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Les insoumises - Jean Haechler (6ème partie et fin)

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On termine cette longue série de billets sur les 18 femmes du livre de Jean Haechler intitulé Les insoumises. au programme cette fois-ci, une chimiste et historienne des sciences, une religieuse et une pionnière de l'aviation !

On a vu précédemment que les femmes en sciences étaient souvent spoliées de leurs découvertes par leurs collègues masculins ou avançaient masquées !

Hélène Metzger est une femme de sciences, formée à la philosophie à la Sorbonne et qui durant sa vie à tenu maintes conférences où elles mettaient en garde contre le retour d'une barbarie moderne qui utiliserait la science ! Ces paroles étaient prophétiques car Hélène Metzger étant Juive - mais non pratiquante - trouva son destin à Auschwitz.

Ce qui intéressait Hélène Metzger était l'Histoire et la Sociologie des Sciences, arriver à déterminer ce qui se passait dans la tête d'un savant lorsqu'il faisait ses découvertes, ses présupposés, sa culture, ses croyances, son milieu social, le surgissement des idées ! Elle appliqua cette méthodologie au domaine de la cristallographie et de la chimie.

Mais Hélène Metzger n'appartenait pas à l'élite universitaire et était en dehors de l'institution. Toute sa vie, elle du se justifier, subir l'hostilité des savants ayant pignon sur rue et prouver qu'elle n'était pas qu'un chercheur amateur ! Aujourd'hui sa méthode et ses travaux sont reconnus, mais peut-être un peu tard !

Que se passe-t'il dans les arcanes du Vatican ? La personnalité suivante est une religieuse, Joséfina Lehnert, plus connue sous le nom de Mère Pascalina, qui fut très près du pouvoir papal, celui de Pie XII.

A l'origine, Mère Pascalina approcha Monseigneur Pacelli, bourreau de travail, afin de s'occuper de l'intendance. Tombant malade, le prélat eut besoin de recevoir des attentions et se fut la religieuse qui se chargea de veiller sur sa santé et son repos. Par la suite, ils devinrent très proches - ce qui fit courir des rumeurs - mais évidemment il s'agissait d'une relation toute à fait chaste et amicale.

Toute sa vie, Mère Pascalina conseilla Pacelli qui devint ensuite Pie XII, pape actif durant la Seconde Guerre mondiale ! Elle fut ses yeux et ses oreilles. Comme quoi, les femmes sont parfois dans les coulisses du pouvoir ! Je ne peux m'empêcher de me demander quel rôle jouèrent Pie XII et son amie dans l'éviction des anciens nazis vers l'Amérique du Sud !

On termine ce livre très intéressant avec Maryse Hilsz. Elle était au départ une simple couturière-modiste à Levallois-Perret. Mais son destin changea lors d'un meeting aérien à Vincennes en 1924 où elle fait son baptême de l'air en remportant un concours de saut en parachute.

Par la suite, Maryse Hilsz quitte la mode et la couture et fait des shows aériens de parachutisme et de trapèze sous l'avion afin de se payer son brevet de pilote et son premier avion. Elle obtient les notes maximales et s'achète son premier appareil, le Joe I.

Il faut ensuite se faire connaître et la pionnière de l'aviation, qui sera amie avec Mermoz et Saint-Exupéry, entre autres, va se lancer dans de longs périples et dans la conquête de records ! Elle rallie ainsi Saigon depuis Paris avec de nombreuses étapes, péril entrecoupé par de nombreux accidents, bris de matériels, contretemps à la frontière, panne d'essence, maladie et est auréolée de succès à l'arrivée. Elle réalise aussi un Paris-Madagascar !

Côté records, Maryse Hilsz se prépare pour battre celui de l'altitude avec un premier record de 9000 mètres ensuite battu par une noble italienne proche de Mussolini. L'aviatrice Hilsz aura le dernier mot et établira un nouveau record à 14000 mètres par - 50°C à cette altitude !

Pendant la guerre, notre héroïne, décorée de la Légion d'Honneur et ambassadrice des ailes française ne peut combattre car l'armée de l'air française n'accepte pas de femmes contrairement à de nombreux autres pays ! Elle convoiera des avions d'un point à un autre !

Cette femme avait toutes les qualités pour être aviatrice, un grand sang-froid et un immense courage ! Sa carrière et sa vie se terminent tragiquement lorsqu'elle crashe son avion, happé au-dessus de Lyon, par un violent orage le 30 janvier 1946.

Voilà, on termine ici avec ces présentations, et j'espère que vous avez apprécié ces six articles !

A bientôt !

Les insoumises - Jean Haechler (6ème partie et fin)
Les insoumises - Jean Haechler (6ème partie et fin)
Les insoumises - Jean Haechler (6ème partie et fin)

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Les insoumises - Jean Haechler (5ème partie)

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On aborde maintenant la cinquième partie de ma série d'articles sur le livre de Jean Haechler sur Les insoumises avec trois nouvelles personnalités ! Alors qu'on arrive vers l'époque contemporaine, je me serais attendu à trouver des portraits de Marie Curie, de Simone de Beauvoir ou de Simone Weil. En réalité, l'auteur, Jean Haechler, a choisi de mettre sous les feux des femmes moins célèbres et c'est finalement appréciable ! On retrouve donc  Anne-Marie Javouhey, Victoria Woodhull et  Marie de Régnier !

Anne-Marie Javouhey est une de ces femmes qui a rencontré et qui dans ce cadre, a passé sa vie à se dévouer aux autres. Son existence s'étend sur la première moitié du XIXème siècle alors que la France étend son empire colonial si critiqué aujourd'hui ! La colonisation est en effet désormais vu comme un mal alors qu'elle a en même temps modernisé certaines régions du monde mais malgré cela l'a fait dans le mépris des autochtones !

Mais Mère Javouhey qui va diriger des congrégations de soeurs à travers le monde, établir nombres de dispensaires là toujours fait dans l'intérêt et le respect des indigènes, comptant leur donner la main dès que les institutions seraient bien établi !

La traite négrière se poursuivra jusqu'au 4 mars 1931 après quoi les esclaves sont affranchis. Mais la Monarchie de Juillet décide de les conserver dans un état transitoire, dans un état de minorité, pendant sept ansle temps qu'ils s'adaptent aux conditions du pays où on les a déracinés. C'est dans ce cadre qu'Anne-Marie Javouhey intervient ! Très travailleuse et entreprenante, elle a eu le coup de foudre pour l'Afrique et construit des "maisons" de congrégations  en Gambie puis en Sierra-Leone et essaime ensuite en Guadeloupe, à la Martinique, Saint-Pierre-et-Miquelon, Pondichery, Tahiti, les Îles Marquises et Mayotte. Puis elle rentre en France où elle prend en charge l'hôpital de Saint-Etienne du Rouvray près de Rouen.

La Religieuse développera ensuite un ambitieux projet d'établissement à Cayenne en Guyane. Ses actions susciteront l'admiration des ministres de l'Etat Français malgré la jalousie d'un de ses supérieurs, Monseigneur d'Héricourt ! La postérité lui donnera raison sur celui-ci et elle sera béatifiée le 15 octobre 1950. Ses établissements perdurent jusqu'à nos jours !

La vie de Victoria Woodhull, née Claflin, à cheval sur les XIXème et XXème siècles a été très mouvementée. Si elle se défend d'être vue comme une Pétroleuse, Victoria fut néanmoins une sorte d'aventurière américaine, avec sa soeur Tennessee, et elle se présenta à l'élection du président des Etats-Unis en novembre 1872 où bien que victime d'une campagne de dénigrement, elle recueillit tout de même 5% des voix !

Victoria et sa soeur étaient nées dans une famille populaire et nombreuse dont les parents et le reste de la fratrie étaient des alcooliques notoires (on dirait des "cassos" aujourd'hui !). Possédant des dons de voyance et des capacités spirites et étant les deux plus jeunes enfants de la famille, les deux soeurs furent exploitées pour leurs talents par leurs parents ! Etant aussi d'une grande beauté, pratiquant l'amour libre et dotées d'un grand non-conformisme, nos deux "héroïnes" usèrent de leurs talents par la suite à leur propre bénéfice, gagnant les faveurs d'hommes puissants qui avaient un prestige intellectuelle ou de l'argent !

Victoria épouse à un moment Canning Woodhull puis s'en sépare pour rejoindre sa soeur Tennessee qui donne des séances de voyance qui se terminent dans la chambre avec les clients qui évidemment, comblés, reviennent ! Par la suite, Victoria est fascinée par  James Blood, héros de la guerre de Sécession et président d'un club spirite. C'est le début de leur association !

Par la suite, les deux soeurs deviennent les sortes d'infirmières particulières du commodore Vanderbilt, très  âgé mais une des plus grosses fortunes des USA ! C'est lui qui va financer les futurs projets de Victoria et c'est le philosophe Stephen Pearl Andrews qui l'épaulera de sa plume dans de nombreux combat qu'elle va mener dans le domaine social et notamment dans le champ du féminisme naissant ! Les deux soeurs publient plusieurs journaux et Victoria se présentera à la magistrature suprême ! En un sens, elles vont secouer l'Institution !

Victoria échouera à l'élection mais cette fille, parti de rien mais qui osait tout, va continuer ses nombreux combats jusqu'à la fin de sa vie en 1927.

Marie de Régnier, aussi connue sous le nom de Marie de Heredia, la fille de l'auteur des Trophées était remarquables par deux aspects ! Elle était une écrivaine/poétesse de grand talent (est-ce héréditaire ?) et aussi une amoureuse fervente qui eut de nombreux amants mais aussi des amantes bien qu'elle fut plus discrète avec ses histoires féminines ! On peut penser raisonnablement que le culte qu'elle vouait à l'amour alimentait son écriture !

Dans la famille Heredia, le père, José-Maria, était criblé de dettes de jeu et c'est pourquoi un mariage de raison et d'intérêt fut consenti pour Marie avec Henri de Régnier, l'auteur de La Cité des eaux, doté d'une fortune personnelle et qui aimait la jeune femme ! Mais dès l'union, celle-ci fit un pacte avec lui comme quoi il la posséderait quand elle le choisirait !

De fait, Régnier ne la posséderait jamais car Marie Régnier était en réalité plus éprise de Pierre Louys et c'est à lui qu'elle se donnera, aura un fils de lui qui passera pour le fils de Régnier ! Puis la jeune amoureuse fait connaitre sa plume sous le pseudonyme de Gérard d'Houville qu'elle adoptera tout sa carrière !

Par la suite, elle côtoie toute la crème littéraire de la première moitié du XXème siècle, Marcel Proust, Léon Blum, Paul Valéry, André Gide et aura des aventures amoureuses avec plusieurs Prix Goncourt ! Il faut dire qu'elle est d'une grande beauté et sait aimer avec ardeur ! Elle a été la maîtresse de Colette puis de Willy puis des deux en même temps et aussi de Gabriele d'Annuzio, homme à femmes qui ne lui laissera pas un souvenir extraordinaire en tant qu'amant !

Bref la vie de Marie de Régnier est bien remplie tant sur le plan sentimental que sur le plan littéraire et les deux se mêlent car "la littérature, c'est la vie " et que n'a-t'on écrit des bibliothèques sur l'Amour ! Marie de Régnier, "muse et poète de la Belle-Epoque" !

Voilà, je vous dis à très bientôt pour la sixième et dernière partie de nos articles !

Les insoumises - Jean Haechler (5ème partie)
Les insoumises - Jean Haechler (5ème partie)
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Howard Phillips Lovecraft - Intégrale - Tome 1

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J'ai déjà fait une demi-douzaine de billets sur H.P. Lovecraft, cet écrivain fort sous-estimé de son vivant mais vais vous parler maintenant de son Intégrale disponible en trois tomes dans "la Pléiade du Pauvre" à savoir la collection Bouquins chez Robert Laffont ! Mais aujourd'hui, je me bornerais au tome 1, celui qui parle des "Mythes de Cthulhu" ("Les Contrées du Rêve" étant dans un autre tome ainsi que les collaborations et les travaux de "nègre").

Petite présentation rapide car je reviendrais plus dans le détail dans de futurs articles !  Cette édition, mise en forme par Francis Lacassin, débute par une biographie de Lovecraft qui mentionne, outre les dates de publication dans des pulps et des fanzines de ses textes, les nombreuses amitiés qu'il entretenait, amitiés littéraires et d'esprit, autour d'un cercle d'écrivains, ses voyages et sa correspondance !

Puis on attaque le vif du sujet à savoir ce que, je vous l'ai déjà mentionné par ailleurs, ce que August Derleth a désigné comme le "Mythe de Cthulhu" ici conjugué au pluriel ! Je vous prépare une série de billets nommée "Les Mythes de Cthulhu" dont je vous ai d'ores et déjà livré la première occurrence !

Je connaissais la plupart des textes de cette section, ceux de la main de Lovecraft, à l'exception de quelques uns. Les récits qui appartiennent au Mythe poulpique proprement dit sont aux alentours d'une vingtaine selon les sources et les éxègètes ! il faudrait demander confirmation à ma copine Mescalinette, "grande prêtresse de Nyarlathotep" !

On retrouve donc dans cette section - je ne vais pas tous les citer ! Seuls ceux qui me viennent là à l'esprit sans regarder le sommaire de l'Intégrale ! - "L'Appel de Cthulhu" (qui a donné son titre à un jeu de rôles célèbrissime !), "La Couleur tombée du ciel", "L'Abomination de Dunwich", "Le Cauchemar d'Innsmouth", "Les Montagnes hallucinées" ou "La Maison de la Sorcière".

Ensuite, on passe à la section "Légendes et Mythes de Cthulhu" qui présente des travaux des continuateurs (mais pas ceux d'August Derleth, réservés pour un autre tome, hormis deux nouvelles du gars ici présentes !). Ca permets d'élargir le Bestiaire du Mythe avec notamment les Chiens de Tindalos ou les Lloigors pour ne citer que deux des plus célèbres ! Mentionnons ces contributeurs : Frank Belknap Long (2 récits), Clark Ashton Smith (3 récits), Robert E. Howard, le Papa de Conan (3 récits), le facétieux Robert Bloch (3 récits), Henry Kuttner (1 récit), August Derleth (les 2 récits sus-évoqués), J. Vernon Shéa, J. Ramsey Campbell, Brian Lumley, James Wade et Colin Wilson (1 récit chacun). Même Stephen King a produit des histoires lovecraftiennes mais elles ne sont pas dans cette Intégrale. Et à la fin de la section, on a une courte présentation de chaque auteur !

J'ai eu l'occasion de faire un article sur les "Premiers Contes" de Lovecraft, ses récits pas si maladroits que ça, rédigé pendant son enfance et ses jeunes années . Je vous y renvoie !

On aborde ensuite une section importante mais qui ne représente que 200 pages sur les 1200 pages de ce tome 1 - mais qui sera précieuse à tout chercheur en littérature : "L'Art d'écrire selon Lovecraft", elle-même divisée en plusieurs sous-section !

On a droit aux inévitables "Brouillons et notes" avec notamment une note sur le "canular littéraire" qu'est le Necronomicon !

Puis c'est "le Livre de Raison" qui est une sorte de petit Vade-mecum du Maître de Providence où il expose ta technique pour composer ses récits d'épouvante, des "recettes" en quelques sortes, suivit d'une liste d'idée et d'ébauche d'histoire et recension d'éléments fantastiques.

"Sur la Fantastique" réunit des articles de Lovecraft sur la théorie de ce genre littéraire : sur la fiction interplanétaire (si typique des pulps), sur les Fées, sur Lord Dunsany, sur un texte de Clark Ashton Smith et des lettres de courrier des lecteurs à des directeur/rédacteur en chef de pulps célèbres dans lesquels Lovecraft sera par ailleurs publié (Weird Tales en premier lieu évidemment !) !

On est presque à la fin et on a d'autres articles dans la section "Lettres et écrivains" plus généraux sur la littérature dans son ensemble, sur le vers libre, sur la littérature de Rome (Lovecraft était assez de culture classique !), un hommage à Edgar Allan Poe à travers l'évocation de ses lieux d'habitation, à une poétesse et à un autre auteur aujourd'hui oubliés et enfin une nécrologie de son ami Robert E. Howard !

J'ai particulièrement apprécié le dernier texte du tome où en une trentaine de pages, Lovecraft dresse l'inventaire des lectures recommandé pour acquérir une très bonne culture dans tous les domaines aussi bien littéraires que scientifiques et je garde cette liste sous le coude !

Voilà, il va sans dire que si vous êtes fan de Lovecraft, ces Intégrales, pas si chères que ça, sont une acquisition indispensable !

Poulpiquement vôtre !

 A bientôt !

Howard Phillips Lovecraft - Intégrale - Tome 1

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La destruction du réel - Bertrand Vergely

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Avant de présenter l'ouvrage de Bertrand Vergely, La destruction du réel, sous-titré "La fin programmée de l'humain a-t-elle commencé ?", présentons rapidement l'auteur !

Bertrand Vergely est un philosophe contemporain, normalien et agrégé, professeur en khagne, et se décrivant comme un "artisan philosophe". La fin de l'humain qu'il décrit dans le présent ouvrage passe pour lui par le mariage gay et il s'y est évidemment opposé en 2013. Notre auteur s'intéresse à la théologie, et on devine qu'il est un catholique pratiquant ! Il semble aussi avoir en horreur la Révolution française, le socialisme et Mai 68. Plutôt conservateur donc ! Voire intolérant ?

Je m'étonne qu'un tel bouquin assez réac et parti-pris ai pu finir dans les rayonnages de la Bibliothèque Tocqueville de Caen ! Qui commande donc les bouquins ? Mais bon, l'impression désagréable que j'ai eu par moment à la lecture est surtout dans la première des trois parties de l'essai, celle sur la Filiation, par la suite, on voit que notre homme est plus mesuré, moins passionné ? - pas sûr ! - en tout cas très érudit ! Chaque début de chapitre commence par le nom d'un grand penseur de l'humanité suivi de l'évocation d'un concept sur lequel Vergely réagit par rapport au sujet du livre, sur l'actualité de ce concept dans la post-Modernité !

Le livre s'articule en trois parties de mêmes tailles : la Filiation, les Robots et la Vérité - où il parle respectivement du "Mariage pour tous" et de la PMA/GPA, puis du Transhumanisme et enfin des rapports au vrai dans le virtuel ou le possible.

Abordons maintenant le sujet qui fâche, l'homoparentalité... Pour notre auteur, le rapport homme-femme est blessé. Or ce rapport fonde l'enfant et il est remplacé par géniteur/mère porteuse ! Avec la GPA, on entre dans un rapport marchand, marchandisation des corps où le désir d'enfant tue l'enfant qui devient un objet, une chose. Sur ce point, je ne peux pas tout à fait donner tort à Vergely et c'est aussi un avis que partage Michel Onfray, philosophe athée.

Sur la Théorie du genre qui affirme que le genre est une construction sociale, il est bon de ne pas perdre de vue qu'il y a des réalités biologiques (et ça l'ancien étudiant en biologie que je suis le sais bien pour l'avoir étudié, les gènes, les hormones tout ça !...). Le nier, c'est entretenir un mensonge voire une névrose ! Après, c'est AUSSI une construction sociale qui vient se surajouter ensuite et l'appuyer - mais ce n'est pas qu'une construction sociale !

Notre essayiste, ici, rèsume ceci au règne de l'individu qui s'auto-invente comme il parlera plus loin de l'humain comme démiurge à propos du Transhumanisme !

Bref passons sur cette première partie, la plus sensible ! Tout en rappelant que chacun à le droit de s'exprimer dans le respect, afin d'ouvrir le débat, afin d'argumenter pour convaincre ! Il n'en reste pas moins que pour moi, même si j'ai des réserves sur la Théorie du genre, il faut bien admettre que le Mariage gay est une avancée sociale ! Pour Vergely, il mets en danger la notion de généalogie qui fonde l'humain, l'inscrit dans un passé, une Histoire, une continuité ! Il développe largement dans le livre.

Pour l'auteur, on est passé, et il semble le déplorer de l'Homme blanc, hétérosexuel et chrétien à l'Homme nouveau qui est individualiste (comment le nier ? Il n'est pas le premier à faire ce constat !), multiculturaliste et transgenre. Il y aurait une "capitulation" devant le cours des choses ! C'est le règne de l'Evolution, signifiant la Nécessité, sur l''Histoire qui conçoit le choix libre, du Bios contre le Langage (récit).

Dans la seconde partie, un autre moment, sur les Robots, l'auteur interroge sur ce en quoi consiste la Liberté et comment un Pouvoir peut assurer à sa population cette liberté ? Faut-il préférer une version matérialiste - assurer la subsistance ! - ou privilégier la Spiritualité dans une version idéaliste ? Un Etat qui ne se préoccuperait  que de donner du pain deviendrait vite autoritaire ! Et si c'était la Beauté qui sauvera le monde pose Vergely, assez perché pour le coup en apparence mais en réalité très cohérent. C'est la question du Salut !

Par ailleurs, allons-nous devenir des machines où les machines vont-elles s'humaniser ? Le monde de demain sera-t-il inhumain ? Pratiquera-t'on un eugénisme cognitif au sein de l'école du futur qui sera au main des généticiens et des neuro-psychologues et où on nous implantera des puces dans le cerveau ? Sombre constat qui donnera encore moi envie d'aller à l'école ! Et notre auteur de s'appuyer sur Laurent Alexandre, Idriss Aberkane et Yuval Noah Harari dont il partage les craintes !

Avec le Transhumanisme, dont les acteurs possèdent à la fois le cash/l'argent et la donnée/ l'information en quantité, avec les GAFA, aura-t'on une Humanité (si on peut encore parler d'Humanité ?) à deux vitesses : des riches à l'espérance de vie et aux capacités très augmentées et la grande masse des inutiles et des inactifs ? Luc Ferry dans son livre de 2016 sur le sujet appelait à une régulation par l'Etat mais peut-on encore avoir confiance aux politiques, soumis aux lobbies et à l'opinion ?

Le Transhumanisme (dont j'ai déjà eu l'occasion de parler dans plein de billets !) nait de la rencontre dans la Silicon Valley entre les diplômés de Stanford et les émules de la Beat Generation. Il pourrait bien être la nouvelle grande Religion de demain car qui pourrait résister à ses promesses de guérir nos maladies, de pallier à nos handicaps, voire de supprimer la mort ? C'est aussi désormais la Génération "J'ai le droit" à qui on ne refusera rien de tout ceci.

On rappellera à ce stade que "la meilleure des vies n'est pas la plus longue mais la plus sage." Ici, c'est la  tentation de l'homme-Dieu, le péché d'hubris des Grecs et la soif de maîtrise et de pouvoir !

Enfin, dans un troisième temps est abordé la question de la Vérité. A l'heure des fake news et du réel diffracté, le vrai n'est plus d'actualité mais la vérité est désormais un  instrument de domination du réel, notamment avec la science qui cherche à percer ce réel ! La vérité n'est donc plus depuis longtemps ce qui est bien ou moral, mais ce qui nous donne plus de pouvoir.

Sous le concept de vérité sont abordé la question du Multiple, celle aussi du Virtuel et du Possible, et sur ces deux derniers points je m'attarderai plus !

La Virtuel a la même racine que virtu. le virtuel est bien réel (ne parle-t'on pas de "réalité virtuelle" ?) a l'opposé du possible qui lui n'est que potentiel ! Le virtuel est acte ! Avec le virtuel, c'est l'avènement de l'homme-démiurge, depuis la Renaissance, notamment avec Machiavel en politique qui pose que la nature copie désormais l'Homme et que l'Homme copie les virtu d'autres hommes (là où Platon posait dans La République que c'était l'homme qui devait copier la nature, se caler sur l'harmonie du cosmos des Grecs !).

Le Possible, lui, tient du domaine du rêve (comme le montre la fable de La Fontaine sur Perette et le pot au lait). Vergely en profite pour tacler Judith Butler et les Féministes en disant qu'"ouvrir le champ des possibles au minorité" restait du domaine du projet, du voeu pieux et du rêve et que ça n'en faisait pas une morale car la morale est effective, pas seulement possible ! Raisonnement imparable ! La simple possibilité volatilise la réalité des choses et le réel restreint les possibles !

Dans les derniers chapitres, Vergely amène quelques considérations sur sa discipline, la philosophie en posant par exemple que le philosophe ne doit pas se perdre dans les idéalités mais rester dans le sensible là où le mathématicien est dans le concept par pur jeu !

Ainsi, pour conclure sur le Transhumanisme, il est montré que la philosophie du Transhumanisme est celle du jeu qui s'adresse à notre part enfantine. Ces technologies nous font, comme on a déjà dit plus haut, des promesses !

Et pour conclure sur la Vérité, il faut rappeler que c'est la parole, le témoignage qui fait l'événement (et nos bons merdias savent bien en jouer actuellement qui passe ce qui les dérange sous silence !). La vie est un théâtre et nous jouons nos rôle sociaux (comme dirait Erwin Goffman que Vergely ne mentionne pas, seulement moi !) dans La société du spectacle de Guy Debord !

Vergely pose la dernière pierre de son ouvrage en listant tout la panoplie d'attitudes qu'on peut avoir face au futur qui s'annonce, du déni à la rage, en passant par l'espérance, la foi dans le progrès ou les bonnes volontés mais au bout du compte, il nous dit qu'il existe une autre attitude qui est de croire en l'imprévisible ! Censé !

Voilà, je termine ici ce billet qui est déjà bien long et pourtant, ai laissé quantités de points sous silence ! Dans les noms en tête des chapitres, mentionnons quelques noms pour vous faire saliver : Simone de Beauvoir, Pierre Bourdieu, René Girard, Darwin, Dostoievski, Bergson, Hobbes, Sade, Freud, Mary Shelley, Comte, Leibniz, Platon, Giordano Bruno, Arcimboldo, Fontenelle ou Gilles Deleuze... Edgar Morin qui m'est très cher est également cité ainsi que Michel Onfray !

A bientôt !

La destruction du réel - Bertrand Vergely

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La Guérison des Dalton - Lucky Luke

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Avec "La Guérison des Dalton", Morris et Goscinny donnent un nouveau ton aux aventures de Lucky Luke, résolument plus adulte en abordant à nouveau le thème de la rédemption au sujet du quatuor de Dalton, thème qui avait déjà été évoqué dans les albums "Les Collines noires" et "Les Dalton se rachètent". Qu'en est-il dans ce récit de 1975, prépublié dans Le Nouvel Observateur ?

Un certain savant européen, le professeur Otto von Himbeergeist, psychanalyste autrichien, bouleverse les débats au New York Scientific Institute avec ses théories révolutionnaires. L'homme est présenté comme un précurseur de Sigmund Freud et les deux auteurs puisent à nouveau dans leur amour du cinéma classique en lui donnant les traits sérieux et un peu porcins de l'acteur allemand Emil Jannings (1884 - 1950) vu dans L'Ange bleu.

Ce savant hétérodoxe affirme qu'il est possible de réhabiliter les pires criminels en les traitants comme des malades et en expliquant leurs actes par des traumatismes dans leur enfance, le fameux "Monsieur le juge, mon client a eu une enfance malheureuse" ! von Himbeergeist décide de prouver ses théories en les mettant à l'épreuve avec d'indécrottables criminels de l'Ouest américain et son choix va se porter sur les Dalton au pénitentier de Nothing Gulch !

Le personnage du professeur, si il use de ressorts comiques, n'en demeure pas moins un peu inquiétant ! Il a dans ses cases un véritable talent pour percer à jour la psychologie de ses interlocuteurs, qu'il s'agisse d'un pilier de comptoir ou de directeurs de banques ! Lucky Luke va en faire les frais et notre cow-boy, d'habitude si calme, va sortir plusieurs fois de ses gonds quand le psychanalyste va insister sur son goût pour la solitude ou encore l'attrait pour les armes à feu qu'il partage avec les criminels (sorte de substitut phallique).

Les Dalton vont évidemment se prêter au jeu de la "guérison" afin de bénéficier d'une libération et raconte leur passé familial sur le divan ! Même le stupide chien Rantanplan va se faire psychanalyser ce qui donne lieu à un running gag de l'album ou le cabot évoque ses parents et sa fratrie et lui provoque un accès d'intelligence dont il ne se remettra pas ! Il faut noter que le traitement ne fonctionnera réellement que sur Averell !

"La Guérison des Dalton" pose la question "Est-il possible de rendre honnête des malfrats ?" - ce qui confère son côté sérieux, adulte à l'album ! Dans le récit, c'est en réalité Otto von Himbeergeist qui finit par tomber de l'autre côté de la loi et devenir un criminel, renforçant son côté inquiétant ! L'interrogation évoquée est ici menée à son paroxysme par rapport aux précédents albums mentionnés qui avaient aussi pour thème la rédemption. Un récit plus amer, moins gaguesque et probablement plus désenchanté où dans un Far-West à peine civilisé, celui qui est du bon côté du pistolet a toujours raison ! Un monde manichéen mais qui l'est moins avec ce récit en réalité ! Ici aussi, la psychanalyse, très à la mode en ces années 1970, est vue avec distanciation voire avec un côté sarcastique !

Si cette histoire fait la part belle aux dialogues de Goscinny (deux ans avant la crise cardiaque qui lui sera fatale), il faut aussi signaler quelques trouvailles et audaces graphiques qui viennent accentuer l'impact des ces dialogues ! Deux astuces particulièrement ! On a d'abord un magnifique cadrage en plongée lorsque les Dalton suivent une thérapie de groupe avec des éléments de symétrie avec le psychanalyste au centre de la case. On a enfin des codes couleurs dans de aplats de couleurs monochromes : violet pour exprimer l'emportement du psychanalyste, bleu sombre pour figurer la relative pénombre du saloon et rouge vif pour représenter la fureur de Lucky Luke !

Un récit très adulte donc et rondement exécuté à tous les niveaux par deux artistes au sommet de leur art !

A bientôt !

La Guérison des Dalton - Lucky  Luke

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Yu-GI-Oh ! 5D's - Saison 3

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On retrouve Yusei Fudo et ses compagnons quelques temps après leur victoire contre le Directeur Godwin qui leur a permis de sauver New Domino City des Pactisants des Ténèbres ! Six mois se sont écoulés !

Cette Saison 3 de Yu-Gi-Oh ! 5D's  part un peu dans toutes les directions et de nombreuses pièces d'un nouveau puzzle sont introduites ici ! Je n'évoquerais pas les épisodes un peu stand-alone ou filler où nos héros affronte divers duellistes pour des enjeux qui n'ont rien à voir avec la trame principale et me concentrerais sur celle-ci dont on ne mesure pas encore complétement l'ampleur !

Une nouvelle menace semble devoir se faire jour quand une pierre tombe du ciel en périphérie de la ville. Dans le même temps, trois étranges personnages, vêtus de toges blanches et faisant partie de la société secrète Iliaster, prennent le contrôle des autorités de la ville dans l'ombre et donnent des ordres au machiavélique Lazar ! Ces trois êtres ont un agenda secret qui impliquerait un parcours de Duel Runner à ce qu''il semble !

Des Duellistes fantômes vont parcourir les routes sur leurs Duel Runners ! Qui sont ces mystérieux Ghost qui éliminent leurs opposants en invoquant le terrible monstre Empereur Machine qui a la capacité rare de détruire les Monstres Synchros ! Tout indique qu'il s'agirait de robots !

Yusei, Jack et Crow partagent un garage comme habitation et font des modifications sur leurs Duel Runners ! Ils se préparent en effet pour le Championnat WRGP par équipes. Un brillant technicien/ingénieur va les aider à upgrader leurs machines, le jeune Bruno, un garçon amnésique que leur ont amené l'inspecteur Trudge et Mina. Dans le même temps, Akiza va vouloir se former au Turbo Duel et ses amis vont l'entraîner ! Enfin, Lua et Luca vont expérimenter une autre variante du Duel de Monstres : la planche à duel (qui est un Turbo Duel sur une sorte de skate-board !).

Dans les Duels que mènent Yusei et confrères, il y a les Monstres Synchros - qui sont des monstres qui fusionnent en quelques sorte pour en invoquer de plus puissants comme par exemple le Dragon Poussière d'Etoile de Yusei ! Mais l'Empereur Machine est capable de contrer ses Monstres Synchros ! Un mystérieux Turbo-Duelliste nommé Vizor va faire découvrir à Yusei la solution Synchro qui est une forme d'accélération, une Accel Synchro, qui permet de rendre ses monstres encore plus puissants et de contrer l'Empereur Machine !

Un autre élément de la nouvelle intrigue est la Turbo-Duelliste Sherry qui a du fuir enfant avec son majordome le jour où des inconnus  s'en sont pris à ses parents pour récupérer une carte supposée très puissante ! Depuis cette Sherry cherche à en savoir plus sur cette carte et on pourrait la retrouver au Tournoi WRGP !

Un mot encore pour évoquer une autre particularité du Turbo Duel, ce sont les Cartes  de Célérité qui donnent différents bonus quand on pousse son Duel Runner à pleine puissance et qu'on acquiert des Compteurs de Vitesse ! C'est spécifique à ce type de Duel !

Pendant cette Saison 3, il y a aussi un arc indépendant, sorte d'interlude où Yusei se rends dans une ville, Crashtown, genre ville de l'Ouest américain où des hommes sont esclaves dans une mine dirigée par le gang de duellistes d'un certain Lawton ! Yusei se lance dans cet aparté pour aidé son vieil ami, Kamin Kessler, revenu de sa carrière comme Pactisant des Ténèbres !

La Saison 3 ne se conclut pas vraiment car on s'arrête sur une sorte de cliffhanger au début de la Coupe WRGP. L'équipe formé de Yusei, Jack et Akiza (qui remplace Crow qui a eu un accident !) et qui répond au nom de 5D's (pour "les Cinq Dragons") affronte en ouverture de cette compétition la redoutable équipe Unicorn composée de André, Breo et Jean qui sont à deux doigts d'éliminer nos héros et se feront eux-même sortir comme des malpropres par la suite par une autre équipe très mystérieuse et inquiétante !

La Coupe WRGP s'annonce passionnante et je vous donne rendez-vous pour la Saison suivante !

Voila, la franchise Yu-Gi-Oh! - qui compte à ce jour sept déclinaisons (la dernière en date étant Yu-Gi-Oh ! Sevens) continue de se focaliser exclusivement sur "Duel Monsters" ! Le propos en est très naïf et "gamin" ! Je dis ça car le manga d'origine, par Kazuki Takahashi est beaucoup plus mature et sombre  et introduit des tas d'autres jeux de société ! Mais bon Yu-Gi-Oh !  est devenu une franchise juteuse et tout est fait pour vendre des cartes ! On peut le déplorer !

Je vous renvoie à une vidéo récente du ChefOtaku sur Youtube sur le manga original pour vous faire un meilleur avis sur les orientations prises !

A bientôt !

Yu-GI-Oh ! 5D's - Saison 3

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Tandem - Patrice Leconte

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Avec Tandem,  film sorti sur les écrans en 1987, Patrice Leconte nous livre une comédie dramatique douce amère qui est l'occasion pour deux acteurs à succès, Gérard Jugnot et Jean Rochefort de partager l'affiche !

Le film s'inspire de la carrière de l'animateur radio Lucien Jeunesse et sa célèbre émission "Le jeu des mille francs" et nous montre la relation entre un animateur radio un peu ringard, Michel Mortez - incarné par Jean Rochefort, très aristocratique - et son ingénieur du son, Rivetot - joué par Gérard Jugnot !

On assiste ici à une sorte d'Odyssée où notre "couple" sillonne la France depuis 25 ans pour son jeu radio "La Langue au chat". Mais c'est une époque qui se tourner car Rivetot apprend que l'émission  va être supprimée!

Le pauvre Mortez est une sorte de dinosaure du passé, à la vie assez insignifiante. Pour le protéger, Rivetot va lui cacher la vérité sur l'arrêt du programme, par pure amitié et affection allant jusqu'à simuler une fausse émission !

Finalement, le vieil animateur d'un autre âge découvre la supercherie ! Et il demande à Rivetot de cesser ce simulacre ! Il négocie alors une nouvelle tranche horaire pour l'émission - tous les deux jours au lieu de quotidienne ! - mais finit par craquer et s'enfuit en direct.

Plus tard, les deux hommes se retrouvent dans un supermarché où Rivetot fait ses courses et Mortez fait des animations commerciales ! Les deux amis décident de repartir sur les routes.

Un film sur la nostalgie, le temps qui passe, la décrépitude et le vieillissement ! Sur l'amitié aussi et sur les petits rien de la vie ! Les acteurs jouent remarquablement juste et ce film est très touchant !

Tandem n'a remporté que le César de la meilleure affiche aux Césars 1988. Grosse déception pour l'équipe du film lors de cette cérémonie où cette année-là, le film de Louis Malle, Au revoir les enfants, remporte sept statuettes alors que le film de Patrice Leconte avait été nommé dans dix catégories ! Rochefort commentera cette soirée  par un "Quand même, quelle branlée !". Le film de Louis Malle est intéressant mais quelle injustice pour Patrice Leconte !

Le personnage de Moretz est complexe, passe par différentes nuances du spectre des émotions, tantôt rock-star, tantôt ringard ! Il fallait un acteur de la carrure de Jean Rochefort pour l'interpréter ! il y a une réflexion aussi sur le personnage public, sous les projecteurs, qui porte un masque et l'homme dans le privé qui vit un drame humain. Rivetot est le témoin de tout cela et un peu notre point/porte d'entrée dans le film !

Richard Cocciante interprète la chanson du film "Il Mio Rifugio"/"Le Refuge" composée et écrite par François Bernheim en 1976 qui ouvre et ferme le film !

Lucien Jeunesse n'a pas apprécié le film, s'estimant "ridiculisé" par la caricature. Il refusa par la suite de rencontrer Jean Rochefort ! Patrice Leconte fait un caméo dans son film, en candidat malheureux, sans être crédité au générique.

Enfin, il est important de signaler qu'il s'agit là du premier rôle dramatique important de Gérard Jugnot après son parcours au sein de la Troupe du Splendid, dans des rôles comiques. Pour l'occasion, l'acteur s'est rasé la moustache !

Voilà, un film à regarder sauf si vous êtes en pleine dépression !

A bientôt !

Tandem - Patrice Leconte

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Les insoumises - Jean Haechler (4ème partie)

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Continuons la présentation des dix-huit femmes du recueil de textes, Les insoumises  de Jean Haechler avec cette fois comme femme d'exceptions, nous avons Marguerite-Julienne Le Pastour, bourreau de son état;  la scientifique déconsidérée Nicole-Reine Lepaute et la mathématicienne autodidacte Sophie Germain !

Commençons si vous le voulez bien par Marguerite-Julienne Le Pastour. Une des solutions pour en femme de s'élever socialement dans les anciens temps était de se travestir en homme et c'est ce que fit la demoiselle ! De cette façon, elle s'engagea dans plusieurs armées, pour la France et contre les Autrichiens (elle est née en 1718 - on ignore la date de sa mort car on perdit sa trace ! - donc elle était engagée dans la Guerre de Trente ans !). Elle devait déserter plusieurs fois risquant de lourdes peines !

Marguerite-Julienne, qui a pris le nom de Henri, toujours travestie en homme, très ambitieuse, va alors briguer la charge de "exécuteur des hautes oeuvres", c'est à dire bourreau, un métier très prisé, prestigieux même sous l'Ancien Régime qui demande un savoir-faire dans l'administration du trépas et un total manque de pitié ! Cette charge est alors exercé par des familles de bourreaux. "Henri" va d'abord seconder des bourreaux, passant par Montpellier puis, sur lettres de recommandations, et toujours sous l'identité d'un homme, exercer la charge de bourreau dans la ville de Lyon, devenant "Monsieur de Lyon". En chemin, elle  ramassé une jeune servante qu'elle fait passer pour son épouse et qui ignore tout de la supercherie !

Mais cette jeune servante finit par la trahir et la condition de femme de Monsieur Henri est dévoilé ! On hésite alors entre "laisser couler" et une peine exemplaire ! Un certain Noël Roche, laquais du magistrat instructeur, M. de Rochebaron, tombe amoureux de Henri devenue Henriette. C'est ce qui va sauver la mise à Marguerite-Julienne Le Pastour ! Elle devra reconnaitre qu'elle est une femme en devenant Madame Henriette Roche puis révélant enfin son identité Marguerite-Julienne Roche ! Le magistrat instructeur très mal à l'aise dans cette affaire découvrira que l'accusée prenait un plaisir particulier à torturer surtout les femmes dans sa tâche de bourreau (car c'est aussi une des fonctions du métier que de soumettre à la Question, à la torture !). Peut-être Noël Roche avait-il quelques pulsions sadiques !? Le couple se marie, elle a une petite fille et on n'entends plus jamais parlé d'elle !

En ce qui concerne les femmes scientifiques, beaucoup, qui ont fait d'importantes découvertes dans divers domaines, se sont fait spolier leur mérite lorsqu'elles travaillaient en couple avec un mari savant ! Molière a donné par ailleurs une image très négative des "Femmes savantes".

Nicole-Reine Lepaute était une mathématicienne, physicienne et touchait à l'ingénierie. Son mari était Jean-André Lepaute, un escroc notoire, qui "faisait des recherches dans le domaine de l'horlogerie", mais qui aimait surtout s'attribuer les découvertes des autres et avait ainsi volé à un certain Pierre-Augustin Caron son système d'échappement pour montres plates ! Mal lui en pris car le jeune Caron fut plus tard connu sous le nom de Beaumarchais et il en couta à Jean-André Lepaute !

Mais Nicole-Reine fut aussi trompée par le savant nommé Alexis Clairaut, génie des mathématiques, très précoce. Ce mathématicien et Madame Lepaute firent ensemble des calculs très fastidieux et très pointus pour déterminer le moment du passage de la Comète de Halley. Clairaut publia ensuite sa Théorie du mouvement des comètes sans mentionner les contributions de sa camarade afin de ne pas déplaire à sa maîtresse Mlle Goulier, une femme jalouse de nature.

Mais grâce à un troisième homme, honnête celui-ci, Jérôme Lefrançois de Lalande, jeune astronome, responsable de l'Observatoire astronomique du Palais du Luxembourg, les torts seront partiellement réparés car cet homme fera connaître les mérites scientifiques de Madame Lepaute et collaborera par la suite avec elle, ébloui par elle, notamment dans la rédaction de calendriers avec les positions des astres pour les marins et des Ephémérides. Notre brillante savante sera élu membre associé de l'Académie de Béziers.

A la fin de sa vie, Madame Lepaute veillera sur son mari, dérangé de la tête et devenu délirant et s'éteindra quelques mois avant lui en 1788.

Venons en à Sophie Germain pour terminer cet article ! Mais là je vais être plus bref car ai commencé une série d'articles sur les mathématiciens (en commençant par le génial Gauss - avec qui Sophie Germain correspondit !) et donc ferais un article plus détaillé et plus spécifique sur cette autodidacte des maths !

Sophie Germain est connue comme mathématicienne mais fut aussi physicienne et plus encore philosophe en réalité ! Elle se forme très tôt aux Maths, dès l'âge de douze ans, en passant ses jours et ses nuits à lire des ouvrages de plus en plus pointus de cette discipline. L'entrée à Polytechnique, nouvellement fondée, étant interdite aux femmes, elle n'a d'autres choix que se former elle-même allant jusqu'à apprendre le latin pour lire Newton.

Notre jeune femme pleine de volonté et doté d'un esprit brillant entre en correspondance avec Joseph-Louis Lagrange, prof à Polytechnique et "l'un des géomètres les plus illustre des temps moderne". Elle lui propose des résultats et des analyses mathématiques mais use pour cela d'un stratagème et signe sa correspondance du nom de "Monsieur Le Blanc" ! Lagrange est ébloui par son excellence dans la discipline et plus encore lorsque la vérité comme quoi elle est une femme est révélée !

Sophie Germain participera ensuite à des concours mathématiques, s'y reprenant à plusieurs fois (car sa méthode d'analyse a les défauts des autodidactes) mais finira par décrocher les prix ! Un des problèmes concerne la "modélisation mathématique  de la vibration des surfaces élastiques" et la confrontation de la théorie avec l'expérience. Elle s'attaquera aussi au redoutable Théorème de Fermat, resté indémontré pendant 200 ans, où elle fournira des pistes intéressantes mais il faudra encore attendre jusqu'aux travaux d'Andrew Wiles en 1994 pour sa résolution !

Notre brillante mathématicienne correspondit aussi avec Gauss, d'abord en tant que Monsieur Le Blanc puis en tant qu'elle-même et craignant avec l'avancée des armées de Napoléon que le grand savant ne connaisse un sort à la Archimède, fera tout pour qu'on le mette à l'abri !

Son oeuvre philosophique, sur la fin de sa vie, alors qu'elle était malade, comporte les Considérations générales sur l'état des sciences et des lettres ainsi que les Pensées détachées, des réflexions pour elle-même ! Mais je reviendrais sur cette femme de génie dans le futur !

Je vous dis à dans très peu de temps pour la cinquième partie de cette recension détaillée (qui en comptera finalement six !) avec trois autres femmes marquantes !

A bientôt !

Les insoumises - Jean Haechler (4ème partie)

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Premiers Contes - H. P. Lovecraft

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Si l'on veut faire la critique génétique d'un auteur, à côté de l'étude de ses brouillons, il peut être intéressant de se pencher sur ses premiers écrits, notamment scolaires. La passion pour l'écriture fut très précoce chez le jeune Howard Phillips Lovecraft et le premier texte que l'on connaît de lui date de ses six ans et s'intitule " La Petite Bouteille de Verre" !

L'Intégrale du Maître de Providence parue en collection Bouquins chez Robert Laffont - et qui comprend trois tomes - inclut, dans le tome 1, ce qui a été rassemblé sous l'appellation "Premiers Contes" à savoir les écrits de jeunesse de l'auteur, de l'enfance jusqu'à l'adolescence !

Des textes qui témoignent donc d'une certaine maladresse et pour les plus anciens, les premiers, de la naïveté touchante de l'enfance. Rappelons que Lovecraft est né en 1890 et les textes ici réunis datent de 1896, 1898, 1899 et 1902 alors que le petit Howard avait douze ans ! Ca parle de grottes, de vaisseaux pirates et de détectives.

A l'âge de douze ans, Lovecraft pensait déjà en termes d"édition et parmi ces quatre premiers textes sauvegardés par sa mère, il y avait en effet celui de 1902, "Le Vaisseau mystérieux" sous le titre duquel il avait écrit "Presses royales, 1902". Ce texte, entièrement dactylographié, se présente, dans son état de conservation original, sous la forme d'un petit livret relié à couverture entoilée, comportant sur la couverture une illustration à la plume de la main de Lovecraft.

Les deux autres textes sont "La Caverne secrète" et "Le Mystère du cimetière". L'ensemble est actuellement conservé, comme  la plupart des manuscrits de Lovecraft à la John Hay Library de la Brown University à Providence.

On observe chez notre jeune écrivain un attrait certain pour le passé et celui-ci se montre en outre très anglophile. Dans "La Caverne secrète", si on peut déceler un certain moraliste typique de la société WASP américaine, on peut aussi y voir un prémice du "matérialisme cosmique" qui caractérisera Lovecraft dans son oeuvre de la maturité par rapports aux Horreurs innommables du Mythe de Cthulhu (terme forgé par August Derleth et non de Lovecraft). Dans cette même nouvelle, écrite à huit ans, et qui voit la mort d'une petite fille, on a le motif de la descente dans la caverne qui annonce celle de Dyer et Danforth dans les galeries de la cité des Anciens dans "Les Montagnes hallucinées" ou celle de Peaslee dans "Dans l'abîme du temps".

La section "Premiers Contes" de l'Intégrale Bouquins contient en plus deux autres textes plus "tardifs", sauvegardé par Lovecraft lui-même et datant pour le premier de 1905 et pour le second de 1905 ou 1908 selon des sources contradictoires (et déjà nettement plus aboutis !) à savoir "La Bête de la Caverne" et "L'Alchimiste" (parus respectivement en 1918 dans The Vagrant et en 1916 dans The United Amateur, des magazines amateurs).

Dans "La Bête de la Caverne", un homme qui se dit philosophe, bref un érudit, perd la trace du guide et s'égare dans une caverne où dans l'obscurité la plus totale, il va blesser une bête dont il s'apercevra à la fin en revenant avec le guide que sous des aspects simiesques, la créature avait été un homme jadis ! Déjà le thème de la dégénérescence chez notre auteur !

Dans "L'Alchimiste", le dernier descendant d'une lignée maudite se confronte au sorcier immortel ayant lancé la malédiction condamnant tous les mâles de cette généalogie à mourir à trente-deux ans !

Voilà pour ces textes ! En réalité, ça reste d'un intérêt limité car cela ne change pas la vision que l'on a de l'oeuvre de Lovecraft - mais bon, ça permet à la limite de briller en société !

A bientôt !

Premiers Contes - H. P. Lovecraft

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Rêver sa vie - Connor Franta

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A la Bibliothèque de ma ville, ai décidé de me pencher un peu sur le rayon "Développement personnel" et ai emprunté le livre Rêver sa vie (et vivre ses rêves ?)  - A Work in Progress  en V.O. - d'un certain Connor Franta que je ne connaissais pas mais qu'un bandeau présente comme "le phénomène Connor Franta".

Qui est donc ce Connor Franta ? Tous renseignements pris, c'est une star d'internet qui raconte sa vie sur les réseaux sociaux (en anglais donc car ce jeune homme de 22 ans est du Minnesota) et c'est pour résumer un Youtubeur au 5 millions d'abonnés et à près de 400 vidéos, ce qu'on appelle aussi un vlogueur. Il est aussi philanthrope, homme d'affaire, artiste et écrivain.

Mais bon, ce garçon n'aime pas les étiquettes et pose que celles-ci ne nous définissent pas car l'être humain est bien plus complexe ! Il y a pas mal de sagesse chez ce garçon, dont la nature semble en réalité assez réservée ! Pas de volonté de devenir "célèbre" avec sa chaîne Youtube, juste un ardent désir de se réaliser artistiquement.

Dans l'ouvrage, le jeune Connor se décrit, sa vie, sa famille, ses amis, son rapport à son corps et à sa sexualité, ses aspirations, ses peurs, ses craintes, ses rêves, ses projets et tout cela avec une certaine pudeur. Le passage où il évoque la difficulté de son coming-out montre même un certain courage de sa part.

On apprend ainsi de Monsieur Franta (mais on le savait déjà non ?) que les vrais amis sont rares, qu'il ne faut pas avoir peur du jugement des autres, qu'il faut aussi profiter de l'instant présent (carpe diem aurait dit l'autre !), ne pas hésiter à se lancer, s'accepter tel qu'on est car nous sommes les seuls à voir nos défauts, bref tout cela est très sensé. Et ça range ce livre au rayon "Développement personnel" en effet !

Ce livre devrait parler beaucoup aux jeunes générations, nées comme Connor Franta à l'époque du numérique et des téléphones portables qui nous accaparent.  Notre jeune écrivain se dévoile de manière honnête,  simple et positive. On pourrait avoir à tort l'image des Youtubeurs prétentieux, narcissiques dans l'esprit de la télé-réalité mais il n'y a pas ça chez ce jeune homme que j'ai trouvé tout de suite sympathique.

Connor Franta a décidé de vivre de ses passions - et je serais bien inspiré de faire de même, c'est à dire m'investir plus dans l'écriture de nouvelles et de romans, plus facile à dire qu'à faire mais nos limites sont celles que nous nous mettons ! Le message de Connor est intemporel et universel : suivez votre voie, soyez vous-même et vivez vos rêves !

Connor Franta profite aussi de sa notoriété durement acquise pour récolter des fonds pour son oeuvre humanitaire, "The Thirst Project" pour installer l'eau potable aux populations d'Afrique !

Un livre qui mets du baume au coeur en fin de compte !

A bientôt !

Rêver sa vie - Connor Franta

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