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Casablanca - Michael Curtiz

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On retourne fouiner du côté des Grands Classiques du cinéma avec un film américain, sorti en 1942 en plein coeur du Second Conflit mondial, je veux bien sûr parler de Casablanca,  film de Michael Curtiz qui réunit deux monstres sacrés à l'écran, le nonchalant et ténébreux Humphrey Bogart et la fascinante Ingrid Bergman à la présence sans pareil.

Le film se déroule dans la célèbre ville marocain qui est alors sous le contrôle de Vichy mais où les espions de la France Libre et de l'Allemagne nazie se livrent une guerre de l'ombre. Dans ce contexte,  Richard - "Rick" - Blaine  - joué par Bogart - dirige une boite de nuit très à la mode où on s'adonne à la boisson, aux jeux clandestins mais où on essaye surtout de gagner un visa pour aller à Lisbonne et de là fuir l'Europe pour aller aux Etats-Unis.

Casablanca,  c'est le récit du dilemme personnel d'un homme, Rick Blaine, entre l'amour et la vertu, entre ses intérêts personnels et le sens du devoir. Notre patron de boite de nuit arbore l'habit d'un homme cynique et froid mais est en réalité un grand sentimental comme l'a deviné  le capitaine Louis Renault - joué par Claude Rains - qui dirige la police locale. Ce dilemme apparait quand Victor Laszlo, un héros sans pareil de la Résistance, d'origine Tchécoslovaque  - joué par Paul Henreid - se présente à Casablanca et dans le club de Rick accompagné de son épouse Ilsa Lund - jouée par Ingrid Bergman en quête de visa justement et au moment où un commandant allemand visite la ville dans le but de le coincer !

Ce qu'on apprend vite c'est que Rick a connu une brève mais intense histoire d'amour en 1940, au moment de la prise de Paris et de la capitulation de la France avec Ilsa qui ne lui a pas dit qu'elle était déjà mariée et qui croyait que son mari Victor avait été tué en tentant de s'échapper d'un camp de concentration. Le mari réapparait hors-champ et Ilsa abandonne Rick à la gare.

Le dilemme moral est alors clair ! Est-ce que Rick va aider Victor à s'enfuir avec Ilsa ou le livrer aux nazis pour la reconquérir. En réalité, Rick est un héros discret qui a livré des armes aux Républicains durant la Guerre d'Espagne et a refait sa vie au Maroc, héros au grand coeur qui donne de l'argent pas un moyen détourné à une pauvre jeune femme bulgare pour qu'elle quitte le pays avec son jeune époux. Mais comme il le dit "on n'échappe pas à son destin". Et Rick est la clé car au début du film il a récupéré deux laissez-passer !

Lors du tournage, afin de rendre son jeu plus crédible, on n'avait pas révélé à Humphrey Bogart quel choix moral faisait son personnage avant de filmer la scène finale. L'alternative est simple : soit Rick part à  Lisbonne avec Ilsa comme le lui propose Victor qui pense avant tout au bien de sa femme, soit il reste au Maroc avec Ilsa pendant que Victor quitte le continent comme le lui demande Ilsa, chacun des deux époux follement épris l'un de l'autre pensant d'abord au bien de son conjoint !

Mais Richard, grand seigneur, va faire un autre choix et sans conteste le meilleur choix moral qui l'élève au statut de héros mais je vous laisse le découvrir  ! C'est certainement la fin la plus adéquate au film dont le romantisme est porté à son paroxysme avec le fameux « Nous aurons toujours Paris ».

Un superbe film, en N&B avec une ambiance incontestable et de grands sentiments. L'interprétation du trio d'acteurs vedettes est magistrale et sans défaut ! C'est vraiment un très grand film, très psychologique aussi et j'ai adoré et je recommande ! Des personnages très charismatiques et une vraie alchimie entre eux !

Le film est considéré comme le troisième meilleur film américain de tous les temps derrière Citizen Kane et  Le Parrain par l'American Film Institute et a obtenu l'Oscar bien mérité du meilleur film en  1943.

Ajoutons que le film est tiré de la pièce Everybody Comes to Rick's écrite en 1938 par Murray Burnett et Joan Alison et non produite. Ronald Reagan aurait du jouer Rick mais a été mobilisé comme réserviste.

La chanson As Time Goes By n'a pas été écrite pour le film. Elle est l'œuvre de Herman Hupfeld qui l'a composée en 1931 pour une revue musicale de Broadway, Everybody's Welcome.

Bon visionnage et à bientôt !

Casablanca - Michael Curtiz
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