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Passer l'hiver - Olivier Adam

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Olivier Adam est un écrivain français né en 1974 en banlieue parisienne. Il vit actuellement à Saint-Malo.

Son ouvrage Passer l'hiver est un recueil de neuf nouvelles courtes - qui se déroule donc en hiver - et qui sont autant de récit à la première personne d'hommes et de femmes au bout du rouleau pour diverses raisons (deuils, absences de perspectives professionnelles, tensions familiales, déracinement, séparation) et qu'une pichenette suffirait à faire chuter. Pourtant, ces personnages résistent et vont tant bien que mal "passer l'hiver".

Ces individus qui sont-ils ? Il y a un instituteur, un chauffeur de taxi, une employé de bureau, un ex-taulard, une vendeuse de station-service. Le style d'Olivier Adam est moderne et rythmé. Il se veut au plus près du réalisme et l'on suit des instants de vie auxquels l'auteur donne un cachet d'authenticité par l'ajout de maints petits détails. J'ai noté avec amusement l'abondance des "et j'allumais une cigarette" et formules similaires dans le texte.

Passer l'hiver a reçu, il est bon de le signaler, le Prix Goncourt de la Nouvelle 2004.

Enfin, je reprendrais cet article de Lire numéro 372 de février 2009 à propos de Des vents contraires, autre livre d'Olivier Adam qui s'applique également à ce recueil de nouvelles :

"Les personnages d'Olivier Adam étouffent dans des vies trop petites, tapent leurs têtes contre les murs ou s'enferment dans le sommeil pour oublier que demain sera pire qu'aujourd'hui."

C'est bien là ce qui ressort à la lecture de Passer l'hiver, de Falaises, d'A l'abri de rien ou de Des vents contraires.

Mais il ne faudrait pas en conclure que cet écrivain est déprimant. C'est la vie réelle qu'il peint !

A bientôt !

Passer l'hiver - Olivier Adam

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Le Parc de Cerza

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De nos jours, on compte de plus en plus d'espèces menacées, par la pollution, par la chasse et la pêche ou par la déforestation. C'est pourquoi les parcs zoologiques jouent un rôle de première importance dans la préservation de ces espèces.

Le Parc de Cerza, en Normandie, dans le Pays d'Auge, près de Lisieux, se consacre à la reproduction et à l'élevage d'espèces menacées et organise des visites qui permettent d'observer quelques spécimens d'Asie ou d'Afrique, des lions, des tigres,des girafes, des rhinocéros, des ours, des bisons, des singes, des kangourous, des alligators, différentes espèces d'oiseaux ou de poissons.

Le parc s'organise suivant deux parcours : le Rouge et le Jaune qui requièrent respectivement une heure et une heure trente de marche en moyenne. Parallèlement, il est possible d'effectuer une ballade en petit train, laquelle dure 25 minutes et permet de faire le tour du parc. Il y a également une mini-ferme avec des chèvres et des chevreaux pour sensibiliser les enfants et des projections d'un film en 3D. Il est possible de se restaurer sur place dans les deux établissements : la Pagode et le Baobab.

A côté de l'aspect "visite", le parc a crée une association "Cerza conservation" qui invite le public à faire des dons qui seront investis dans différents programmes : protection des rhinos, des lions, des léopards, des gibbons...

J'ai eu l'occasion en avril 2011 de visiter ce parc. Il faisait beau et la journée s'est avérée agréable. Il y a plusieurs centaines d'animaux dans le parc et la diversité est une chose fort plaisante. Il est seulement regrettable que ces espèces ne puissent plus vivre dans leurs espaces naturels.

Le Parc de Cerza

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Le quai de Ouistreham - Florence Aubenas

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Depuis 2008, on nous serine "c'est la crise !". Ok, on a beaucoup parlé des banques, qui au final, ne s'en sortent pas si mal. Mais qu'en est-il pour les gens du communs, ceux qui avant la Crise avait déja du mal a boucler les fins de mois !?

Pour le savoir, la journaliste Florence Aubenas a décidé de mener une enquête en immersion. C'est une technique journalistique qui n'est pas nouvelle; il y a déja eu des précédents aux Etats-Unis : par exemple un Blanc se mélant aux minorités Noires en changeant sa couleur de peau. Dans notre cas, Florence Aubenas a choisi de se forger un CV de femme n'ayant jamais travaillé, abandonnée par son compagnon et cherchant un emploi de femme de ménage. Elle a opté pour Caen et sa région comme point de chute, avec un budget limité, gardant son nom mais s'affublant de lunettes et changeant sa couleur de cheveux. Quant on l'a reconnaissait, elle prétendait l'homonymie. Son expérience devait s'arréter lorsqu'elle décrocherait un CDI. son parcours du combattant a duré six mois.

La journaliste était connue auparavant pour avoir été otage en Irak en 2003 puis pour avoir écrit un livre sur l'affaire d'Outreau en 2005. C'est l'argent du livre du procès qui lui a permis de louer un petit appartement à Caen.

Le moins que l'on puisses dire, c'est que le marché de l'emploi est sinistré mais cela n'est pas une révélation pour beaucoup de gens qui se font rejetter quotidiennement des agences d'intérim et de Pôle Emploi. Dans Pôle Emploi, précisément, la situation est de plus en plus tendue entre les fonctionnaires et les usagers. Toute la souffrance humaine s'y expriment et le gouvernement demande de plus en plus au personnel d'accueil de se comporter en gestionnaires froids et de ne pas faire du social et tout est vite expédié. Ce sont des convocations mensuelles, des "réunions d'informations sans informations", car les autorités qui demandent du chiffre comptent sur un absentéisme statistique pour radier les demandeurs d'emploi. Florence Aubenas décrit des situations de plus en plus absurdes avec un certain humour qui est peut-être l'humour du désespoir.

N'en déplaise à Wauquier, la majorité des chômeurs ne sont pas "le cancer de la société" ! On voit bien dans ce livre que les femmes de ménages, pour ne prendre que cet exemple de situation précaire, sont prêtes à beaucoup de sacrifices, triment comme des forçats pour des salaires de misères.

La solution n'est, AMHA, pas de supprimer les aides sociales mais tout bonnement d'augmenter les salaires.

Je ne veux pas polémiquer sur ce blog mais on sait très bien que le chômage est utile au système capitaliste car en fichant la trouille à ceux qui ont un emploi, il permet de les garder dans les rang : "Si tu n'est pas content tu prend la porte !"

Enfin, plus anecdotique, le livre se déroule en Basse-Normandie, à Caen, et à Ouistreham, au Car -Ferry. Florence Aubenas revient sur les grandes crises des années 1990 : fermeture de la Société Metallurgique Normande, de Moulinex etc. La région est bel et bien sinistrée comme beaucoup d'autres endroits en France victimes de la délocalisation. Pour ma part, j'ai reconnu pas mal de lieux du livre. Concernant les individus, la journaliste a bien entendu utilisé des noms d'emprunts : son intention n'était pas de blesser les gens comme elle s'en est expliqué un peu partout dans les médias en mars 2010 à la sortie du livre et en juin 2010, à Ouistreham, au cinéma Le Cabieu, où était organisé une rencontre avec elle à laquelle j'ai assisté (elle m'a d'ailleurs gentiment dédicacé mon exemplaire du quai de Ouistreham (nommé ainsi en hommage au roman de G. Orwell : Le quai de Wiggan).

A bientôt !

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Hauteville House - Fred Duval & Thierry Gioux

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Aujourd'hui, nous allons parler d'une BD qui m'a tapé dans l'oeil : Hauteville House.

Cette série compte à ce jour sept tomes, divisés en deux cycles. Je m'intéresse uniquement au cycle I qui inclus les tomes I à IV.

Le monde de Hauteville House est le nôtre mais plus dans la tendance Steampunk (pour savoir ce qu'est le steampunk, je vous renvoie à mon billet sur Chateau Falkenstein, le jeu de rôles). il y a donc des machines à vapeur, des dirigeables et même un brin de paranormal avec le spiritisme.

L'intrigue se passe en 1864 sous le règne de Napoléon III. Hauteville House est la maison d'un Victor Hugo en exil sur l'île de Guernesey (c'est là un fait historique). Cette maison est aussi, dans ce monde imaginaire, le quartier général des Républicains qui s'opposent à l'Empereur.

Le héros principal de cette série est l'espion républicain Gavroche. Il est appuyé par Zelda, belle espionne américaine et par Eglantine, jeune veuve de la Guerre de Sécession.

Le cycle I conte les efforts de l'Empire pour mettre la main sur une arme secrète aztèque et appuyer les forces sudistes avec ladite arme. Il s'agit en fait d'une sorte de monstre qui génère des ectoplasmes. Cette aventure aménera Gavroche au Mexique dans une course contre la montre.

Hauteville House est une série divertissante, servie par un dessin regorgeant de détails et avec de belles couleurs. Reste à savoir combien de cycles la série comptera à terme ?

A bientôt !

Hauteville House - Fred Duval & Thierry Gioux

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Husserl et la phénoménologie transcendantale

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Edmund Husserl est un philosophe de la première moitié du XXème siècle. Il est l'auteur de L'idée de la phénoménologie, des Méditations cartésiennes, de L'origine de la géométrie ou encore de La Crise des sciences européennes et la phénoménologie transcendantale.

On peut regretter qu'à la fin de sa vie, celui-ci fut persécuté par les nazis, parce que juif, et se vit retirer jusqu'à son accès à la bibliothèque universitaire !

La phénoménologie est donc la grande affaire de Husserl. Il interroge la conscience et la notion de monde. Je vais essayer de résumer ici très schématiquement certaines de ses idées.

Pour ce philosophe, la conscience est d'abord conscience de quelque chose. Chaque objet du monde transcendant (extérieur à soi) donne lieu a un acte de visé intentionnel de cette conscience.

Pour percevoir, le monde, il faut s'arracher au monde. C'est ce que l'on appelle la réduction phénoménologique ou époché (mise entre parenthèses de nos habitudes sédimentées, de nos préjugés, de nos habitus).

Il y a donc dans la conscience une sortie de l'intérieur vers l'extérieur et réalisation d'une transcendance dans une immanence. Les objets se donnent en "chair et en os" (et non en images) à l'intérieur de nous.

Une des conséquences est que l'existence du monde n'est pas apodictique (ce qui signifie qu'elle n'est pas indubitable), par contre notre ego, lui, est apodictique et c'est sur lui, à partir de notre conscience que l'on va pouvoir donner sens au monde.

Les objets se donnent selon plusieurs modes de visé intentionnels : la présentation (par nos sens) et la présentification (par le rêve, le souvenir...). C'est l'intuition qui va nous permettre de donner du sens au monde et par là l'accès à la connaissance. Husserl évoque les idéalités pures, qui ne sont pas liées au sensitif, comme les concepts logiques, mathématiques ou géométriques.

D'autre part, c'est l'imagination qui va nous donner accès aux essences, aux types catégoriales. La caractéristique d'une essence, d'une idéalité pure, c'est d'être réactivable. Ainsi l'essence "chien" est réactivée chaque fois que nous voyons un chien. Par l'imagination, on peut opérer des variations sur les essences, ainsi, imaginer toutes les espèces de chiens possibles, il n'en demeure pas moins que la catégorie "chien" persiste.

Husserl s'intéresse aussi au corps et à la chair, au temps où à l'empathie et l'intersubjectivité. Concernant le temps, il pose le concept de rétention qui fait qu'une chose passé -immédiatement révolue -reste présente à notre esprit, ainsi le son dans sa durée, de son commencement à sa fin.

La pensée d'Husserl est ardue à comprendre et j'ai quelques difficultés à comprendre certains de ses aspects. Ce qui précède est très sommaire et je ne peux que vous inviter à le lire si vous vous intéressez à la philosophie. Husserl professe la fois en les idées et l'idée -justement - que l'homme peut échapper à sa finitude en poussant ses progrès techniques vers des buts infinis.

Voilà pour ce quart d'heure de philo !

A bientôt !

Husserl et la phénoménologie transcendantale

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Les cloches de Bâle - Louis Aragon

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Les cloches de Bâle fait partie, avec Les beaux quartiers, Les voyageurs de l'impériale, Aurélien et Les Communistes du cycle romanesque connu sous l'appellation Le Monde réel. Aragon ne choisit de nommer l'ensemble de ces romans qu'après la sortie du deuxième livre : Les beaux quartiers.

Ces romans sont en partie célèbres pour leurs incipit (les entrées en matière). Pour Les cloches de Bâle, c'est : "Cela ne fit rire personne quand Guy appela Mr Romanet¨Papa." Pour Les voyageurs de l'impériale, on a : "Quelle horreur ! s'écria Paulette" et pour Aurélien : "La première fois qu'Aurélien vit Bérénice, il la trouva franchement laide". Des entrées en matière qui suscite aussitôt l'intérêt du lecteur. Aragon s'en est expliqué dans Je n'ai jamais appris à écrire ou les incipits.

Mais le livre qui nous intéresse aujourd'hui parait en 1934. A cette époque, cela fait déjà quelques années que l'auteur a rompu avec les surréalistes pour renouer avec le roman que ceux-ci exècrent. Il est alors très influencé par les théories du réalisme socialistes qui sont un prolongement du réalisme et du naturalisme du XIXème siècle mais à visée édifiante pour les masses ouvrières, dans la lignée du marxisme.

Aragon participe d'ailleurs avec Malraux et Gide au Congrès des écrivains socialistes présidé par Gorki au milieu des années 1930. L'écrivain a rallié le parti communiste en 1927.

Il se lance à corps perdu dans l'écriture des cloches de Bâle,qui s'apparente au roman à thèse, et termine la première partie Diane, sans trop savoir dans quelle direction il va, se laissant guider par la plume. Il en propose la lecture à sa compagne Elsa Triolet qui lui rétorque : "Tu vas continuer encore longtemps comme cela ?"Aragon relate tout ceci dans la préface du roman.

Dès lors, il décide de structurer son roman en trois parties, sur deux femmes et un homme. Les parties se nomment par ailleurs Diane, Catherine et Victor (plus un épilogue sur Clara Zetkins). Il y a des liens évidents entre ces parties qui se prolongent les unes les autres et utilisent des personnages récurrents en jeux d'écho.

Le personnage central demeure toutefois Catherine Simonizdé, jeune émigrée de la bourgeoisie russe qui se sent comme une étrangère dans son milieu. Un drame à Cluses va la rapprocher des milieux anarchistes. A partir de là, et plus particulièrement dans la troisième partie, Victor,on glisse vers une présentation générale mais assez pointue des mouvements ouvriers et en particulier la grève des taxis parisiens de 1911 - 1912, au dépend des intrigues individuelles. Le livre s'achève sur le congrès des socialismes de Bâle où Jaurès et Clara Zetkins prennent la parole -ainsi qu'Aragon qui s'exprime à ce stade à travers son "je".

Il y a alors une réflexion sur l'émancipation de la femme à travers les revendications ouvrières : le droit au travail, l'émancipation par le labeur comme alternative à la femme entretenue ou à la prostitution.

Voila pour ce billet. Je ne prétend pas ici à une analyse poussée (je dis cela au cas ou mon directeur de mémoire me lirait ^^) mais je voulais vous présenter ce livre. Je vous recommande de manière générale la lecture d'Aragon au sujet duquel - vous l'aurez compris - j'ai consacré et je consacre des mini-mémoires (Aragon et Matisse, l'Histoire chez Aragon) et un gros mémoire (Oralité et familiarité dans le Monde réel) et je n'ai pas fini d'en percer les secrets !

A bientôt !

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