Demain j'étais folle - Arnhild Lauveng
Voici un livre qui devrait ouvrir vos horizons, avec Demain j'étais folle - Un voyage en schizophrénie. Le témoignage autobiographique d'Arnhild Lauveng, une psychologue norvégienne fera le plus grande bien à la communauté des malades en informant sur une maladie mal connue qui touche des personnes qui sont alors stigmatisées et fortement discriminées, maladie que je subis personnellement par ailleurs !
Et ça fait du bien d'aller un peu contre toute cette stigmatisation comme la pratiquent les journalopes de BFMerde régulièrement avec leurs "schizophrènes-tueurs" ou des gros crétins comme Michel Onfray, "philosophe de PMU" qui utilise aussi souvent le terme médicale "schizophrène" comme une insulte pour qualifier le système politique, ce genre de truc ça a complétement fini de décrédibiliser Onfray à mes yeux et ça vaudrait le coup de lui demander sur sa chaine Youtube si il a un problème avec la schizophrénie ? Digression terminée !
Donc revenons à Arnhild Lauveng ! Sa particularité outre d'être psychologue est d'avoir souffert très jeune d'une forme violente de schizophrénie (avec des hallucinations visuelles ce qui est plutôt rare dans le tableau clinique). Elle raconte toutes ces épreuves avec retenue et sobriété et comment au fil d'un très très long travail sur elle-même elle en est revenue, a fini par guérir. On dit qu'on ne guérit jamais de cette maladie mais il n'y a rien de plus faux !
L'auteure ne nourrit aucun ressentiment vis-à-vis du corps médical mais dit que des choses sont à améliorer, bref elle fait une critique assez constructive pointant notamment les effets délèteres des médicaments sur le long terme qui aggravant l'état physique et psychique des malades tout en luttant contre la psychose ! Mais elle précise qu'il ne faut pas les arrêter sans avis médical.
Arnhild Lauveng parle de ses expériences en milieu hospitalier, s'appuyant aussi sur son expérience de psychologue, métier qu'elle rêvait d'exercer bien avant de tomber malade (ce n'est donc pas un "transfert thérapeutique"). Elle ne voulait pas qu'on lui impose des choses mais qu'on continue à la considérer comme un être humain car la maladie n'est pas tout ! Elle dit aussi très justement qu'avec le diagnostic qui tombe comme un couperet, on restreint les capacités et les aptitudes des patients, on ne les encourage pas à réaliser leurs rêves et ensuite ayant intégré le discours des médecins, ces malades s'autolimitent est c'est déplorable !
Enfin évidemment, elle confirme le constat que le secteur de la Psychiatrie est en crise un peu partout en Europe ! Moi j'ajoute "merci à cette Europe néolibérale qui fait passer les profits avant les gens !".
Voilà, je ne vais pas en dire plus sur ce livre ! Il se lit très bien et est très instructif ! J'ai beaucoup aimé et remercie Patricia, une monitrice de mon ESAT qui me l'a prêté !
A bientôt !