La réalisation d'un dessin animé
Bien avant ce blog, je m'étais déjà lancé dans une aventure éditoriale, lorsqu'à 10 ans, en Sixième, avec un copain, Thomas, je lançais une feuille de chou dans mon collège, laquelle s'intitulait "Jeunes Magazine " et qui compta quatre numéros et un hors-série Jeux !
Pourquoi est-ce que je vous parle de cela ? Parce qu’il y avait déja des articles - pas des billets - et que l'un d'eux, une rubrique récurrente, s'appelait "La réalisation d'un dessin animé". J'avais alors puisé les informations dans un magazine envoyé par la Poste : "Image par Image".
Je vais donc vous parler de la manière de réaliser un dessin-animé - très rapidement - et la boucle est bouclée ! - et ajouterais quelques compléments historiques et considérations sur le numérique !
Toute création de dessin animé - comme pour toute œuvre cinématographique - commence par la conception d'un scénario - qui conduit à un synopsis. Le synopsis décrit l'action, son enchainement dans un séquencier, les épisodes, les personnages. Comme les séries télé, les dessins animés actuels s'organisent en saisons. Le séquencier se doit d'être très précis et explicite le décor de l'action, les plans de "caméra" et les dialogues.
On crée ensuite toute une série de model-sheets qui sont autant de feuilles de références sur les personnages, les accessoires, les véhicules, les décors, etc... Pour chaque personnage, on élabore des model-sheets en pied, sur son visage, sur son habillement, la taille des personnages les uns par rapport aux autres.
Le story-board est le développement visuel du séquencier puisqu'il revient sur chaque plan et le montre en images. C'est véritablement sur le story-board que l'on peut enfin voir les instructions de "caméra" et de cadrage.... avec toujours dialogues, séquence musicale, durée etc...
On procède au timing, ce qui permet l'enregistrement des voix (doublage) et cette enregistrement est ensuite calé sur l'ouverture des bouches et le "24 images par seconde". On procède d'abord par un enregistrement témoin - qui devient souvent définitif - et qui servira aux doubleurs à se caler sur le timing.
A ce stade, on dispose donc d'un story-board et d'un enregistrement sonore témoin. Les deux seront reliés par l'animatique qui permet de corriger le minutage.
On élabore ensuite les feuilles d'exposition qui contiennent les informations du story-board et la synchronisation des lèvres plus des indications de cadrage, de mouvements de caméra et d'effets spéciaux.
Avec un logiciel de lip-sync, plus besoin de dessiner tous les mouvements de la bouche !
Le layout de référence constitue ensuite la véritable bible du dessin animé qui permet de bien cadrer chaque plan et de différencier le fond du décor du premier plan. Il y a trois layout. Le layout de décor qui contient tous les décors fixes, le layout de cadrage et le layout d'animation qui contient des positions intermédiaires des personnages.
La production démarre véritablement au moment où l'on fait les premiers dessins définitifs. C'est à la fois un travail d'animation et de prises de vue.
Les décors sont réalisés à partir du layout de décors, soit sur papier, support cartonné ou toile avec généralement de la gouache ou de la peinture acrylique, rarement de la peinture à l'huile, quelquefois des crayons de couleurs aquarellables.
Pour chaque séquence de l'animation, on réalise un dessin du début, un dessin de fin et deux dessins intermédiaires. Ce sont des dessinateurs intermédiaires qui remplissent les "vides".. Les dessins obtenus sont scannés ou photocopiés pour vérifier le timing et la sycnhronisation des dialogues au cours du pencil-test ou line-test. Si celui-ci est concluant, on réalise les dessins qui manquent encore à la scène.
Enfin, les animateurs clés remettent leurs dessins aux metteurs-au-net qui reprennent ces dessins sur de nouvelles feuilles en corrigeant les détails, en les peaufinant d'après les model-sheets si besoin.
Les prémices du dessin animé se trouvent sans conteste dans les pantomimes lumineuses d'Emile Reynaud projetées au musée Grevin à partir du 28 octobre 1892, grâce à son théâtre optique, système artisanal très proche du cinématographe.
Les premiers dessins animés de Walt Disney, eux, datent de l'entre-deux guerres et ne mettent pas en scène Mickey Mouse mais Oswald le lapin chanceux dans 26 productions pour Universal. Ensuite, ce seront les Silly symphonies !
Les français s'illustrent aussi dans le genre du dessin animé - dès les années 1980 avec Jean Chalopin où les films de René Laloux tel Gandahar avec Caza à la fin des années 1980.
Evidemment, l'informatique change la donne et permet l'animation 3D - c'est l'ère Pixar ! L'ordinateur simplifie les tâches, l'organisation et la division du travail mais demande de nouvelles compétences sans négliger l'animation traditionnelle.
Un type particulier d'animation - en quelque sorte en 3D avant l'ordinateur ! - la pâte à modeler - avec Wallace et Gromit de Nick Park.
Sans compter la déferlante japonaise et de l'anime ! Depuis Goldorak, Albator et Candy puis Akira et le légendaire Miyazaki !
Ici, j'ai déjà eu l'occasion de vous parler d'animation et de dessin animé à travers The Clone Wars, Bleach ou Les Chevaliers du Zodiaque ! Et je continuerais !
A bientôt !