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Star Wars - Poe Dameron : Chute libre - Alex Segura

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On reste sur Star Wars avec un roman du Canon qui se déroule 18 ans après la Bataille de Yavin, écrit par Alex Segura et qui se nomme "Poe Dameron : Chute libre".

Il s'agit ici des premières aventures et de l'émancipation d'un des personnages du trio vedette de la Postlogie, avec Rey et Finn, à savoir donc Poe Dameron, fils du Pathfinder Kes Dameron et de la pilote de A-Wing Shara Bey, deux héros de l'Alliance Rebelle qu'on peut notamment retrouver dans les séries de comics "Les Ruines de l'Empire" et Star Wars (2020) (l'actuelle série en cours).

On sait qu'avant d'être un pilote de la Résistance de Leia Organa, Poe avait été un combattant de la Nouvelle République. L'Ascension de Skywalker ou Episode IX est venu encore plus étoffer ce CV en nous apprenant qu'avant d'être du côté des Gentils, Poe avait cotoyé la Frange des "malandrins les plus infâmes de la galaxie" à savoir les Passeurs d'Epice de Kijimi !

Comme Luke Skywalker avant lui, Poe Dameron rêve d'aventures parmi les étoiles et s'ennuie sur son monde natal, la colonie implantée sur Yavin 4 après la Guerre Civile Galactique où se sont établis ses parents. Il vit douloureusement la disparition précoce de sa mère et est en conflit avec son père, source d'incompréhensions réciproques comme souvent entre les pères et fils !

Mais voilà qu'une occasion de "prendre le large" est donnée au jeune homme quand des fripouilles font un détour par la planète et ont besoin d'un pilote ! Poe est recruté par les Passeurs d'Epice de Kijimi, par une de ses cellules, dirigée par le Zabrak Vigilch, et surtout il y fait la connaissance de Zorii Wynn (en réalité Zorii Bliss) avec qui il sera très proche et qu'on voit dans l'Episode IX, le visage masqué et interprétée par Keri Russell.

Poe va donc vivre différentes aventures pour ces criminels qui montent dans l'"Underworld", affronter des Zualjinn, un vaisseau moraysien et surtout jouer au chat et à la souris avec Sela Trune, une agente du BSNR (Bureau de la Sécurité de la Nouvelle République) qui fait une affaire personnelle de faire tomber la cheffe des Passeurs d'Epice ! Sans compter que Kes Dameron, aidé par son ami L'ulo L'ampar, cherche son fils !

A la fin, Poe comprend qu'il a fait un mauvais choix car il est trop idéaliste, à des divergences éthiques avec ses compagnons mais reste dans l'organisation pour Zorii qui est en réalité la fille de Zeva Bliss, la cheffe des Passeurs d'Epice. Ul se joue en effet une romance entre Poe et Zorii mais la jeune femme dévoue sa vie à la cause et il va donc y avoir divergence de vues - ce qui explique l'animosité des retrouvailles entre notre héros et sa camarade dans l'Episode IX.

Lecture agréable et ça change d'avoir un roman où ce ne sont pas le trio habituel Luke/Leia/Han qui est mis en avant même si c'est plus souvent le cas, d'autres  protagonistes, avec le nouvel Univers Canon de Disney !

Bref, j'ai beaucoup apprécié ce récit et si comme moi vous trouvez que les personnages de la Postlogie manquent un peu de relief, ce roman vient étoffer et enrichir l'ensemble !

"Défi Lecture N°17"

A bientôt !

Star Wars - Poe Dameron : Chute libre - Alex Segura

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Star Wars Visions - Lucasfilm/Disney +

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George Lucas est un grand admirateur du cinéaste Akira Kurosawa et il s'est largement inspiré de la culture japonaise pour son Star Wars ! Les influences sont à rechercher du côté de La Forteresse cachée du réalisateur que je viens de mentionner ! Les Jedi et leur Code, les sabres-laser, l'armure de Vador, on  pense inévitablement aux samourais !

En 2021, juste retour des choses, Lucasfilm revient aux sources et rend hommage à la japanimation en collaborant avec moins d'une dizaine de studios de créatifs du Pays du Soleil-Levant ! Ces artistes se voient donner carte blanche pour produire leur propre vision de Star Wars, c'est précisément Star Wars Visions (qui est à Star Wars ce qu'Animatrix était aux films des Wachowski).

Que dire de cette anthologie puisque c'est de cela qu'il s'agit ? Que c'est plutôt réussi ! On est au croisement de l'univers de Star Wars et de la culture nipponne ! C'est étonnant indéniablement ! C'est rythmé, poétique, tantôt lumineux ou sombre et même porteur de petite leçons philosophiques !

On retrouve surtout des Jedi - mais aussi des Sith. Dans " Le Duel" du studio Kamikaze Douga, on retrouve un Jedi qui vient en aide à des villageois, un Ronin qui va combattre et vaincre une Sith et ses mercenaires - le tout en noir et blanc ! C'est très énergique, très stylisé et un bon début pour cette mini-série ! C'est aussi très classique !

Je suis plus dubitatif avec les graphismes un peu enfantins de "Tatooine Rhapsody" et son Jedi improbable devenu star du rock. Le guitariste Hutt (Guy ou Gizzer ?) me fait penser à Alfred le compagnon d'Albator/"Captain Harlock" (mêmes lunettes !) et on peut déjà y voir un hommage à un classique du genre Leiji Matsumoto ! Le terrain de courses de podracers de Mos Espa est très bien modélisé ! Mais le moins convaincant des récits, par le Studio Colorido. Même si Boba Fett y fait une apparition !

Tant que j'y suis, j'ai oublié de préciser, dans ce 2980ème article de mes blogs,  que ces 9 récits de l'anthologie ne sont pas Canon (et ne font pas non plus partie de l'Univers "Légendes") afin de donner plus de libertés créatives !

"Les Jumeaux",  du studio Trigger reprend un grand thème de Star Wars explicité dans le titre ! Ici ce sont deux jumeaux Sith, un frère et une soeur, qui commandent à une super-arme et dont le frère se tourne vers le Côté Lumineux et va tenter d'y amener sa jumelle ! Ca va à 100 à l'heure et c'est très coloré ! Un peu hystérique même !

"La Mariée du village" est sans conteste le plus réussi de tous ces courts-métrages. Il est réalisé par le studio Kinema Citrus, est empreint d'une grande poésie servie par une musique de qualité et très lyrique ! Très émouvant ! Encore une histoire de Jedi qui s'oppose à des gangsters pour protéger un village - avec une histoire d'amour et des références à la Nature en plus ! Tous ces métrages sont dessinés à la main et pour certains comme pour cet épisode 4, ça pourrait très bien être Canon !

"Le Neuvième Jedi" bénéficie d'un très bon scénario ! Un certain nombre de Jedi ont été appelés par un vieil aristocrate excentrique en vue de reformer l'Ordre Jedi (ça pourrait se passer après l'Episode  IX : L'Ascension de Skywalker) - sauf presque tous ces "Jedi" vont se révéler être des Sith ! Désolé pour le Spoiler ! Des combats de sabres-laser encore en perspective, par le studio Production I.G. Autre précision sur la série : ces films durent en moyenne 15 à 20 minutes - on est bien sur du format court !

Tous ceux qui ont réalisé ces films sont de grands fans de Star Wars mais connaissent aussi leurs classiques comme le studio Science Saru (dirigé par des Coréens et qui signe deux récits de cette anthologie, celui-ci et le dernier épisode, "Akakiri" !). On peut voir dans le court-métrage "T0-B1" et le robot qui en est le protagoniste principal un hommage à Osamu Tezuka, le pionnier de la Japanimation et de son célèbre AstroBoy ("Astro le Petit Robot" par chez nous) et on a ici un décalque de cette oeuvre initiale dans l'esprit et jusque dans le  design des personnages ! Un peu dommage, ! Le deuxième récit le moins intéressant pour cette raison !

Après il y a surement quantités d'autres références à la Japanimation mais n'en suis pas assez connaisseur pour les repérer ! Moi, sorti de One Piece, Dragon Ball  et Bleach (pour le moment !) !

Le studio Trigger (qui a donc aussi 2 épisodes à charge de réalisation) nous offre un méchant très réussi et proprement terrifiant dans les septième épisode intitulé "L'Ancien" - un vieillard arrogant et très dangereux qui va donner du fil à retordre à un maitre et son Padawan ! On frissonne pour les héros ! Et on se dit que certains de ces récits appellent des suites un jour ! Une Saison 2 dans l'avenir ? Rien ne le laisse supposer et ce n'est pas envisagé pour le moment ! Et je pense qu'on laissera s'exprimer d'autre studios !

"Lop & Ocho" a pour thème la famille et transpose un clan de Yakusa dans l'univers de Star Wars ! On y retrouve le personnage de Lop, une improbable (mais très mignonne !) femme-lapine de la même race que Jaxxon, le Lepus Carnivorus vert du Canon et du "Légendes" ! Ici, l'équipe de Geno Studio nous raconte l'opposition de deux soeurs dont l'une tombe du Côté Obscur et fait allégeance à l'Empire par ambition personnelle !

Enfin, on retrouve le studio Science Saru - et sa réalisatrice coréenne  Eunyoung Choi - sur "Akakiri" qui revient au duo comique et à la façon de filmer de La Forteresse cachée. On en retrouve les ingrédients : le guerrier, les comiques et la princesse ! Ici un Jedi devient le disciple d'une Sith pour sauver une princesse faisant écho à Anakin dans la Prélogie !

Voilà pour ce rapide tour d'horizon ! 7 studios pour 9 courts-métrages ! Je vous recommande vraiment Star Wars Visions ! C'est dépaysant, très réussi, surprenant ! Tous les épisodes ont été rendus disponibles le même jour, le mercredi 22 septembre 2021 et ça se regarde assez vite ! C'est sur Disney + qui propose aussi pleins de vidéos Bonus Making-off en complément !

A bientôt !

Star Wars Visions - Lucasfilm/Disney +

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Zoo - Saison 2

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Les animaux sont déchainés dans la Saison 2 de Zoo ! Et notre équipe de héros, Jackson Oz, Abraham Kenyatta, Mitch Morgan, Jamie Campbell et Chloé Toussignant, a fort à faire ! Comme dans d'autres séries mettant en scène des apocalypse, le soucis ne vient pas que de la menace directe ici des animaux, là des zombies ou des aliens mais aussi des actions des humains.

Le Général Davies - joué par Peter Outerbridge - est fermement décidé à lancer le Projet Noé pour éradiquer tous les animaux mutants au moyen d'un gaz létal spécifique puis de récréer génétiquement des animaux sains ! Projet guère raisonnable car les insectes sont aussi désormais touchés et sans pollinisateurs, l'Humanité disparaitra !

Nos héros travaillent donc à mettre au point un remède, un vaccin contre la mutation ! D'autant qu'elle touche aussi les humains comme Jackson ou sa mère ! Les côtés scientifiques de cette série sont par contre totalement délirants ! ADN à triple hélices, mutation qui se répand comme un virus, c'est totalement foireux et on a l'impression que la série joue la surenchère dans l'improbable et le spectaculaire !

Des personnages principaux faisant partie de notre équipe vont mourir dans cette Saison 2 ! Mais la relève est là ! On rencontre la soldate déterminée Dariela Marzan - jouée par Alyssa Diaz, Logan - joué par Josh Salatin et Allison, la secrétaire adjointe à la Défense - jouée par Joanne Kelly !

Les animaux ont des ressources cachées dans cette série : fourmis électriques, paresseux qui provoque des tremblements de terre, lézard qui génère du froid ! C'est l'hécatombe parmi les humains et le monde est au bord du chaos !

Des romances ont lieu aussi au cours de cette Saison et des couples se forment vite séparés par les coups du sort !

L'homme à l'origine de tout, le Professeur Robert Oz  - interprété par Ken Olin - réapparait, n'était ni fou ni mort, et travaille toujours en secret à résorber la catastrophe avec le groupe des Bergers sur l'Île de la Pangée !

Un saut de 10 ans dans le temps à la fin de cette deuxième Saison tandis que l'Humanité a été stérilisée ! Affaire résolue ? Non car une Saison 3  et ultime nous attend ! "La Dernière Génération" et encore des attaques d'"animaux hybrides" ! Pourrait- on connaitre pire "conclusion" ? Un cliffhanger à la fin bien sûr !

Une petite série surprenante avec des rebondissements mais pas forcément crédible, un peu dans la surenchère ! Ca ne casse pas des briques mais ça se regarde ! A signaler aussi un côté tantôt Bisounours tantôt gore ! On déchiquète des humains mais surtout, on ne tue pas les animaux, on les anesthésie avec des fléchettes hypodermiques même quand ils sont sur le point de vous éventrer !

Ajoutons que la série diffère largement du roman de James Patterson dont elle est tirée.

A bientôt !

Zoo - Saison 2

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Le Scaphandre et le Papillon - Julian Schnabel

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Voici un film multi-nominé et multi-récompensé, Le Scaphandre et le Papillon, film de 2007 de Julian Schnabel qui relate le "chemin de croix" de Jean-Dominique Baudy, rédacteur en chef de Elle et victime d'un AVC le 8 décembre 1995 qui toucha son tronc cérébral et le laissa entièrement paralysé ! Il contracta ce qu'on appelle un "Locked-In Syndrome", une affection très rare !

Dès lors, Jean-Do n'est plus capable de bouger que son seul oeil droit ! Il survit car la médecine a fait de "gros progrès" ! Paralysé, mais avec l'aide d'une orthophoniste dévouée, Henriette Durand, très impliquée et très professionnelle, ils vont mettre au point une manière de communiquer en récitant une à une et en validant par clignements de la paupière les lettres de l'alphabet. Dès lors, Baudy va raconter ce qu'il vit dans son livre autobiographique Le Scaphandre et le Papillon paru en 1997 et vendu à 300.000 exemplaires, traduit dans 30 pays dont est tiré le film de Schnabel.

Un film très émouvant dont le traitement délicat évite tout pathos inutile ! Les acteurs et actrices sont tous et toutes très justes dans leur jeu. Mathieu Amalric incarne Jean-Dominique Baudy, Emmanuel Seigner est Céline, la mère de ses enfants, Patrick Chesnay le docteur Lepage, et Marie-Josée Croze est l'orthophoniste Henriette Durand ! L'équipe de l'hôpital maritime de Berck où a été tourné le film ! Anne Consigny est Claude qui l'aide à écrire son livre, Isaach de Bankolé est Laurent, un ami et Max von Sydow est Papinou, le père du héros très fier de son fils !

Différents procédés narratifs sont utilisés : vues subjectives, dialogues intérieurs, flash-backs,...

Le drame de Jean-Do est que bien que paralysé, ses fonctions cognitives, son raisonnement, sa lucidité, son imagination, sa mémoire mais aussi sa capacité à ressentir des émotions, sont intactes ! Il ressent évidemment le désir de mourir face à son malheur puis se reprends. Il décédera en 1997, à l'hôpital, de mort naturelle à priori. Fallait-il l'euthanasier ? Oui si on souhaite faire de la place dans l'hôpital de Macron (où on assassine les vieux, inutiles, au Rivotril) et dégager un lit ! Bien sûr, je provoque en disait ça car en réalité, ce ne sont évidemment pas les arguments des partisans de l'euthanasie, juste les dérives que craignent les anti ! Ce débat est éminemment plus complexe et la dignité humaine doit primer !

Le film n'a jamais aussi bien montré que "le corps était la prison de l'âme" (selon Platon) -  Le scaphandre représente la lourdeur et l'emprisonnement (le corps) et la papillon est la liberté et la légèreté (l'esprit).

J'ai beaucoup aimé ce film et le classe dans mes coups de coeur ! De manière amplement méritée !

Le Scaphandre et la Papillon a eu, entre autres prix, le Prix de la mise en scène pour Julien Schnabel au Festival de Cannes 2007, le Golden Globe du meilleur réalisateur pour le même réalisateur, le Golden Globe du meilleur film en langue étrangère, et le César 2008 du meilleur acteur pour Mathieu Amalric,...

Une réussite !

A bientôt !

Le Scaphandre et le Papillon - Julian Schnabel

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Théories cognitives : Système 1, Système 2 et Système 3

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Pour commencer, posons quelques bases de Psychologie du développement telles qu'établies par le Suisse Jean Piaget qui s'est intéressé aux manières de raisonner des enfants (sans disposer de l'imagerie médicale moderne, ce qui est un tour de force).

Piaget établit que le bébé et le tout jeune enfant - entre 0 et 2 ans - pensent selon des schèmes sensori-moteurs. Le nouveau-né voit qu'il peut agir sur le monde, constate la persistance des objets mais reste dans la perception.

Puis a 2 ans, avec l'acquisition du langage, l'enfant passe dans le stade de la représentation, d'abord  celle des opérations concrètes et acquiert un raisonnement symbolique puis intuitif, jusqu'à 12 ans. Puis vient le stade des opérations formelles à partir de l'adolescence, où il utilise le raisonnement logique. C'est donc une progression que l'on a dite "en escalier".

En réalité, ce n'est pas aussi simple et Piaget, adepte du constructivisme, a certes ouvert la voie mais s'est trompé ! D'une part, les bébé ont déjà un esprit mathématique (de récentes études tendent à le montrer) - mais on passera sur ce point - et surtout l'adolescent et l'adulte ne sont pas aussi logiques qu'on le pensait. Le raisonnement passe par des biais cognitifs que Jonathan Evans a recensé en 2007, notamment le biais heuristique. D'autres biais sont d'origine perceptive comme l'illusion de Muller-Lyer ou relèvent de la croyance. Dans 90% des cas, ces sujets d'études font des erreurs.

Daniel Kahneman est un psychologue qui a obtenu le Prix Nobel d'Economie en 2002 pour avoir montré que les agents dans ce domaine ne sont pas toujours rationnels et ne prennent pas forcément les bonnes décisions. Il distingue deux systèmes qui nous servent à raisonner sur les choses : le Système 1 dit heuristique et le Système 2 véritablement logique.

Le Système 1 relève de l'intuition, est rapide et prend la main d'emblée dans notre esprit. On y recourt par habitude et par paresse de manière presque inconsciente disons du moins automatique. Le Système 2 est celui qui fait appel à la logique, analyse les problèmes sous tous les angles. Il est plus fiable que le Système 1 qui lui est source d'erreurs, mais aussi plus couteux en efforts. Voilà pourquoi les ados et les adultes font des erreurs de raisonnement qu'ils ne détectent pas toujours !

Olivier Houdé complète la théorie en ajoutant le Système 3, logé dans le Cortex préfrontal qui est un système inhibiteur qui va - avec de l'entrainement - bloquer le Système 1 et activer le Système 2 - l'enjeu éducatif est évident. Et si Kahneman est pessimiste quant à la possibilité de bien raisonner, Houdé, lui, nous dit qu'il faut se méfier des habitudes tirées de l'environnement qui entrainent des croyances qui court-circuitent la logique. Voilà aussi pourquoi l'ado perd de ses aptitudes logiques par rapport au jeune enfant d'une certaine façon, car il acquiert des biais de l'environnement là où le bébé est vierge d'expériences et de préjugés !

Tout ceci implique aussi les théories darwiniennes et on peut voir cette rivalité entre Système 1 et Système 2 comme une compétition entre réseaux de neurones. C'est ce que pose Jean-Pierre Changeux avec sa théorie neuronal-mental. Antonio Damasio, lui va contre Descartes (mais Piaget allait déjà contre l'innéisme du bon René et l'empirisme de Hume, en effectuant la synthèse) et annule le dualisme esprit-corps en montrant que les émotions orientent notre cognition - donc le corps et les hormones agissent sur l'esprit !

Ces sujets sont passionnants et on en voit jamais la fin ! Et nous y reviendrons maintes et maintes fois !

Si vous voulez en savoir plus sur ces trois Systèmes, pour plus de détails, je vous renvoie au livre de Kahneman, publié en Français en 2012, Système 1, Système 2. Les deux vitesses de la pensée et à la compilation de 4 "Que sais-je ?" d'Olivier Houdé,  Comment raisonne notre cerveau.

A bientôt !

Théories cognitives : Système 1, Système 2 et Système 3

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Red Sparrow - Francis Lawrence

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Le réalisateur Francis Lawrence retrouve l'actrice Jennifer Lawrence (avec qui il n'a aucun lien de parenté) dans le film de 2018 Red Sparrow - après l'avoir dirigée dans la Saga Hunger Games. L'histoire de ce Moineau Rouge est une adaptation du roman du même nom de Jason Matthews. Ici on nage dans des récits de barbouzes dans ce qui est une réactivation de la Guerre Froide.

L'Ecole des "Moineaux" est un peu l'équivalent de la Chambre Rouge dans le MCU - sauf qu'ici on n'apprend pas vraiment les techniques de combat mais davantage la manipulation mentale sur fond de chantage sexuel. Les recrues y sont même amenées à se prostituer et sont clairement déshumanisées. Notre héroine,  Dominika Egorova, qui est jouée par Jennifer Lawrence, est une jeune danseuse étoile russe du Bolchoi à la carrière brisée qui va en passer par là du fait d'un oncle machiavélique, Vanya "Ivan" Egorov, interprété par Matthias Shoenaerts.

Suite à son renvoi du Bolchoi du fait d'un accident orchestré par une rivale jalouse, Dominika n'a comme seule solution que de se tourner vers son oncle pour fournir des soins médicaux à sa pauvre mère ! L'oncle malveillant ne va pas hésiter à prostituer sa nièce pour la Bien de la Nation et pour être bien vu de son supérieur le Général Vladimir Andreievich Korchnoi - joué par un Jeremy Irons qui prend l'accent russe. Ces deux-là sont les huiles du SVR qui a succédé au KGB.

Dominika assiste à un assassinat pour raison d'Etat et deviens donc un témoin génant à éliminer. Son oncle ne lui laisse qu'une alternative : rallier l'Ecole des "Moineaux" et devenir une manipulatrice. Dans le reste du film, elle est aussi recrutée par la CIA et devient un agent double. Elle a si bien retenu les leçons de manipulations qu'elle joue parfaitement sur les deux tableaux et on ne sait plus à qui elle est loyale - sans doute à elle-même - dans ce monde cruel et dans ce film assez cru qui nous montre les côtés les plus noirs de l'âme humaine.

La nouvelle espionne doit aborder le héros masculin du film, un certain Nathaniel Nash, agent de la CIA travaillant à Moscou mais qui se fait démasquer en protégeant son contact. Nash est joué par Joel Edgerton (vu notamment, pour ma part, dans les Episodes II et III de la Prélogie Star Wars et à qui je trouve une ressemblance avec Kurt Russell) et Dominika est chargée de l'approcher pour découvrir qui est le contact. Il va retourner la jeune femme et celle-ci saura manier habillement !

Le final de ce film est particulièrement bluffant quand on apprend qui est le contact, qui est la taupe ! Les plus perspicaces auront deviné ? Pas moi ! Et on n'a qu'un souhait  : voir Ivan récolter ce qu'il mérite !

Un film assez dur où Jennifer Lawrence donne de toute sa personne dans tous les sens du terme ! Elle confirme le succès de Hunger Games et qu'elle est une actrice qui compte ! Ca ne plaisante pas dans le monde de faux-semblants des services de renseignements ! Sexe et violence au programme de ce film interdit aux moins de 12 ans voire 16 ans ! Le final du film est assez bluffant quand on nous révèle qui est la taupe ! Mais les plus perspicaces l'auront peut-être deviné ? Pas moi en tout cas ! Et on n'a qu'un seul désir : qu'Ivan récolte le sort qu'il mérite !

Red Sparrow a eu un succès critique assez mitigé et a fait de bonnes entrées lors de sa sortie, des scores honorables pour une sortie dans la période où Black Panther et Ready Player One, des "mastodontes", étaient à l'affiche !

Etonnamment, ce film, qui est loin d'être un divertissement familial, est visible sur Disney + (Star).

Après le Geai Moqueur, le Moineau Rouge, Jennifer Lawrence reste dans les noms d'oiseaux et les interprétations de femmes pleines de ressources !

A bientôt !

Red Sparrow - Francis Lawrence

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La conscience de soi et la Théorie de l'Esprit - Généralités

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Qu'est-ce qui fonde un individu ? Un être humain dispose de plusieurs niveaux de conscience qui s'imbriquent les uns dans les autres. On a d'abord la conscience perceptive et comme disait Edmund Husserl, "toute conscience est conscience dirigée vers quelque chose" - notre perception et représentation du monde.

Au cours de son développement, le petit homme passe du stade perceptif au stade représentatif avec l'acquisition du langage vers 18 mois. Ensuite on a la conscience de soi. C'est ce qu'on appelle notre "identité" qui a une part immuable, "conceptuelle", ce qui pose notre continuité dans le temps puis une part plus épisodique en fonction des circonstances de notre vie. La mémoire autobiographique joue ici un grand rôle.

Enfin, on a une sorte de méta-conscience, la conscience qu'on a de sa conscience. Mais notre identité se batit aussi en relation avec le monde et autrui. il y a une sorte de dualité ! Quelque part je suis comme les autres mais en même temps, je suis un être singulier. La psychologie sociale étudie notre relation avec les autres car notre identité se construit aussi en retour aux avis que les autres donnent sur nous - d'où l'importance de la relation parents/enfants dans les premières années de la vie.

Cette capacité de deviner les sentiments, intentions et émotions des autres n'est nullement de la télépathie mais repose sur la lecture des expressions du visage, des comportements, de ce que nous savons de la vie de l'autre, c'est ce qu'on appelle la Théorie de l'Esprit (TdE) ou Theory of Mind (ToM) en anglais, domaine très étudié depuis une dizaine d'années ! C'est cette Théorie de l'Esprit - perturbé chez les autistes Asperger, chez des cérébro-lésés ou dans les maladies de Huntington, d'Alzheimer ou dans des pathologies psychiatriques qui nous permet de nous placer correctement dans le jeu social.

Les psychologues cliniciens ont des tests pour repérer tout déficit dans la Théorie de l'Esprit des patients, mentionnons juste sans les détailler le test des fausses croyances ou le test des faux pas.

C'est vers 5 ans que l'enfant comprend qu'autrui ne pense pas nécessairement comme lui !

Les régions cérébrales impliquées dans la conscience de soi sont le Cortex préfrontal dorso-médian et orbito-médian, le Cortex cingulaire antérieur et postérieur et dans la Théorie de l'Esprit, c'est le lobe temporal , la voie pariéto-temporal qui sont impliqués. Il y a des zones en communs comme le Cortex préfrontal et le précuneus.

Enfin, la Théorie de l'Esprit est le passage obligé pour l'Empathie !

Voilà un sujet passionnant que je découvre cette année dans mon nouveau cursus de Psychologie !

J'y reviendrais plus en détails !

A bientôt !

La conscience de soi et la Théorie de l'Esprit - Généralités

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Le Marginal - Jacques Deray

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En ce début du mois de septembre 2021, nous apprenons avec tristesse le décès d'une des dernières légendes du cinéma français, Jean-Paul Belmondo, Bebel, est parti !

Pour marquer le coup et faire un article, je viens de visionner sur Netflix, Le Marginal, un film de Jacques Deray, sorti en 1983 de la période baroudeur justicier de Bebel qui enchainait alors les films musclés dans lesquels il s'impliquait totalement, réalisant lui-même - à l'instar d'un Tom Cruise aujourd'hui - ses cascades sous la supervision du professionnel Remy Julienne.

Dans Le Marginal, Belmondo est l'inflexible commissaire Jordan, flic au grand sens de la justice et au grand coeur, sorte de cow-boy et justicier solitaire, anticonformiste et aux méthodes peu orthodoxes. Mais bon comme on dit "la fin justifie les moyens". Jordan pratique aussi une "justice expéditive" évitant ainsi les longs procès de Barons de la drogue aboutissant à des non-lieux du fait d'avocats véreux. On n'évite certes pas les clichés dans ce film, c'était une certaine époque où les frontières entre le Bien et le Mal étaient encore claires mais commencaient à se brouiller !

Belmondo est un acteur généreux qui délivre un cinéma populaire. Mais on peut aussi le trouver un peu cabot et répétitif dans les films de cette période : Le Professionnel, Peur sur la ville, L'As des As,... Des films qui reposent un peu sur l'esbrouffe et avec des scénarios plutôt minces, suites de péripéties où le héros montre son grand coeur et fait parler ses poings ou son flingue ! On discute après !

On se laissera donc emporter dans ce film sur la musique d'Ennio Morricone avec le commissaire Jordan, mis dans un placard à Paris suite à un "excès de zèle" à Marseille pour tenter de coincer le Baron de la drogue, protégé en haut-lieux,  Sauveur Meccaci - joué par Henry Silva qui pour le coup a vraiment une gueule de truand, sur des dialogues de Michel Audiard qui sonnent très bien dans la bouche de Bebel ! Un flic hors des clous !

Un casting trois étoiles pour ce film ! Carlos Sotto Mayor est la prostituée Livia Maria Dolores Monteblanco et un jeune Tcheky Karyo en début de carrière est Francis Pierron, ami et protégé du héros.  Claude Brosset est Antonio Baldi, un homme de main, Jean-Hughes Lime  - dit "Lime" (de la Troupe du Petit Théâtre de Bouvard) est "Speed", un drogué, Laetitia Gabrielli (vue en copine de Vic/Sophie Marceau dans les films La Boum) est Catherine, une "demoiselle en détresse", Jean-Claude Dreyfus joue un travesti de manière anecdotique mais réjouissante,  Maurice Barrier est "Tonton", Michel Robin est "Freddy le chimiste", Ysabelle Lacamp incarne une prostituée et la liste des acteurs et actrices reconnus de cette époque présents dans le film n'est pas exhaustive !

J'ai adoré la scène dans un club gay où Bebel joue avec son image de gros dur viril !

On passe un bon moment en regardant ce film même si ce n'est pas à la hauteur de films emblématiques comme A bout de souffle  ou Pierrot le Fou. Ici, on est en quelques sortes face à un western moderne qui se termine par un duel épique entre le héros et le méchant !

R.I.P. Belmondo (1933 - 2021)

A bientôt !

Le Marginal - Jacques Deray

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Mes nuits sont plus belles que vos jours - Raphaèle Billetdoux

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Quoi de plus banal et rebattu que le thème de l'amour en arts et en littérature ? Pourtant Raphaèle Billetdoux réussit ce bel exercice de style dans son roman Mes nuits sont plus belles que vos jours, couronné en 1985 du Prix Renaudot. La rencontre entre Lucas Boyenval, théoricien du langage et Blanche, artiste-chanteuse qui dure trois jours et trois nuits avant de connaitre une issue fatale !

Raphaèle Billetdoux est née en 1951 à Neuilly-sur-Seine et a étudié les Lettres et la Philosophie. Ca se ressent dans son style très élaboré, raffiné et très poétique et peut-être un peu ampoulé à vrai dire. C'est surtout visible au début du roman puis elle se calme par la suite dans les figures rhétoriques. C'est agréable de lire un texte travaillé mais fatiguant aussi sur la durée et est-ce que ça ne cache pas aussi que l'on a rien à raconter ?

L'autrice part d'un petit détail, deux personnes à la terrasse d'un café, un briquet qui tombe (et va enflammer l'amour !) et brode sa toile autour. Ces deux-là vont s'aimer follement - mais de courte durée - et/car l'homme ne supportera pas que la/"sa" femme soit une figure publique qui se donne à un public dans son répertoire de chant. La jalousie est un moteur puissant !

L'essentiel de l'intrigue se déroule dans un vieil hôtel de Cabourg où les corps se donnent à l'amour et sur la plage. Mais Lucas a un passé et vit dans l'ombre du drame de ses parents, sa mère volage et son père qui a noyé son épouse en périssant avec elle ! Dès lors, cela explique le caractère possessif du personnage principal. Sommes-nous appelé à reproduire le passé familial et ce que l'on voudrait éviter ? Assez rapidement, Lucas va tomber dans une forme de folie.

Un bon roman qui vaut donc pour le style mais aussi finalement par son point de vue sur l'amour. Un classique contemporain !

Une adaptation libre a été réalisée en 1989 par Andrezj Zulawski avec Sophie Marceau et Jacques Dutronc où on retrouve Blanche et Lucas mais avec des libertés par rapport au roman original.

"Défi Lecture N°16". Et 2100ème article sur mes Skyblogs !

A bientôt !

Mes nuits sont plus belles que vos jours - Raphaèle Billetdoux

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Shang-Chi et la Légende des Dix Anneaux - Marvel Studios

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Alors que Marvel Studios enchaine les films et les séries dans son MCU, on pouvait craindre un certain essoufflement et des films de super-héros qui "se ressemblent tous", là-dessus arrive Shang-Chi et la Légende des Dix Anneaux, en septembre 2021, réalisé par Destin Daniel Cretton et c'est une véritable claque !

Allons droit au but, avant de spoiler, ce film est une franche réussite tant point de vue du scénario, de l'écriture des personnages, avec des acteurs tous épatants... Visuellement c'est aussi très beau et le film est un mélange entre les genres super-héroïques, films de karaté et héroic-fantasy ! Et parlons-en des combats d'arts martiaux ! C'est magnifique, superbement chorégraphié et ça ressemble à de la danse ! Ce film marque un vrai renouveau dans le MCU.

Shang-Chi, le héros, joué par Simu Liu, est très charismatique dans ce film. L'acteur est autant à l'aise dans les moments de légéreté que lorsqu'il doit révèler la vulnérabilité du personnage. Au début du récit, il fuit son passé à San Francisco sous un faux nom et exercant la profession peu reluisante de voiturier mais qui lui convient très bien. Il a pour sidekick la pétillante Katy - jouée par Awkwafina (qui doublait Raya dans Raya et le dernier dragon) dont on craignait qu'elle ne soit qu'un ressort comique mais le personnage est bien plus que ça et connait même une évolution.

Wenwu, le père de Shaun/Shang-Chi est celui qui porte de nombreux alias dont le Mandarin et qui dirige depuis des millénaires la société des Dix Anneaux et qui doit sa puissance à des artefacts magiques, les fameux Dix Anneaux. Il est interprété par la légende Tony Leung dans le rôle d'un méchant Marvel très nuancé, évoluant comme jadis Killmonger dans une "zone grise", qui abandonne un temps ses projets machiavéliques pour l'amour et le bonheur avec une femme puis est rattrapé par son passé !

Notre Mandarin rencontre son épouse en cherchant la dimension de Ta-Lo, un royaume de magie et de légendes où l'on trouve des oiseaux de feu et des cochons ailés ! Il est stoppé par Jian Li, jouée par Fala Chen et les deux tombent amoureux, ce qui fait renoncer le Mandarin à ses projets de conquête. Naissent alors Shang-Chi et Xialing, sa soeur qui une fois adulte est interprétée par Meng'er Zhang, une autre bonne surprise du film pour un personnage très intéressant qui dirige une arène de combat.

Suite au décès de Jian Li,  le Mandarin entraine son fils à devenir un tueur puis perd ses enfants qui quittent le Foyer et reprend sa quête de Ta-Lo pensant que sa femme l'y attend et y est enfermée. En réalité, c'est une créature maléfique qui s'insinue dans sa tête pour le tromper en se faisant passer pour son épouse et inciter le méchant à la délivrer. Shang-Chi, Katy, Xialing vont s'y opposer et organiser la résistance sur Ta-Lo aux côtés de leur tante Jiang Nan, jouée par la star Michelle Yeoh.

Vous l'aurez compris, ce film a surtout un casting asiatique et est le pendant pour l'Asie à Black Panther pour l'Afrique. Marvel a toujours été de toutes les luttes sociales et pour la diversité, particulièrement ces dernières années dans ses comics.

Nos héros vont affronter leur père épaulé de ses hommes de main dont Razor Fist - joué par Florian Munteanu et à la tête de son armée de ninjas. Le final est une dinguerie avec un combat entre deux créatures titanesques qui auraient leurs places dans le MonsterVerse !

Bref j'ai adoré ce film et je lui mets 16/20 (11/20 à Black Widow en comparaison, 18/20 à Avengers : Infinity War).

Ben Kingsley fait son grand retour et le lien avec les films Iron Man en concluant ce point de l'histoire de fort belle façon.

Il se dégage une certaine poésie de ce film. Cette fois-ci plus de doute, le MCU est bel et bien de retour en force !

A bientôt !

Shang-Chi et la Légende des Dix Anneaux - Marvel Studios

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