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sciences

Lire, écrire et être libre - José Morais

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José Morais est un psycholinguiste et ancien opposant à Salazar au Portugal et dans son livre Lire, écrire et être libre  (sous-titré " De l'alphabétisation à la démocratie"), il met en évidence le lien entre le fait d'être alphabétisé et la possibilité d'un débat d'idées qui permet la démocratie !

L'essai s'articule en deux temps. Dans une première partie, notre chercheur, en s'appuyant sur de nombreuses études et données scientifiques, revient sur le processus d'alphabétisation puis dans une deuxième partie il questionne sur la littératie et son lien avec la démocratie.

Tout d'abord, José Morais s'attarde sur l'enseignement de la lecture et de l'écriture, dès la Grande Section de Maternelles, puis le CP et le CE1. Il s'appuie sur son expérience de chercheur et de collègue, notamment Stanislas Dehaene. Il pose à la base de tout l'équivalence entre phonème et graphème, différencie le nom et le son d'une lettre et avance d'autres éléments scientifiques. C'est assez pointu par moments ! Il n'évite pas le débat sur la méthode syllabique ou phonique qui consiste à décomposer les mots et la méthode globale basée sur la mémorisation et la reconnaissance de mots clés qui n'est pas vraiment de la lecture !

La seconde partie est plus intéressante car Morais définit ce qu'est la démocratie et en conclut que nous sommes dans des pseudo-démocraties où le pouvoir et la richesse sont confisqués par une petite "élite" qui n'a clairement pas interêt à ce qu'on instruise les masses. Ces fausses démocraties sont bien entendu au service du capitalisme et de la haute finance et Morais ne serait pas démenti par les Gilets jaunes et tous les mouvements de contestations actuels !

En acquérant la lecture et l'écriture puis en devenant des lettrés voire des érudits, on acquiert la raison critique et la connaissance du monde et des mécanismes politiques et économiques et on est plus à même de les contester. Dans les faits, la connaissance équivaut à la liberté ! L'auteur rappelle que le capitalisme s'est construit sur l'esclavage (la Traite négrière) et il en appelle à réformer le système à travers l'école et à alphabétiser tout le monde pour une société plus juste et égalitaire. Il déplorait déjà dans la première partie que le Ministère de l'Education Nationale ne tiennent pas compte des avancées de la psycholinguistique et des sciences cognitives dans l'élaboration des programmes. Mais bon, on sait pertinemment qu'on est gouverné par des incapables et des corrompus qui agissent dans leur propre intérêt et ça Morais ne se gène pas pour le dire franchement ! Et moi j'ajoute que Pap Ndiaye préfère apprendre, plutôt que de lire et écrire, la sexualité aux gamins de Maternelles pour complaire à tous ses amis pédophiles !

Bref encore un livre édifiant qui met le doigt sur beaucoup de choses qui ne vont pas dans nos sociétés de compétitions et de profits !

A bientôt !

Lire, écrire et être libre - José Morais

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Cinéma et science : une réconciliation tardive

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On le sait le cinéma a été inventé par les Frères Lumière en 1895 et était au départ une attraction de foire. Mais il ne faut pas oublier que le cinéma est le résultat de recherches scientifiques ! Tout part de la sciences avec Jules Jansen qui invente en 1874 le révolver photographique pour prendre des séries de photo de la planète Vénus. On a aussi le physiologiste  Etienne-Jules Marey qui  décompose le galop d'un cheval avec sa caméra chronophotographique en 1890.

Le cinéma va très tôt être mis au service de la science mais les choses vont déraper ! Certains comme le chirurgien Eugène-Louis Doyen perçoivent tout de suite le potentiel didactique de la nouvelle invention à des fins d'enseignement de ses jeunes collègues en formation et il crée des films durant des opérations comme Résection du genou, Ovariotomie ou Hystérectomie abdominale. Mais ces bandes sont très crues et certaines sont volées et atterrissent dans des attractions de foire pour provoquer la sensation. C'est cette expérience qui va durablement à sa naissance décrédibiliser le cinéma aux yeux des savants !

Mais dès la fin des années 1910, certains scientifiques luttent contre cette mauvaise réputation en produisant d'autres films à des fins de vulgarisation.

On a ainsi en octobre 1909, le docteur Jean Comandon qui photographie puis filme des bacilles de la syphilis au microscope ! Grace au cinéma, on peut énumérer ces bacilles et le bon docteur et d'autres ont compris que la caméra pouvait être un nouvel outil scientifique, un moyen d'observer le réel que ne pourrait faire l'oeil nu. En 1918, avec un film sur la tuberculose, Comandon inaugure le cinéma hygiéniste à visée informative. La propagande politique et économique est évidente ici.

Mais depuis la fin du XIXème siècle, la vulgarisation scientifique est en recul ! La "période Jules Verne" est terminé et la Foi dans le progrès va s'effondrer avec la Guerre de 14 - 18 et sa mort industrielle.

C'est à ce moment que le physicien Jean Perrin, en pleine période de révolution de sa discipline va postuler que le cinéma permet "de changer les échelles de temps et d'espace et d'y faire varier l'observation." Il montre à la Sorbonne des films de  vulgarisation sur le mouvement brownien sur des lames minces. Mais la réconciliation entre la science et le cinéma reste timide.

Jean Painlevé va aussi utiliser le cinéma pour ses observations. son premier film,  L'oeuf de l'épinoche : de la fécondation à l'éclosion est réalisé en 1927 et diffusé devant l'Académie des Sciences où certains savants quittent la salle outrés. Painlevé fait partie de la seconde génération de scientifique s-réalisateur avec des films, des documentaires de vulgarisation comme La pieuvre (1928), La daphnie (1929), Les oursins (1929), Le bernard-l'ermite (1931), Crabes (1931), Crevettes (1931) et L'hippocampe (1935). Mais ces films au pouvoir poétique secondaire n'ont pas de réelle diffusion commerciale et n'intéresse que quelques personnes notamment les Surréalistes !

En 1930, Painlevé, Perrin et Frédéric Joliot créent l'Institut de cinématographie scientifique (ICS) dont le but est la  recherche par et pour le cinéma. En 1933, l'Association pour la documentation photographique et cinématographique dans les sciences (ADPCS) est aussi fondée pour assurer la promotion et la diffusion de ces films, organisant notamment un congrès international annuel.

Ce cinéma scientifique va véritablement connaitre son essor, après toute cette longue mise en place qu'à l'Exposition internationale des arts et des techniques dans la vie moderne de 1937 ! Le cinéma retrouve alors grâce aux yeux de la science. Au Palais de la Découverte, ces scientifiques derrière la caméra trouvent enfin leur public grâce à 40 écrans dispersés un peu partout dans le lieu à cette Exposition. C'est même un réel succès !

Peut-être comme moi pensez-vous plus près de nous à des films comme Microcosmos ou à toute l'Odyssée du Commandant Cousteau, grand vulgarisateur  ? Ou alors vous avez en tête tous les documentaires animaliers des "Animaux du monde" ou ces films de plantes qui croisent et fleurissent en accélérer !

Avec des films à visées scientifiques, ce cinéma là à comme j'ai évoqué une matière poétique !

Ce billet a été écrit en me basant sur l'article "Cinéma et science : un amour tardif" par Florence Riou dans le Hors-série "Les génies de la science" de "Pour la science" N°30 de février- avril 2007.

A bientôt !

Cinéma et science : une réconciliation tardive

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John Dalton, le découvreur de l'atome

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On va aborder aujourd'hui les sciences à la frontière de la chimie et de la physique  avec un fait couramment admis de nos jours, l'existence de l'atome mais qui n'était pas évident au départ ! Je viens de lire un excellent ouvrage de vulgarisation de l'éditeur RBA sur John Dalton qui vécut entre  1766 et 1844, était un quaker et un savant. Si il est connu pour avoir découvert la maladie des yeux qui porte son nom, le "daltonisme" (dont il était atteint), c'est à lui qu'on doit la conception moderne de l'atome qui permet de rompre avec l'alchimie et de fonder la chimie !

Historiquement il faut remonter à Leucippe, Démocrite et Epicure dans l'Antiquité pour que l'Homme pense la Nature comme constituée par des éléments très petits, invisibles et indivisibles qui sont les briques de la matière. Mais ces théories sont ensuite éclipsées par la science aristotélicienne qui repose sur les 4 éléments : Terre, Eau, Air et Feu.

Mais tout comme la pensée d'Aristote a été battu en brèche par Copernic et Galilée en Astronomie, elle le sera aussi en chimie avec les travaux de toute une génération de savant à la fin du XVIIIème et au début du XIXème siècles, les Lavoisier, les Davy, les Berthollet et Gay-Lussac ou encore Avogadro et bien sûr John Dalton !

Dalton à qui on n'a pas connu de liaison amoureuse consacrait sa vie à l'étude. En 1808, il sort le premier tome de son oeuvre majeure, A New System of Chemical Philosophy  qui isole et décrit des éléments chimique même si Dalton confond encore atome et molécule.

En 1800, Dalton devient secrétaire de la Société littéraire et philosophique de Manchester (Lit & Phil), et l'année suivante, il présente oralement une importante série d'articles intitulée Essais expérimentaux sur la constitution des gaz mélangés, sur la pression de vapeur d'eau et d'autres vapeurs à températures différentes, à la fois dans le vide et dans l'air ; à l'évaporation et à la dilatation thermique des gaz.

C'est par ses travaux en météorologie et ses relevés quotidiens que notre savant en est venu - dans la continuation de Lavoisier- à étudier l'air et les gaz. Dalton admettait que les gaz sont formés de petites particules qui sont toujours en mouvement. Il pense aussi que les particules (ou les atomes) d'un corps simple sont semblables entre elles, mais qu’elles sont différentes lorsqu'on passe d'un corps à un autre. En somme, une réaction chimique doit pouvoir être identifiée comme étant un agencement nouveau des atomes dans la substance et ces derniers ne subissent aucune altération.

Dans son ouvrage maitre de 1808 - achevé en 1827 - Dalton livre un certain nombre de masses atomiques d'un certain nombre d'éléments qu'il a identifiés à partir de l'Hydrogène et de l'Oxygène. Plus tard tout ceci sera ordonné et agencé par Mendeleiev dans son célèbre Tableau périodique des éléments.

Il faudra attendre le début du XXème siècle avec la génération des Prix Nobel et des savants comme Thomson, Rontgen, Rutherford, Bohr, Planck ou Einstein pour ne pas tous les citer pour découvrir la structure de l'atome avec ses électrons, protons puis neutrons puis ensuite les quarks et les leptons, ce qu'on a appelé le modèle standard des particules.

A bientôt !

John Dalton, le découvreur de l'atome

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L'Histoire de l'Humanité - Yves Coppens

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Depuis peu de temps, je me suis mis aussi aux audio-livres. Je connaissais déjà le fait d'armes d'Yves Coppens, le paléontologue qui a dirigé la découverte de Lucy, l'australopithèque la plus célèbre du monde en 1974.  Son audio-livre chez l'éditeur Frémeaux rassemble deux conférences : "L'Histoire de l'Humanité" suivi de "La vie des hommes préhistoriques" est très intéressant.

Yves Coppens était un homme chaleureux et d'une grande érudition mais il nous a quitté à l'âge de 87 ans le 22 juin 2022. Il a occupé une chaire au Collège de France.

Cet audio-livre va être l'occasion pour moi de vous présenter quelques éléments sur les hommes préhistoriques sans vraiment reprendre la trame narrative de l'enregistrement de Coppens. Disons que c'est ici un supplément, un résumé et une simplification.

Les premiers singes apparaissent il y a 30 millions d'années. Il faudra attendre 25 millions d'années et la date de 5 millions d'années dans le passé pour voir les traces des australopithèques dont Lucy, découverte en Ethiopie est la représentante la plus fameuse.

L'australopithèque est le premier type d'hominidé connu de l'homme moderne - "singe du sud" en latin. Pas tout à fait un singe mais pas encore tout à fait un homme ! Il se développe en Afrique, mesure entre 1,3 mètres  et 1,5 mètres. Il a un petit cerveau d'environ 450 cm3 mais proportionné à sa taille. C'est le premier hominidé bipède de l'Histoire. Enfin, il commence à tailler des pierres de manière rudimentaire.

Il y a environ 2,5 millions d'années apparait Homo habilis (l'homme habile). Un changement climatique a eu lieu précédemment qui a fait évoluer l'habitat, transformant la forêt en savane avec quelques rares arbres. Les singes qui sont restés dans la jungle ont donné les gorilles, les orang-outangs et les chimpanzés et les hominidés qui sont restés dans la plaine du Rift ont abandonné le mode de vie et d'alimentation arboricole pour chercher des racines. Ils ont adopté la bipédie afin de voir de plus loin les prédateurs et ont ainsi libérer leurs mains - ce qui a permis de fabriquer des outils. Dans le même temps, la main devenait préhensile enlevant cette fonction à la bouche qui a pu développer le langage. Le cerveau a aussi augmenté de taille.

Homo habilis mesure entre 1,2 mètres et 1,5 mètres.  Il est donc bipède. Il est adroit et taille des galets de silex, de grès ou de quartz.  Il a un régime carné qui favorise l'augmentation de son cerveau. Il va en petit groupe et commence à s'organiser socialement. Il construit les premiers types de campements rudimentaires pour en faire son habitat. il cohabite avec l'Homo rudolfensis apparu vers 2,4 millions d'années.

Il y a 1,8 millions d'années apparait l'Homo erectus (l'homme dressé) qui se développe aussi en Afrique. La savane était son habitat naturel et explique aussi sa bipédie. Son cerveau gagne encore en taille. C'est un Homo qui va beaucoup voyager car il suit les troupeaux d'animaux et il explore toute l'Afrique, l'Indonésie, la Chine et l'Europe (il y a à peu près 500.000 ans). Il s'adonne à la chasse, à la pèche et à la cueillette et se protège du froid avec des peaux d'animaux, confectionne des marteaux, des bols,... C'est lui qui va apprendre à maitriser les feux naturels (comme ceux issus de la foudre) mais il ne sait pas encore les fabriquer lui-même. Le feu améliore ses conditions de vie et la démographie augmente !

Voilà, j'en resterai là ! On est ici au Paléolithique ou Âge de la Pierre Taillée. Plus tard encore viendront Neandertal puis Homo sapiens et Cro-Magnon.

A bientôt !

L'Histoire de l'Humanité - Yves Coppens

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Vers une écologie de l'esprit 1 - Gregory Bateson

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Gregory Bateson fait partie de ces intellectuels pluridisciplinaires car ses champs d'expertises sont variés, depuis la psychiatrie jusqu'à l'anthropologie, en passant par la Théorie des jeux, l'Evolution, la communication chez les mammifères, l'épistémologie ou la logique. Et il a su infléchir, modifier sa pensée au contact de la cybernétique après la Seconde Guerre mondiale ou la Théorie des types logiques de Bertrand Russell. Il a aussi ouvert la pensée occidentale au Zen et au Taoisme.

Bateson considère que pour comprendre la psychologie d'un individu il faut tenir compte du "contexte" et des relations qu'il tisse avec d'autres individus - ce qui parait une évidence aujourd'hui. Ca implique donc d'étudier les grands écosystèmes et leurs réseaux de communication.

Bateson a étudié les sociétés (en anthropologie) aussi bien que les individus (en psychiatrie). On lui doit des études sur les Iatmuls et la société balinaise. Il théorise dans Vers une écologie de l'esprit 1 qui regroupe des textes et des conférences donnés à partir des années 1930 et leurs corrections et additifs le concept de "schismogénèse" qui pose là encore des relations entre les sociétés soit sur le modèle de la compétition soit sur le modèle de la complémentarité suivant diverses modalités. Les sociétés se lancent parfois dans des rapports où elle surenchérissent l'une sur l'autre dans des escalades qui mèneraient à leur effondrement par épuisement si Bateson n'avait su mettre à profit la notion de "feedback" issue de la cybernétique qui conduit à la stabilisation du système et de ces sociétés !

Dans ce livre, Bateson se livre aussi à une intéressante reflexion sur l'Art et ses rapports à l'inconscient et à l'existence d'un système de communication iconique qui précède par son caractère archaique la communication par le langage qui elle ressort du symbolique ! Par exemple, les rêves qui sont les productions de l'inconscient procèdent des images tandis que la Psychanalyse expose les contenus latents par la symbolisation et en les exprimant.

Regroupant donc des textes de toute sa carrière (né en 1904, Bateson est décédé en 1980), ce livre est publié en 1972 et l'auteur résume ainsi sa démarche :

"« Étalés sur une période de trente-cinq ans, ces textes une fois réunis proposent une nouvelle façon de concevoir les idées et ces agrégats d'idées que je désignerai sous le nom générique d'“esprit”. Je désigne cette conception du nom d'“écologie de l'esprit” ou écologie des idées, une science qui, en tant que branche de la théorie de la connaissance, n'existe pas encore ».

Une lecture éclairante et enrichissante mais un brin complexe et ardue ! On n'a rien sans peine !

A bientôt !

Vers une écologie de l'esprit 1 - Gregory Bateson

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Light & Magic - Disney +

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Nous allons maintenant parler d'une page d'Histoire du cinéma à propos de l'industrie des effets spéciaux à l'origine de tant de blockbusters et incontournables aujourd'hui ! Disney + nous propose le documentaire Light & Magic - avec une Saison 1 de six épisodes (en attendant une Saison 2 ?). Nous allons assister à l'évolution des techniques du légendaire studio ILM / Industrial Light & Magic dont George Lucas est à l'origine !

Tout commence à la fin des années 1970 où un jeune génie visionnaire nommé George Lucas à l'idée d'un film qui va changer l'Histoire du cinéma, ce film, c'est Star Wars ! Mais ce projet ambitieux exige des SFX tels qu'on n'en a encore jamais vu à l'époque et aucun studio au monde n'est capable de réaliser ces effets. Lucas réunit alors une bande hétéroclite de bricoleurs passionnés et touches-à-tout.

Retranché dans un hangar à Van Nuys à Los Angeles, le groupe se réunit au début autour de John Dykstra qui a été l'assistant de John Trumbull à qui on doit les effets spéciaux de 2001, l'Odyssée de l'espace et Silent Running. Dans l'équipe, on retrouve aussi Richard Edlund, Joe Johnston, Phil Tippett, Ken Ralston ou Dennis Muren, des gens extrémement talentueux.

Le documentaire nous montre les moments de bravoure du Star Wars de 1977 niveau effets spéciaux, la conception du système de caméras Motion Control qui enregistre les mouvements de l'appareil et la Dykstraflex. Au final, Star Wars va casser la baraque en 1977.

Puis c'est le défi de faire encore mieux en 1980 avec L'Empire contre-attaque qui nous montre la Bataille de Hoth, une poursuite dans un champ d'astéroides ou la Cité des Nuages.

Par la suite, le temps d'écrire le scénario du Retour du Jedi, Lucas prête son studio d'effets spéciaux multi-oscarisé à ses amis cinéastes, tout d'abord à Steven Spielberg pour Les Aventuriers de l'Arche perdue et E.T. l'Extraterrestre. Dans cette période, on aura aussi Rencontres du Troisième Type, Le Dragon du Lac de Feu  ou Poltergeist !

Par la suite, ILM entame la Révolution Numérique avec des films comme Le Secret de la Pyramide et son Chevalier en vitrail, le légendaire pseudopode d'Abyss de James Cameron, le morphing dans Willow et le T-1000 en images de synthèse, personnage entièrement animé par ordinateur dans Terminator 2 ! Puis un pas de plus est franchi avec le T-Rex de Jurassic Park qui ouvre la voie au cinéma d'aujourd'hui !

Je vous laisse découvrir cette formidable série documentaire très dense et très complète sur Disney + !

A bientôt !

Light & Magic - Disney +

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Théories cognitives : Système 1, Système 2 et Système 3

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Pour commencer, posons quelques bases de Psychologie du développement telles qu'établies par le Suisse Jean Piaget qui s'est intéressé aux manières de raisonner des enfants (sans disposer de l'imagerie médicale moderne, ce qui est un tour de force).

Piaget établit que le bébé et le tout jeune enfant - entre 0 et 2 ans - pensent selon des schèmes sensori-moteurs. Le nouveau-né voit qu'il peut agir sur le monde, constate la persistance des objets mais reste dans la perception.

Puis a 2 ans, avec l'acquisition du langage, l'enfant passe dans le stade de la représentation, d'abord  celle des opérations concrètes et acquiert un raisonnement symbolique puis intuitif, jusqu'à 12 ans. Puis vient le stade des opérations formelles à partir de l'adolescence, où il utilise le raisonnement logique. C'est donc une progression que l'on a dite "en escalier".

En réalité, ce n'est pas aussi simple et Piaget, adepte du constructivisme, a certes ouvert la voie mais s'est trompé ! D'une part, les bébé ont déjà un esprit mathématique (de récentes études tendent à le montrer) - mais on passera sur ce point - et surtout l'adolescent et l'adulte ne sont pas aussi logiques qu'on le pensait. Le raisonnement passe par des biais cognitifs que Jonathan Evans a recensé en 2007, notamment le biais heuristique. D'autres biais sont d'origine perceptive comme l'illusion de Muller-Lyer ou relèvent de la croyance. Dans 90% des cas, ces sujets d'études font des erreurs.

Daniel Kahneman est un psychologue qui a obtenu le Prix Nobel d'Economie en 2002 pour avoir montré que les agents dans ce domaine ne sont pas toujours rationnels et ne prennent pas forcément les bonnes décisions. Il distingue deux systèmes qui nous servent à raisonner sur les choses : le Système 1 dit heuristique et le Système 2 véritablement logique.

Le Système 1 relève de l'intuition, est rapide et prend la main d'emblée dans notre esprit. On y recourt par habitude et par paresse de manière presque inconsciente disons du moins automatique. Le Système 2 est celui qui fait appel à la logique, analyse les problèmes sous tous les angles. Il est plus fiable que le Système 1 qui lui est source d'erreurs, mais aussi plus couteux en efforts. Voilà pourquoi les ados et les adultes font des erreurs de raisonnement qu'ils ne détectent pas toujours !

Olivier Houdé complète la théorie en ajoutant le Système 3, logé dans le Cortex préfrontal qui est un système inhibiteur qui va - avec de l'entrainement - bloquer le Système 1 et activer le Système 2 - l'enjeu éducatif est évident. Et si Kahneman est pessimiste quant à la possibilité de bien raisonner, Houdé, lui, nous dit qu'il faut se méfier des habitudes tirées de l'environnement qui entrainent des croyances qui court-circuitent la logique. Voilà aussi pourquoi l'ado perd de ses aptitudes logiques par rapport au jeune enfant d'une certaine façon, car il acquiert des biais de l'environnement là où le bébé est vierge d'expériences et de préjugés !

Tout ceci implique aussi les théories darwiniennes et on peut voir cette rivalité entre Système 1 et Système 2 comme une compétition entre réseaux de neurones. C'est ce que pose Jean-Pierre Changeux avec sa théorie neuronal-mental. Antonio Damasio, lui va contre Descartes (mais Piaget allait déjà contre l'innéisme du bon René et l'empirisme de Hume, en effectuant la synthèse) et annule le dualisme esprit-corps en montrant que les émotions orientent notre cognition - donc le corps et les hormones agissent sur l'esprit !

Ces sujets sont passionnants et on en voit jamais la fin ! Et nous y reviendrons maintes et maintes fois !

Si vous voulez en savoir plus sur ces trois Systèmes, pour plus de détails, je vous renvoie au livre de Kahneman, publié en Français en 2012, Système 1, Système 2. Les deux vitesses de la pensée et à la compilation de 4 "Que sais-je ?" d'Olivier Houdé,  Comment raisonne notre cerveau.

A bientôt !

Théories cognitives : Système 1, Système 2 et Système 3

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La conscience de soi et la Théorie de l'Esprit - Généralités

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Qu'est-ce qui fonde un individu ? Un être humain dispose de plusieurs niveaux de conscience qui s'imbriquent les uns dans les autres. On a d'abord la conscience perceptive et comme disait Edmund Husserl, "toute conscience est conscience dirigée vers quelque chose" - notre perception et représentation du monde.

Au cours de son développement, le petit homme passe du stade perceptif au stade représentatif avec l'acquisition du langage vers 18 mois. Ensuite on a la conscience de soi. C'est ce qu'on appelle notre "identité" qui a une part immuable, "conceptuelle", ce qui pose notre continuité dans le temps puis une part plus épisodique en fonction des circonstances de notre vie. La mémoire autobiographique joue ici un grand rôle.

Enfin, on a une sorte de méta-conscience, la conscience qu'on a de sa conscience. Mais notre identité se batit aussi en relation avec le monde et autrui. il y a une sorte de dualité ! Quelque part je suis comme les autres mais en même temps, je suis un être singulier. La psychologie sociale étudie notre relation avec les autres car notre identité se construit aussi en retour aux avis que les autres donnent sur nous - d'où l'importance de la relation parents/enfants dans les premières années de la vie.

Cette capacité de deviner les sentiments, intentions et émotions des autres n'est nullement de la télépathie mais repose sur la lecture des expressions du visage, des comportements, de ce que nous savons de la vie de l'autre, c'est ce qu'on appelle la Théorie de l'Esprit (TdE) ou Theory of Mind (ToM) en anglais, domaine très étudié depuis une dizaine d'années ! C'est cette Théorie de l'Esprit - perturbé chez les autistes Asperger, chez des cérébro-lésés ou dans les maladies de Huntington, d'Alzheimer ou dans des pathologies psychiatriques qui nous permet de nous placer correctement dans le jeu social.

Les psychologues cliniciens ont des tests pour repérer tout déficit dans la Théorie de l'Esprit des patients, mentionnons juste sans les détailler le test des fausses croyances ou le test des faux pas.

C'est vers 5 ans que l'enfant comprend qu'autrui ne pense pas nécessairement comme lui !

Les régions cérébrales impliquées dans la conscience de soi sont le Cortex préfrontal dorso-médian et orbito-médian, le Cortex cingulaire antérieur et postérieur et dans la Théorie de l'Esprit, c'est le lobe temporal , la voie pariéto-temporal qui sont impliqués. Il y a des zones en communs comme le Cortex préfrontal et le précuneus.

Enfin, la Théorie de l'Esprit est le passage obligé pour l'Empathie !

Voilà un sujet passionnant que je découvre cette année dans mon nouveau cursus de Psychologie !

J'y reviendrais plus en détails !

A bientôt !

La conscience de soi et la Théorie de l'Esprit - Généralités

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Anthropologie structurale - Claude Lévi-Strauss (4ème partie)

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Dans les années 1940 et 1950, Lévi-Strauss peaufine sa méthode structurale dans le domaine de l'anthropologie, discipline qu'il a contribué à faire évoluer de la simple analyse et mesure physique vers une science qui crée des concepts et élaborer des théories. Depuis le début des années 30 et son séjour chez les Nambikwara - puis durant son exil aux USA durant la Seconde Guerre mondiale, l'auteur de Tristes tropiques, s'affaire surtout sur les études de parenté dans la continuation d'un Radcliffe-Brown et sur l'organisation social ( voire mes deux articles sur les Sections 1 et 2)  puis petit à petit, il se tourne vers l'étude des mythes. Mais dès les années 1940 - et les deux chapitres 13 et 14 de la Section "Art" sont les plus anciens d'Anthropologie structurale.

Lévi-Strauss montre la permanence des Mythes - qui perdent au fil du temps tout en changeant des éléments - et se transmettent dans les récits mais aussi dans les objets d'arts, les objets culturels ou les poteries par exemple. Les structures sont donc des choses un peu permanentes même si elles subissent des transformations.

En faisant cela, notre spécialiste des Mythes lance des ponts entre l'ethnologie/ ethnographie et l'archéologie - car le passé subsiste et perdure dans le présent. Ponts aussi avec l'Histoire de l'Art ! Et les Mythes sont là d'un peuple à l'autre Le présent permet donc ici d'accéder au passé. Ici, Le Mythe - à travers notamment l'Art -  fait le lien entre des régions éloignées géographiquement et temporellement.

Lévi-Strauss étudiera plus en profondeurs les Mythes dans les quatre tomes des Mythologiques. Mais il est déjà question des Mythes dans le chapitre 14 qui mentionne une dyade autour d'un "serpent au corps rempli de poissons", le serpent Lik. On retrouve ainsi ce serpent sur des vases.

Mais avant ce chapitre 14, dans le chapitre 13, Lévi-Strauss mentionne les similitudes et les communications entre les arts de l'Amérique du Nord-Ouest et la Chine antique - le dédoublement de la représentation. Il note une stylisation intense, un schématisme et un symbolisme, des images dédoublées, une dislocation des détails particuliers détachés de l'ensemble ainsi qu'une symétrie très élaborée - avec des  symétries de détails - dans des cultures différents et pas ces ressemblances ne sont pas liées à la théorie du diffusionnisme. C'est en effet cette théorie, que l'on doit à Franz Boas qui est révoquée.

Ce chapitre 13 est le seul du recueil d'articles qu'est Anthropologie structurale à contenir des  photos : poteries, vases , tatouages, etc,... Il devait donner lieu par la suite, en 1975, à l'ouvrage La Voix des Masques du même Lévi-Strauss.

La thèse est que "les Arts expriment des Mythes quand il n'ont pas directement une fonction religieuse." Et les points communs entre ces Mythes et ces Arts suggèrent une structure mentale commune sous-jacente.

Lévi-Strauss porte son étude sur les masques à volets, appellés ainsi par l'auteur tandis que depuis on dit plutôt "masques à transformations". Mais il est aussi question des tatouages - de visages notamment - et des maquillages. Notre anthropologue estime que la fonction religieuse de ces Arts primitifs a dégénéré en fonction simplement ornementale. N'est-ce pas aussi le cas de l'Art occidental ?

Je vous dis à bientôt pour la Section 5 : "Méthodes et enseignements" - sur laquelle j'ai fait un exposé dans le cadre de mes études universitaires.

A bientôt !

PS : Cet article est le centième dans la catégorie "Essais" sur Overblog mais il y a bien plus d''Essais" car la section est doublée par la section '"Essai" au singulier, suite à une vieille erreur et inattention au départ de ma part - que je n'ai pas encore corrigée mais que je rectifierais peut-être un jour ?

Anthropologie structurale - Claude Lévi-Strauss (4ème partie)

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Anthropologie structurale - Claude Lévi-Strauss (3ème partie)

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Il est temps de présenter succinctement la Section 3 d'Anthropologie structurale de Claude Lévi-Strauss, qui comme son entête l'indique, est consacrée à la "magie et religion".

C'est notamment dans ces chapitres, après avoir parlé des systèmes de parenté que l'auteur va revenir sur l'analyse des mythes, constitués de mythèmes qui sont par analogie, l'équivalent des phonèmes en Linguistique.

Notre anthropologue est connu pour avoir brassé un grand nombre de mythes et de récits indigènes pour en dresser les similitudes et variations et en découvrir la structure cachée, inconsciente qui est à l'origine de toutes ces légendes. Il établit aussi par la suite une relation, un parallèle avec les systèmes de parentés, suggérant que tel mythe est lié à tel système de parenté, tel filiation et telle lignée.

Il m'est bien sûr impossible ici de rentrer dans le détail de l'analyse des mythes telle que la pratique Lévi-Strauss. Il prend soin de préciser que pour mieux comprendre les structures, il est amené à dresser des tableaux comparatifs et plus encore des "grilles" en trois dimensions voire encore plus de dimensions ! Un travail considérable encore à effectuer à l'heure actuelle alors que ces tribus primitives disparaissent sous les assauts de la mondialisation ! Un travail que je pourrais faire en mémoires et thèse de Sociologie sauf que je travaillerai plutôt sur l'I.A. au quotidien et sur la "réinsertion des handicapés psychiques dans le Calvados" !

Lévi-Strauss décrit assez précisément un certain nombre de rituels et de mythes dans les chapitres 11 et 12 de son livre et c'est assez technique ! Il analyse aussi à titre d'exemple le Mythe d'Oedipe, revient sur les travaux de collègue, dévoile certains éléments mythiques comme les antagonismes avec les dieux, la rôle symbolique d'activités come la cueillette l'agriculture et la chasse ! Dans les faits, rites et mythes sont liés mais plus surprenant, il arrive aussi qu'un mythe d'une peuplade évoque des pratiques rituelles et des usages sociaux qui sont ceux d'autres peuples que la tribu concernée.

Il est aussi question de sorciers et de magie, notamment le mythe très cocasse du "garçon enceint". Un jeune sorcier refusa un jour de confier ses secrets à un vieux sorcier venu avec sa femme - pour la simple raison que ce jeune homme n'avait pas encore accumulé de savoir ! En punition, le vieux sorcier le mettra enceint et ce seront des animaux magiques qui feront avorter le pauvre garçon.

Sur les sorciers à proprement parler, Lévi-Strauss montre la fonction psychologique du sorcier et la fonction sociale. Le sorcier - qui si ses pratiques relèvent la plupart du temps du charlatanisme et de la manipulation - arrive à influencer les esprits de ses patients.  Ce n'est pas parce qu'il guérit qu'il est un bon sorcier mais parce qu'il est un bon sorcier qu'il guérit.

L'auteur établit un parallèle entre chamanisme et psychanalyse, dit à juste titre que nos sociétés à nous Occidentaux, sont passées de mythes collectifs - et donc avec leurs prêtres et chamans - à des mythes individuels - qui relèvent alors du Divan du thérapeute et autres psychologues. Je trouve très juste quand il dit que celui qui connait une bouffée délirante essaie en fait, inconsciemment sans doute ? - de donner du sens à une existence qui en est dépourvu - même si c'est une symbolique qui est délirante ! Pensée "normale" et pensée "pathologique" ont chacune  leurs vertus ! Une connaissance à moi, très étroite d'esprit et pas prête à remettre en questions ses dogmes, m' a dit " non la bouffée délirante et la folie, c'est chimique et c'est le cerveau qui déconne" (donc on traite par médocs et pas par la parole !). Moi, je pense que les deux explications - le biologique et la symbolique - ne s'excluent pas et que le cerveau fige ensuite dans ses circuits les contenus traumatisants ! Mais revenons à nos moutons !

Le sorcier qui n'est plus reconnu socialement, est mis au ban et perd ses pouvoirs  - car à côté de la psychologie, il y a la fonction sociale du sorcier et du chaman !

Voilà, je vais m'arrêter là et vous donne rendez-vous pour la quatrième partie sur la Section suivante qui parle d'Art (ce qui va plaire à ma camarade Nesha !).

A bientôt !

Anthropologie structurale - Claude Lévi-Strauss (3ème partie)

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