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histoire contemporaine

La saga des jeux vidéo - Daniel Ichbian

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Je vais maintenant faire un compte-rendu de l'ouvrage de Daniel Ichbian, La saga des jeux vidéo - 3ème édition qui couvre l'histoire du secteur vidéoludique en pleine extension, depuis ses débuts jusqu'en 2003 ! Et oui, le livre date un peu !

Ce compte-rendu fera certainement doublon avec certains de mes billets précédents, notamment "Histoire des jeux vidéo" où je liste toutes les grandes dates importantes, synonymes d'évolutions ! J'ai aussi commis nombre d'articles sur pas mal de jeux emblématiques : Spacewar !, Pong, Pac Man, Tetris, SimCity, L'Arche du Captain Blood, Alone in the Dark, Tomb Raider pour n'en citer que quelques uns ! Mais comme la répétition est la base de la pédagogie, je signe tout de même le présent billet !

Un livre qui se lit avec beaucoup de plaisir donc et qui fourmille d'anecdotes, d'interviews et de données chiffrées !

L'aventure vidéoludique commence dans les années 1970, sortie des universités avec les premiers geeks ! Comme j'ai déjà eu l'occasion de le dire, les pionniers de l'informatique ludique sont souvent - voire quasiment toujours ! - des génies précoces, qu'il s'agisse de l'Américain Nolan Buschnell, créateur de Pong et fondateur d'Atari, du Japonais Shigeru Miyamoto, papa de Mario, d'Alexei Pajitnov et son Tetris ou du français Philippe Ulrich, patron d’Ère Informatique puis de Cryo !

Au début des années 1980, Atari devient l'une des plus grandes sociétés américaines, lance sa console Atari VCS 2600 puis subit de plein fouet la crise du logiciel de jeu de 1983 ! Cependant, entre temps, le jeu vidéo est devenu un loisir universel et des empires industriels se créent, notamment Nintendo au Japon, auparavant éditeur de cartes à jouer qui se lance dans l'informatique et sort bientôt sa console NES !

Les studios français vont sortir leur épingle du jeu ! Les créateurs français inventent des jeux originaux qui ont une facture particulière ! Ce sont des sociétés telles Ère Informatique de Philippe Ulrich, Infogrames de Bruno Bonnell, Kalisto de Nicolas Gaume ou encore Ubi Soft des frères Guillemot !

Dans les années 1990, Sega menace l'omniprésent Nintendo mais Sony coiffe aux poteaux ces deux géants ! Puis dans les années 2000, après l'échec relatif de la console Dreamcast, Sega arrête son activité dans ce domaine pour se recentrer sur les jeux et Nintendo se bat pour garder la deuxième place derrière Sony - avec sa Playstation - et Microsoft - avec sa XBox !

Maints jeux emblématiques produit par autant de firmes ou petits studios de développement verront le jour durant ces trois décennies comme autant de révolution technologiques ! Les années 1990 seront notamment le moment du développement de la 3D et les balbutiement du jeu en réseau via le nouvel outil internet ! Des révolutions appelées - en plus des jeux déjà cités ! - : Doom, Myst, The Seventh Guest, Wing Commander ou Ultima Online ! Puis vers les années 2000, ce seront les apogées des Sims, Tomb Raider ou des Pokemon ! Trois géants dominent le marché à la fin du livre de Daniel Ichbian : Microsoft (XBox), Sony (PS2) et Nintendo (GameCube) ! Mais l'ouvrage n'est pas à jour et de nombreuses péripéties sont survenues depuis (ne serait-ce pour l'anecdote que le lancement de World of Warcraft en 2004, date où se clôt ce livre !).

A bientôt !

La saga des jeux vidéo - Daniel Ichbian

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Hommage aux victimes de Nice !

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Pas de billet ce jour car il y a d'autres priorités !

Un événement dramatique s'est produit le 14 juillet 2016, Jour symbolique de Fête Nationale !

La barbarie et la bêtise ont encore frappé !

Mes premières pensées vont pour les trop nombreuses victimes et leurs familles !

Mais il faut rester soudés et ne pas se laisser aller à la haine !

Les coupables paieront en temps et en heure car qui sème la mort récolte la mort !

Dans ces conditions, commenter un film, une BD ou un roman peut sembler dérisoire ! Pourtant le combat de beaucoup pour la Culture, l'Histoire, la Littérature ou la Philosophie ne peut qu'ouvrir l'esprit et cultiver l'intelligence à une époque qui flatte les pulsions malsaines !

C'est une lutte permanente contre l'Obscurantisme !

Lâcher des tapis de bombes n'a jamais fait reculer la haine, c'est un travail de longue haleine qui passe par l'éducation qui seule permet la compréhension de l'autre et le rapprochement avec celui qui est différent !

Mes pensées vont aussi aux victimes récentes de Turquie et de Bagdad dont on a trop peu parlé !

A bientôt !

Hommage aux victimes de Nice !

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Arromanches 360 - Cinéma circulaire

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Le cinéma circulaire "Arromanches 360" vous propose un expérience immersive dans la réalité de la Seconde Guerre mondiale et les événements dramatiques qui se produisirent en Normandie - "Les 100 jours de Normandie", depuis le Débarquement sur les plages jusqu'à la prise de la "Poche" de Falaise, il y a 72 ans !

Le complexe est situé sur les hauteurs d'Arromanches d'où vous avez une vue imprenable sur les vestiges d'un des deux ports artificiels installés par les Alliés. Constitué de caisson Phoenix immergés au large pour former une digue, ce port permettait aux navires de décharger à l'abri de la houle. Il y avait aussi des chaussées flottantes et des plate-formes suivant les mouvements de la marée.

Les premiers déchargement commencèrent le 14 juin 1944. En 100 jours, vont arriver à "Port Winston", 400000 soldats, 4 millions de tonnes de matériel et 500000 véhicules. On réalise alors l'ampleur de l'Opération Overlord et de ce qui a suivi !

Le port reste en service jusqu'au 1er décembre 1944 puis Cherbourg prend le relais ! Il reste encore aujourd'hui quelques caissons Phoenix immergés !

Le cinéma en lui-même propose une expérience à 360°, en qualité HD et son stéréo qui pulse ! Le documentaire en lui-même est constitué d'images d'archives et est l’œuvre de Daniel Costelle et Isabelle Clarke qui sont bien connus pour les magnifiques et puissants films de la série "Apocalypse". Il est émaillé de discours des grands hommes de l'époque, Churchill, Roosevelt ou De Gaulle et les bruitages y jouent une large part pour vous faire plonger dans cette reconstitution !

Ce film vous fera toucher l'intensité des combats et les pertes dramatiques que subirent les militaires et les civils de l'époque ! Inimaginable aujourd'hui ! Des villes comme Caen et Saint-Lô furent entièrement détruites !

Participèrent à ces opérations les Américains, les Britanniques, les Français, les Canadiens, les Polonais et bien d'autres Alliés. Les différentes unités alliées finirent par encercler les forces allemandes dans la poche de Falaise, en les contournant puis mi-août 1944 foncèrent, derrière les blindés du Général Leclerc, vers Paris !

Ce film, coproduit par le Mémorial de Caen, est un hommage aux combattants de toutes les nations et aux 20000 civils tués pendant cette bataille de libération de l'Europe occidentale qui a suscité tant d'espérances ! A n'en pas douter ces images sont poignantes et l'émotion sera au rendez-vous !

Les dernières images s'attardent sur le présent et rappellent ce que nous devons au sacrifice de ces hommes !

Voila! J'aurais l'occasion d'y revenir dans le futur dans le cadre de romans ou de films de fiction traitant de ces événements, ou encore lorsque je reprendrais ma longue série sur la Seconde Guerre mondiale pas à pas !

A bientôt !

Arromanches 360 - Cinéma circulaire

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Le Mémorial de Caen - Cité de l'Histoire pour la Paix

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Le Mémorial de Caen est le plus illustre des musées des plages du Débarquement, inauguré en 1988 par François Mitterrand et Jean-Marie Girault. Il est un témoin de la mémoire et un jalon pour la paix !

Il y a trois thématiques abordées au musée : la Seconde Guerre mondiale d'un point de vue global, le Débarquement et la Bataille de Normandie et l'après-guerre : la Guerre Froide ! Je vous renvoie par ailleurs aux articles que j'ai déjà produits sur ces sujets !

La Seconde Guerre mondiale a été une guerre totale qui fit 60 millions de morts dont plus de la moitié furent des civils ! C'est une première dans l'Histoire de l'Humanité. Le Musée revient sur les causes qui ont mené de la fin de la Première Guerre mondiale au début de la Seconde (Traité de Versailles considéré comme un "Diktat", crise économique...) puis montre l'extension du conflit de l'Europe au monde (avec les théâtres en Afrique du Nord, en Russie, dans le Pacifique). Il y a une très riche iconographie et de nombreuses pièces pour illustrer tout cela !

Une page poignante de cette exposition est le sort dramatique réservé aux Juifs par les nazis : la Solution Finale. La France de Vichy a sa part de responsabilités là-dedans et ce n'est que dans les années 1990 que le Président Jacques Chirac a reconnu celles-ci ! Là encore des objets témoignent, des extraits de discours d'Hitler etc... Bref, c'est glaçant et on peine à imaginer l'horreur qu'ont vécu nos grands-parents dans ce temps-là ! C'est aussi cela le but du musée : transmettre aux plus jeunes et notamment aux lycéens !

On nous parle aussi bien évidemment de l'effort de guerre, en particulier des Alliés qui finiront par reconquérir le terrain perdu, notamment à partir de 1943 et Stalingrad. Il est aussi question de la Résistance, de De Gaulle et de Jean Moulin !

Enfin, un bilan de la guerre est dressé : pertes humaines et dégâts matériels mais aussi redécoupage du monde - à Yalta - et création de l'ONU, droit de vote des femmes en France.

A vrai dire, j'ai effectué une visite du Mémorial de Caen dans le cadre de mes études de Philo, entre étudiants et lycéens ! En 1 heure 30, nous n'avons pu visiter que cette partie consacrée proprement au conflit - et encore en sautant de nombreuses pancartes tant ce musée est riche ! Je ne parlerais donc pas de l'expo sur la Guerre Froide qui fait suite à la WW2, ni celle sur le Débarquement proprement dit - mais j'aurais l'occasion de revenir sur tout cela dans le futur à l'occasion de films, de documentaires et de romans !

Ma série sur ce conflit n'est par ailleurs pas terminée et reprendras un jour !

A bientôt !

Le Mémorial de Caen - Cité de l'Histoire pour la Paix

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Les quartiers de Londres au XIXème siècle

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En attendant une critique du manuel Londres au XIXème siècle pour "Cthulhu 1890", voici une courte et rapide présentation des quartiers de la capitale anglaise au XIXème siècle qui vaut pour d'autres époques jusqu'à nos jours ! Considérez ce billet comme une introduction à d'autres billets sur l’Ère Victorienne dans le futur de ce blog ! Je vous renvoie aussi à mes articles sur les films From Hell et Sweeney Todd ! Je me base sur le hors-série numéro 4 d'Historia - Spécial Assassin's Creed Syndicate d'octobre 2015 !

Aux XIXème siècle, Londres a été une terre d'asile pour les émigrés politiques. Ainsi Karl Marx y vécut une grande partie de sa vie jusqu'à sa mort et Jules Vallès, comme d'autres Communards, s'y rendit en 1871. A cette époque, elle est aussi la Grande Cité qui domine sur la plan mondial, devant Paris et pas encore devancé par New York.

La ville s'étend rapidement et on construit massivement, dans un matériaux bon marché, la brique ! Les banlieues sont ainsi constituées de maison toutes similaires tandis que les quartiers bourgeois plus centraux affirment leurs individualités.

La Tamise traverse Londres et la fait vivre ! Mais avant la création d'un réseau d'égouts, les ordures y sont déversées et on parle de "Grande Puanteur" en 1858 !

Au centre de la ville se trouve la City qui est le noyau historique de la capitale Elle remonte au Londinium fondé par les Romains au Ier siècle de notre Ère? C'est la quartier des affaires et le "coeur de l'Empire" au XIXème siècle ! L'économie mondiale s'organise en effet autour de la Grande-Bretagne et ses colonies. C'est un "mile carré" où l'on trouve la Banque d'Angleterre, la Bourse, les plus grandes banques d'affaires mais aussi les compagnies de négoce, de fret ou d'assurances. On trouve aussi dominant ce quartier l'imposante Cathédrale Saint-Paul, reconstruite après le Grand Incendie de 1666, par l’architecte Christopher Wren.

A l'est de la City, après avoir passé la Tour de Londres (bâtie par Guillaume le Conquérant en 1078), on arrive dans un quartier portuaire, celui de l'East End où on trouve marins de toutes origines, débits de boissons et prostituées en nombre. On rencontre aussi des dockers et les ouvriers des usines de transformation des produits débarqués. La vie y est difficile ! Le peurs sociales s'y incarnent ! Je renvoie à Dickens !

Allons vers l'ouest et remontons maintenant la Tamise en amont, près de la City, on trouve Fleet Street le quartier de la presse car l'information agit de concert avec les affaires ! Plus loin, un autre commensal de la City, les école de droit de Lincoln's Inn. c'est une sorte de "Quartier latin" londonien, avec le British Museum et sa prestigieuse bibliothèque ! Puis pas loin, Trafalgar Square, avec une statue de l'Amiral Nelson qui mourut en vainquant Napoléon Ier à la bataille éponyme en 1805. Le West End est le quartier des théâtres, autour de Covent Garden et Leicester Square puis autour de Piccadilly Circus se trouvent les clubs élégants où les gentlemen - tel Phileas Fogg ? - discutent affaires et politique !

Le cœur du pouvoir se trouve dans le quartier de Westminster qui vient juste après. Le Premier ministre réside au 10, Downing Street, près des ministères alignés dans Whitehall, la grande artère entre Trafalgar Square et les Houses of Parliament. Non loin de là l'abbaye de Westminster où sont sacrés les monarques anglais et où sont inhumés les Grands Hommes tel Isaac Newton ! Le palais de Buckingham est devenu résidence officielle de la famille royale à partir de 1837 tandis que les aristocrates se pressent tout près dans le quartier de Mayfair. Cette haute société fait vivre tout un réseau d'artisans de luxe et des commerces tel Harrod's à Knightsbridge qui fournit la famille royale dès 1870.

Vers le nord et l'ouest, on a les banlieues classes moyennes de St. John's Wood, Swiss Cottage, Hammersmith etc... Des lignes de métro les relient aux quartiers du centre.

Londres brillera de tous ses feux en 1851, lors de son Exposition Universelle et en 1887 et 1897 pour les jubilés d'Or et de Diamant de la Reine Victoria !

Je reviendrais dans cette cité à l'avenir et sur cette époque !

En attendant, je vous dis à bientôt !

Les quartiers de Londres au XIXème siècle

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Spacewar ! - Le premier jeu vidéo

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Spacewar ! est le premier jeu vidéo de l'Histoire, en tout cas un des premiers, avec Pong ! Aujourd'hui nous sommes habitués aux ordinateurs, consoles de salon et tablettes mais avant cela il y eut les bornes d'arcade et encore avant cela, ce fut l'époque où les jeux vidéo n'existaient qu'entre les murs des universités, surtout américaines !

Spacewar ! fut conçu en 1961 au MIT (Massachusetts Institute of Technology) - repaire de cerveaux s'il en est ! - sur un ordinateur PDP-1 (Programmed Data Processor-1) de la firme DEC (Digital Equipment Corporation). L'évolution des machines joua un grand rôle dans cette génèse car en effet le PDP-1 est une machine muni d'un interrupteur marche/arrêt que l'on peut donc rapidement arrêter et relancer ! Ce n'étais pas le cas avant où il y avait besoin d'un technicien ! Le PDP-1 succède au TX-0, son ancêtre au MIT qui nécessitait l'installation dans une salle complète ! Le PDP-1 est plus compacte et est considéré comme le premier mini-ordinateur !

Le jeu de combat spatial se joue à deux joueurs simultanément car la machine peut désormais gérer deux flux d'entrée en même temps !

Ce PDP-1 fut prêté au MIT par la firme DEC afin que les ingénieurs et les étudiants mettent en avant ses capacités. Pour cela, Wayne Wiitanen, Steve Russell et Martin Graetz décidèrent de concevoir un jeu ! Ce fut Spacewar ! Parmi les collaborateurs, il y eu aussi Peter Samson, Dan Edwards, avec encore la participation d'Alan Kotok, Steve Piner et Robert A Saunders.

Chaque adversaire dirige un vaisseau spatial pouvant pivoter, accélérer et tirer des projectiles. Un soleil, placé au centre de l'écran, exerce une force d'attraction qui oblige les joueurs à maîtriser leur trajectoire au moyen de leurs réacteurs. Un joueur a perdu lorsque son vaisseau entre en collision avec le soleil ou est touché par un projectile ennemi. Il est très difficile de toucher l'ennemi avec les projectiles du fait de la grande taille de l'aire de jeu et de la petite taille des vaisseaux.

Le carburant et les projectiles sont limités, un joueur qui modifie continuellement sa trajectoire orbitale manquera de carburant si la partie dure. Sa trajectoire devient alors prévisible et le joueur adverse peut en tirer profit lorsqu'il le vise. Il est aussi possible de passer en hyperespace, disparaître et réapparaître en un autre endroit de l'écran

Un des collaborateurs conçu même une routine pour afficher un fond étoilé authentique en termes astronomiques ! De multiples variantes furent aussi programmées !

L'avantage d'un jeu sur fond étoilé est qu'il n'est pas gourmand en décors !

A partir de là, des compétitions de Spacewar ! se déroulèrent sur les campus !

Le jeu est disponible au téléchargement sur Internet.

A bientôt !

Spacewar ! - Le premier jeu vidéo

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L'assaut de la Pointe du Hoc - 6 juin 1944

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Le D-Day ou Débarquement de Normandie durant la fin de la Seconde Guerre mondiale reste l'une des opérations militaires les plus ambitieuses de l'Histoire. Il s'agissait de poser le pied sur des kilomètres de plages pour près de 350000 hommes - dont près de 9000 périrent le premier jour et 200000 durant la totalité de la Bataille de Normandie soit presque autant que les pertes françaises à Verdun ! Il n'y avait que peu de place pour l'improvisation pour les troupes américaines, anglaises, françaises, canadiennes et des autres pays !

Dans ce contexte, il existait des objectifs secondaires - comme Sainte-Mère-L'Eglise ou le Pont de Bénouville mais aussi la Pointe du Hoc ! C'était un appontement rocheux à mis distance entre Utah Beach et Omaha Beach, deux plages où devaient débarquer les Américains ! Six obusiers de fabrication française de 155 mm étaient supposés être installés en haut de la falaise et pouvaient donc "arroser" les plages de leurs salves ! Il fallait donc coûte que coûte prendre la position, trop lourdement défendue depuis l'intérieur des terres et qui ne pouvait l'être que par mer, ce qui supposait escalader la falaise sous les tirs de mitrailleuses ennemies !

Ce fut la tâche que se vit confier le 5ème corps de la 1ère armée du Général Bradley, le 2ème bataillon de Rangers composé de 225 hommes et commandé par le lieutenant-colonel James E. Rudder - qui si il prend la Pointe dans le délai - soit 7 heures du matin - recevra l'appui de 500 hommes supplémentaires des 2ème et 5ème bataillons, ceux-ci étant le cas-échéant détournés sur Omaha Beach !

L'opération débute donc le 6 juin à 6 heures du matin mais, en raison d'un fort courant, les barges sont déportées vers l'est ! Les renforts s'imaginent alors que l'assaut est un fiasco et les choses se présentent mal !

Passé la surprise du bombardement maritime initiale, les Allemands se ressaisissent et noient la plage sous un déluge de mortiers ! Les Rangers sont obligés d'escalader à coup de lance-grappins, voire souvent à la baïonnette et au couteau ! Certains se noient avec leur équipement ! Un pan de falaise s'effrite sous les obus et facilite l'ascension ! Des échelles de pompiers - récupérées chez les pompiers londoniens - permettent aussi à des soldats alliés de se hisser tant bien que mal ! Les Rangers se sont auparavant entrainés sur des falaises dans le Sud de l'Angleterre.

Hélas, les pertes sont lourdes et 90 Rangers sur les 225 du bataillons sont hors de combats ! Rudder doit s'adapter et établit un point de ralliement/ OG provisoire dans un trou d'obus. Les renforts ont été débarqués ailleurs, ce que confirme un appel radio du lieutenant-colonel.

Mais les batteries de 155 mm ne sont pas installées ! Elles sont en réalités découvertes plus loin par deux Rangers, cachées derrière une haie avec leurs caisses de munitions ! Les deux hommes les neutralisent avec des grenades incendiaires ! Des bombardements aériens les jours précédents ayant détruit une des pièces, les Allemands avaient décidés de mettre les autres en retrait. Le harcèlement exercé par la Résistance française avait également retardé les préparatifs d'installations de l'ennemi sur le site !

Les Allemands contre-attaquent sur des Rangers trop peu nombreux la nuit suivante ! Ces derniers parviennent néanmoins à faire sauter le dépôt de munitions. Au matin du 7 juin, munitions et vivres diminuant, les renforts du 116ème régiment d'infanterie, retardés à Vierville, ne sont toujours pas là !

Le Blockhaus de DCA Ouest tient toujours et des tireurs allemands isolés font subir des pertes non négligeables aux Américains.

Les Rangers tiennent la moitié du site lors de la deuxième nuit et subissent trois contre-attaques de l'ennemi ! Les combats deviennent des corps-à-corps sans merci ! Mais les alliés tiennent bon et au matin du 8 juin, les tanks du 116ème régiment prennent enfin le relais, Rudder peut souffler tandis que les derniers défenseurs s'enfuient !

Les Rangers ont montré un courage exceptionnel ce jour-là ! Lors du 40ème anniversaire du D-Day, le président Ronald Reagan leur a rendu un vibrant hommage ! De ce jour du 6 juin, il restera une phrase qui est devenu leur devise : "montrez le chemin, les Rangers !".

Saluons ces héros qui ont contribué à nous soustraire à la barbarie !

De nos jours, la Pointe du Hoc est aménagée, relate ce récit en détail et est un haut lieu de mémoire, de recueillement et de tourisme !

A bientôt !

L'assaut de la Pointe du Hoc - 6 juin 1944

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Biographie croisée de Monet et Clémenceau - Alexandre Duval-Stalla

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Nous allons nous intéresser ici à une biographie croisée de Claude Monet, le peintre et Georges Clemenceau, le politicien signée par Alexandre Duval-Stalla - qui a également écrit sur De Gaulle et Malraux, dans un livre intitulé Claude Monet - Georges Clemenceau : une histoire, deux caractères.

Le livre se lit comme un roman ! Il s'ouvre sur les dernières années de la vie des deux hommes célèbres, sur ce qui doit être leur aboutissement - après la Grande Guerre - politique avec la Victoire pour le Tigre et esthétique avec Les Nymphéas pour Monet !

Puis, on réaborde les choses dans l'ordre chronologiques, depuis leurs débuts !

Claude Monet et Georges Clemenceau se sont croisés une première fois dans leur jeunesse puis de manière plus soutenue dans les années 1890. Clemenceau est né le 28 septembre 1841 et Monet le 14 novembre 1840.

La présente biographie alterne les parcours de vie des deux hommes, puis les croise et les compare !

Claude Monet débuta sa carrière comme caricaturiste. Il devait par la suite concourir à l'émergence de l'impressionnisme avec Manet, Pissaro, Renoir, Cezanne, Sisley, Degas, Bazille... Ce mouvement, rejeté par la peinture académique, montera lui-même 8 expositions impressionnistes de 1874 à 1886 et le Salon des Refusés !

Sur la dernière partie de sa vie, Monet lance une grande innovation ! S'adonnant déjà à la peinture de plein air, il se livre a des exécutions de "séries" de tableaux - peints "en même temps" mais en réalité successivement selon les heures de la journée et la luminosité. Ce seront d'abord la série des Meules, puis les Peupliers, ensuite, la Cathédrale de Rouen et les vues sur la Tamise ! Et bien sûr, Les Nymphéas !

Monet a beaucoup voyagé en Europe : autour de la Méditerranée, Côte d'Azur, Maghreb, Italie, Espagne, Norvège, Grande-Bretagne... Mais il posséda aussi de nombreux domiciles le long du parcours de la Seine, haut-lieu de la Peinture Impressionniste, entre Deauville, le Havre et Paris ! Il s'adonnait aussi au jardinage et entretenait, sur la fin de sa vie, ses jardins de Giverny - dont il a été brièvement question ici dans un autre billet !

Georges Clemenceau fut un animal politique, et tout autant écrivain et journaliste ! Il prit part à tous les évènements historiques et politiques majeurs de l'Hexagone entre la deuxième moitié du XIXème siècle et le début du XXème siècle : Défaite de Sedan et Chute de l'Empire, Commune de Paris, opposition à Jules Ferry à l'ère du colonialisme, luttes oratoires avec Jean Jaurès, Affaire Dreyfus, Séparation de l’Église et de l’État et bien évidemment l'épreuve la plus dure du "petit père la Victoire", la Guerre de 14-18 !

Ce livre, à travers deux hommes d'importance, retrace toute une époque mouvementée -celle de la Troisième République et de la Naissance de la Modernité ! C'est une vraie leçon d'Histoire - sur ce qui pour ma part est ma période chronologique préférée - la Belle Époque !

A bientôt !

Biographie croisée de Monet et Clémenceau - Alexandre Duval-Stalla

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Le cas Eduard Einstein - Laurent Seksik

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Albert Einstein est considéré, avec raison, comme le plus grand génie du XXème siècle. Pourtant, il était aussi un mari et un père défaillant ! Si il avait résolu des "mystères de l"Univers", et posé la Relativité, son fils était "le seul problème sans solution". Ce fils, Eduard, souffrait en effet de schizophrénie !

Le roman de Laurent Seksik, - Prix du Meilleur Roman Français 2013 pour Le Parisien - Le cas Eduard Seksik, donne tour à tour la parole à Eduard, à son père Albert et à sa mère Milena, ce qui permet de multiplier les points de vue sur ce drame familial. La maladie mentale est toujours "un coup de tonnerre dans un ciel serein". Le récit est écrit de manière assez conventionnelle mais est assez intéressant et informatif sur cette pathologie, loin des clichés que colporte l'opinion publique.

Eduard Einstein était un jeune homme doué, ayant lu tout Freud, tout Kant et tout Schopenhauer à un âge précoce, il voulait être psychiatre. Il était aussi extrêmement sensible ! Il nourrissait une sorte d'hostilité à l'égard de son père, souffrant de vivre dans l'ombre du grand génie qui avait abandonné sa mère en 1914 alors qu'il n'avait que 4 ans. Des rapports bien compliqués en somme !

Qu'est-ce que la schizophrénie ? Je déplore qu'on ne retienne à notre époque que la notion de "dangerosité" chaque fois qu'un malade - sur les millions de patients dans le monde - pousse un quidam sous le métro ! Souvent, les personnes atteintes de cette pathologie, montrent une grande sensibilité et une extrême intelligence - pensez à Van Gogh ou John Nash, le prix Nobel d'économie pour vous en convaincre - ce qui fait qu'ils sont difficiles à suivre dans leurs raisonnement ! Génie et folie, la frontière est floue ? C'est un cliché de dire cela mais il y a une part de vrai !

La schizophrénie, ce n'est pas non plus un dédoublement de personnalité ! Ce genre de "connerie" est colporté par des journalistes ignares et trop fainéants pour réellement s'informer et chaque fois que j'entends un "intellectuel" parler de schizophrénie à propos de tel ou tel organisme étatique - c'est valable aussi pour l'autisme - cela suffit à décrédibiliser aussitôt son discours à mes yeux ! Et il faut arrêter d'utiliser les noms de maladies comme des insultes, c'est proprement nauséabond !

Je dirais - même si je ne suis pas psychiatre, je suis assez bien placé pour en parler - que la schizophrénie est un rapport faussé au réel - les interprétations, la paranoïa - , et que souvent les limites entre l'intériorité du sujet et le monde extérieur est flou - ce qui donne des pensées propre à la personne qu'il perçoit comme venant de l'extérieur - d'où le phénomène des "voix" - qui n'est d'ailleurs pas systématique ! D'autres disent que c'est une incapacité à traiter des données hétérogènes...

Eduard Einstein passa la majeure partie de sa vie à la clinique de Bleuler et Jung, à Genève, le Burghölzli. Il subit divers traitements - les neuroleptiques ne seront découverts que dans les années 1950 - dont la cure par chocs insuliniques de Sakel, la camisole, les électrochocs - ce qui selon son frère ainé Hans-Albert abima grandement son état physique sans vraiment améliorer son état psychique. Parmi les théories en vogue dans les années 1930, il y avait la psychanalyse de Freud - plus adaptée aux névroses qu'aux psychoses - et le détestable eugénisme d'Auguste Forel, qui allait servir d'alibi aux nazis pour assassiner des milliers de malades mentaux !

Le nazisme est aussi en fond de ce roman. Albert Einstein, Juif, doit, s'expatrier aux États-Unis en 1933.. De ce fait, il ne reverra jamais son fils Eduard auquel les autorités de l'Oncle Sam refuseront le droit d'immigrer comme son père.

Ce roman de Laurent Seksik dresse donc des portraits de trajectoires parallèles, auréolée de gloire pour le père et touchée par le drame pour le fils ! Une lecture envisageable !

A bientôt !

Le cas Eduard Einstein - Laurent Seksik

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Fury - David Ayers

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Avril 1945, alors que la Seconde Guerre mondiale est sur le point de se conclure, les nazis font de l'Europe un champ de ruines et pratiquent la politique de la "Terre Brûlée". Les troupes américaines doivent lutter âprement pour chaque kilomètre, parfois pour chaque mètre ! Les Tanks participent en premières lignes à ces affrontements, M4 Sherman d'un côté, Tigre et Panzers de l'autre !

Fury est une coproduction américano-chinoise de 2014, un film réalisé par David Ayers, dans la trace des films de guerre contemporains à savoir violents, crédibles, réalistes et basés sur des témoignages de vétérans !

On avait déjà eu des films sur des équipages de bombardiers (Memphis Belle), sur des sous-mariniers (Das Boat), on a maintenant le récit de la campagne d'Allemagne vécue par l'équipage de 5 hommes d'un tank Sherman. Si les Tigres et les Panzers montrent leur supériorité, la détermination, le courage - et la chance insolente - de nos héros vont souvent faire la différence ! Le sergent Don "WarDaddy"Coller est un leader-né, qui a mené - et a survécu - à maintes batailles de tanks - celles du film sont hallucinantes ! - dans des combats en rase campagne, ou en milieu urbain ! Tout cela dans la promiscuité, le stress et la peur !

Le sergent "WarDaddy", c'est le charismatique Brad Pitt (Fight Club, Troie). Au casting, je signale aussi Shia LaBeouf (Indiana Jones et le Crâne de Cristal, les trois premiers Transformers) et Jon Bernthal (le Shane Walsh de la série Walking Dead). J'ai aussi remarqué la présence pleine de charme et de candeur - en ces temps tragiques - de la belle et jeune actrice allemande, Alicia Von Rittberg qui interprète Emma, une autre victime de la barbarie !

Ces films sont excellents mais se déclinent toujours un peu sur le même schéma ! Au début de l'histoire - du moins au moment où le récit commence - , la compagnie de tanks US vient de se "prendre la pâté" ! Il ne reste que 4 tanks de la 2ème division blindée américaine et "WarDaddy" vient de perdre son artilleur, "un des meilleurs du conflit". Il est vite remplacé par Norman (Logan Lerman), un "bleu" , jadis dactylographe, qui nous sert un peu de point de vue externe, d'entrée dans ce monde de sang, de sueur et de métal ! "Fury" est par ailleurs le nom du tank Sherman de "WarDaddy".

Les soldats allemands pratiquent alors la politique de l'escarmouche et de la guérilla, les nazis étant prêts à entrainer le monde dans leur chute inexorable ! Ils commettent notamment des exactions et des représailles sur leurs propres civils, sur ceux qui refusent de défendre l'"espace vital". Au milieu de tout cela, "WarDaddy" a promis de préserver son équipage mais il doit enseigner le prix à payer au jeune Norman !

Don Coller enseigne à Norman que les choses en temps de guerre ne se posent pas qu'en terme de Bien ou Mal mais en terme de survie ! Sur ce point, Norman est encore idéaliste et sera vite "déniaisé" par les circonstances ! Sa vision de "gratte-papier" sera remplacée par une approche plus pragmatique. Il est bien question de "perdre son innocence" mais cela veut-il dire "s'abaisser au niveau de l'ennemi" ? Qu'est -ce qui compte le plus l'objectif et l'idéologie ou le moyen d'y parvenir ? - je vous renvoie à la morale de Kant ! Cette problématique se pose encore de nos jours quant on parle de Guantanamo et de la torture ! Ethique et Guerre sont un point d'achoppement ! Il est vrai que les circonstances sont exceptionnelles et un Mal peut être nécessaire pour un Bien (ceci dit je ne cautionne pas la torture !).

Cependant - ou plutôt par conséquent !? - les personnages dépeints par ce film - hormis les nazis qui eux sont le Mal absolu - ne sont pas monolithiques mais complexes ainsi "WarDaddy", même s'il s'est monté une armure de "froideur" (voir la scène de l’exécution d'un troufion allemand) est en réalité "très humain" (voir la scène chez les deux Allemandes) !

Sans vraiment vouloir spoiler, la fin rappelle celle de Il faut sauver le Soldat Ryan ou encore d'Indigènes : à savoir que cela se finit en apothéose - ou en bain de sang, c'est selon ! C'est une bataille vitale que livrent les 5 héros contre un bataillon de fanatiques SS. L'Appel du Devoir et le Sens du Sacrifice sont les plus forts ! Tous ces soldats du tank Sherman meurent comme pour expier les morts qu'ils ont causé - le groupe fait corps ! - et racheter les "pêchés de la guerre" - selon une logique bien judéo-chrétienne qui sied bien au cinéma américain mais plus étonnante dans une coproduction chinoise où là se serait plus dans une logique d'obéissance à l'autorité et d'acceptation confucéenne de son sort ! Un seul en réchappe et c'est bien évidemment notre "bleu". Hormis ce dénouement qui est devenu un passage obligé dans ce genre de films, cela reste un très bon moment de 7ème Art !

A bientôt !

Fury - David Ayers

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