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documentaire

Sex in the Comix, la BD érotique

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Nous allons maintenant aborder Sex in the Comix, la BD érotique, un documentaire très intéressant et instructif de 50 minutes de la plateforme Prime Video. Il y est question de la BD 100% érotique où chaque auteur a son univers et des canons de beauté !

Le « maitre incontesté du genre » reste Milo Manara !  Ses filles ont l’allure de déesses mais il « dessine toujours la même fille". Clairement un dessin qui s’inspire de la Renaissance italienne (Botticelli, Raphael,..).

Pourtant l’Italie possède un grand nombre de talents dans le genre de la BD érotique tels Crepax, Magnus, Serpieri, Baldazzini, mais le summum, le « pape » du genre, reste tout de même Manara.

Robert Crumb, un des fondateurs de la BD « Underground » US, dessine un type de femme qui l’obsède depuis la puberté, des femmes bien en chairs, avec des formes.

Le Japonais Suehiro Maruo dessine des hommes-animaux ou des hommes-machines, ses travaux mêlent érotisme, macabre et grotesque et il aime user de métaphores. Mélange pervers entre beauté et horreur !

Maruo cherche à dépeindre des émotions de plus en plus forte et la cruauté, mêlant plaisir et douleur, sont un de ses fantasmes ! Qui a dit sado-masochisme ?

L’érotisme dans sa dimension sociale est la transgression des normes et des interdits à l’image de l’héroïne Claudia dans la série Le Déclic de Manara. Une situation érotique très forte peut faire perdre les pédales ! La raison mise entre parenthèses !

Aude Picault, jeune artiste française n’est pas dans la performance érotique et dans son premier album du genre, son héroïne a une libido qui va progressivement envahir tout son univers !

Au Japon, les mangas érotiques, les fameux Hentai, rencontrent un grand succès et il s’en vend près de 250.000 par jour à l’époque de Pornhub et Youporn sur internet. Il est moins honteux d’acheter des BD érotiques car le dessin ne connait pas les mêmes limites que la photo ou la vidéo. Le film porno donne tout et ne mets pas en jeu l’imagination, l’échange entre l’auteur et le lecteur. Le lecteur n’est pas juste voyeur, il participe à la scène.

« Dessiner du cul » provoque des émois érotiques chez les auteurs, du moins au début ! Le pouvoir du dessin !

Bastien Vives dessine dessine Magalie une héroïne entre 14 et 16 ans, à la poitrine opulente, avec une certaine vision romantique. Il est aussi le Papa de Petit Paul un gamin au sexe démesuré !

Les premières BD érotiques aux USA commencent à paraitre dans les années 1930, moyen de se distraire en pleine période de crise.

Dans les années 1960 apparaissent les Fumetti en Italie, bandes-dessinées populaires et bon marché, truffées de jeux de mots ! Les années 1970 furent l’âge d’or de la BD érotique !

Zep, artiste suisse connu pour son héros pour enfants Titeuf est l’auteur de Happy Sex, une BD humoristique sur le sexe ! Le sexe humanise les héros de BD, à contrario de personnages asexués comme Tintin ou Lucky Luke qui vivent des décennies « sans tirer un coup » et auxquels in ne croit plus ! Il a eu plus d’échos de femmes que d’hommes sur cet album iconique qui a eu un vif succès ! S’amuser de sa sexualité est aussi le propos de Zep !

Ralf König, dessinateur allemand, doté d’un humour vif et amateur des hommes poilus, veut dessiner le sexe tel qu’il est dans la vie dans son aspect impulsif et animal – et pas mignon, tendre et drôle !

Pour Robert Crumb, dessiner le sexe de façon humoristique est la seule façon de faire ! Et pas de manière romantique ! Mais le sexe qui fait rire n’est pas toujours excitant sauf dans Péchés mignons - d'Arthur de Pins -  où il est les deux !

Il y a aussi des albums autobiographiques qui parlent de sexe soit tout du long de l’album, soit de manière plus anecdotique ! On ne peut pas raconter sa vie sans évincer le sexe. La BD de Crumb est aussi largement autobiographique et il raconte ses secrets !

La BD érotique est en outre le reflet de la société comme Rank Xerox qui témoigne à sa façon de la violence des années 1970. C’est aussi un bon moyen de parler politique : Sida, racisme, revendications homosexuelles, féminisme, … Elles peuvent être militantes et parfois, sans le vouloir, faire évoluer la société ! Howard Cruse a ainsi œuvré pour la cause gay dans ses BD.

Dans les années 1960, les femmes ont investi le domaine de la BD érotiques pour appuyer leurs revendications féministes. Epoque de libération sexuelle ! Les femmes dessinent aussi des BD érotiques ! Mais dans les récits, ce sont souvent les femmes qui mènent les jeux sexuels !

En BD, on peut aussi dessiner des choses qui ne seraient pas acceptables au cinéma ! La distance du dessin permet de montrer n’importe quoi, déclare Zep. Et donner corps à des choses farfelues et impossibles à filmer ! L’expression de fantasmes que le cinéma n’autoriserait pas, comme des éléments fantastiques, à moins de recourir désormais à des trucages numériques !

La zoophilie et la pédophilie pourraient aussi être abordées mais ne le sont pas car il y a tout de même des lois ! La pédophilie est aussi évoquée dans le roman comme chez Nabokov dans Lolita car ça reste un concept dans ce cas ! Il est ici question de censure et on pense à certaines cases de Manara ou à Filles perdues d’Alan Moore et Melinda Gebbie où l’on voit des mineures !

Concernant cette censure, on pense aussi au « Comics Codes » aux USA en 1954 qui signa la mort de la BD érotique pour un temps ! En France, ce fut la Loi de 1949 ! Ceci conduira la pornographie – au nom de l’outrage aux mœurs et de la protection des mineurs – à être clandestine jusque dans les années 1960 et 1970. Ensuite, toujours dans le domaine de la BD érotique, on eut la BD « Underground » ! Le seul moyen pour ces œuvres d’éviter la censure est de démontrer qu’elles ont une utilité morale. La dernière vague de censure fut l’ « Exposition de l’Horrible » de Charles Pasqua en 1987.

De nos jours, les artistes de BD – mais c’est vrai pour tous les arts ! - peuvent se faire connaitre par le biais du net.

« Oubliez vos préjugés et plongez dans le grand bain de l’érotisme ! » Je vous donne rendez-vous pour mes articles réguliers sur « Les Grands Classiques de la BD érotique » de Hachette-Collection (et sur mon Skyblog secret) !

A bientôt !

Sex in the Comix, la BD érotique
Sex in the Comix, la BD érotique
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Ex Libris : The New York Public Library - Frederick Wiseman

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Vous connaissez ma passion pour la culture et les livres ! Cette passion est partagée par les bibliothécaires, métier auquel j'aspire et Frederick Wiseman nous montre l'envers du décor de ce sacerdoce dans son documentaire de 2017 intitulé Ex Libris : The New York Public Library, film présenté alors à la Mostra de Venise et qui a reçu un très bon accueil !

Dans l'Amérique du Nord, la ville de New York a toujours fait figure de ville d'exception ! Mégalopole cosmopolite, toujours en avance sur son temps, elle détonne d'autant plus dans les USA de Donald Trump. Les bibliothécaires de sa Bibliothèque public croient profondément en leur mission, teintée d'Humanisme. Les bibliothèques ne  sont pas pour eux des lieux de stockage des livres mais des "lieux pour les gens" - ce qu'on appelle par chez nous, le "Troisième Lieu", alternative entre le foyer et le travail !

La Bibliothèque réconcilie liberté et égalité et accueille tout les publics sans distinction d'âge, de sexe, de couleur ou d'opinions politiques et religieuses. La NYPL est un endroit où sont permis l'exploration des savoirs et du monde, l'échange entre les gens et l'apprentissage ! Un lieu contre l'Obscurantisme !

Le documentaire de Wiseman papillonne d'un interlocuteur à un autre. On explore les différents services et on interroge un grand nombre d'employés mais aussi des utilisateurs très divers ou encore des décideurs politiques ! Même le vigile peut placer son ressenti sur son travail ! Il y a aussi des intervenants connus comme Richard Dawkins, Patti Smith et Elvis Costello. Enfin, on se rends dans des foyers, des annexes et dans des salles de réunion.

C'est un véritable défi pour l'avenir auquel doivent répondre les administrateurs de la NYPL ! Je vous laisse découvrir le documentaire par vous-même ! Pour ma part, n'en ai visionné que la moitié - et en Anglais ! - mais ça me suffit pour voir la richesse du travail de Wiseman.

Je dédie ce billet à ma soeur Sophie et à sa petite famille qui vivent tout près de New York !

A bientôt !

Ex Libris : The New York Public Library - Frederick Wiseman

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