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histoire antique

Les insoumises - Jean Haechler (1ère partie)

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De nos jours, le féminisme tend heureusement à s'affirmer de plus en plus même si des événements - comme la remise d'un César en 2020 à Roman Polanski - montre que le combat n'est pas fini. Les femmes constituent au minimum 50% de l'Humanité et dans nos sociétés patriarcales, elles n'ont longtemps pas eu la vie facile, refouler des positions de pouvoir, des postes à l'Université,... Pourtant leur influence dans l'Histoire est notable et il faut rappeler que derrière chaque "Grand Homme", il y a souvent une femme !

Jean Haechler est historien et dans son ouvrage Les insoumises, il a décidé de dresser "18 portraits de femmes exceptionnelles, de l'Antiquité à nos jours", des femmes volontaires et courageuses - comme beaucoup de femmes anonymes - et qui ont marqué l'Histoire mais dont on a mis la biographie sous le tapis.

On retrouvera donc des femmes férues de sciences, de politique, d'art, aux talents divers. Rapide tour d'horizon !

Je vais vous présenter les 18 femmes de ce livre, Les insoumises, en plusieurs articles, cinq je pense à raison de trois de ces figures par billet, à moins que j'en sois empêché et que ça n'aille pas plus loin que ce premier morceau car ma Bibliothèque municipale, la BAdT de Caen, a fini par réouvrir après le confinement et sur la quinzaine de livres que j'avais empruntés, celui-ci est le seul que je n'ai pas terminé !

On va donc s'attarder ici sur l'Antiquité, le Moyen-âge et la Renaissance, avec respectivement Hypathia,  Theodora et Catherine Sforza.

On commence par la philosophe, mathématicienne et astronome, Hypathia, qui vécut au tournant du IVème et du Vème siècle et qui connut un destin tragique. Il s'agissait d'une païenne qui vivait dans un monde en train de se christianiser, qui professait la science dans sa ville d'Alexandrie et qui suscitait l'admiration de ses élèves. Elle était d'une grande érudition mais hélas il ne nous reste d'elle que quelques textes sur les mathématiques et aucun de philosophie. Elle se retrouva prise dans la rivalité entre Cyrille, le patriarche d'Alexandrie et Oreste, le préfet de la même ville. Le premier tentant d'assassiner le second, Cyrille fit se retourner ses partisans contre Hypathia qui finit lapidée, démembrée et brûlée ! Un authentique crime de barbarie !

Direction Constantinople au début du VIème siècle pour retrouver l'impératrice Theodora, épouse de l'empereur Justinien, qui durant le soulèvement d'Hypatios, ne conserva son trône que parceque sa femme refusa de fuir !

Femme de caractère et de pouvoir, la très influente Theodora commença dans le monde comme prostituée, menant une vie de débauche extrême puis se convertissant avec autant de force à la Religion Chrétienne dont elle sera une défenseuse des doctrines du Monophysisme et fera même destituer un pape !

Justinien, de 20 ans son ainé, s'éprendra fortement d'elle et il doit donc la paix de  Niké lorsque les Partis des Bleus et des Verts se liguèrent contre lui ! Elle se battit ardemment pour la condition féminine (et c'est un trait qu'elle partage avec la "suivante" de cet article, Catherine Sforza), marque constante de son règne !

Catherine Sforza vécut elle à la Renaissance, en Italie, alors en proie aux luttes d'influence en Rome et la Papauté, Milan, Florence, Venise ou Gênes ! A une époque de condottieres, chefs de troupes armées et donc d'hommes violents, elle ne rechignait pas à commander ses propres troupes sur le terrain ! Elle mourut jeune, à 46 ans mais à 25 ans, avait déjà une vie bien remplie et on lui connaît au moins six passions amoureuses et elle eut six enfants dont les ancêtres des Rois de France et Louis XIV !

Le pape Sixte IV (commanditaire de la Chapelle Sixtine) arrangea le mariage de Catherine avec son  neveu  Gironamo Riario afin de sceller une alliance entre Milan et Florence ! Mais ce Riario se révélera un homme faible, lâche au combat et son épouse prendra vite l'ascendant n'approuvant pas sa tentative de faire assassiner Julien et Laurent de Médicis !

Catherine dirigera les villes d'Imola et Forli, sera confrontée à la famille Orsi qui fera assassiner son époux et qui finiront déchiquetés par la foule des Milanais. Elle aura ensuite pour opposant le nouveau pape Alexandre VI et le Roi de France Louis XII et prendra même plusieurs places-forte dont le Château Saint-Ange, faisant ainsi pression sur le Vatican !

Ses troupes combattront contre celles de César Borgia que Louis XII a fait Duc du Valentinois et qui pénètre avec lui en Italie, début des Guerres italiennes de la France ! Adversaires, César sera ensuite ébloui par cette femme et la couvrira de robes ! Alors qu'on sait qu'elle préférait parfois l'armure (sans être une Jeanne d'Arc !). Elle était d'une beauté sans pareille et d'une grande force de caractères dans une époque qui n'était pas favorable aux femmes (alors que l'on sait que le sexe a toujours mené le monde !) !

Voila, je vous dit à bientôt peut-être pour un second billet (2ème partie) qui portera sur la poétesse Louise Labé de Lyon, sur Catherine de Parthenay et sur Marie le Jars de Gournay, l'amie et confidente de Montaigne, car les femmes ne furent pas influentes qu'en politique mais aussi dans le monde des Lettres (mais alors en sous-mains  !) !

A bientôt donc !

Les insoumises - Jean Haechler (1ère partie)

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On a retrouvé l'histoire de France - Jean-Paul Demoule

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Avec son essai On a retrouvé l'histoire de France, l'archéologue Jean-Paul Demoule livre un passionnant plaidoyer pour sa discipline et détruit au passage un certain nombre de mythes historiques sur lesquels l'archéologie est venue apporter des démentis  - un seul exemple, les Gaulois considérés à tort comme des Barbares !

Cet ouvrage est fort érudit - mas très accessible ! - et parcouru du début à la fin de nombreux exemples de chantiers de fouilles ! Mais à quoi sert l'archéologie ? A explorer le passé pour comprendre le présent et mieux envisager le futur ! Etudier les morts pour aider les vivants !

Hélas, la discipline n'a pas toujours bonne presse et cède devant les intérêts économiques à court-terme ! Combien de sites archéologiques ont été dévastés par les pelleteuses, sans aucune fouille, pour construire des parkings souterrains ou des lignes de TGV du fait des décisions de politicards, de Gauche comme de Droite, complétement abrutis et criminels !? Ce sont des pertes inestimables !

Certains ne veulent en effet pas qu'on exhume notre passé bâti sur des défaites : conquête des Gaulois par les Romains, défaite de Sedan en 1870, Débâcle de 1940 ! Mais tout n'est plus si sombre car le 17 janvier 2001 a été promue la Loi  sur l'archéologie préventive qui veut qu'on fasse des sondages avant tout grand chantier pour déterminer si il y a des vestiges enterrés ! C'est dans ce cadre et à partir de 2002 que Jean-Paul Demoule a dirigé l'INRAP, Institut chargée de mettre en application cette loi !

L'essai de Demoule s'ouvre par un panorama qui va de Néandertal au Moyen âge, commence au Néolithique et s'achève avec les châteaux-forts ! Mais sont ensuite aussi évoqués des chantiers de fouille plus contemporains et plus originaux comme les excavations du Déjeuner sous l'herbe, "performance" artistique de Daniel Spoerri en 1983.

J'ai beaucoup apprécié le chapitre sur les parasciences où notre auteur démonte toute la vogue commerciale de cette archéologie "surnaturelle" à base de pyramides bâties par les aliens ! Ca n'aurait pas plu au Docteur Daniel Jackson de la série Stargate SG-1. Toute cette fumisterie  a débuté avec le livre best-seller de Lois Pauwels et Jacques Bergier, La matin des magiciens (qui fait entre autre l'apologie des nazis et de leur surhomme !). C'est ce genre de bouquin débile, sur Hitler et la Société de Thulé, que lit un de mes voisins, Eric L., schizophrène de surcroît (et ce genre d'écrit complotiste ne fait généralement pas bon ménage avec ce genre de pathologies ! Moi, j'évite !).

La passé est lourd de sens et le chapitre sur les génocides de ce passé exhumés par les archéologues est particulièrement dur à lire !

Plus légers sont en revanche les derniers chapitres, sur l'histoire de nos objets du quotidien ! Les formes d'énergie que nous utilisons, les ustensiles de cuisine, l'habillement, nos outils, les meubles, etc,... Tous ces objets sont aussi une suite de couches sédimentées !

L'auteur termine en disant que les identités nationales sont des choses en perpétuelle évolution, car les populations se mélangent encore de nos jours et ont commencé à le faire dès Homo erectus et Néandertal ! Dès le Néolithique !

Voilà un ouvrage fort intéressant dont j'ai pris beaucoup de plaisir à lire !

A bientôt !

On a retrouvé l'histoire de France - Jean-Paul Demoule

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Assassin's Creed - 2500 ans d'Histoire : Sparte contre Athènes - 431 - 404 av. J.-C.

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La série Assassin's Creed d'Ubi Soft est un succès incontesté du jeu vidéo ! Une large part de ce succès est du aux cadres dans lesquelles prennent place les récits de la lutte plurimillénaires entre les Assassins et les Templiers qu'il s'agisse de la Grèce antique, de l'Egypte antique, de la Troisième Croisade, du règne des Borgias, de la Révolution Française ou de la Révolution  Industrielle pour ne pas citer toutes les époques et contextes où se déroulent les jeux vidéo (et encore en s'en tenant aux seuls jeux vidéo et en laissant de côté les romans et BD de cette riche licence !). De plus, pour fin 2020, un Assassin's Creed : Valhalla - avec des Vikings donc - est annoncé (le trailer est grandiose !).

Assassin's Creed mets donc en pratique le vieil adage "divertir et instruire en même temps" (qui est aussi ma devise d'écrivain !) et l'occasion était trop belle pour ne pas sortir un gros bouquin d'Histoire illustré par les graphismes du jeu et cet ouvrage, c'est Assassin's Creed - 2500 ans d'Histoire sous la direction de Aymar Azaizia et Victor Battaggion  et  "raconté par de grands Historiens", clame fièrement un sticker sur la couverture de cet épais livre très coloré !

Contrairement à mon habitude, je ne vais pas faire un billet pour présenter l'ouvrage de manière générale, du moins pas un seul billet, car ce ne serait que survoler que très superficiellement le livre - ou alors l'article n'en finirait pas - et d'autres part n'en ai pas encore fini toutes les parties ! On va donc commencer par un article sur la première section "Sparte contre Athènes" soit la Guerre du Péloponnèse qui s'étend de 431 à 404 avant J.-C. (avec la défaite d'Athènes) mais section qui commence en réalité au début du Vème siècle avant J;-C. vers 480 avec les Guerres Médiques !

Durant les Guerres Médiques, les Grecs finiront par vaincre les envahisseurs perses menés par les Rois Darius et Xerxès à la célèbre Bataille des Thermopyles où l'un des deux Rois de Sparte, Léonidas, s'est illustré et honoré en tenant tête à une armée de plusieurs millions de Perses - que les Historiens évaluent en réalité à 200.000 hommes. Dans cet étroit passage entre mer et montagne, 300 Spartiates et des milliers de Thébains et Thespiens vont repousser les hordes d'Immortels, la garde d'élite de Xerxès avant de succomber ! Ceci a donné le film 300 et sa suite et je vous renvoie aux articles que j'ai fait sur ces films !

Suite à cette défaite qui va se changer en victoire, les Grecs vont être galvanisés et gagner la Deuxième Guerre Médique en 479 avant J.-C. à Salamine et Platées. A la suite de quoi, les Athéniens vont fonder la Ligue de Délos dont il prendront la tête, coalition de cités autour de l'Attique, de la Mer Egée et des côtes ioniennes. Face à elle, la Ligue du Péloponnèse avec Sparte et Corinthe. Une rivalité qui va dégénérer en conflit devant "l'impérialisme démocratique d'Athènes". Athènes dominera longtemps Sparte grâce à sa flotte de trières ! La cité de l'Attique, puissance navale d'envergure grâce au trésor de Délos !

Ce premier chapitre de Assassin's Creed - 2500 ans d'Histoire nous présente évidemment les institutions de Sparte - et le mode de vie spartiate basé sur la guerre et l'honneur - puis la démocratie athénienne avec son organisation politique ! Je le mentionne juste ici car aurais l'occasion d'y revenir dans d'autres articles plus proprement dans la rubrique "Histoire". Pour Athènes, il est aussi question de ses monuments, avec le Parthénon pour commencer, de ses hommes politiques : en premier lieu, Périclès qui réforma le système, finança aussi la pièce d'Eschyle à la gloire des Grecs,  Les Perses et périt en 429 avant J.-C. de la peste (voir mes articles sur Périclès et sur Les Perses). Et en face de lui, Cléon le démagogue. On nous présente aussi rapidement Hérodote et Socrate, ainsi que les courtisanes d'Athènes en faisant au passage un point sur le statue de la femme à Athènes, laquelle n'était pas reconnu comme citoyenne au même titre que les esclaves et les étrangers (métèques).

On sort aussi un peu d'Athènes et de Sparte avec l'Oracle de Delphes et sa Pythie, célèbre pour ses prédictions aux Rois mais qui en réalité répondait aussi aux demandes des gens de la base pourvu qu'on y mettes le prix !

Voila, ce premier chapitre du livre est très intéressant ! Même si je connaissais déjà pas mal de choses sur la Grèce antique - ayant eu des cours dessus lors de ma Licence L3 d'Histoire que j'ai fini par obtenir (avec la note peu "glorieuse" de 10,2/20 ayant fait l'impasse sur une matière !), ça permet de fixer et de rappeler les choses et ai quand même appris deux trois choses inédites pour moi !

Je vous donne rendez-vous pour la section 2 du livre sur Cléopâtre et Rome !

A bientôt !

Assassin's Creed - 2500 ans d'Histoire :  Sparte contre Athènes - 431 - 404 av. J.-C.
Assassin's Creed - 2500 ans d'Histoire :  Sparte contre Athènes - 431 - 404 av. J.-C.

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Les Julio-Claudiens : la transmission du pouvoir d'Auguste

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Dans le cadre de mes révisions de Licence L3 d'Histoire antique, je vous livre un billet sur les Julio-claudiens !

Auguste, véritablement le premier empereur romain, en instaurant le principat, a su faire preuve d'habileté politique ! Il a en effet installé un régime de type monarchique là où son grand-oncle Jules César, assassiné par les Républicains pour pêché d'hubris lors des Ides de Mars 44 avant J.-C., avait échoué. Octave Auguste sut ménager les nostalgiques de la République alors définitivement révolue en conservant les anciennes magistratures.

Faisant partie de la gens Iulia associée à la gens Claudia par son épouse Livie, Auguste instaure de fait une monarchie ! Va alors se poser la question de sa succession ! Lui succéderont Tibère (de 14 à 37 après J.-C.), Caligula (37 - 41), Claude (41 - 54) et enfin Néron (54 - 68). Mais trouver un héritier n'allait pas de soi ! En réalité, deux critères entrent en compte pour désigner les successeurs du princeps : le sang et l'investiture du pouvoir (la puissance tribunicienne et l'imperium en l’occurrence !).

Auguste n'eut pas d'héritier mâle issu de son propre sang. Les femmes jouèrent allors un grand rôle dans la Domus Augusta - sa soeur Octavie, sa femme Livie, sa fille Julie (dont la mère était Scribonia).

L'adoption fut aussi un critère dans l'association au lignage impérial. Auguste adopta ses deux petits fils, les enfants d'Agrippa et de Julie,Caius César (né en 20 avant J.-C.) et Lucius César (né en 17 avant J.-C.) en 17 avant J.-C, "princes de la jeunesse" et associés à Castor et Pollux. Mais Lucius mourut en 2 après J.C. et Caius deux ans plus tard en 4 après J.-C. C'est à cette date, 4 après J.-C. qu'Auguste, n'ayant plus d'héritier potentiel, adopta Tibère et  Agrippa Postumus, le dernier fils d'Agrippa et Julie.

Julie avait fait un précédent mariage avec Marcellus,  son cousin, le fils d'Octavie mais celui-ci décéda en 23 avant J.-C. sans lui avoir donné d'enfant. Julie de remaria avec Agrippa en 21 avant J.-C. puis, à la mort d'Agrippa en 12 avant.J-C., elle convola en troisième noce, en 11 avant J.-C. avec Tibère, le fils aîné de Livie de son premier mariage avec Tiberius Claudius Nero - de la gens Claudia. On le voit, Auguste se tourna donc vers la gens de sa femme Livie pour trouver son successeur. Ce fut Tibère qui lui succédera en effet en 14 après J.-C.

Mais l'adoption ne fait pas tout ! Il faut aussi l'investiture du pouvoir ! Tout au long de son règne, Auguste s'est efforcé d'anticiper en octroyant des pouvoirs aux princes - avant que plusieurs de ces figures ne soient écartées pour cause de décès prématurés ! Auguste en fait donc des collègues au pouvoir - c'est ainsi qui les désigne !

Ainsi en 23 avant J.-C, Marcellus reçoit l'édilité et le droit de siéger au Sénat parmi les anciens prêteurs et est également désigné pour être consul avant l'âge légal.

En 18 avant J.-C. Agrippa, revenu victorieux d'une campagne militaire au nord-ouest de l'Espagne contre les Astures et les Cantabres, reçoit la puissance la tribunicienne pour cinq ans et à nouveau l'imperium sur l'Orient.

En 5 avant J.-C. Caius César est désigné pour être consul cinq ans plus tard puis Lucius César est à son tour désigné trois ans plus tard pour être consul en 3 après J.-C. Mais leurs morts ne tarderont pas à survenir comme on l'a vu ! En 1 avant J.-C., Caius siège de plus au conseil impérial et obtient l'imperium proconsulaire sur l'Orient !

Concernant Agrippa, du même âge qu'Auguste, son rôle aura été de transmettre le pouvoir à ses fils !

Pour limiter les risques de vacance du pouvoir, Auguste associa aussi Tibère - et le frère de celui-ci, Drusus I, au pouvoir. Tibère et Drusus, les enfants du premier mariage de Livie, dirigeaient une campagne en Germanie entre 12 et 9 avant J.-C. On a vu que Tibère avait épousé Julie en 11 avant J.-C. C'est également à ce moment-là qu'il fut doté par Auguste d"un imperium proconsulaire pour 5 ans. Drusus en fut également doté en 10 avant J.-C. mais celui-ci mourut d'une chute de cheval en Germanie l'année suivante !

Tibère va triompher en Germanie et son imperium  est renouvelé en 6 avant J.-C. Mais son mariage avec Julie étant malheureux, il choisit l'exil volontaire à Rhodes cette même année ! Il ne revient qu'en 2 après J.-C. (année de la mort de Lucius César)? Deux ans plus tard, il est donc adopté par Tibère avec Agrippa Postumus, adopte lui-même Germanicus, le fils de son frère Drusus I et Antonia Minor - elle même fille de Marc Antoine et d'Octavie, la sœur d'Auguste ! Dans le même temps, Tibère est investit de la puissance tribunicienne -renouvelée en 13 après J.-C. et d'un imperium proconsulare pour dix ans. En 13 après J.-C; Tibère se voit attribué un imperium  égal à celui d'Auguste.

On le voit tout cela est une affaire de famille qui se joue entre Julio-claudiens ! Qui a dit que l'arbre généalogique de ces familles n'était pas compliqué !

Auguste meurt le 19 août 14 après J.-C. et donc Tibère, investit par les militaires, le peuple et le Sénat - non sans quelques révoltes et insurrections vite matées - a la lourde tâche de lui succéder !

Nous aborderons la suite une autre fois !

A bientôt !

Les Julio-Claudiens : la transmission du pouvoir d'Auguste

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Sur les Terres d'Horus - Tome 3 : Tiasatré ou le jugement d'Anubis

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Finalement, j'aurais mis un peu de temps - 4 ans ! - avant d'emprunter à ma Bibliothèque municipale, le tome 3 de Sur les Terres d'Horus ! C'est pourtant une bonne série, d'Isabelle Dethan, qui se déroule en Égypte à l'époque de Ramsès II !

Avec ce tome 3, on laisse tomber les adorateurs de Seth et on se concentre sur une nouvelle intrigue, encore une fois policière ! On retrouve Meresankh et le prince Khâ !

Un événement tragique secoue l'un des lieux les mieux gardés d’Égypte, le harem de Ramsès II ! Une concubine et une fille de Pharaon ont été assassinées ! Pire, un chien noir, avatar du dieu Anubis, a été aperçu à chaque fois sur les lieux,avant les crimes ! Crime surnaturel ou conspiration ?

Le prince Khâ, en tant qu'enquêteur officiel de la cour est chargé de résoudre cette énigme ! ll fait appel à son ancienne scribe Meresankh, qui peine à se remettre de la mort d'Imeni, quelques mois auparavant !

En tant que femme, Meresankh va pouvoir infiltrer le palais des courtisanes, et, malgré ses réticences, elle se plonge dans un intrigue complexe à démêler !

Il semble en effet que quatre des femmes du harem, Dame Touy et Dame Kedmeret, les deux premières victimes, ainsi que Dame Nebetiounet, une autre victime et Dame Tiasatré, une Keftiou (Crétoise) qui finira comme ses consœurs, partagent un lourd secret lié au passé et que quelqu'un cherche à exercer une vengeance ! Toutes finiront empoisonnées !

La tension monte au palais des femmes et une jeune servante innocente le paie même de sa vie ! Meresankh et Khâ progressent néanmoins dans leurs investigations mais n'empêche pas la mort des quatre femmes ! La suite nous en révélera sans doute un peu plus - le fin mot de l'histoire ! - dans le tome 4 !

Un récit habilement mené qui nous montre au passage ce qu'était l’Égypte antique et dont Isabelle Dethan est une spécialiste ! Je vous donne donc rendez-vous au tome 4 et n'attendrais pas - j'espère !? - 4 ans pour le lire !

C'est édité chez Delcourt !

A bientôt !

Sur les Terres d'Horus - Tome 3 : Tiasatré ou le jugement d'Anubis

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L'héritage et la succession de Jules César

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Parallèlement à ma série de billets sur l'Egypte antique, je vais, aussi dans le cadre de ma Licence L3 d'Histoire - rédiger une autre série d'articles sur la dynastie des julio-claudiens et l'avènement de l'Empire romain qui débute avec César Octavius Augustus !

Mais remontons d'abord à Jules César !

A partir de 49 avant J.-C., celui qui s'était illustré dans la Guerre des Gaules, Jules César, entre en guerre civile avec Pompée ! C'est alors une suite de batailles - notamment contre les fils de Pompée : Pharsale en 28, Thapsus en 46 (triomphe à Rome), Munda en 45. Parallèlement, César s'octroie tous les pouvoirs entre 49 et 44 : la dictature, le consulat, la censure, la puissance tribunicienne ! Il augmente aussi le nombre de sénateurs - de 600 à 900 - pour placer ses partisans, désigne les dits sénateurs, multiplie le nombre de prêtres et de magistrats !

Sans le dire, César se dirige vers un régime de type monarchique - ce qui est un crime à Rome ! Il devient hautain et commet le pêché d'hubris - la démesure - se croire semblable à un dieu ! Dès lors, il est assassiné lors des ides de mars - le 15 mars 44 par Marcus Iunius Brutus et Caius Cassius Longinus, les "Césaricides" qui espéraient restaurer la République ! Mais il était déjà trop tard !

Les "successeurs" de César ne vont pas se demander longtemps si il faut restaurer la République ou assumer l'héritage de César - et qui pour succéder à César ? Nous avons Marc Antoine, lieutenant de César durant sa campagne en Gaule Chevelue - qui est consul à Rome en 44 ! Il négocie - avec Lépide - l'amnistie des conjurés contre la validation du testament de César ! Mais qu'y a-t'il sur ce testament ?

Précédemment, César avait envoyé son petit-neveu - le fils d'Atia, elle-même fille de la sœur de César, Julie, - Octave en Illyrie, à Apollonie, pour préparer une campagne contre l'Empire parthes ! Octave n'est pas à Rome lorsque César est assassiné. Il y reviendra en mai 43 et prendra connaissance du testament de son grand-oncle ! Jules César - qui a perdu plus tôt son unique fille - a décidé d'adopter Octave et donc d'en faire son héritier !

Le 20 mars 44, les funérailles de César - sur le forum - tournent à l’émeute ! Le peuple réclame la tête des "Césaricides" ! Un culte spontané prends naissance sur le lieu du bûcher funéraire !

Octave, une fois rentré et installé à Rome, organise du 20 au 30 juillet 43 des jeux et des spectacles pour l'anniversaire du temple de Vénus Genitrix (le temple du forum de César) en l'honneur de la Victoire de César ! En 48 avant J.-C., César en sa qualité de Grand Pontife depuis 63 a fait entrer Octave au collège des pontifes ! C'est par cette fonction de pontife qu'Octave organise ces jeux ! Ainsi il fait savoir qu'il est de retour et veut se rendre populaire !

Un événement inattendu mais opportun se produit durant ces jeux :  une comète traverse le ciel de Rome durant sept jours ! Ce phénomène est alors interprété comme un signe divin : l'âme de César qui rejoins les dieux ! César est donc divinisé et Octave devient "le fils d'un dieu" (Divi filius) et s'empare de cet événement notamment en faisant placer une statue de César avec une étoile sur le front dans le temple de Venus Génitrix ! Octave s'impose comme l'un des chefs du parti césarien !

Dès lors, Octave, Antoine et Lépide vont former le second triumvir en novembre 43, s'opposer aux Républicains d'abord à Modène, contre Décimus Brutus début 43 puis à Philippes, ville de Macédoine  en octobre 42, contre Brutus et Cassius !

Puis, de 42 à  32 avant J.-C., ce sera un conflit larvé entre Marc Antoine et Octavien - Lépide étant vite mis sur la touche après sa tentative de s'accaparer la Sicile ! Antoine s'établira avec Cléopâtre VII en Orient et Octave restera à Rome où il jouera de son influence !

Enfin de 32 à 30 avant J.-C. se déclenchera une guerre ouverte entre les deux hommes avec les Batailles d'Actium et d'Alexandrie ! Octave en sortira vainqueur et sous prétexte de restaurer la République établira l'Empire de type dynastique, connu aussi sous le nom de principat !

Mais tout ceci, ce sera pour une autre fois et d'autres articles !

A bientôt !

L'héritage et la succession de Jules César

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Les XVIIème et XVIIIème dynasties égyptiennes - Le début du Nouvel Empire

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Après l'expulsion des Hyksos, et tandis que les Égyptiens découvrent de nouveaux animaux tels les chevaux et de nouvelles techniques militaires, commence la période du Nouvel Empire ! C'est une période faste et glorieuse avec des figures telles que Hatchepsout, Akhenaton, Toutankhamon ou encore Ramsès II !

L’Égypte est alors une des grandes puissances de la Méditerranée orientale. Elle développe des relations avec ses voisins, les Hittites, les Mitanniens, ou encore les Assyriens. En témoigne une touche orientale dans l'art égyptien !

Au départ, il y eut trois souverains qui contribuèrent à l'expulsion des Hyksos qui avaient dominé la Deuxième période intermédiaire : Séqénenrê Taâ qui périt au combat,  Kamôsis qui avança avec ses troupes  jusqu'au Delta du Nil et Avaris, la capitale de l'ennemi, sans parvenir à la conquérir et Amôsis qui finit par triompher ! Les deux premiers appartiennent à la XVIIème dynastie mais le troisième inaugure la XVIIIème dynastie et le Nouvel empire !

C'est aussi à cette période que les figures de reines égyptiennes apparaissent. On a en effet deux personnages qui règnent de concert, un roi et sa reine, même si celle-ci se fait plus discrète que Pharaon ! C'est ainsi que l'on rencontre les femmes de pouvoir que sont Tétishéri,, sa fille Iâhhotep et sa petite-fille Ahmès-Néfertari. Une véritable lignée féminine parallèle à celle des hommes !

On n'est toutefois pas certain de la filiation de ces rois et de ces reines ! On a longtemps cru que Tétishéri était la mère de Séqénenrê-Taâ et la grand-mère de Kamôsis et Amôsis. Sa fille Iâhhotep aurait été la femme du premier Séqénenrê-Taâ et la mère de Kamôsis et Ahmès-Néfertari (mère d’Aménophis Ier), qui étaient non seulement frère et sœur mais aussi époux ! Mais une autre hypothèse pose que Néfértari aurait pu être l'épouse de Séqénenrê-Taâ et la mère de Kamôsis qui lui-même aurait été le père d'Amôsis, père et fils mariés tous les deux à des reines nommées Iâhhotep ! On estime qu'on ne connaît même pas la moitié de l'Histoire de l’Égypte ancienne à l'heure actuelle alors des découvertes sont toujours possibles pour lever les zones d'ombre !

Quoiqu'il en soit, Tétishéri exerça une influence positive et importante dans le domaine politique, renforcée par sa grande longévité ! Elle assista en effet à l'ensemble du processus d'expulsion des envahisseurs Hyksos de Séqénenrế à Amôsis. Après ces événements, elle apparaissait encore au côté de son petit fils lors de rituels pour la réhabilitation du culte de Mentou à Thèbes. Iâhhotep prit le pouvoir à sa suite après avoir assuré la régence de son fils Amôsis, pendant l'adolescence de celui-ci.

Puis ce fut la fille de Iâhhotep, Ahmès-Néfertari qui accéda au pouvoir et prit les titres de Grande Épouse et de "Deuxième Prophète d'Amon" et de "celle qui commande la Haute et Basse-Egypte". Elle aussi vécut longtemps et notamment durant le règne de son fils Aménophis Ier où elle exerça encore une influence non négligeable !

Avec la mort de Ahmès-Néfertari, s'éteignit une lignée de femmes aux rôles importants ! Tétishéri contribua à expulser les Hyksos, Iâhhotep parvint à mener la réorganisation politique du royaume après la réunification du pays et enfin Ahmès-Néfertari se consacra à la réorganisation religieuse de l’Égypte !

L'expulsion des Hyksos se déroula en plusieurs temps. D'abord, il y eut la conquête de Memphis suivit de celle d'Héliopolis puis de Tjarou (Silé) en l'espace de quelques mois. Après le siège et le pillage d'Avaris, les Hyksos se réfugièrent à  Sharouhen, ville de la côte cananéenne dont le siège dura trois ans avant qu'elle ne tombe à son tour ! Le Pharaon ne cessait de repousser et de poursuivre ses ennemis plus au nord et s'arrêta à la frontière syro-palestinienne, sur les terres phéniciennes ! L'influence des Égyptiens sur ces terres  devait mettre plusieurs siècles à s'estomper.

A Amôsis allait succéder Aménophis Ier ! Le règne du premier dura de - 1550 à - 1525 avant J.C, date à laquelle son fils, Aménophis Ier monta sur le trône !

Mais nous verrons cela une prochaine fois !

A bientôt !

(Source : "Histoire et civilisations - Tome 2 : L'Empire égyptien")

Les XVIIème et XVIIIème dynasties égyptiennes - Le début du Nouvel Empire

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Euthydème - Platon

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Attardons nous maintenant sur le dialogue de Platon - mettant comme toujours en scène son maître Socrate, le" Père de la Philosophie" - dialogue intitulé Euthydème, nouvelle attaque en règle contre les sophistes ! On connaît les arguments de Platon qui les accuse de travestir la vérité - voire de ne pas la rechercher, de se faire payer pour leur enseignement et surtout pour plaider aussi bien "blanc" que "noir" sans distinction !

Ce dialogue a pour sous-titre De l'Eristique ou encore Le Disputeur dans l'Edition de la Pléiade établie par Léon Robin (Tome I). Il traite du genre réfutatif qui est un genre de discours. Socrate y rencontre deux sophistes "au savoir prodigieux", Euthydème et Dionysodore. Si Socrate/Platon semble faire leur éloge au début du texte, il porte un jugement sévère contre eux dans l'Epilogue du dialogue !

Le texte est construit comme un récit enchâssé où Socrate raconte à son ami Criton, philosophe athénien du Vème siècle avant J.-C. sa conversation avec les deux sophistes alors en présence de Clinias et Ctésippe, échange duquel Criton n'a pu entendre un traître mot, étant trop loin dans la foule !

Je vous avouerais que ce dialogue me pose problèmes n'ayant rien compris aux échange sur le "savoir absolu" possédé "de tout temps" par les deux sophistes (est-ce une allusion à la réminiscence et au Ménon ?) et à la partie sur les pères de tous les hommes ! Platon effectue-t'il là une démonstration de l'absurde du discours des sophistes ? Je n'en suis pas sûr ?

Conformément à un dialogue précédent - encore le Ménon ! - on s'interroge quant à savoir si la vertu s'enseigne, ce que prétendent professer les deux sophistes du texte et même bien plus ! Socrate réfute alors que ceci n'est qu'une question de définition et de justesse des mots ! On sait que Platon a soucis de faire oeuvre d'épistémologie - là encore par apport à la vérité ! - et ce problème du langage s'inscrit dans une problématique de bannir l'herméneutique (ce dont il sera question dans d'autres textes - en particulier La République) - pour la remplacer par la calculabilité ! Mais bon cela dépasse le cadre du dialogue présent ! Et cela prouve en tout cas que l'on peut jeter des passerelles entre les textes du corpus platonicien et la cohérence de l'oeuvre (malgré trois périodes et des revirements dans la pensée qu'il ne faut pas négliger !). Platon est continuités et ruptures !

Le dialogue repose encore une fois sur la dialectique et par moment le discussion s'envenime ! Les deux sophistes s'amusent avec leurs interlocuteurs - en particulier avec Clinias - ce qui les rends antipathique et Socrate doit intervenir pour calmer le jeu ! Il y a toutefois par ce procédé du "clash" une touche humoristique pas toujours présente dans les dialogues de Platon même si il y a souvent l'ironie socratique !

Socrate pose que la recherche du bonheur passe par la possession de bien qui s'acquiert soit par la fabrication, soit par la chasse ! Or fabrication et chasse sont des techniques qui relèvent d'un savoir ! De plus, il n"y a pas que la fabrication qui relève d'une connaissance mais aussi l'utilisation ou comment bien utiliser l'objet produit ! De plus, il y a recours à autrui car la production du pêcheur, de l'agriculteur, du chasseur, passera entre les mains du maître de cuisine !

Les sophistes, eux, prétendent enseigner la vertu et pour cela, ils changent les hommes, transforment les gens mauvais en bonnes personnes - de fait, ils font "périr" les gens - pas au sens physique évidemment mais au niveau de leur personnalité,, ils les changent !

Suivent ensuite dans le dialogue des "prises de bec" particulièrement avec Ctésippe et des digressions dont je n'ai pas saisi toute la teneur - comme évoquées plus haut ! Enfin, le texte est volontiers moqueur à l'égard de sophistes que Platon/Socrate discrédite une fois de plus au profit de la philosophie, l'amour de la sagesse et la seule "méthode" de recherche du Vrai avec la dialectique ! Dans ce teste, Platon se mets en quelque sorte à la place des sophistes !

Je vous dis à bientôt ! Nous parlerons du langage avec le Cratyle - texte dont j'ai entendu parlé la première fois lors de mes études de Lettres modernes !

A bientôt donc !

Euthydème - Platon

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La fin du Moyen-Empire de l'Egypte Antique et la Deuxième Période Intermédiaire

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Nous allons maintenant en finir avec le Moyen-Empire de l'Egypte antique avec ce billet consacré aux avènements de la XIIIème dynastie jusqu'à la XVIIème dynastie !

Certes, nous n'avons pas abordé tous les aspects de cette période - notamment religieux (les dieux, les rites funéraires...) et culturels (l'âge d'or de la littérature égyptienne) ! Mais il est temps de parler de la transition entre la XIIIème dynastie et la XIVème dynastie (Hyksos) et de mentionner la Deuxième Période Intermédiaire où plusieurs dynasties se "chevauchent" et règnent en même temps en différents lieux !

Il semble en effet que les XIVème et XVème dynasties dites "hyksos" apparurent dans le Delta au moment où la XIIIème dynastie s'achevait à Itchatouy. A peu près au même moment, à Thèbes, émergèrent les XVIème et XVIIème dynasties dites "thébaines" ! Cette dernière dynastie finit par conquérir de nouveau l'ensemble du territoire.

Les scribes pharaoniques présentent cette Deuxième Période Intermédiaire comme l'arrivée de "méchants envahisseurs venus du Proche-Orient qui auraient fait usage de violence et de traîtrise pour pénétrer dans le pays" ! Ces envahisseurs disposaient de technologies guerrières nouvelles comme l'usage du fer, d'armes comme le khepesh, une épée à lame recourbée, de chars de combat et d'un nouvelle animal inconnu dans ces régions pour tirer ces chars, le cheval !

Hyksos dérive d'un terme grec, lui même une déformation du terme par lequel les Egyptiens nommaient les gouverneurs orientaux du Delta : heka hasut ! En effet, les XIVème et XVème dynasties (hyksos) occupaient surtout le Delta du Nil et guère au delà ! La Haute-Egypte restait l'apanage des dynasties "thébaines" ! Et plus au sud, on avait encore le royaume Koushite de Nubie ! En réalité, il semble que l'implantation de gens du Proche-Orient ne se soit pas forcément faite à cette époque par la violence mais résulte aussi de processus d'assimilation longs et plus anciens de ces population qui ont progressivement adopté des rites et coutumes égyptiennes !

La XIIIème dynastie s'étendit de - 1776 à - 1650 avant J.-C. avec une douzaine de pharaons connus comme Ougaf, Hor, Sobekhotep II à V ou encore Sahathor.

Dans le même temps donc, on eu la XIVème dynastie (hyksos)  - de - 1773 à - 1650 avant J.-C. donc - avec des souverains mineurs, contemporains de la XIIIème ou de la XVème dynastie et  dont certains étaient justement des vassaux des rois de la XIIIème dynastie dont la capitale était Itchtaouy.

La XVème dynastie dura entre - 1650 à  - 1550 avant J.-C. mais cette période dynastique est peu documentée. Salitis est le premier souverain hyksos sur les listes. Le plus connu fut Âaouserré Apopi encore désigné d'un nom égyptien, Apophis (à ne pas confondre avec la Apophis, dernier roi de la XVIème dynastie (thébaine) !). Le dernier fut Khamoudy, contemporain du roi Amôsis.

Une quinzaine de roitelets régnèrent sur Thèbes et ses environs formant la XVIème dynastie, entre - 1650 à - 1580 avant J.-C. On connaît mieux les neufs souverains qui formèrent la XVIIème dynastie, réellement thébaine. Cette XVIIème dynastie - de - 1580 à - 1550 avant J.-C. - ne put exister que grâce à la XIIIème dynastie, dernier vestige du pouvoir memphite, installée donc à Itchtaouy et qui faisait office de tampon, isolant la région thébaine de la pression hyksos !

C'est à ce moment qu'apparut le Livre des morts  pour les rites funéraires, mis en place par les centres religieux thébains comme nouveau rituel car les prêtres concernés ne pouvaient plus accéder au textes des rituels précédent, le Livre des Sarcophages, conservés dans les archives memphites et donc inaccessibles ! On ne voulait pas courir le risque de reconstituer un texte fautif de mémoire alors on innova !

La XIIIème dynastie chercha à établir des relations commerciales avec le pays de Koush, la Nubie, Lorsque la XVème dynastie hérita de toute la région Nord, elle hérita aussi de ces relations commerciales et des routes qui passaient pas les oasis.

"La guerre de libération contre les Hyksos" eut ensuite lieu ! Ce furent des escarmouches entrecoupées de périodes de paix entre Hyksos et Thébains. Le conflit opposa particulièrement le roi hyksos Apophis au roi thébain Séqénenré - de la XVIIème dynastie (thébaine) suite à une dispute de voisinage à propos d'hippopotames bruyants.

Séqénenré participa aux combats en personne et reçut de multiples blessures avant de perdre la vie dans une bataille ! Pourtant, les thébains furent victorieux malgré la mort de leur roi ! Kamôsis - son frère ? -  lui succéda.

Avant d'attaquer les Hyksos, Kamôsis assura ses lignes arrières en menant campagne victorieuse contre les Nubiens ! Puis ce fut la victoire contre les troupes d'Apophis qui se retira vers le nord avec le reste de son armée.

Apophis chercha à s"adjoindre des alliés, en l'occurrence les Nubiens. il dépêcha un émissaire-espion avec un message pour le roi nubien mais ce messager fut intercepté par le roi thébain et la missive recopiée plus tard - à titre de propagande ! - sur une stèle royale !

A Kamôsis, succéda Amôsis puis Thoutmôsis - noms faisant références à la lune tandis que les Hyksos furent expulsés du pays qui fut à nouveau unifié par les Thébains. Ce fut l'oeuvre d'Amôsis qui prit la capitale hyksos et poursuivis les anciens envahisseurs jusqu'à la limite de la terre de Canaan, jusqu'aux côtes phéniciennes ! Tel est le récit qu'en fait Ahmès, commandant d'un navire de la flotte thébaine.

Le Nouvel Empire commençait avec le règne d'Amôsis et la XVIIIème dynastie ! Mais ce sera pour le prochain billet de cette série historique...

A bientôt !

La fin du Moyen-Empire de l'Egypte Antique et la Deuxième Période Intermédiaire

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Traité 51 - Sur l'origine des maux - Plotin

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Nous allons maintenant nous pencher sur ce penseur de l'antiquité tardive qu'est Plotin et dont le disciple Porphyre a rassemblé les textes - pour la postérité - dans six Ennéades !

Dans son Traité 51, Plotin s'interroge sur la nature du mal et l'origine des maux ! Le mal est-il consubstantielle à l'être ou est-il au contraire une absence, un manque, une privation ?

Si le mal s'oppose au Bien, comment nos âmes, en vertu que l'on ne connaît que ce qui nous ressemble, aspirant à la vertu, pourraient-elles connaître le mal ?

Le mal serait l'absence de forme, l'absence de mesure.

Le Bien est le premier principe dont découle l'Intellect - la première des trois hypostases qui sont l'Un, l'Intellect et l'Âme du monde où tout prend origine ! L'âme doit se détourner de la matière et se tourner vers les dieux !

Si le Bien est l'origine, le mal est la fin ! Là ou tout fini ! Le mal, c'est la matière !

Les corps participent à la matière ! Plotin, tenant du néo-platonisme, reprends l'idée de Platon, dans le Phèdre, comme quoi le corps est la "prison" de l'âme !

Les corps participent donc à la matière et ne sont pas le mal premier. La matière jette une ombre sur l'âme et le vice apparaît lorsque l'âme se tourne vers les biens matériels - idée que l'on retrouvera chez Saint Augustin ! Cette ombre c'est le mal second et la matière, c'est le mal premier !

Le mal dans l'âme est un défaut de Bien où cette âme voit l'obscurité.La déficience absolue est le mal premier. Le mal (les vices) agit comme un accident de l'âme.

La matière est ce qui n'a pas de forme. Le mal découle ainsi de la nécessité d'informer le monde  avant ce modelage par les dieux selon les trois hypostases.

Pour se tourner vers le Bien, il faut acquérir la vertu en se séparant du corps - idée qu'on retrouve déjà dans le Phédon ! Le vice est une faiblesse de l'âme. Enfin, le mal est aussi un non-être.

Voilà, maladroitement résumés certains aspects de la complexe pensée/philosophie de Plotin !

A bientôt !

Traité 51 - Sur l'origine des maux - Plotin

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