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La philosophie de Gilles Deleuze - Jean-Clet Martin

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Voici ce soir un ouvrage qui n'est pas d'un abord facile ! La philosophie de Gilles Deleuze est un livre ardu mais au combien passionnant de Jean-Clet Martin, philosophe et écrivain, spécialiste du Philosophe qui développa les concepts de Pli, rédigea Mille Plateaux ou encore L'Anti-Oedipe - avec Félix Guattari - et qui gravement malade se suicida en 1995 en se défenestrant !

Le texte nous présente l'oeuvre de Deleuze en la resituant par rapport à la tradition philosophique antérieur, Descartes, Kant, Leibniz, Nietzsche, Husserl, Heidegger, etc,... Le tout décliné en plusieurs "Variations" qui abordent autant d'aspects de cette oeuvre généreuse.

Par exemple la première variation porte sur l'Ethique et l'Esthétique. Deleuze s'y distingue par rapport à Kant. En effet, Kant dans sa Critique de la Raison Pure s'est efforcé de territorialiser l'esprit humain en autant de facultés et de penser le monde entre sujet et objet, un objet empiriquement déterminé ! Deleuze, si j'ai bien compris le propos et pour résumer grossièrement, pense plutôt les données perceptives en termes de divergences et de possibles - et on verra bientôt surgir la notion de rhizomes ! C'est aussi le rôle des artistes de sentir et de rendre réel les virtualités !

Les grands thèmes et idées de Deleuze sont bien entendu abordés aussi comme le "corps sans organes" où l'un encore le corps se déterritorialise, où des organes sans rapport direct communiquent entre eux ("voir avec les oreilles), concept à rapprocher de l'hystérie. Ou encore les "machines désirantes" !

Mais laissons parler l'éditeur de Jean-Clet Martin : "L'une des meilleures introduction à la pensée de Gilles Deleuze, qui est une philosophie de la vie, du concret. Elle embrasse et donne sens à un monde contemporain fragmenté, éclaté, chaotique, tout en variations, avec des bouleversements, des révolutions qui ne sont pas seulement le fait de l'économie ou de la politique. S'y décide une réforme de nos sensations, de nos pensées, redevables aux créateurs d'images et de concepts dont le cinéma et la philosophie ne manquent pas d'exemples."

Car Deleuze est aussi l'ami des concepts et il estimait que le rôle de la philosophie était de "forger des concepts" (comme disait une de mes connaissances : "On trouve même des nouveaux concepts de restaurants chez certaines enseignes comme Flunch."). Je vous renvoie aussi à mon article sur "Qu'est-ce que la philosophie ?" de Deleuze et Guattari, livre où sont longuement évoqué les concepts et le "plan d'immanence" !

Voilà, en fait je ne vous détaille pas les autres "variations" de ce livre car pour tout vous dire n'en suis qu'au tiers de ma lecture (ce qui est suffisant pour avoir une idée du type d'ouvrage et de sa teneur) et je vous laisse le découvrir par vous-même si vous êtes féru de philosophie car c'est le genre d'ouvrage qu'il vaut mieux lire soi-même en étant concentré.

Je lirai et vous présenterai dans le futur l'oeuvre de Deleuze ! Je vous renvoie aussi à mon billet sur Pourparlers (1972 - 1990).

A bientôt !

La philosophie de Gilles Deleuze - Jean-Clet Martin

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Ce que dit la Bible sur...La vérité - Pierre Gibert

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J'inaugure avec ce billet une rubrique "Théologie" sur mes blogs ! Je précise d'emblée que je ne suis pas croyant mais respecte le fait de l'être !

La Philosophie a beaucoup disserté sur le concept de vérité, comme alethea - dévoilement et réminiscence - ou encore comme adéquation du discours au réel ! Mais que dit la Religion, la Bible sur ce sujet ? C'est ce que va nous révéler Pierre Gibert, jésuite et docteur en théologie en passant en revue Ancien et Nouveau Testaments, de la Genèse aux Livres des Rois, en passant par les Psaumes puis les Evangiles et l'Apocalypse de Jean.

Pierre Gibert commence par poser que la Bible ne peut plus être prise au sens littéral, au pied de la lettre après des siècles d'exègèse et les dernières découvertes historiques. La Bible est un assemblage de différents texte, une "Bibliothèque", écrits par différents auteurs et regroupés par différents rédacteur en un ensemble qui doit faire sens pour affirmer l'identité du peuple d'Israel, faire union.

La Bible contient-t'elle des vérités historiques ou n'est-elle que fables, mythes et légendes ? Si le caractère historique n'est pas toujours affirmé, il y a bien une vérité de sens, non dans les faits mais dans le rapport à Dieu.

L'ouvrage nous parle ensuite des Prophètes qui, dans leur relation intime à Dieu, disent la vérité de celui-ci ! On distingue alors les faux prophètes qui délivrent leur message en groupe mais ne disent pas la vérité, soucieux de plaire aux puissants, et les vrais prophètes qui mènent leurs barques seuls, dans un rapport plus personnel à l'Eternel !

Sont abordés ensuite les livres de Sagesse et les Psaumes. Tout un propos philosophique est tenu sur la vérité à travers notamment les Proverbes ! Il est question aussi de sagesse populaire. Dieu est la vérité car il est le vrai Dieu en opposition aux faux-dieux !

On évoque ensuite le Christ et son message. Il est la vie, la vérité et la liberté car vérité et liberté vont de paire ! Le terme de vérité revient maintes fois dans les Evangiles car la vérité est dans le Christ.

On termine avec l'Apocalypse et Pierre Gibert insiste sur le caractère de vision du message de Jean qui doit nous redonner l'espoir et la Foi.

Voilà, je ne détaille pas trop pour ces premiers billets et approfondirai lorsque j'aurai lu plus d'écrits religieux !

A bientôt !

Ce que dit la Bible sur...La vérité - Pierre Gibert

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Star Wars - Legacy Saison II - Tome 3 : Fugitive

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Pour vous dire la vérité, je n'ai suivi la série Star Wars - Legacy Saison II, faisant partie des récits "Légendes"  que de loin car cette période, située 140 ans après le film Star Wars de 1977, ne me passionne pas du tout, trop fade à mon goût, néanmoins, je me sens obligé de vous en faire un compte-rendu !

La série, achevée depuis quelques années, ne compte pas trois tomes comme je l'ai annoncé précédemment mais 4 car depuis un dernier récit s'est surajouté au moment où je chroniquais ici le tome 2.

On retrouve donc Ania Solo, le Calamari Sauk et le droïde-assassin AG-37, accompagnés du Chevalier Impérial démissionnaire Jao Assam, tous sans le sous et bientôt obligés de prendre la fuite car une prime a été portée sur la tête d'Ania - dont la filiation avec Han Solo n'est toujours pas résolu ici !

Notre Ania est une vraie tête brûlée et elle n'hésite pas à naviguer au coeur d'un champ de mines de la dernière guerre ! Elle et ses amis viennent au secours d'un équipage en perdition, dirigé par son ex-codétenu des camps de travail Sith, un certain Ramid ! Celui-ci la kidnappe par vengeance !

En réalité, Ania est accusée d'avoir tué un Chevalier Impérial lors de la libération du camp de Drash-So. Mais un autre Chevalier Impérial, Yalta Val, découvre que l'assassin de Teemen Alton portait une main artificielle. Ceci pourrait disculper Ania !

Tout ce beau monde va converger vers une planète très hostile où il pleut du verre et de l'acide (au choix  !). Là-bas un autre adversaire se pointe, une chasseuse de prime, une ancienne garde de Drash-So qui veut faire porter le poids de son passé à Ania ! Nos héros, unis, auront raison de cette femme démoniaque !

Finalement, le procès d'Ania devant le Triumvirat qui contrôle la Galaxie a lieu et un jugement est rendu ! des preuves sont apportées et les chemins se séparent !

A la dernière page, Jao est en cellule pour avoir rompu ses voeux et reçoit la visite de...Dark Wredd ! A suivre donc !...

Voilà, ça se lit mais ce n'est pas folichon, je trouve ! Corinna Bechko et Gabriel Hardman ne se sont pas foulés au scénario - mais bon au moins, ils tentent de nouvelles choses en dehors des sentiers battus ! Le dessin lui est vraiment ignoble et là je n'aime pas beaucoup, même si ici Gabriel Hardman qui le signe n'est pas aussi agaçant qu'un Salvador Larroca sur le nouveau Canon !

Une BD pour les Complétistes - comme moi ! - donc !

A bientôt !

Star Wars - Legacy Saison II - Tome 3 : Fugitive

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Maurice Merleau-Ponty et la quête du sens

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Dans les années 1950, le monde intellectuel est en pleine effervescence ! Dans ce contexte, un homme, Maurice Merleau-Ponty, inspiré par la phénoménologie de Husserl, antistalinien contre son ami Jean-Paul Sartre et défenseur du projet structuraliste, va promouvoir les sciences sociales.

Merleau-Ponty est né à Rochefort-sur-Mer en Charente-Maritime le 14 mars 1908. Il fait ses études secondaires au Havre puis à Paris au lycée Jeanson-de-Sailly où il obtient son Baccalauréat et le prix d'excellence en Philosophie. Son père étant un officier d'artillerie décédé trop tôt, il vit avec sa mère puis intègre la classe préparatoire au lycée Louis-le-Grand  et enfin l'Ecole Normale Supérieure de la rue d'Ulm, lieu de l'excellence !

C'est en 1926, lors d'une soirée étudiante agitée qui vire à la bagarre que Merleau-Ponty rencontre Sartre. Ils seront amis jusqu'à leur rupture, pour différent politique, en 1952.

Merleau-Ponty ne s'intéresse tout d'abord pas autant que Sartre à la politique, par contre, il est très religieux, traditionaliste Pratiquant, il va à la messe tous les dimanches.

Reçu second à l'agrégation de Philosophie en 1930, Merleau-Ponty devient professeur dans le secondaire à Beauvais (1931 - 1933) et à Chartres (1934 - 1935) puis devient caïman, c'est à dire agrégé-répétiteur à Ulm de 1935 à 1939.

Ses recherches sur la perception le conduisent à étudier la phénoménologique de Husserl qui veut faire de la Philosophie une science et doit nous permettre de reprendre contact avec le monde que nous ne voyons plus car nous sommes immergés dedans ! Merleau-Ponty ira notamment étudier les Archives Husserl à Louvain mais cette tâche sera interrompue par la guerre où notre intellectuel est mobilisé jusqu'à l'étrange reddition de l'automne 1940. Il sera ensuite professeur au lycée Carnot jusqu'en 1944 puis au lycée Condorcet en 1944 - 1945.

Avec Sartre et Simone de Beauvoir, Merleau-Ponty fonde la revue Le Temps modernes en 1945. Docteur en Lettres en 1945, il est élu professeur à l'Université de Lyon jusqu'en 1948, année où il rejoint la Sorbonne en tant que professeur de psychologie de l'enfant et de pédagogie. En 1952, il est au sommet de sa carrière, lorsqu'il est élu au Collège de France !

En 1947, Merleau-Ponty se montre lucide face au stalinisme, contrairement à Sartre car cette année, il publie Humanisme et terreur. Ceci dans le contexte où une réflexion globale sur le marxisme et la terreur est lancée ! Notre penseur conteste la figure du Commissaire qui vise à l'efficacité par opposition au Yogi, incarnation de la morale tels que présentés dans Le Yogi et le Commissaire, livre de 1945 d'Arthur Koestler qui a participé à lancer la réflexion mentionnée plus haut.

Pour Merleau-Ponty, les choses relèvent de la dialectique, le mariage et le dépassement des contraires, et la figure du prolétaire est une réalisation possible des valeurs humanistes. Pour Merleau-Ponty, le marxisme est encore l'horizon indépassable, comme pour Sartre.

Humanisme et terreur  est violemment attaqué par les staliniens qui s'opposent au refus de l'auteur du glissement du prolétaire vers le commissaire ! Pour ces irréductibles, le stalinisme est l'idéal de libération de l'Humanité ! Pour Merleau-Ponty, ce glissement est une forme de dégénérescence ! Il ne suit pas Sartre dans sa conception du Parti considéré comme un ordre religieux et considère que le stalinisme s'est éloigné du marxisme. Il propose de juger sur pièces ce régime ! C'est la rupture avec Sartre !

Un autre penseur a beaucoup compté pour Merleau-Ponty, c'est l'anthropologue Claude Lévi-Strauss ! La réciproque est vraie et Lévi-Strauss conservait un portrait de Merleau-Ponty sur son bureau. La pensée de Merleau-Ponty sera influencée par la linguistique et la sémiologie - si importantes dans la genèse du structuralisme - et la psychanalyse. Il appelle en outre à un travail commun entre  la Philosophie et la Sociologie. Bref, il engage alors des dialogues multiples entre les disciplines.

A cette époque, l'anthropologie connaît de grandes avancées et c'est désormais à la Philosophie de se situer par rapport à elle et non plus l'inverse ! Les Temps modernes s'ouvrent aux travaux de Michel Leiris et Lévi-Strauss. Dans l'opération la Philosophie perds ses certitudes !

Merleau-Ponty décède d'un arrêt cardiaque soudain à sa table de travail en 1961, le 3 mai, à l'âge précoce de 53 ans. Ce fut une perte énorme pour la pensée et son ami Sartre prononça l'éloge funèbre.

Voilà pour ce rapide tour d'horizon dont la matière première a été fournie par un article de François Dosse dans le Sciences humaines N°323 de Mars 2020.

A bientôt !

Maurice Merleau-Ponty et la quête du sens

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Pratiques d'archives à l'époque moderne - Europe, mondes coloniaux

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La publication d'articles est un passage obligé pour le chercheur, de même que les communications lors de séminaires. Articles et prises de paroles sont ensuite regroupés en gros volumes, comme des contributions collectives sous l'égide d'un directeur de publication.

Les coordinateurs de Pratiques d'archives à l'époque moderne, sous-titré Europe, mondes coloniaux sont Maria Pia Donato, directrice de recherche au CNRS, ce grand organisme "opaque" et Anne Saada, chargée de recherche dans la même institution. Il va donc s'agir ici des services d'archives, de leurs fonctionnements, de comment y rendre les documents venant des administrations publiques, comment ils sont conservés et à qui on y donne accès ?

Trois parties composent ce recueil, regroupant chacune en moyenne une demi-douzaine d'articles, tantôt en français, tantôt en anglais. C'est assez pointu, spécialisé et ardu à la lecture. Disons-le tout de suite, ce livre s'adresse à ceux qui envisagent de faire profession dans les archives comme moi dans les bibliothèques !

La première partie regroupe des études sur la pratique des historiens dans les services d'archives, que ce soit pour flatter le pouvoir ou faire un travail avec plus de recul. Les archives s'ouvrent véritablement au XIXème siècle. En France, la Révolution a beaucoup fait évoluer les choses !

La consultation des dépôts d'archives joue sur les pratiques savantes et la production historiographique. Les articles étudient les conditions matérielles d'accès aux sources que ce soit dans le Royaume d'Aragon,  à la Renaissance, dans la République de Venise ou au XVIIème siècle, dans les State Paper Office anglais. On parlera aussi du transfert d'archives européenne par les armées de Napoléon Ier ou encore le rapport des historiens de l'art à ces ressources.

La seconde partie évoque les archives comme "capital social" et "outil du métier". Quelles informations contiennent les archives, comment les exploiter, les faire parler ?

Les rôles complémentaires des archives et des bibliothèques sont pointés ici. Qui conserve les Chartes royales ? Les registres judiciaires ? Le cas de la Bibliothèque Royale de Paris est intéressant. Les articles se penchent successivement sur les archives du ministère des Affaires étrangères, les archives de la police, celles du Saint-Empire Romain Germanique et les minutes notariales.

La troisième et dernière partie aborde la question des changements d'échelle et aussi de la taille des archives, sur ce qu'elles regroupent. Le cas des archives de pays colonisateurs intéresse les études post-coloniales car elle montre le rapport de domination sur les dominés. Les archives permettent d'asseoir le pouvoir comme celui de Ferdinand II d'Aragon sur la Sicile ou encore de la mise en place de l'Empire hispanique en Amérique. Un autre article s'intéresse à l'Empire hollandais.

Tout ceci est fort éclairant et intéressant ! Des travaux solides et très théoriques qui montre l'importance des archives dans le travail des historiens dont elle sont peut-être la principale ressource si on exclut le témoignage de personnes vivantes et l'archéologie ! Une lecture toutefois à réserver à des Universitaires (dont je suis ! Etudiant en double cursus !).

A bientôt !

Pratiques d'archives à l'époque moderne - Europe, mondes coloniaux

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Condorman - Charles Jarrott

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Ces derniers années, Disney s'est lancé dans la production de films "live-action" de ses grands classiques autour de personnages comme la méchante enchanteresse Maléfique, ou encore Dumbo, Le Livre de la Jungle ou Mulan.

Mais la tradition de films avec acteurs chez la firme aux grandes oreilles (Disney, pas la NSA !), en parallèle aux films d'animation remonte à plus loin? Dès les années 1970 ou 1980 voire avant (mais n'étais alors pas né !). A côté des séries télé comme Davy Crockett  ou Zorro, on eut la série des Coccinelles (à Monté-Carlo, etc, la célèbre Wolkswagen), Le chat qui venait de l'espace ou encore Condorman. C'est de ce dernier film, de Charles Jarrott, sorti en 1981, que j'avais alors vu avec ma Maman, dont il va être question ici !

Condorman est un film très bon enfant, pas extraordinaire dans sa réalisation et qui obtint un succès mitigé. Néanmoins, c'est un étrange ovni, mix entre un film de super-héros (des décennies avant le MCU !) et un film de James Bond ! Le public visé est clairement le public enfant.

Woody, un dessinateur américain - donc de comics ! -  joué par Michael Crawford -  imagine les aventures de son personnage, Condorman, doté de nombreux gadgets - mais soucieux de réalisme, notre artiste n'hésite pas à tester le matériel de son personnage allant jusqu'à sauter du haut de la Tour Eiffel !

Mais le réel va le rattraper en la personne de son ami Harry qui bosse pour la CIA pour lui demander, lui un civil hors de soupçons,  de passer des documents à Istanbul ! Rappelons qu'en 1981, c'est encore la fin de la Guerre Froide, la fin certes mais on y est encore ! On croise donc les "affreux" du  KGB !

Woody va rencontrer l'amour en la personne de la belle Natalia, jouée par Barbara Carrera dont Jean-Pierre Dionnet écrira dans Métal hurlant qu'elle ferait une excellente James Bond Girl ! Ce sera le cas en 1983 dans  Jamais plus jamais , le dernier 007 avec Sean Connery.

Le film multiplie les séquences du film d'espionnage : de mémoire, poursuites en voitures ou en hors-bord ! Woody, civil catapulté dans le milieu des services secrets, enfile sa tenue jaune et orange de Condorman et déploie ses ailes !

Par la suite, Woody fera passer Natalia à l'Ouest !

A l'origine, Condorman est vaguement inspirée du roman L'Espion du dimanche (The Game of X) de l'auteur de science-fiction américain Robert Sheckley, publié en 1965. Henri Mancini, l'auteur du thème de La Panthère Rose composa la musique du film qui ne fut édité qu'en novembre 2012 ! Enfin, il y eut une novelisation dès 1981, illustrée de 21 photographies en N&B et 3 photographies couleur du film .

Pour anecdote, on a aussi une allusion à Robert Redford en agent de la CIA et au film Les Trois Jours du Condor de 1975.

La première scène du film Kick-Ass (2010) où l'apprenti-super-héros se jette du haut d'un gratte-ciel est un hommage au film de Charles Jarrott.

Je garde un excellent souvenir d'enfance de ce film qui ne casse pourtant pas trois pattes à un canard, à un condor en l'occurrence !

A bientôt !

Condorman - Charles Jarrott

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Valérian - Tome 18 : Par des Temps Incertains - Christin & Mézières

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Valérian et Laureline errent toujours aux commandes de leur spationef entre les étoiles dans le tome 18 de la série, tome intitulé "Par des Temps Incertains" et paru en 2001. L'album s'ouvre et se conclut par une vue sur le dit vaisseau spatial mais entre temps, il se passe bien des choses dans la cinquantaine de pages qui constituent le récit !

Force est de constater que l'intrigue de la série se complexifient introduisant des réalités parallèles entre la Galaxity du Futur d'après la cataclysme de 1986 et une version de la réalité où ce cataclysme n'a jamais eu lieu et où la métropole de l'Empire terrien n'a pas d'ambassade sur Point Central. Un autre aspect est l'ensemble des références multiples à un grand nombre d'albums précédents qui assure la cohérence de la série.

Dans ce tome 18, Pierre Christin se livre à une critique de la mondialisation et du système capitaliste qui sont proprement diaboliques ici ! La première multinationale de la planète Terre, Vivaxis, se livre à des manipulations génétiques et à des modifications psychiques sur les clones ainsi produit afin de générer une race d'humains à l'égal des dieux !

Evidemment, cela ne plaît pas à la Sainte Trinité, le Père, le Fils et le Saint-Esprit qui quittent donc leurs pénates depuis la planète Hypsis et menacent le conseil d'administration de Vivaxis, les sommant d'arrêter leurs expérimentations ! Dans le même temps, dans les profondeurs de Point Central, Sat, un ange déchu, décide de passer à l'action, se rends sur Terre pour parvenir à devenir le premier actionnaire de Vivaxis !

On retrouve ici l'humour et l'ironie habituels de la série. Christin réinterprête à sa sauce le dogme biblique de manière assez ludique et nullement blasphématoire. Dieu montre ici toute sa puissance, même si il ressemble à un gros détective en pardessus des années 1930.

Dans cette intrigue, Valérian et Laureline ont leurs places et enquêtent. On retrouve aussi Monsieur Albert, le trio de Shingouz, les détectives siamois,  les trois "héros de l'Equinoxe",  un certain chauffeur de taxi, Schroeder et Sun Rae.

Le dessin de Jean-Claude Mézières est fidèle à lui-même et sert bien l'intrigue, reprenant par moments certains classiques de la peinture biblique !

Accrochez-vous car on nous annonce que l'intrigue va se complexifier par la suite ! Il n'y a qu'à regarder la Timeline complexe donnée en fin des albums Hachette-Collection pour s'en convaincre !

A bientôt !

Valérian - Tome 18 : Par des Temps Incertains - Christin & Mézières

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Avengers : No Road Home - Mark Waid & Paco Medina

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A côté de la série régulière Avengers, la Maison des Idées nous livre une histoire annexe dans laquelle est réintroduit le personnage de Voyager, vue pour la première fois dans  Avengers : No Surrender (chroniqué ici par ailleurs !).

Dans Avengers : No Road Home, scénarisé par Mark Waid et dessiné par Paco Medina, accompagné de tout un panel de co-scénaristes et d'autres dessinateurs invités (que je ne détaille pas), une nouvelle menace se fait jour et pèse sur le destin de l'Univers. Une des conséquence de l'event précédent est que la Déesse grecque de la Nuit a été libérée de sa prison où elle avait été enfermée par Zeus.

Nyx va dès lors faire disparaitre la Lumière et les Etoiles dans tout l'Univers ! Elle veut mettre la main sur les trois sombres cristaux qui renferment son âme afin de retrouver sa pleine puissance. Elle est épaulée pour ça par ses nombreux enfants, tous aussi maléfiques qu'elle et elle commence par frapper un grand coup en décimant tout le panthéon de Zeus.

Voyager, consciente du danger, réagit et réunit les héros ! On retrouve donc derrière la fille du Grand Maître à la peau blanc, un groupe de sauveurs constitué de Clint Barton, de Rocket Raccoon, de Hulk, de la Sorcière Rouge, de Monica Rambeau, de Vision et de Hercule, bien décidé à venger les siens !

Mais parmi les rangs des héros, on retrouve un personnage plus étonnant et qui est là parce que Marvél a récupéré les droits éditoriaux sur lui ! Il s'agit de Conan le Cimmérien, le barbare de Robert E. Howard, qui commence ici un périple qui se prolongera par la suite dans la série Savage Avengers ! Assez inattendu donc !

Le dernier recours de l'Humanité et des peuples de l'Univers, nos Avengers se confronte donc en différents lieux aux enfants de Nyx puis à la déesse noire elle-même. On va s'affronter dans le Royaume de Cauchemar, dans la Bibliothèque des Dieux, dans l'antique Âge Hyborien, sur la planète Euphorie et à Long Island.

Tout se termine bien sur une morale édifiante - la création nait de la Lumière, la création de l'Esprit humain dont font parties tous les super-héros de la Maison des Idées dans une sorte de final métatextuel !

Un récit assez plaisant, qu'il faut prendre comme un bonus, et qui fait en outre évoluer les héros impliqués, développant leurs histoires personnelles dans de nouvelles directions !

En outre, le dessin de Paco Medina et de Sean Isaakse est fort agréable et n'abîme pas les yeux !

A bientôt !

Avengers : No Road Home - Mark Waid  & Paco Medina

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Le propre de l'homme - Rémi Brague

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Quelle la place de l'Homme dans nos sociétés contemporaines ? Se revendiquer de l'Humanisme a-t'il encore un sens ? L'Homme qui a évacué Dieu n'est-il pas en train de détruire la planète, et dès lors son existence sur Terre se justifie-t'elle ?

Placer l'Homme au centre du Monde a été le projet des Humanistes de la Renaissance. Mais cette conception a été mise à mal depuis, notamment avec la technique et l'apparition des machines. Cet Humanisme a connu différents moments . On a d'abord pointé le statut différent de l'Homme puis on a ensuite posé sa position comme plus haute que les autres êtres vivants puis comme la position la plus haute d'un point de vue superlatif ! Déjà avec le Christianisme, Dieu n'avait-t'il pas choisi de s'incarner préférentiellement en l'Homme ?

Né en 1947, Rémi Brague est un philosophe et historien de la philosophie. Il a donné en 2011, à Louvain, une série de conférences sur l'Humanisme, qu'il rassemble par la suite ici dans son ouvrage Le propre de l'homme - sur une légitimité menacée.

Dans cet ouvrage, l'auteur montre que la philosophie moderne peine donc à justifier l'existence de l'Homme et aussi que le projet  athée des temps moderne a échoué. Il mentionne certains penseurs passés qui avaient montré qu'une société sans Dieu est possible mais que c'est une société inhumaine ou encore que l'homme est devenu une "bête intellectuelle", dépourvue de thumos régulateur (pour reprendre les trois parties de l'âme de Platon).

On croisera dans ce livre nombre de références : Gunther Anders, Martin Heidegger, les "Frères sincères" (des érudits du Moyen-Orient a qui on doit des Epitres dont une "fable écologique"), le russe Alexandre Blok ou encore Michel Foucault (avec qui on a opposé le prétendu "Structuralisme" à l'Humanisme et à l'Existentialisme Sartrien) et Hans Blumenberg.

On revient aussi sur les Textes Sacrés, la Bible, le Coran, la sagesse grecque et les Gnostiques. La conclusion de l'auteur est qu'il faut en revenir à un nouveau Moyen âge (pas dans le sens obscurantiste) et à la spiritualité religieuse. Après tout, c'est un ensemble de conférences formulées dans le cadre d'une Université Catholique !

Un ensemble de conférences bien prenantes et passionnantes qui mériteront d'être complétés par d'autres lectures (par exemple ceux mentionnés dans les bibliographies de notes de bas de pages) ? C'est un travail sérieux et amplement documenté que nous livre ici Rémi Brague et qui ouvre de nombreuses pistes de réflexion. J'étais tellement pris par cette lecture que j'en ai lu les  presques 250 pages en l'espace d'une soirée !

Profitez du confinement imposé à la population pour vous cultiver comme moi !

A bientôt !

Le propre de l'homme - Rémi Brague

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L'inconsolable et autres impromptus - André Comte-Sponville

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On retrouve André Comte-Sponville, le philosophe qui donne des conférences aux pontes du CAC 40 leur expliquant que la morale n'a pas sa place en économie, le gars a tout compris, là où était l'argent ! Bref je suis assez dubitatif sur cet intellectuel mais bon passons !

Un "impromptu" est une petite pièce de composition courte et dans son essai L'inconsolable et autres impromptus, André Comte-Sponville nous propose douze de ces exercices. Passons les en revue rapidement !

Le premier texte donne son titre à l'ensemble, "L'inconsolable" où notre philosophe aborde la question de la souffrance et dresse le constat trivial qu'elle est inévitable, qu'elle est le lot de la vie et confesse, chose lus intéressante, être un grand déprimé ! Sont abordées également  les notions d'empathie; de compassion et de consolation. Pour se consoler, il convient alors de s'oublier notamment dans le "divertissement". On pourrait évoquer ici évidemment Pascal mais aussi Montaigne.

Dans "La joie de vivre", Comte-Sponville aborde le contraire de la souffrance à savoir la joie qu'il différencie de la simple "gaieté". Il y a des liens entre ces différents textes car il revient ici à nouveau sur Montaigne, anticipe sur un autre texte sur Beethoven - et son "Hymne à la Joie" - et mentionne aussi Spinoza. Je vous laisse aller découvrir cet impromptu par vous-même.

"De l'ennui et de l'école" parle du calvaire des élèves lorsqu'ils s'ennuient à un cours ! Des considérations sur le métier de professeur ici suivent. L'enseignant doit-il transformer son cours en spectacle ? En vérité, l'ennui n'est pas forcément négatif car le savoir et l'éducation ne sont pas un jeu et le travail s'accompagne le plus souvent de l'ennui. Effort et ennui vont ensembles et on n'a rien sans rien !

On aborde ensuite Beethoven et son oeuvre, Beethoven, le "compositeur du courage" selon Comte-Sponville, musicien de génie, génie tout court qui affirme sa personnalité dans le siècle du romantisme et dont on distingue traditionnellement trois moments dans la carrière. Artiste d'un abord difficile aussi !

Dans "D'une passion l'autre", il est question de l'écrivain russe Dostoîevski et ici de sa nouvelle "Le Joueur" et de l'addiction aux tables de jeux et aux casino dont souffrait ce romancier. Comte-Sponville parle alors ici du hasard, des coups du sort mais surtout des addictions, de l'amour et de la facilité qu'on a à s'aveugler sur ses propres faiblesses et failles.

"Jules Laforgue, poète du dimanche" nous parle d'un artiste déconsidéré, le poète Jules Laforgue, mort trop tôt à 27 ans et dont l'oeuvre est empreinte d'une certaine naîveté et possède nombre de faiblesses mais aussi des morceaux de bravoure. Laforgue puisait ses influences chez Baudelaire (mais quel poète ne l'a pas fait dans ces années 1880 ?) puis chez Verlaine et faisait aussi écho aux écrits de Nietzsche dont La Gai Savoir, répondant par un "triste savoir". On classe traditionnellement ce poète oublié et méconnu, qui écrivait en alexandrins et en octosyllabes et fut un des pionners du poème en prose, parmi les "décadents" et les "symbolistes".

Dans "L'autre maître", notre auteur partage ses souvenirs de Louis Althusser, un des tenants du Structuralisme et grand remanieur de la pensée marxiste. Comte-Sponville avait commencé par le lire puis le rencontra lors de son passage à l'ENS où notre figure emblématique était caïman et avait son bureau et ses appartements "dans un coin reculé de l'Ecole"? L'essayiste pointe ici le caractère chaleureux du vieil intellectuel mais aussi l'aspect déjà un peu dépassée de sa pensée et il évoque aussi bien sur le drame que l'on connaît quand Althusser étrangla son épouse lors d'une crise de démence. Comte-Sponville reconnaît en lui un maître !

Dans "La nature et nous", l'auteur montre sa large érudition philosophique en posant le rapport entre l'homme et la Nature, commençant par rappeler que Descartes avait écrit que nous devions "nous poser comme maîtres et possesseurs de [cette] nature". En réalité, nous sommes inclus dans cette Nature, n'en sommes que les usufruitiers et devons en prendre soin ! Cela est vrai depuis que Dieu a commandé à Adam de vivre de son travail, labeur qui aboutira au règne de la technique, le Gestell / l'Arraisonnement du Monde que dénonce Heidegger. Bacon, lui, dira qu'on "ne domine la nature qu'en lui obéissant" car Dieu a établit des lois auxquels la Nature se soumet et donc l'Homme. On pourrait aussi évoquer la "Nature naturante " et la "Nature naturée" de Spinoza...

Après quelques considérations sur l'intelligence des bêtes, Comte-Sponville aborde dans le texte suivant "Sur les droits des animaux" la question de nos "obligations" envers ceux-ci. En préalable aussi, il pose que droits et devoirs vont ensembles et sont les deux faces de la même médaille. Qu'est-ce qui est le plus condamnable - autant juridiquement que moralement - que de gifler un enfant ou de crever les yeux d'un chat ? Le philosophe rappelle que les animaux sont aussi capable de ressentir la souffrance mais nuance en précisant qu'ils ne lui accordent pas la valeur symbolique et le sens que lui superpose l'Homme. Il en conclue que nous avons bien des devoirs envers les bêtes - mais que sauver les hommes demeurent notre priorité ! Il perd toutefois beaucoup de sa crédibilité, notre auteur, en défendant la corrida, point sur lequel évidemment je ne le suis pas !

Dans l'antépénultième Impromptu du recueil, "Solitude et isolement", il est rendu hommage au formidable et très utile travail de l'association SOS Amitié dont les bénévoles sont gentiment moqué dans le célèbre Père Noel est une ordure. L'auteur en profite pour poser la différence entre solitude et isolement. La solitude est le propre de l'Homme, de la naissance à la mort car on ne vit ses propres expériences que pour soi et même entouré d'amis, on est seul. L'isolement, lui, est la fin des relations sociales car on sait depuis Aristote que l'homme est un "animal politique",  un être de communications. Cet isolement est de plus en plus fréquent à notre époque qui a brisé les solidarités et l'esprit de communauté d'antan ! C'est là qu'intervient SOS Amitié par le biais de cette invention qui a plus d'un siècle, le téléphone, fait à l'origine pour rapprocher les gens comme il est dit en incipit de ce texte. Au passage, j'en profite pour dédier ce billet à ma Mémé qui souffre parfois de solitude sinon/voire d'isolement ! Courage ma petite Mémé ! On pense à toi !

"Comme une nouvelle alliance" est l'occasion pour l'auteur, athée, de défendre les Chrétiens persécutés au nom de la liberté de croyance. De nos jours, les conflits religieux reviennent hélas à la mode ! Persécutés sous l'Empire Romain, les Catholiques sont ensuite devenu persécuteurs avec l'Inquisition mais cela ne saurait justifier les persécutions actuelles car on n'est pas responsable des fautes de ses pères (quoi que l'Humanité soit selon le dogme responsable du Péché d'Adam, racheté par Jésus !). On prône aussi ici un certain humanisme et un universalisme

L'essai se conclut sur le texte intitulé "Quatre mots et un silence" ou notre philosophe définit les limites et oppositions entre la Métaphysique et la Spiritualité. La première est spéculative et concerne l'Esprit, la où la seconde est ancrée dans l'expérience et concerne le Coeur. Comte-Sponville résume sa "métaphysique athée" par quatre termes : matérialisme, rationalisme, actualisme et naturalisme qu'il s'efforce de concilier ensembles. Je ne mentionnerai ici qu'un point commun sur le matérialisme et le rationalisme - car ça nous entrainerait trop loin de détailler les deux autres termes dans cette recension déjà fort longue. Donc, dans le champ du matérialisme, du rationalisme et de l'esprit rationnel, les neurosciences nous disent que la pensée est produite par le cerveau. Mais cette pensée dépasse la simple matérialité et c'est ce petit plus qui fait qu'une pensée est vraie ou fausse et pas le mécanisme des neurones ! Le sens émergeant !

Voilà ! Cet ouvrage très intéressant se termine sur une note où Comte-Sponville donne la liste des occasions à laquelle tous ces textes furent écris à l'origine, soit pour des revues, des préfaces, occasions sans lesquelles ce livre n'aurait pu voir le jour, comme le remarque et précise l'auteur !

Je vous souhaite une bonne lecture si vous êtes confinés chez vous ! Prenez bien soin de vous par ces temps d'épidémie de coronavirus !

Sortez couverts de vos masques de protection !

A bientôt !

L'inconsolable et autres impromptus - André Comte-Sponville

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