ! On a déjà parlé ici des Charlots mais il faut compter aussi avec le trublion Jean Yanne qui donne dans l'humour caustique et irrévérencieux notamment en 1972 avec son film Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil.

Dans ce film, notre réalisateur et acteur Jean Yanne prend pour cible la société de consommation et des médias un peu trop complaisants et aux ordres ! Il faut se rappeler les années de plomb de Pompidou et Giscard qui donnaient à fond dans la censure et qui n'ont été égalées en termes de veulerie et de lâcheté que sous la dictature de Macron et son BFMerde et autres médiaputes ! Que voulez-vous, quand on élit un type qui n'a aucune expérience politique comme Manu, on se retrouve avec un gars complétement fou au pouvoir ! Et c'est facile de traiter les gens de lâches quand on est bien à l'abri dans son bunker sous l'Elysée ! Fin de la digression !

Mais revenons à notre film ! Christian Gerber - incarné par Jean Yanne - est un reporter radio qui dérange et qui officie sur une antenne dont le directeur des programmes,  Plantier - joué par Jacques François - est un opportuniste qui ne fait que surfer sur les modes : le couple, la femme, la nature, le sexe et son dernier dada est la Religion avec Jésus !

Le film pousse peut-être un peu trop dans la caricature et l'exagération ! Jésus est même dans les publicités à l'antenne ! Ca alourdit le film et ça m'a rendu son visionnage un peu pénible car je ne suis pas trop fan des bondieuseries même sous le mode de la parodie !

Bref RadioPlus - comme le résume son président Louis-Marcel Thulle  - joué par Bernard Blier - est "une radio de minus qui prend les gens pour des minus" !  Louis-Marcel, certainement influencé par son épouse la libertaire Millie Thulle - jouée par Marina Vlady - va tenter autre chose et virer Plantier pour mettre Gerber à la place avec Carte Blanche  ! La devise de Gerber est alors "la vérité, rien que la vérité" !

Evidemment, on se doute que ça ne va pas plaire au pouvoir et finalement Gerber est remercié !nos sociétés ne sont pas prêtes à ce qu'on dise le réel ! Continuons donc à prendre les gens pour des cons ! Telle est un peu la démonstration du film !

Dans la vie réelle, Jean Yanne avait été renvoyé de la télévision française en 1965 pour son impertinence puis même traitement de la part de RTL en 1969 puis même chose avec Europe 1 et France Inter ! Ces radios peuvent bien de nos jours continuer à nous déverser leur propagande d'Etat, les gens sont de moins en moins dupes ! Pour Jean Yanne, ça ne l'empêchera pas d'être un régulier des Grosses Têtes  par la suite !

Le film resta pendant huit semaines en tête du box-office français malgré certaines critiques qui lui reprochaient son  "simplisme politique" ! Il n'y eut pas de véritable scandale car on n'osa pas s'attaquer à Jean Yanne qui connaissait bien son sujet. Un film qui secoue comme le film américain MASH à la même époque, preuve qu'il n'y a pas que les USA qui osent faire ça ! aujourd'hui, ce film nous dit-on sert de référence pour le monde de la radio ! Soit mais alors on n'en tire pas les bons enseignements !

Le casting du film compte pas mal d'acteurs de comédies de ces années-là et de la décennie suivante. On a ainsi Michel Serrault, Paul Préboist, Daniel Prévost, Ginette Garcin, les Frères Ennemis, Maurice Risch, Jean-Marie Proslier parmi une distribution très étoffée de copains !

A bientôt !

Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil - Jean Yanne

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Les Bidasses en folie - Claude Zidi

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Film à petit budget, se passant dans une ville de province et à l'humour léger qui fait grincer des dents les critiques professionnels, Les Bidasses en folie, film de Claude Zidi de 1971 fait un véritable carton dans les salles !

On y découvre le talent comique d'un groupe nommé Les Charlots, anciennement nommé Les Problèmes quand ils accompagnaient le chanteur Antoine dès 1965. Le groupe est constitué de cinq larrons en foire à savoir Gérard Rinaldi, Jean Sarrus, Gérard Filippelli, Luis Rego et Jean-Guy Fechner.

Nos cinq gringalets sous la houlette de Claude Zidi réinventent un vieux genre disparu, celui du comique troupier. Rappelons aussi que Mai 68 est passé par là et la jeunesse se méfie de l'autorité et la fustige donc la pratique qui consiste à se moquer des petits colonels en manque d'autorité et des réglements stupides trouve un écho chez ces jeunes libertaires qui rêvent plutôt de vivre entre potes, de fonder des groupes de rock et de profiter de l'existence en fumant des joints et en courant les jolies filles !

Dans le film, notre petite troupe s'exile à la campagne et fonde un groupe de pop-musique, les Tourists qui va se présenter à des radio-crochet en comprenant que la vie de salarié n'est pas pour eux. Ils rencontrent la jolie Crème - jouée par Marion Game qui va leur signer un contrat pour leurs prestations scéniques. Claude Zidi est d'ailleurs très malin en adjoignant au film deux groupes à succès de l'époque, le groupe de Gérard Blanc, les Martin Circus et l'autre groupe Triangle ! A coup de pitreries et d'entourloupes, les Tourists remportent la compétition locale mais voilà que les militaires incarnés par le Colonel Jacques Dufilho - très bon dans l'humour absurde - et son subordonné joué par Jacques Seiler les appellent pour leur service militaire !

Le service militaire dans cette France des années 1970 était encore un rite de passage obligé où toutes les classes sociales se mélangeaient et les officiers tyranniques et les jours de prison pour insubordination se prêtent bien à la satire !

Le film est donc un enchainement sans temps morts de gags surtout visuels et absurdes. Ca ne vole jamais très haut mais c'est bien drôle !

Les Charlots commencent alors en 1971 une longue série de collaborations fructueuses avec Claude Zidi et suivront Les Fous du stade (1972), Le Grand Bazar (1973), Les Bidasses s'en vont en guerre  (1974) ou encore Bons baisers de Hong-Kong (1975),...

Pour ma part ces cinq-là sont loin d'être mon groupe de comiques préférés car leur humour est un peu trop absurde et simpliste pour moi !

A bientôt !

Les Bidasses en folie - Claude Zidi

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Borsalino - Jacques Deray

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On continue après Le Clan des Siciliens et les films que partagent des têtes d'affiches avec un autre film sur la mafia, sorti l'année suivante, en 1970, je veux parler de Borsalino de Jacques Deray qui réunit à l'écran Alain Delon et Jean-Paul Belmondo. Pour ma part, ma préférence  va a Belmondo qui fait beaucoup plus enjoué, moins froid que son comparse !

Tiré du roman Bandits à Marseille d'Eugène Saccomano, le récit raconte l'ascension fulgurante de deux voyous qui accèdent au statut de caids de la pègre de la cité phocéenne dans la décennie 1930. Delon est Roch Siffredi et Belmondo François Capella et nos deux compères commencent par se mettre sur la figure à la sortie de prison de Roch qui veut récupérer sa copine Lola, jouée par Catherine Rouvel et qui est devenue entre temps la copine de François. Mais par la suite ils sympathisent très vite et sont comme des frères !

Au service des gros boss locaux, Roch et François gravissent les échelons en montant diverses combines et arnaques rocambolesques. Il vont notamment bosser pour l'avocat Maitre Rinaldi - joué par Michel Bouquet ou pour Simon Boccace qui vend du pastis - joué par Julien Guiomar.

Puis les choses sérieuses commencent lorsqu'à l'initiative de Roch, nos deux lascars à Poli puis par ricochet à Marello, les deux chefs mafieux - joués respectivement par André Bollet et Arnoldo Foa. Il faut dire que Capella n'a pas apprécié que Poli exécute Ginette - jouée par Nicole Calfan - sur laquelle il avait craqué ! On voit aussi que le personnel politique est main dans la main avec les gangsters dans ce film, ce qui est toujours le cas aujourd'hui avec la Macronie et toute la Cinquième Ripoublique !

Réglements de comptes à la sulfateuse, vendetta au couteau, trahisons et dénonciations s'enchainent ! Et cela donne un très bon film où les deux acteurs principaux sont également mis en avant et semblent s'être bien entendus sur le tournage même si il y eu quand même une polémique à sa sortie car le nom de Delon figurait deux fois sur les affiches car ici il est aussi producteur ! Il y aura même une suite en 1974 avec le seul Delon (car François Capella est hors-jeu à la fin du premier film), suite intitulée Borsalino and co dont je vous parlerai peut-être plus tard ?

Pour la petite histoire, Jacques Deray a reçu des menaces téléphoniques du milieu marseillais qui ne voulait pas que le film se fasse !

Les deux acteurs s'étaient côtoyés brièvement dans une scène de Paris brûle-t'il ?, avaient tenu des rôles secondaires à leurs débuts dans Sois belle et tais-toi et étaient devenus des vedettes à la même époque, grâce à Plein Soleil pour Delon et A bout de souffle pour Belmondo.

Enfin mentionnons la musique du film confiée à Claude Bolling dont la mélodie au piano est restée célèbre et a fait un carton à l'époque en 45 Tours.

Voilà, bon visionnage à votre tour !

A bientôt !

Borsalino - Jacques Deray

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Les Cinq Dernières Minutes - Première Série - Episodes 1 à 5

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Dans le temps, on était souvent plus inventifs que maintenant dans le domaine de la fiction ! C'est ainsi que début 1958 apparait une nouvelle série dans le genre policier qui relève aussi du jeu télévisé, ce sont Les Cinq Dernières Minutes, concept de Claude Loursais sur la RTF, alors l'unique chaine de télévision française !

Cette série va durer pas moins de 4 décennies en 149 épisodes et je vais ici vous parler des cinq premiers épisodes ! Mais petit balisage préalable, Les Cinq Dernières Minutes en fait compte trois périodes ou trois séries ! On a la Première Série, de 1958 à 1973 avec Raymond Souplex  qui joue l'inspecteur puis commissaire Antoine Bourrel, un célibataire endurci tout dévoué à la Police, puis après une courte période intermédiaire de quelques épisodes la Deuxième Série, de 1975 à 1992 avec Jacques Debary qui joue Julien Cabrol et enfin la Troisième et dernière Série, de 1992 à 1996 avec Pierre Santini qui joue le commissaire Julien Massard.

Les premières enquêtes sont présentés de manière très théatrale par des comédiens en plateau qui jouent sur place. Un meurtre est commis et on suit l'enquête du policier. Dans les premiers épisodes, le concept sera abandonné par la suite, pour donner une véritable série télévisée et non plus un mix avec un jeu télé, deux candidats sont devant des écrans de contrôle et suivent l'enquête, voient la même chose que les téléspectateurs.

Puis Bourrel finit par s'écrier "Bon sang mais c'est bien sûr !" quand il trouve le coupable ! Il invite ensuite à tour de rôle les deux candidats dans son bureau pour qu'ils lui livrent leurs conclusion et qui ils pensent être le coupable selon eux ! Ils ont le droit de revoir deux scènes chacun qu'ils jugent clés dans leurs réflexion. A l'époque, comme les magnétoscopes VHS n'existaient pas et que ça aurait pris trop de temps de réembobiner la classique bobine de film, les acteurs rejouent donc en direct les scènes demandées à l'identique et c'est assez bluffant ! Pour ma part sur ces cinq premiers épisodes, n'ai trouvé que deux fois le coupable, les fois où les deux candidats ont aussi trouvé donc ça devait être les enquêtes les plus faciles !

Une autre caractéristique de la série, outre qu'elle a fait  défiler des centaines d'acteurs de renom sur presque 40 ans est que et c'est surtout vrai par la suite, elle va consacrer chaque épisode à un milieu professionnel particulier : de l'industrie du 45 Tours à l'exploitation de la Tour Eiffel en passant par le monde des ferrailleurs !

Dans le premier épisode "La Clé de l'Enigme", on assiste à un empoisonnement à la digitaline le soir du Nouvel An. Dans "D'une pierre deux coups", Bourrel se rend dans la demeure isolé d'un collectionneur de cailloux qu'il retrouve assassiné. "Les Cheveux en quatre" est un de ces épisodes sur un certain milieu professionnel, ici les salons de coiffure. "Réactions en chaine" tourne autour d'un détective privé et de maris trompés et "L'habit fait le moine" voit l'assassinat d'une directrice de théâtre.

Alors certes cette série date mais comme dit le proverbe, "C'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures soupes" ! Par la suite à partir de l'épisode 6, le format de l'enquête (sans les phases avec les candidats) passe de 40 minutes à 90 minutes et je choisis de fixer là une première coupure dans l'ensemble des billets que je vais consacrer aux Cinq Dernières Minutes pour rédiger un premier article ! Je vous donne RDV maintenant après l'épisode 20 je pense ce qui va me demander un certain temps et même un temps certain pour visionner ces 15 épisodes !

A bientôt !

Les Cinq Dernières Minutes - Première Série - Episodes 1 à 5

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Le Clan des Siciliens - Henri Verneuil

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Nous allons maintenant évoquer un film de 1969, une superproduction à la française voulue par Henri Verneuil son réalisateur pour concurrencer les films américains, une histoire de braquage, un Ocean's Eleven  avant l'heure, je veux parler du film Le Clan des Siciliens, d'après un roman d'Auguste Le Breton. A cette occasion, sont réunis à l'écran trois des plus grandes stars d'alors du cinéma français à savoir Jean Gabin - qui joue Vittorio Manelese, le patriarche du Clan des Siciliens (et qui endosse si bien le rôle que Francis Ford Coppola avait d'abord pensé à lui pour jouer Corleone dans Le Parrain), Alain Delon - qui est Roger Sartet, jeune chien fou à la gâchette facile par qui le scandale et le malheur arrive et enfin Lino Ventura - auréolé du succès de L'Armée des Ombres  qui joue le commissaire Le Goff chargé de coincer tout ce beau monde !

Au début du film, Sartet est en prison et son dossier d'instruction arrive à terme ! Le Clan Manalese le fait évader et le planque en lieu sûr ! Est-ce par gratitude que Sartet les met sur l'affaire d'un vol de bijoux qui pourrait se révéler juteux !? L'alliance entre Delon et Gabin se poursuit alors !

Mais Sartet va franchir une ligne rouge à ne pas dépasser et en manque de femme, c'est Jeanne Manalese, (l'épouse d'Aldo le fils ainé du Clan, et joués respectivement par Irina Demick et Yves Lefebvre) subjuguée par le caractère violent du "mauvais garçon" qui va partager quelques étreintes torrides sur une plage avec lui ! Hélas elle se fera surprendre par son jeune neveu et le gamin va tout révéler à la fin enclenchant le mécanisme d'un violent réglement de compte ! C'est bien connu on ne plaisante pas avec l'Honneur chez les Siciliens !

Le vol de bijoux en lui-même est un tour de haute volée qui consisté à détourner l'avion Rome-Paris-New York. Je n'ai juste pas compris l'intérêt de mettre Sartet sur le coup en lui faisant prendre la place de l'assureur de la compagnie car son rôle n'est pas déterminant et c'est cela qui fait découvrir à la police le pot aux roses !

Un très bon film de Verneuil, mené de main de maitre et où chacun des trois acteurs vedettes est mis en valeur de façon égale, peut-être Ventura un peu en retrait ? J'ai passé un très bon moment à regarder ce film et je le recommande ! Signalons enfin que la musique du film est d'Ennio Morricone et l'air principal reste dans la tête !

A bientôt !

Le Clan des Siciliens - Henri Verneuil

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