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Deadpool - Mercenaire provocateur - Gischler & Dazo

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L'année 2008 est un peu une année de passage à vide pour la série de comics Deadpool qui ne connaît alors aucun moment marquant. Mais  reprise ensuite en mains par des artistes talentueux tel Daniel Way, elle connait un rebond en 2009 - alors que l'Univers Marvel est dans sa période "Dark Reign".

C'est à cette période que Victor Gischler est sollicité par Axel Alonso pour écrire aussi sur le mercenaire déjanté et, avec  Bong Dazo, décédé en 2018, il nous donnera la mini-série Deadpool : Merc with a Mouth en six issues, traduite chez nous sous le titre Deadpool : Mercenaire provocateur - que j'ai pu lire dans "Deadpool - La collection qui tue", tome 32, chez Hachette-Collection.

Deadpool y est engagé par l'A.I.M. cette organisation de savants du mal pour récupérer une arme biologique en Terre Sauvage (il y croisera brièvement son Seigneur, Ka-Zar !). Il s'agit en fait d'un virus zombie qui est dans une tête d'une version alternative de notre héros, le malsain Tête-Pool qui vient de l'Univers "Marvel Zombies" et qu'on a vu dans les tomes 3 et 4 de la série éponyme. Tête-Pool a transité dans l'Univers 616 depuis les marais de l'Homme-Chose et a finit en Terre Sauvage après un long périple qui nous a été raconté ailleurs !

Deadpool va affronter anthropophages vénérant Tête-Pool et T-Rex zombifié et éprouver de la gène, lui le tueur impacable, devant la belle plastique du Docteur Betty Swanson, son contact de l'A.I.M., une pin-up blonde, courte vétue et qui remplit la fonction de bimbo de service, ce qui a l'air d'amuser Bong Dazo qui joue avec tous les clichés de cet exercice, mettant en avant sa poitrine proéminente à la moindre occasion !

Tout en se débarrassant des antagonistes de l'Hydra, Deadpool ramène la tête en orbite à l'A.I.M et un combat dans l'espace s'engage avec l'Hydra ! Notre héros se rends compte que répandre un virus zombie sur Terre n'est pas la meilleure des idées et il mets les voiles avec Tête-Pool, Betty Swanson et Bill, un trouffion de l'organisation de scientifiques, équivalent de son ami Bob de l'Hydra.

Le quatuor se rends dans le fameux marais de Floride à la recherche du portaiil interdimensionnel et croise notamment l'Homme-Chose - qui fait juste un caméo. Deadpool affronte et bats Lord Falcon au service de l'Hydra, une espèce de noble guerrière un brin arrogant qu'il fera taire ! A la fin du tome, Deadpool et son équivalent zombie très diminué franchissent le portail dans la dernière case/image !

Une BD qui ne fait pas dans la dentelle mais dont la violence est, comme toujours dans cette série, désamorcé par l'humour, le côté outrancier et grand-guignol ! Pour ma part, je suis curieux de savoir ce qu'il advient de Tête-Pool par la suite ! Il me semble qu'on le revoit dans Deadpool Team-Up et Deadpool Corps ?

A bientôt !

Deadpool - Mercenaire provocateur -  Gischler & Dazo

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La Technique et le Temps - Tome 1 : La faute d'Epiméthée - Bernard Stiegler

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Comment résumer en quelques chapitres un livre aussi foisonnant que La Technique et le Temps de Bernard Stiegler ? Ce vaste chantier philosophique n'est pas achevé et je vais ici survoler très rapidement le Tome 1 au titre "La faute d'Epiméthée".

Selon Maurice Blanchot, la Technique transforme l'horizon de l'avenir. La succession des techniques traduit autant de changement d'époque et s'inscrit donc à ce titre dans le temps.

Il existe une dialectique entre l'Homme et la Technique. En effet, l'Homme développe-t'il la Technique ou la Technique modifie t-elle l'Homme ? Il y a un va-et-viens entre les deux et Stiegler insiste ici beaucoup sur ce point.

Stiegler s'appuie notamment sur les travaux de Leroi-Gourhan et les préhistorien. Un jour, l'homme a adopté la position debout et a ainsi libérer ses mains. Il a pu alors se mettre à tailler des outils, des silex et la taille de ces objets s'accompagne du long développement de son cortex. Ensuite, Homo faber devient Homo sapiens en acquérant la pensée réflexive et symbolique.

Toutes les interrogations face à la Technique nous confrontent à la question de la Mort et dès lors qu'il fabrique des prothèse, l'Homme est confronté à sa finitude.

Stiegler s'appuie aussi sur Rousseau pour parler de la question d'une double origine. Première origine, le Bon Sauvage, puis Chute et seconde origine avec l'apparition de la Technique ! Dans la Genèse, la Chute a condamné Adam et Eve au travail et donc à la promotion de la Technique.

Dans la lignée des mythes originaires, il faut évidemment mentionner ici les figures de Prométhée et Epiméthée. C'est parcequ'Epiméthée n'a doté l'Homme d'aucune qualité (ni fourrure, ni griffes, ni ailes,...) que celui-ci a du se fabriquer des prothèses, grâce notamment à Prométhée qui a dérobé le feu pour apporter l'artisanat et la Technique aux Hommes.

Mais l'écriture est aussi une Technique. L'écriture, le texte, est ce que Stiegler appelle une Rétention Tertiaire. A côté de notre mémoire génétique, il y a une mémoire épiphylogénétique qui passe notamment par la culture et les objets. C'est ainsi que le Savoir se transmets de générations en générations et que l'Humanité progresse !

Voilà ! Il y aurait des thèses à écrire rien que sur ce premier tome ! J'adore Stiegler, sa pensée est stimulante ! Je le préfère même à Michel Onfray ou Edgar Morin !

A bientôt !

La Technique et le Temps - Tome 1 : La faute d'Epiméthée - Bernard Stiegler

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La Chèvre - Francis Veber

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Les duos ont marqué l'Histoire du cinéma comique, que ce soit depuis Laurel et Hardy jusqu'aux plus récents Omar Sy et François Cluzet du film Intouchable en passant par Bourvil et De Funès. Chaque membre du duo à sa fonction et c'est aussi vieux que le clown blanc et l'Auguste au cirque ! Tout se joue dans le contraste !

Dans les années 1990, on eu Jean Reno et Christian Clavier dans Les Visiteurs mais une décennie plus tôt, dans les années 1980, on n'a pas oublié le binôme formé par Pierre Richard et Gérard Depardieu, associés à trois reprises dans La Chèvre, Les Compères et Les Fugitifs !

On va parler ici du premier de ces trois films, La Chèvre, sorti sur les écrans en 1981 et réalisé par Francis Veber.

Au départ de l'intrigue, il y a la fille du grand PDG Alexandre Bens, très malchanceuse, qui se fait enlever au Mexique ! Elle est incarnée à l'écran par la chanteuse Corynne Charby. L'industriel va donc mettre un détective privé sur le coup, un certain Campana joué par Gérard Depardieu aux méthodes musclées mais il va lui adjoindre un comparse qui va faire office d'appât, la fameuse "chèvre" du titre !

Pierre Richard, célèbre pour son rôle du Grand Blond avec une chaussure noire, rôle de crétin par excellence, baignant dans l'humour absurde, endosse ici les habits de François Perrin. Ce type est poursuivi par une poisse légendaire et est aussi un employé de Bens. Ce dernier espère que cette déveine va mener Perrin et Campana sur la trace de sa fille Marie, les deux, Perrin et Marie, subissant les mêmes aléas du destin !

Il faut savoir que Francis Veber est aussi connu comme étant le scénariste du Grand Blond et aussi de L'Emmerdeur  avec Lino Ventura et Jacques Brel. Il privilégie le burlesque et les mécanismes du théâtre de boulevard dans ses films aussi bien comme scénariste que comme réalisateur !

Evidemment Campana est sceptique mais va voir sa rationalité mise à mal en constatant qu'en effet mille tuiles arrivent à son compère ! Le détective va devoir sortir son acolyte de certaines situations périlleuse mais qui plus est, il va endosser une partie de sa poisse ! Là est le ressort comique de ce film où les deux acteurs sont parfaitement dans leurs rôles !

Pour la petite histoire, Francis Veber a l'habitude de faire revenir dans ses films un type de personnage un peu crétin, incarné par différents acteurs et répondant à chaque fois au patronyme de François Pignon ! Ici, François Perrin en est une variante !

A l'origine, les deux rôles devaient être endossés par Lino Ventura et Jacques Villeret (ce dernier sera dans Le Diner de cons de Veber en François Pignon !) mais Ventura ne souhaitait pas tourner avec Villeret !

C'est le deuxième long-métrage de Veber qui avait déjà dirigé Pierre Richard dans le premier film qu'il réalisa, Le jouet, en 1976n, là aussi avec un François Perrin mais cette fois journaliste au chômage !

Depardieu voulait à l'origine jouer le rôle de Perrin et perturba le plateau.

Un remake américain de La Chèvre - avec Veber comme consultant, et intitulé Danger public sorti en 1991.

Enfin, la musique du film de 1981 est composée par Vladimir Cosma.

A bientôt !

La Chèvre - Francis Veber

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Gulliveriana - Milo Manara

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Milo Manara est véritablement le pape de l'érotisme en BD. De son trait assuré, il revisite dans la BD Gulliveriana les Voyages de Gulliver, conte du XVIIIème siècle de Jonathan Swift qui parle d'utopies et célèbre pour son Royaume de Lilliput ! Mais le récit de Swift nous fait visiter d'autres lieux improbables : pays des géants, pays des chevaux qui parlent, île volante,...

Manara reprends ici une bonne partie de ces éléments mais a remplacé le solide gaillard navigateur par une jeune donzelle aux formes affriolantes et qui, allez-savoir pourquoi, se retrouve les trois quarts du temps en tenue d'Eve ! Ces contes de Gulliveriana là ne sont pas réservés aux enfants sages !

Notre conte philosophique, "voluptueusement revisité", commence avec Gulliveriana qui bronze sur une plage de sable fin ! Elle décide bien vite d'aller se baigner et d'ôter son maillot de bain pour profiter du beau soleil ! Mais elle se retrouve sur un bateau abandonné qui se révèle un bateau pirate qui semble dater de l'époque de Swift et qui arbore l'Union Jack.Là elle trouve aussi un tricorne et un livre qui n'est autre que l'ouvrage Les Voyages de Gulliver de Swift dont elle entame la lecture. Dès lors on peut se demander si la suite est réalité ou rêveries ?

Notre héroïne va donc dériver et aborder en tout premier les rivages de Lilliput où elle se fera saucissonner, emmailloter par une armée de "nains monarchiques". Le roi de ce pays voit bien l'avantage qu'il peut tirer d'un tel trophée et fait défiler ses armées sous les jambes - et accessoirement les parties intimes ! -  de la belle ! Puis la jeune femme mets en déroute une flotte d'envahisseurs pirates et sauve la reine de l'incendie de son palais... en urinant sur elle ! Lassé devant tant d'ingratitude, notre héroïne reprends le large !

Elle aboutira ensuite sur une ïle de géants et se retrouvera dans la situation inverse à la précédente mais à nouveau bête curieuse ! Puis, elle découvre l'île aux chevaux qui parlent mais des chevaux un peu fripons ! Enfin, les femmes de l'Île volante, "abandonnées" par leurs savants de compagnons trop occupés par les sciences, la font monter dans leur citadelle aérienne par une échelle de cordes. Là encore, Gulliveriana a une nouvelle déconvenue lorsqu'elle découvre que ces femmes sont d'authentiques perverses qui s'adonnent aux jeux de Lesbos et au sado-masochisme !

A la fin, notre héroïne comprends que ses "ennuis" sont advenus dès qu'elle a enfilé le tricorne et dès lors qu'elle le retire les choses reviennent à la normal et elle redécouvre son "chez-elle" !

Un bon récit, une adaptation fidèle avec des libertés dans la forme mais pas dans le fond ! Le graphisme de Manara est toujours au top, évidemment pour les représentations du corps féminin (un peu moins pour les gros plans des visages de femmes je trouve, qui font un peu trop "asiatique" !) mais aussi pour les décors, les architectures, etc,... C'est comme toujours grandiose ! Bref j'adore !

J'ai eu l'occasion de lire ce récit dans sa version en anglais dont le titre de Gulliveriana devient Gullivera ! Si je ne dis pas de bêtises, ce récit est paru en 2007, chez Les Humanoïdes Associés,  et j'avais eu l'occasion alors de le lire en prépublication dans les fascicules de la collection "Figurines Manara" !

Un mythe littéraire classique revisité en somme, un peu à la façon de Pinocchio avec la BD Pinocchia de Gibrat et Leroi dont j'ai déjà eu l'occasion de vous parler ici !

A bientôt !

Gulliveriana - Milo Manara
Gulliveriana - Milo Manara

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Le Monde de Nemo - Pixar

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Cela fait quasiment une semaine que je n'ai pas publié d'article sur ce blog et me voila de retour avec un classique de l'animation, Le Monde de Nemo, film des Studios Pixar, conduit par Andrew Stanton et Lee Unkrich et sorti en 2003.

Rappelons qu'à l'origine, la société Pixar est une création de George Lucas qui souhaitait mener des recherches dans le domaine de l'animation numérique, en parallèle des travaux d'ILM. Par la suite, le studio a été vendu, racheté encore ensuite par Disney plus récemment ! Il n'a jamais cessé d'enchaîner les succès.

Le Monde de Nemo est le cinquième film de Pixar et il a connu un très vif succès tant critique que public.  Nemo est un jeune poisson-clown élevé par son père Marin. Mais un jour, il se fait enlever par un plongeur !

Marin va dès lors se lancer dans une quête pour retrouver son rejeton et vivra tout un tas d'aventures et fera autant de rencontres avec une foule de personnages interlopes, différents poissons, dont des requins, des tortues et surtout la fameuse Dory !

Dory est un des ressorts comiques du film ! C'est un poisson-chirurgien qui souffre de "troubles de la mémoire immédiate" (et l'humour nous rappelle les quelques secondes légendaires de mémoires qu'on attribue généralement aux poissons rouges - ne dit-on pas une "mémoire de poisson rouge" pour dire qu'on en a pas ?). En réalité, Dory compense son handicap car elle est extrêmement volontaire et elle va accompagner Marin dans son périple !

En 2016, le Studio Pixar va nous concocter un spin-off qui sort cette année là et qui s'appelle Le Monde de Dory, consacré à la compagne de Marin !

Marin est doublé, dans la VF, par Franck Dubosc et Dory a la voix française de Julia Robert puisque qu'elle est doublée par Céline Monsarrat !

On retrouve en effet toute une foule d'espèces marines exotiques dans ce film, toutes très bien modélisées ! Jugez plutôt :  poisson-hérisson tacheté, zancle cornu, gramma royal, crevette nettoyeuse, raie léopard,  poisson-pincette à long bec,  poisson-demoiselle, hippocampe doré, grand requin blanc, requin-marteau,  requin mako, baudroie des abysses, etc,...

La gageure de ce film est qu'il se passe entièrement sous l'eau hors l'eau a longtemps été un problème à modéliser en animation ! Mais Pixar aime se donner des défis et ici le résous haut-la-main !

Ce film a eut un tel succès qu'il a eu des conséquences inattendues ! Chaque gamin voulait avoir sa peluche Nemo mais pire que ça, il y eu un véritable engouement pour les poissons-clown allant jusqu'à générer un trafic et menacer l'espèce ! La bêtise humaine !

Le film comporte de nombreuses références au monde du cinéma, aux autres productions Pixar naturellement mais pas seulement ! On trouve par exemple des clins d'oeil à la Saga Indiana Jones, à Psychose d'Alfred Hitchcock, aux Dents de la Mer,  à Wallace & Gromit ou encore à Pinocchio !

Le film a donné lieu à des jeux vidéo mais surtout à tout un tas de parcs d'attractions ! Il a obtenu pléthores de nominations et de récompenses dont on ne mentionnera ici que la plus prestigieuse, l'Oscar 2004 du Meilleur Film d'Animation !

A voir en famille ! Mais aussi bien pour les enfants que pour les adultes car, comme souvent, il y a plusieurs niveaux de lectures !

A bientôt !

Le Monde de Nemo - Pixar

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Bruno Latour - Une introduction - Gérard de Vries

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J'adore les penseurs "touche-à-tout" comme Michel Onfray ou Edgar Morin. Dans le genre, Bruno Latour, né en 1947, est pas mal ! C'est à la fois un philosophe, un épistémologue, un sociologue et un anthropologue et ses écrits me semblent bien intéressants !

Mais pour le moment, n'ai eu accès à son oeuvre que par le biais du petit manuel réalisé par Gérard de Vries, Bruno Latour - Une introduction, une sorte de digest paru à La Découverte. Entrons dans le vif du sujet !

En quelques chapitres, Gérard de Vries nous "introduit" donc aux grandes lignes de la pensée de Latour et ses principales théories. Le philosophe et sociologue a écrit sur des sujets très variés, principalement sur la Science, qu'il aborde d'un point de vue sociologique mais aussi sur la Religion... Et il parait difficile de trouver un fil rouge à tous ces textes mais pourtant il existe !

Après une rapide préface, on entre dans le vif du sujet et déjà sur des considérations épistémologiques quand au statut de la connaissance. Dans le premier chapitre, de Vries nous rappelle que pour Latour, tout savoir procède d'une observation - donc la science est une discipline empirique ! - et l'exemple de la carte de Paris est utilisé pour démontrer qu'avant d'appréhender cette ville en s'y repérant au moyen d'une carte, il a fallut tout un travail de "construction". C'est aussi valable pour la distribution d'eau de la ville.

Ce qui précède parait évidemment pour toute connaissance qui procède des oeuvres humaines mais qu'en est-il de la Nature ? La Nature nous est-elle donnée ou demande-t'elle aussi une élaboration ? Le savoir sur la Nature demande aussi un effort et l'exemple qui est pris est celle de la mise en lumière du fonctionnement d'un neurone dont les mécanismes ne nous sont pas livrés nus mais demandent aussi un "travail d'enquête" : décapiter des rats, prélever le cerveau, le découper au microtome, le colorer, l'observer seulement enfin (c'est ce que je faisais personnellement durant mes stages de biologie il y a longtemps) !

Le deuxième chapitre aborde les sciences studies qui traite de sociologie des sciences, domaine dans lequel Latour est un des précurseurs. Là encore, la science est une "construction sociale". On se rapporte ainsi aux paradigmes de Thomas Kuhn (dont je parlerai un autre jour !). La diffusion d'une découverte scientifique est proportionnelle à la réputation du savant, du chercheur. Et on nous évoquera ici les enquêtes de Latour à l'Institut Biologique Salk, en Californie, où il a montré que la quête du savoir et la recherche scientifique s'y organisaient en deux pôles : les techniciens qui relèvent les données et les chercheurs, le nez toujours dans les livres et les graphiques, qui les interprètent et élaborent les théories (et j'ai envie d'ajouter, aux premiers le "sale boulot" et aux seconds la gloire et les Prix Nobel !).

A ce stade, on voit que Bruno Latour a une aptitude à élucider des problèmes, à dévoiler les choses / les évidences cachées, dans la continuité de ces premiers travaux en heuristique biblique et littéraire !

Mais notre  théoricien montre aussi que les faits scientifiques ne sont pas que socialement construits. Il recours à une autre méthode que l'observation de terrain dans un laboratoire, à savoir l'analyse d'articles scientifiques selon les méthodes de la sémiotique et pour être encore plus précis, il se penche sur l'article de 1858 de Louis Pasteur sur la fermentation lactique. Alors certes, le savant, ici Pasteur, être social, conduit son expérience mais il y a des phénomènes naturels qui ne relèvent pas du social, ici l'action de la levure lactique. Il convient de distinguer les différents actants.

Vous l'aurez compris les travaux de Latour tiennent à la fois de la philosophie, de l'éthnologie, de l'épistémologie et de la sociologie et s'affranchissent de l'habituel découpage des savoirs qui peut être stérilisant ! Ces études constituent une "chambre des merveilles", un cabinet de curiosités à la manière de la Renaissance.

Latour pointe qu'il est difficile de capturer la réalité d'un seul coup d'oeil et qu'il faut multiplier les points de vue et se donner tous les outils du chercheur ! La réalité n'est t-elle que ce qu'on lui confère en la regardant ! L'observation est forcément active !

Plutôt que de choisir son camp entre rationalisme et empirisme, il est bon de découvrir comment la connaissance se forme, tâche de la philosophie au moins depuis Kant ! On étudiera donc  l'histoire de sciences en ne se limitant pas aux seules victoires de la science !

Latour se demande " qu'est-ce qui fait un scientifique ?" et balaie des idées suspectes telles que le "génie" ou la "puissance intellectuelle" pour s'intéresser davantage au contexte sociétal et au cadre scientifiques, travail déjà défricher par Thomas Kuhn.

Cette analyse du contexte n'est pas évidente car traditionnellement la Sociologie a exclu de son champ de recherche les artefacts et les animaux. Or le scientifique travail avec les deux, des instruments et du matériel vivant. Il faut ici appréhender ensemble humains et non-humains pour comprendre le tout.

Latour puisse ses références, comme le montre De Vries, chez les classiques : Kant et Kuhn déjà mentionnés mais aussi Max Weber. Et évidemment, notre philosophe-sociologue touche à tout s'interroge aussi sur la grande question de la Modernité ! Problématique qui mêle science et politique, technologie et éthique en autant de noeuds gordiens qu'il faut trancher ! Latour passe aussi par dessus les dichotomies comme esprit et matière et pense en terme d'hybrides. Il croit aux pratiques hétérogènes, aux "brassages des temporalités", aux distinctions entre le temps et l'histoire et entre les stable et le différent/le variable ! C'est déjà quelque part une pensée complexe avant Edgar Morin !

Il y a des avantages à être étudiant - même si ca demande beaucoup d'efforts et avec un job à mi-temps en parallèle, ne laisse pas beaucoup de temps libre ! En effet, grâce à ce statut, ai accès aux bases de données de CAIRN sur le site web de ma BU et aux collections très fournies de "Que Sais-Je ? " et de "Repères" - La Découverte, ceci gratuitement. Le livre présenté ici fait partie de ce "fond" et a été découvert ainsi. Et il y en aura d'autres à l'avenir !

A bientôt !

Bruno Latour - Une introduction - Gérard de Vries

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Mon père, ce héros - Gérard Lauzier

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Dans les années 1990, la carrière de Gérard Depardieu - notre "Gégé" national ! - est à son point culminant et il multiplie les tournages et les apparitions. Il apparaît aussi bien dans des drames que dans des comédies, semble à l'aise dans tous les genres.

Depardieu est aussi présent dans nombre de comédies qui ont été des succès, les films avec Pierre Richard notamment mais aussi d'autres films plus modestes mais sympathique comme Mon père, ce héros (titre emprunté à un poème de Victor Hugo de La Légende des siècles), film de Gérard Lauzier de 1991.

Dans ce film, Gérard Depardieu incarne un père qui a fort à partir avec sa fille, une adolescente exubérante et un brin rebelle sans oublier un peu mythomane.  André est en effet le père de Véronique, 14 ans, qu'il emmène à l'Île Maurice lors des fêtes de fin d'années. Mais la gamine va jouer un tour à son père pour les beaux yeux d'un garçon.

Ce film voit la première apparition à l'écran de Marie Gillain dans le rôle de la fille, Véronique Arnel. C'est également le premier film d'Eric Berger et Patrick Mille - qui joue Benjamin le garçon pour qui la gamine a de l'attirance.

Quelle embrouille va-donc monter Véronique ? Elle va en réalité faire croire à Benjamin qu'André est son amant, lui cachant en réalité qu'il est son père ! Elle le présente de plus comme un agent secret. On imagine la suite de quiproquos et d'imbroglios qui vont suivre, André passant pour le vieux pédophile de service pour le coup (mais le film n'est pas aussi scabreux !).

André/Depardieu va donc connaître ici mille mésaventures ! Mais il demeurera au fond le héros de sa fille, un aventurier sans peur ! Le ressort comique vient de ces péripéties et du décalage entre la réalité et le récit qu'en donne Véronique !

Un film sympathique qui ne dépare pas dans les filmographies des acteurs/actrices. On évoquera aussi la bande originale de ce film composée de différentes chansons elles aussi sympathiques - c'est d'ailleurs Marie Gillain qui interprète la chanson du générique "Sans mensonges" qui annonce la thématique du film. Depardieu pousse aussi la chansonnette sur "Ca va", un titre bossa nova.

Le film eut un petit succès, la preuve en est que les Ricains en firent un remake en 1994, intitulé My Father, ce héros toujours avec Depardieu mais avec Katherine Heigl (qu'on verra par la suite dans les séries Roswell puis Grey's Anatomy  où sa carrière décollera vraiment !) qui remplace Marie Gillain.

A bientôt !

Mon père, ce  héros - Gérard Lauzier

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Super Dragon Ball Heroes - Arc Conflit Universel

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Super Dragon Ball Heroes  est une série d'animation d'un format d'environs 8 minutes par épisode, diffusée sur Youtube et qui veut faire la promotion d'une borne d'arcade éponyme qui se joue avec des cartes au Japon.  Après une première Saison en 2018 intitulé "Planète Prison", on retrouve nos héros dans une nouvelle intrigue qui s'enchaine à la suite de la précédente histoire.

Cette série n'est pas vraiment canon par rapport à Dragon Ball Super mais reprends néanmoins des événements de cette dernière série comme Zamasu ou le Tournoi du Pouvoir qui soit apparaissent à l'écran soit sont évoqués. Mais c'est comme les séries de Marvel Television et les films du MCU, le support mineur fais référence à l'oeuvre majeure mais cette dernière ne lui rends pas la réciproque  ! Il ne sera sans doute jamais question de l'Arc "Conflit Universel", le nom de ce second Arc dans Dragon Ball Super.

Ce second arc s'étend des épisodes 7 à 19 et est donc plus long. A la fin de l'épisode 6, la planète -prison avait explosé et un groupe d'être surpuissants était apparu dans le Multivers. Ceux-ci sont menés par un certain Hearts et ne sont pas tous des inconnus ! On retrouve ainsi Zamasu revenu du néant où l'avait envoyé Zeno.

Ces méchants vont s'attaquer aux univers les plus faibles afin de faire gagner de la puissance et de l'énergie à un artefact géant appelé "Graine de l'Univers". L'Univers 6 va ainsi se retrouver au bord de la destruction et l'Univers 11 et l'Univers 7 - celui de Son Goku ! - sont à leur tour pris d'assaut.

De ces attaques multiples vient le titre de l'Arc, "Conflit Universel", on retrouve donc Kale, Caulifla, Hit et Jiren entre autre. Tous les héros les plus puissants de l'Univers 7 vont se rassembler pour affronter cette nouvelle menace ; Son Goku, Vegeta, C-17, Piccolo, et Trunks.

En face, on a du lourd : Zamasu donc mais aussi Cumber le Saiyan maléfique de l'arc précédent et Kamioren, résultat de la fusion de deux êtres artificiels crées par les Tsufuls de l'Univers 6 (Tsufuls qui sont un éléments de Dragon Ball GT je crois ?), et enfin Laggs. Il s'agit du Groupe des Guerriers de la Zone du Noyau.

A la fin, Hearts se voit accorder la puissance d'un univers grâce à la fameuse Graine et s'apprête à défier Zeno. Il devient Super Hearts, à la puissance quasi sans limites ! Nos héros Goku et Vegeta devront fusionner en Gogeta Blue pour le vaincre.

Et donc une fois vaincu, Hearts confesse qu'il voulait juste redonner un peu de liberté aux mortels face à un Zeno qui peut effacer les Univers d'une simple pensée.

En réalité, tout cela n'était qu'une expérience menée par Fû depuis son labo, depuis les coulisses, et il s'apprête à passer à l'étape suivante : "Big Bang Mission", Arc qui débutera en mars 2020.

Une série pas si mal que ca au vu du format très court  - court mais intense !

A bientôt !

Super Dragon Ball Heroes - Arc Conflit Universel

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L'auteur mode d'emploi - Jacques Soulillou

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En 2019, dans le cadre de mon Master actuel, j'ai suivi des cours de Droits sur le Droit d'auteur et ai plus récemment suivi - et validé ! - un MOOC sur ce même sujet.

Le Droit d'auteur apparait au XVIIIème siècle et comprends des droits moraux et des droits patrimoniaux. Il concerne les oeuvres de l'esprit mais pas les idées. Pour être protégée par le Droit d'auteur, une oeuvre doit être originale et revêtir une forme.

Jacques Soulillou pointe plusieurs paradoxes dans son essai L'auteur mode d'emploi dont le fait que la reconnaissance de l'auteur/ de l'artiste a tuer l'art, n'est pas le moindre. Il y aurait un éternel retour des oeuvres et protéger des oeuvres empêche d'autres artistes de se les approprier.

Hegel a composé une grande théorie de l'Art. L'art était auparavant vivant, lié à la religion puis il s'est laïcisé et est devenu objet de musée, la "mort de l'art". Cette mort de l'art ne signifie nullement qu'on ne produit plus d'art et il y a au contraire une excédentisation de l'art.

L'art est désormais lié aux artistes, produit par eux là où auparavant l'artiste n'était qu'un vecteur par lequel l'art s'exprimait lui-même au nom de grands principes transcendants (la Beauté, la Vérité, voire la Révolution !). Comme à l'heure de la modernité et de l'individualisme, il y a de plus en plus d'artistes, il y a de plus en plus d'oeuvres d'art - avec une dévalorisation de celui-ci dans l'art contemporain selon les critiques les plus réactionnaires !

L'auteur devrait donc s'effacer derrière son oeuvre. Jacques Soulillou prends nombres d'exemples dans la littérature (Cervantès, Flaubert, Burroughs, Bradbury,..) et dans la philosophie (le Phèdre de Platon pour son passage sur le mythe de Thoth concernant l'apparition de l'écriture, Hegel, Kant, Deleuze, Foucault ou encore Barthes).

En s'affirmant l'artiste nuit à l'art, l'auteur au Texte, c'est la thèse principale que l'on retiendra de cet essai bien écrit, argumenté et donc intéressant !

A bientôt !

L'auteur mode d'emploi - Jacques Soulillou

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Nova (Sam Alexander) : Nova Corps

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Le héros Marvel qu'est Nova est à l'origine une variation de l'adolescent qui endosse des responsabilités façon Peter Parker. Le Nova d'origine, c'est Richard Rider, doté des pouvoirs du corps des Nova qui lui permet notamment d'aller dans l'espace. C'est un peu l'équivalent Marvel d'un Green Lantern chez DC Comics.

Seulement voilà, Richard Rider est décédé dans de récents événements, lors du récit Thanos Imperative. Mais la Maison des Idées pense déjà à un nouveau héros pour reprendre le flambeau.

Dans les années 2010, Marvel a lancé toute une vague de nouveaux personnages, plus jeunes et représentatifs de la diversité : Kamala  Khan, Amadeus Cho, Riri Williams, Miles Morales et aussi Sam Alexander qui nous intéresse aujourd'hui.

Sam Alexander est un jeune latino, lycéen à Carefree, qui vit avec sa mère et sa petite soeur, abandonnés suite à la disparition de son père, un technicien de surface rongé par l'alcool. Sam ne croit pas un mot des récits que le brave père raconte à ses enfants pour les endormir, comme quoi il faisait partie du Nova Corps et sillonnait la galaxie en compagnie d'un raton-laveur qui parle et d'une femme verte !

La série Nova dont je vous parle ici, constitue le volume 5 des aventures du héros et le récit est initié par Jeph Loeb au scénario et Ed McGuiness au dessin. Je vais vous parler plus précisément de l'arc "Nova Corps" qui est constitué des épisodes 11 à 16 de ce volume 5.

Sam Alexander ne tarde pas à tomber sur le casque de Nova qui donne ses pouvoirs à un membre du Nova Corps. Il apprends que son père a disparu en mission et va tout faire pour le retrouver. Le casque dessine une carte stellaire en 3D qui le mets sur la trace de différents Nova morts.

C'est ainsi que notre jeune héros va secourir un vaisseau du Nova Corps, piloté par le capitaine Skaarn. Il ne le sait pas encore mais en réalité Skaarn est un pirate qui transporte une cargaison d'esclaves. Sam doit alors rendre des comptes à Béta Ray Bill puis le duo va se mettre à la poursuite de Skaarn jusque sur la station de Nulle Part, dans la tête d'un Céleste. Sam devra donc réparer sa bourde !

On assiste donc aux premières aventures du jeune héros qui commets quelques erreurs dues à son inexpérience mais au final tout s'arrange !

La dynamique de cette récit est intéressante puisqu'on suit le parcours de Sam Alexander depuis l'origine et la quête pour retrouver son paternel augure de bons récits.

Ah oui ! J'ai oublié de préciser que l'arc "Nova Corps" est l'oeuvre de Gerry Dugan au scénario et de Paco Medina et David Baldeon au dessin, Loeb et McGuiness ayant en effet passé la main.

A bientôt !

Nova (Sam Alexander) : Nova Corps

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