Les Manifestes du Surréalisme - André Breton
Le mouvement du Surréalisme fait partie de ces avant-gardes artistiques du début du XXème siècle, tout comme Dada et le Futurisme, qui entendaient marquer une rupture avec tout ce qui s'était fait avant, dans le contexte de l'Après-Première Guerre mondiale !
Le Surréalisme touchait à tous les genres de l'art, aussi bien la littérature que la peinture, la musique ou le cinéma, et, alors que la psychanalyse commençait à avoir de l'écho, voulait utiliser toutes les forces psychiques de l'homme - mentionnons juste le recours à l'écriture automatique. Ce mouvement se caractérise par sa grande transdisciplinarité et la collaboration entre ses membres.
Le chef de file du Surréalisme est André Breton qui écrira deux Manifestes du Surréalisme, en 1924 et en 1930 (et des prolégomènes à un troisième manifeste ou non en 1942). Parmi les surréalistes éminents, on peut citer aussi Robert Desnos, Louis Aragon, Paul Eluard, Antonin Artaud, pour les Lettres, Max Ernst, René Magritte, Salvador Dali pour la peinture et Luis Bunuel et Man Ray pour le cinéma et la photographie.
Le Manifeste de 1924 était à l'origine une préface. Ces textes rassemblent des principes d'écriture et se veulent un hommage à l'imagination, un appel à l'émerveillement et ils mettent en avant la contamination de la réalité par le rêve. Parmi les procédés, on a donc l'écriture automatique et dans les exercices, celui du Cadavre exquis, qu'il soit sous forme de texte ou de dessin.
Sont donc données en 1924 des premières définitions du Surréalisme, exhibant ce que doit être l'image surréaliste. L'inspiration est puisée aussi dans la psychanalyse, le genre fantastique et les arts primitifs, en particulier africains. Bref, c'est une attitude non conformiste qui est prônée et revendiquée !
Définition du Surréalisme donnée par Breton : « Automatisme psychique pur par lequel on se propose d’exprimer, soit verbalement, soit par écrit, soit de toute autre manière, le fonctionnement réel de la pensée. Dictée de la pensée, en l'absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale ».
Dans le second Manifeste de 1930, Breton affranchit le Surréalisme de la morale, redonne les définitions, critique certains surréalistes après avoir prononcé les premières "excommunications"? C'est aussi un refus de la politique et du mercantile. En revanche, est affirmé le goût pour l'ésotérisme.
Breton a, à ce moment là, quelques conflits avec d'autres artistes, positions qu'il clarifiera plus tard sans les désavouer.
Nous aurons l'occasion de revenir sur des oeuvres surréalistes ! En attendant, je vous renvoie à mon billet sur Corps et bien de Robert Desnos.
Après, certains considèrent le Surréalisme comme un "vaste enfumage", il n'en reste pas moins que c'est un mouvement qui a fait école jusqu'à nos jours et qui a compté !
A bientôt !