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litterature etrangere

L'aleph - Jorge Luis Borges

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Jorge Luis Borges est un écrivain argentin du XXème siècle mais il est plus que cela, presque une légende, un maitre d'érudition, un modèle pour de nombreux écrivains qui lui ont succédé dans le temps et un clairvoyant lui qui était aveugle - et peut-être pour cette raison !

C'est aussi un des piliers du genre fantastique, un bibliophile, lui qui occupa les fonctions de bibliothécaire.

Mais il ne s'agit pas ici de présenter une biographie du maitre. Je vais plutôt vous parler -sans l'épuiser - de son recueil de 17 nouvelles, l'aleph - publié en 1962 (en 1967 pour la version française) et des thèmes qui s'en dégagent.

Qu'est-ce qu'un aleph (première lettre de l'alphabet selon la cabale)? C'est un point, un lieu ou peuvent être vus simultanément tous les lieux de tous les angles ! A partir de là, Borges essaie de faire de cette vision divine de la littérature. C'est donc le point de vue de l'écrivain qui se voudrait omniscient !

Or c'est une illusion ! Ne serait-ce que parce que l'oubli entre en ligne de compte ! Je note au passage qu'on retrouve là des éléments du Phèdre de Platon (mais cela n'engage que moi !). De plus, la littérature est impuissante à retranscrire, à énumérer tout l'Univers. Il faudrait pour cela une bibliothèque - Babel - infinie !

De plus, l'Univers est un labyrinthe et il est aisé de se perdre dans sa vision ! Il n'en reste pas moins que l’œuvre de Borges, à l'image de ce petit recueil de 220 pages en édition L'imaginaire Gallimard est très dense en contenu et très cosmopolite et éclectique.

Nous avons sous-entendu que la bibliothèque et le labyrinthe étaient deux des thèmes de prédilection de Borges. Il y en a bien d'autres. Ses récits mettent en scène des Rois, Borges lui-même, des immortels, des dieux, des prêtres, des érudits...On croise à maintes reprises la figure de Dante et de sa Divine Comédie qui veut décrire les autres mondes.

De même que l'aleph est tous les lieux, les "héros" de Borges sont souvent des hommes qui sont tous les hommes et cela va bien au- delà d'une idée de réincarnation, d'éternel retour (la Roue chère à l'auteur) ou de solidarité des êtres. C'est plus difficile à analyser et je ne m'y risquerais pas. Il y a un peu de tout cela à la fois !

Bref, Borges tente de décrypter le monde, de déceler une écriture de Dieu (le Dieu des chrétiens, des musulmans ou encore des mayas...) que ce soit dans le Zahir, un des noms de Dieu, dans l'image obsédante ou dans les motifs de la peau d'un jaguar.

Vous l'aurez compris, il y a dans ce recueil - et dans l’œuvre de Borges - un crédo fantastique et un registre qui va au-delà, jusque dans le mystique !

A lire ne serait-ce que pour cela !

A bientôt !

L'aleph - Jorge Luis Borges

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Des souris et des hommes - John Steinbeck

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Des souris et des hommes ! Voilà un roman de John Steinbeck, publié en 1937, que j'ai lu au collège en classe de Troisième il y a fort longtemps et que je relis ces jours-ci ! Ce roman reste toujours un chef d’œuvre !

L'histoire poignante - mais sans sensiblerie - de deux journaliers dans le monde rural des États-Unis dans les années 1930 - unis par une indéfectible amitié. Il y a George Milton, un type qui essaie de tirer son épingle du jeu, malin mais sans malice, petit de corpulence et Lennie Small un vrai colosse - qui ne mesure pas sa force - d'une gentillesse sans limite mais avec la mentalité d'un enfant de 3 ans, bref un attardé qui devient vite la cible de gens comme Curley, le fils du propriétaire qui engage nos deux compagnons sur son exploitation.

Ce roman est magnifique, l'histoire est assez connue et je ne fais pas de grosses révélations en disant que la fascination de Lennie pour les choses douces, les souris, les petits chiens, les robes et les cheveux des femmes, vont le mener à sa perte ! Voulant caresser ces choses, et ne mesurant pas sa force, il a tendance à les briser - donc à les tuer. Et puis, il y a la femme de Curley, une "vraie pute" sur laquelle le colosse va poser son dévolu ! Elle a de si beaux cheveux !

Au final, George devra prendre une décision irrémédiable et déchirante !

Le point fort de Steinbeck, c'est, que sans nous faire entrer dans la pensée des personnages - ainsi pas de monologue intérieur notamment - il parvient à tout nous révéler de leurs psychés. Ceci par le dialogue, abondant - la pièce fut adapté au théâtre et au cinéma plusieurs fois - et des descriptions. Le monde rural est également très bien rendu et très vivant - la vie dans un ranch, les journaliers et les ouvriers agricoles.

Steinbeck, qui fuyait la publicité, a en effet vécu cette vie d'ouvrier agricole. Il a visité Panama et a vécu à New York. il est célèbre pour des souris et des hommes mais aussi pour Tortilla Flat, Les raisins de la colère ou encore A l'est d'Eden. Il ne craint pas de retranscrire la manière non châtiée de s'exprimer de l’Amérique profonde. Il constitue avec Faulkner, Hemingway et d'autres, un des écrivains américains incontournables de cette période de l'entre-deux Guerre et de la crise de 1929, moins dans les élans fougueux d'un Faulkner ou la violence et les personnages épiques d'Hemingway, plus dans l'authenticité !

Je me demandais si une lecture psychanalytique pouvait s'appliquer à Of Mice and Men ? Vous me voyez venir à dix kilomètres ! George et Lennie comme deux instances d'un même psychisme, le surmoi ?, le Ca ? Cela me parait un peu trop facile et fumeux - et surtout très réducteur alors passons ! Mais bon, j'y ai pensé alors je l'évoque ici !

On retrouvera certainement d'autres romans de Steinbeck un jour sur ce blog !

A bientôt !

Des souris et des hommes - John Steinbeck

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Une rose pour Emily - William Faulkner

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Une rose pour Emily et autres nouvelles est un recueil - de nouvelles donc - de William Faulkner, paru en Folio 2 euros, qui reprends en fait des textes issu d'un plus large recueil, Treize Histoires.

William Faulkner, un des plus grands écrivains américains du XXème siècle, nait en 1897 à New Albany dans le Mississippi, dans une vieille famille aristocratique ruinée par la Guerre de Sécession. Son père est un raté et un ivrogne et sa mère une femme autoritaire.

L’œuvre de Faulkner est donc fortement marquée par les habitudes du Sud de l'Amérique, puritanisme, jugements moraux, ségrégation des Noirs. Elle se déroule entre Alabama, Tennessie et Mississippi. La plupart des nouvelles - et les quatre du recueil qui nous intéresse présentement - se déroulent dans la petite ville de Jefferson.

Les quatre nouvelles ont pour titre Une rose pour Emily, Chevelure, Soleil couchant et Septembre ardent. Avant de les aborder rapidement une par une, voyons les dénominateurs communs !

Tout d'abord, les personnages centraux de ces récits cachent tous un secret (meurtre, mariage, faute, viol supposé). De ce fait, ils sont en proie à la rumeur populaire, aux commérages - dont le salon de coiffure est un des lieux privilégiés - et donc aux jugements.

Pour préserver leurs secrets, les protagonistes s'abritent derrière des murs, dans des lieux clos qui les protègent du "danger" : vieille demeure d'Emily Grierson, salon de coiffure, case de Nancy etc... Le voyageur de commerce - qui tente de percer les secrets - est aussi un élément récurrent.

Dans une rose pour Emily, la nouvelle qui donne le titre au recueil, la vieille fille Emily Grierson vient de mourir. Faulkner glisse des indices - dans le désordre - tout au long du texte afin de préparer le dénouement, le genre nouvelle étant avant tout un art de la chute. Pour le lecteur perspicace, la fin est assez évidente - c'est ce qui la rends plus cocasse (le lecteur perçoit la vérité mais pas les commères du voisinage !). En effet, il y a d'abord cette odeur de charogne, puis cet achat d'arsenic chez les droguiste et enfin la disparition soudaine d'un homme. Mais je vous invite plutôt à lire le texte pour voir comment cela est bien amené !

Je passe plus rapidement encore sur les trois autres textes :

Chevelure et Septembre ardent ont pour cadre le salon de coiffure. Dans le premier texte, la rumeur se charge du cas de Susan Reed et de Hawkshaw le coiffeur qui trompe bien leur monde au dénouement. Dans le deuxième texte que je cite - qui est en fait le quatrième et qui clôt le recueil, il est question de la question noir et d'un jugement porté rapidement sur un noir accusé d'avoir agressé une blanche.

De domestique noir, il est aussi question dans Soleil couchant (comme dans Une rose pour Emily d'ailleurs, fait que je n'ai pas mentionné, le fidèle domestique noir qui protège les secrets de sa maitresse). Nancy qui a fauté et est enceinte (du maitre de maison ? On ne sait ?)craint la vindicte de son compagnon Jésus. Menace réelle ou imaginaire. Le dénouement reste ici en balance.

Bref, d'excellents textes qui posent tous la question du jugement social et s'amuse à s'en moquer pour mieux le fustiger et le déjouer.

Faulkner est une valeur sûre, à n'en pas douter.

Je vous dis à bientôt !

Une rose pour Emily - William Faulkner

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Différente - Sara Lovestam

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Voici un roman, Différente, d'une auteur suédoise, Sara Lovestam, qui comme vous vous en doutez au titre parle d'altérité, principalement lorsque cette altérité pose problème.

Tant il est vrai que nous existons d'abord par le regard des autres et les rapports en société... Faut-il s'en réjouir ?

L'écrivaine à l'origine de ce roman connaît bien son sujet - et à quel point la société peut exclure puisqu'elle vient en aide -par le biais de cours de suédois- à des immigrés et écrit dans un magazine gay. il sera aussi question d'homosexualité dans ce livre.

Les protagonistes sont Martin, Paula et Léo (qui est une femme qui aime les femmes) dans un triangle amoureux dont vous devinez la configuration.

Tout part du fétichisme de Martin, une obsession bien particulière pour les femmes amputées - qui a une origine dans l'enfance que l'on découvre vers la fin du roman. Il rencontre Paula, née sans jambes et tombe amoureux d'elle. Là encore la question du regard de l'autre...

Mais Martin aime-t-il Paula pour sa particularité physique ou pour elle-même. C'est évidemment la question que celle-ci se pose ! Le lecteur comprend alors que cette histoire à deux n'aboutira pas.

Et puis, il y a Leo, la lesbienne "brute de décoffrage", pas toujours diplomate - qui s'éprend de Paula et réciproquement. Paula se rends compte alors qu'elle a toujours aimer les autres femmes non pas parce qu'elles sont son équivalent avec un corps "complet" mais pour leur féminité. Elle se découvre alors homosexuelle.

A cela s'ajoute une intrigue sur le mystère des origines de Paula, son abandon à la naissance et l'identité de sa mère naturelle? C'est un peu compliqué à démêler et il faut être attentif à la lecture !

Un roman dont je ressort très mitigé ! Il y a des choses intéressantes que j'ai évoqué précédemment mais quel est ce besoin qu'on les auteurs actuels de truffer leurs écrits de scènes de sexe osées. C'est à croire qu'ils sont dans une totale misère sexuelle pour en parler avec autant de crudité. il y a des des magazines et des DVD spécialisés pour cela. déjà que quand je lis ce genre de passage -pourtant je ne suis pas prude ! - chez Houellebecq entre partenaires hétéros, ça m'agace tant c'est gratuit (encore que chez Houellebecq cela se discute car ça participe d'une réflexion sur la misère des temps), alors là des scènes éroticopornographiques entre deux lesbiennes , cela me laisse encore plus froid ! Mais bon après tout, tout ceci n'est qu'un détail et Sara Lovestam n'est pas une dépravée ! Mais bon, c'est une mode générale, une sorte de surenchère dans le sexe (et aussi la violence) !

Bonnes lectures et à bientôt !

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Les Âmes aux pieds nus - Maram al-Masri

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Qui sont ces Âmes aux pieds nus ? Ce sont autant de femmes d'horizons différents - européennes, africaines, maghrébines, asiatiques, de tous âges et de tous milieux sociaux - dont Maram al-Masri dresse le portrait dans ses poèmes en vers libres ou leur donne la parole.

Maram al-Masri est une poétesse syrienne au parcours personnel compliqué. Elle est née en 1962, a fait un mariage qui s'est mal déroulé, son mari lui ayant enlevé son fils.

Mais concentrons-nous sur sa poésie ! Elle écrit en arabe et en français (car la traduction est toujours une "trahison") et fait preuve d'une hypersensibilité. Féministe dans l'âme -mais pas militante au MLF - elle connait bien le sort malheureux qui est fait aux femmes et elle parle sans ambages de la violence.

Dans les poèmes de Maram al-Masri, les femmes aspirent à de hautes destinées, recherchent l'amour mais sont forcément trahies - par de fausses promesses - asservies par l'homme (et on voit bien là le rôle de la biographie de l'auteur), enchainées à leur domesticité. La poétesse parle de féminité, de la sensibilité féminine et de déception.

Des poèmes finement ciselés tels des joyaux fragiles qui témoignent d'une grande maitrise de la langue - des deux langues !

Des ouvrages de poésie conseillés à l'heure où la violence est plus grande que jamais en Syrie !

A bientôt !

Les Âmes aux pieds nus - Maram al-Masri

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1Q84 - Livre 3 - Haruki Murakami

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Et voilà, l'histoire de Tengo et Aomamé, des Précurseurs et des Little People se termine avec ce livre 3 de 1Q84 ! Une fois de plus, Murakami nous livre un récit où la romance, la réflexion et le fantastique sont étroitement mêlés !

Mais je ne pense pas qu'on puisse parler de récit fantastique à propos de 1Q84 ! Un récit fantastique advient lorsqu'il y a toujours une possibilité entre une explication surnaturelle et une explication rationnelle. Or ici, il n'y a pas vraiment d’ambiguïté, il y a bien deux lunes dans le ciel et des petits bonshommes de 5 centimètres qui sortent de la bouche des cadavres ! Je parlerais plutôt donc de "merveilleux" ! Avec une touche de culture shinto et japonaise !

L'intertexte, très riche, est aussi à chercher du côté de Shakespeare, d'Alice au pays des merveilles ou de la légende d'Orphée aux enfers !

Le centre de l'histoire est bien un récit sur la solitude de deux êtres qui cherchent à se rejoindre et y parviendront dans un autre monde !

Mais ne vous attendez pas à ce que toutes les énigmes soient résolues. Il subsistent quelques questions non élucidées - pas mal en fait ! Ce n'est pas ce qui importe ! Murakami aurait très bien pu livrer un tome 4 à son histoire !On lui reproche souvent un style trop détaillé mais je remarque qu'il a aussi l'avantage de toujours bien "récapituler" à intervalles réguliers les questionnements de ses personnages. Le récit est raconté à la troisième personne - toutefois, on pénètre bien dans l'esprit des protagonistes - même si ils ne disent pas "je".

De toute façon, un récit à la première personne serait problématique car on change successivement de point de vue : Tengo, Aomamé auxquels se joint dans ce dernier Livre le point de vue d'Ushikawa.

Voilà, une très bonne lecture tant sur le fond que sur la forme mais une lecture de longue haleine, trois tomes massifs -mais dont on ne décroche pas avant la fin !

A bientôt !

PS : Je dédie ce billet à Barbara C.

1Q84 - Livre 3 - Haruki Murakami

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1Q84 - Livre 2 - Haruki Murakami

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Qui sont les Little People ? En tout cas, ils sont au centre du livre 2 de 1Q84 qui lève de gros coins du voile - entre les mondes (de 1984 et 1Q84) !

Dans le tome 1, Tengo et Fukaéri ont composé ensemble le roman La Chrysalide de l'air et ont de ce fait engagé une action anti-Little People. Cette action, l'oeuvre d'un écrivain dans le roman de Murakami permet en outre une mise en abyme. Murakami peut livrer sa conception de l'écriture à travers le personnage de Tengo. Plus fort encore le monde réel de 1984 et celui fictif du roman, 1Q84 (celui de la Chrysalide de l'air) se mélangent.

Ce roman est aussi une histoire d'intermondes, de portes que l'on ouvre, de voies que l'on emprunte et de secrets que l'on révèle. Il y a un arrière monde, celui des Little People, dont je ne veux rien révélé. Toutefois, je dirais que ces êtres étranges semblent liés aux esprits des morts et des bêtes. Il règne dans le roman de Haruki Murakami une sorte de symbolique animiste, propre à l'orient, au shinto et au Japon. Ces créatures cachées viennent dedu fond des forêts dans un pays largement urbanisé et médiatisé.

Cet aura de mystère et de mysticisme, ce côté énigmes révélé par couches m'évoque la série Lost. Il n'y a aucun rapport dans les éléments du récit mais le côté conte fantastique me conduit à rapprocher les Little People de la Fumée Noire, des forces primales, ancestrales et énigmatiques !

Mais 1Q84 est aussi un roman sur la solitude (propre aux grands ensembles urbains ?) : solitude de Tengo et solitude d'Aomamé pourtant liés par des fils invisibles !

Murakami est un écrivain qui a été pressenti pour le Nobel de Littérature. Je ne doute pas qu'il finira par le décrocher. Pour ma part, j'aime beaucoup la précision de ses description et l'agencement des éléments de son récit. il en explore vraiment tous les aspects !

Et comme toujours, un "intertexte" très riche, pas seulement limité à la litérature qui fera la joie de tous les amoureux de culture éclectique : Tamerlan, Le Voyage fantastique de Richard Fleischer, L'Affaire Thomas Crown, Alice au pays des Merveilles...

Mais déjà ma main se porte vers le livre 3 !

A bientôt !

1Q84 - Livre 2 - Haruki Murakami

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Le Code Da Vinci décrypté - Simon Cox

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"On peut violer l'Histoire si c'est pour lui faire de beaux enfants". Cette citation de Dumas père pourrait fort bien s'appliquer à Da Vinci Code, ce roman à énigme de Dan Brown, best-seller de 2003. Je m'en souviens très bien, à l'époque, j'étais en région parisienne et de nombreuses personnes avaient le livre entre les mains dans le RER et le métro. Pour ma part, hostile par principe aux phénomènes de mode, j'attendais début 2006 pour lire la chose !

Le livre a déclenché une vive polémique à l'époque et des réactions offusquées des autorités religieuses. Il est vrai que la théorie centrale du roman : Jésus a eu des enfants et sa descendance s'étend jusqu'à nos jours en passant par les rois Mérovingiens a de quoi choquer le croyant car elle remet en question la nature divine du fils de Dieu. Le succès du livre s'explique en partie par ce battage médiatique mais aussi parce qu'il se déroule comme un roman policier, menant la lecteur d'énigmes en énigmes.

Robert Langdon est un spécialiste en symbologie. Son ami Jacques Saunière, le conservateur du Louvre est assassiné dans son musée mais laisse un message ésotérique au moment de sa mort. De là, Langdon, assisté de Sophie Neveu, la petite fille de Saunière va mener l'enquête pour savoir qui a tuer le vieil homme et surtout quel secret millénaire il semblait protéger.

Le Code Da Vinci décrypté se présente sous forme de dictionnaire avec autant d'entrées qui explicitent autant de thèmes du roman de Brown. On y trouve pêle-mêle Prieuré de Sion (s'agit-il d'une imposture ?), Chevaliers du Temple, Hérésie Cathare, Opus Déi, Léonard de Vinci, Isaac Newton, Féminin Sacré...

On y apprend surtout que Dan Brown n'a rien inventé (enfin si car c'est quand même une fiction !) mais qu'il a repris des éléments -eux-même soumis à caution - d'un ouvrage de 1983 de Michael Baigent, Richard Leigh et Henry Lincoln : L'Enigme sacrée.

Evidemment, tout cela pourra paraitre bien fumeux et j'avoue pour ma part avoir été nettement moins convaincu par un autre roman de Dan Brown, Anges et démons où la séquence où le pape fait exploser une bombe à antimatière (excuser du peu !) et saute en parachute outrepasse les limites du ridicules !

Au delà de la polémique, les esprits chagrins se consoleront en se disant que ce n'est que littérature et non document historique ! Dès que l'on touche à la Foi, le travail de l'historien se trouve par ailleurs compliqué ! Et pour la littérature, je vous renvoie à la citation de Dumas en exergue.

Un point positif est que le livre donne envie de se renseigner sur certains faits historiques eux-bien réels, encore faut-il faire preuve de discernement !

Sur ce, je vous dis à bientôt !

Le Code Da Vinci décrypté - Simon Cox

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Apocalypse sur commande - Ken Follett

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La vie de Richard Granger n'avait pas commencé sous les meilleurs auspices ! Fils d'une prostituée battue, il devient un criminel, voleur, homicide et escroc. Ses combines tournent mal et il doit s'enfuir loin de la mafia en Californie...

Des années plus tard, la communauté des Mangeurs de Riz est bien établie à Silver River Valley près de San Francisco. ses membres, une quinzaine d'individus, adoptent un mode de vie post-hippie, pratiquent l'amour libre et cultivent la vigne. C'est là que l'on retrouve Ricky devenue Priest, le leader de la secte.

Mais voila que le gouverneur veut inonder la vallée en construisant un barrage. Priest, craignant de voir son monde s'écrouler, va alors retrouver les manières brutales de son ancienne vie qui ne cadrent pas trop avec le mode de vie hippie !

Peut-on déclencher des séismes à volonté, qui plus est dans cette région où passe la faille de San Andréas. C'est le moyen de pression que trouvent Priest, Star, Mélanie et Chêne pour faire fléchir le gouverneur. Dès le début du roman Apocalypse sur commande, thriller de Ken Follett, Priest commet un autre homicide pour dérober un vibrateur sismique.

Face à ce psychopathe en puissance, l'agent du FBI Judy Maddox va tout faire pour empécher la catastrophe. Mais elle ne rencontre pas que l'opposition des "Soldats du Paradis" mais aussi des querelles internes à son agence !

Ajouter un vieux père flic proche de la retraite, un séduisante sismologue et vous avez tout une galerie de personnages auxquels pourra s'attacher le lecteur. On suit la progression de l'enquête jour après jour tandis que le chrono tourne ! On se croirait un peu dans 24 heures chrono. Ceci montre encore le pouvoir de l'écrit : un texte peut aussi bien faire passer de grandes idées philosophiques, des expériences, des sentiments, des émotions mais également réussir, aussi bien que le cinéma ou la télévision, à décrire des scènes d'actions à la manière des blockbusters dans un pur divertissement !

Le personnage de Priest est le plus énigmatique du roman. Car après tout, sa cause écologique est juste mais la fin ne justifie pas les moyens et le lecteur se désolidarise de sa cause au fur et à mesure qu'il sombre dans une sorte de démence et d'entettement meurtrier !

Voila, je vous parlerais plus en détails de l'auteur Ken Follett une prochaine fois ( à l'occasion d'un billet sur Les piliers de la Terre peut-être...).

En attendant, je vous dis à bientôt.

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Gomorra - Roberto Saviano

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Attention, voici un livre qui vous brûle les mains !

Roberto Saviano est un écrivain et journaliste d'une trentaine d'années originaire de la région de Campanie. Or cette région, et la ville de Naples, est depuis longtemps la terre de pouvoir de la camorra, une organisation mafieuse très puissante et qui a recours de manière systématique à la plus brutale forme de violence pour régler ses affaires et engranger les millions de bénéfice.

Dans Gomorra - Dans l'empire de la Camorra, Saviano conduit une enquête très documentée à base de rapports de la justice italienne et d'observations personnelles sur ce milieu. En effet, toute sa vie, l'auteur a baigné dans cette ambiance où il a été comme une sorte de témoin impuissant. Mais ce livre est aussi un roman et l'écrivain s'implique à la première personne, décrit son aversion pour le "Système".

Il aborde plusieurs thèmes, dans les deux parties que compte l'ouvrage : la confection et la contrefaçon, le trafic de drogue (la cocaine), le rôle du secteur du batîment, les sanglantes guerres camoristes (qui font ressembler la zone à un théatre de guerre), le traitement des déchets mais aussi la mythologie de la camorra : le rôle des femmes; le mythe de l'AK-47 ou encore l'influence des films sur la mafia.

La camorra dispose en effet d'un important pouvoir qui n'a d'égal en intensité que la forme extrème de violence qu'elle pratique. Par ailleurs, Saviano montre deux choses : l'existence d'une internationale du crime, de l'Amérique du sud à la Chine, de l'Ecosse jusqu'à l'Afrique du Sud et ensuite que le "Système" (ainsi que se nomme la camorra) jongle en permanence avec la légalité et l'illégalité, et fait fonctionner l'économie mondiale légale en sous-main. Une sorte d'ultracapitalisme poussé à son extrème !

Le roman-enquête de Saviano a beaucoup fait parler de lui et de son auteur lorsqu'il est sorti. Il a reçu des prix et a valu à Saviano le respect de gens comme Umberto Eco mais aussi des menaces de mort de la part des camorristes, ce qui fait qu'aujourd'hui, l'écrivain, comme Salman Rushdie en son temps pour d'autres raisons, est obligé de vivre en exil et sous protection policière !

Voila, si ce genre de lecture ne vous effraie pas, je vous la recommande car elle est très instructive ! Une adaptation en film existe également...

A bientôt !

Gomorra - Roberto Saviano

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