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essai

Roman des origines et origines du roman - Marthe Robert

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Penchons-nous aujourd'hui sur le roman !

Genre longtemps décrié, accusé de pervertir les mœurs, il prend véritablement son essor au XIXème siècle. Genre qui occupe de nos jours le devant de la scène littéraire, il reste pourtant difficile à définir.

Nombres de théoriciens de la littérature ont tenté de préciser ce qu'il était, de définir des sous-genres : roman historique, roman noir, roman sentimental. Pourtant, ces tentatives restent peu satisfaisantes tant il est polymorphe.

Marthe Robert a choisi une approche psychanalytique. Sa théorie repose sur Le roman familial des névrosés, texte de Freud. De quoi est-il question ?

Au début de sa vie, le tout petit enfant perçoit ses parents comme des divinités protectrice. Puis, avec la socialisation, il s'aperçoit qu'ils ne sont pas si irréprochables que cela. Dès lors pour surmonter ses angoisses, il s'évade dans la rêverie et s'imagine "Enfant trouvé". Ses parents ne sont pas ses vrais parents.

Puis, en grandissant, l'enfant prend conscience de la différence sexuelle. A ce moment là, il n'y a plus ambiguïté sur la mère mais le statut du père pose problème. Son père n'est pas son vrai père et c'est le stade du "Batard". Ensuite vient le complexe d'Oedipe.

En littérature, cela se traduit par deux types de personnages, ceux qui fuient la réalité dans le rêve et ceux qui affrontent la société et veulent la conquérir. D'une part, il y a la fantaisie, d'autre part le réalisme. Donc deux types de romans.

Dans son ouvrage, Marthe Robert traite ces deux aspects.

En premier lieu, il y a le cas du roman de Daniel Defoe, Robinson Crusoé et du Don Quichotte de Cervantès.

Robinson Crusoé recrée autour de lui une société rêvée, loin des hommes tandis que Don Quichotte se perd dans des chimères en combattant des moulins. Tout deux fuient la réalité.

En deuxième lieu, Marthe Robert aborde "le Batard" avec les exemples d'Honoré de Balzac et de Gustave Flaubert.

Balzac est connu pour ses personnages d'arrivistes : Lucien de Rubempré, Henri de Marsay et surtout Eugène de Rastignac

Flaubert quant à lui est partagé entre deux tendances contradictoires : la rêverie (dans La Tentation de Saint Antoine) et le réalisme (pensez à l'immense travail de documentation pour Bouvard et Pécuchet par exemple)

Voila, bien entendu ce n'est là qu'un résumé très très succinct et rapide donc forcément lacunaire. Si la littérature et les théories de Freud vous passionnent, lisez cet essai sans tarder !

A bientôt !

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Chroniques du ciel et de la vie - Hubert Reeves

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Hubert Reeves est un astrophysicien contemporain, très médiatisé et qui a un point commun avec Albert Jacquard et Michel Onfray (deux figures dont j'ai déja parlé sur ce blog, respectivement à propos de Petite philosophie à l'usage des non philosophes et du Traité d'athéologie. Ce point commun, c'est d'être un intervenant régulier de la radio France Culture (radio à laquelle je consacrerais un jour un billet) dans une série de chroniques ou d'une série d'émissions.

Dans Chroniques du ciel et de la vie, Hubert Reeves rassemble et synthétise ses interventions radiophoniques de 2003 à 2005.

C'est un livre qui aborde de long en large un propos écologique : "la Terre n'est pas infinie" dit Reeves. Il nous rappelle en commençant son propos par une histoire de pigeon migrateur qu'il y a déja eu cinq grandes extinction depuis l'apparition de la vie sur notre planète et que nous sommes à l'aube de la sixième du fait de l'Homme, de l'industrialisation croissante depuis deux siècle. Mais l'humanité pourrait bien être cause et victime et disparaitre à son tour du fait de ses actes. Mais il y a une lueur d'espoir car nous avons aussi, si nous en prenons conscience, la possibilité d'inverser les choses.

"La Terre n'est pas infinie". Il y a une déforestation croissante, les zones de pêcfes se raréfient. Les réserves de pétroles sur lesquelles reposent nos éconoùies vont décroissante. Les chroniques d'Hubert Reeves reviennent sur les différentes agressions que l'Homme porte à la planète.

Parmi ces agressions, il y a le problème du gaz carbonique, rejetté par les automobiles, les usines et l'agriculture. Il y a la déforestation, la diminution de la couche d'ozone (qui nous protège des ultra-violets) et la fonte des glaciers qui a pour effet d'augmenter le niveau des mers. On l'a bien vu ces dernières années, les inondations se multiplient, le climat se dérègle.

En bon astrophysicien, Hubert Reeves incorpore des données cosmologiques à son exposé. Il parle ainsi de l'effet de serre sur la planète Vénus où les températures avoisinent 480 degrés celsius. Il évoque également les cycles de rotations de la Terre et du Soleil, les périodes de glaciation, la menace des astéroides et des supernovas. Enfin, il s'interroge sur la possibilité d'une vie ailleurs dans l'univers au moyen de la théorie des trois fenêtres.

Si l'Homme venait à disparaitre, ce serait toute sa Culture qui disparaitrait avec lui, les oeuvres d'arts, la littérature, la peinture, la musique et cela est ce qui est le plus dommageable aux yeux du scientifique canandien.

Je vous renvoie évidemment au livre pour en savoir plus. Il est édité en Points Seuil "Sciences S191".

Reeves est très didactique, très pédagogue et clair. Son livre se lit agréablement et n'est pas pompeux. Il utilise des métaphores faciles à assimiler telle celle du radeau.

Le débat sur l'écologie est loin d'être terminé!

A ce propos, j'ai ouvert depuis peu un troisième blog "Les Voyageurs de la Science" qui aborde la vulgarisation scientifique. Il y a à ce jour un article d'astronomie et un autre sur la cellule vivante.

Je vous donne le lien : http://les-voyageurs-de-la-science.over-blog.com/

A bientôt !

Chroniques du ciel et de la vie - Hubert Reeves

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Qu'est-ce que la littérature ? - Jean-Paul Sartre

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Il est des figures qui émergent de la masse dans le monde des intellectuels du XXème siècle et Jean-Paul Sartre (1905 - 1980) est sans conteste l'un des penseurs les plus importants qui a profondément marqué son temps.

Mais, je ne vais pas me lancer dans une apologie du personnage. Je rappellerais juste qu'il a été romancier, essayiste, dramaturge, militant pour une littérature engagée, philosophe de l'Existentialisme, maitre d’œuvre de la revue Les Temps modernes, compagnon de Simone de Beauvoir (qu'il surnommait le castor) et ami de Camus avant de se brouiller avec lui suite à la publication de L'Homme révolté en 1952.

Sartre est l''auteur de La Nausée, Les Mots, Les Mains sales, Les Mouches et L'Etre et le Néant entre autres.

Je viens d'achever aujourd'hui la lecture de son passionnant essai Qu'est-ce que la littérature ? publié en 1947, donc au sortir de la Guerre quand les blocs se mettent en place et où les intellectuels doivent se positionner entre les USA et l'URSS.

Sartre y exprime ce que doit-être pour lui le rôle de la littérature et du littérateur. Autant le dire tout de suite, il est pour une littérature de la praxis, c'est à dire de l'action, une littérature qui ne se contente pas de décrire ou d'expliquer mais qui modifie les comportements.

On connait l'engagement politique de Sartre, tourné à Gauche. Pourtant, il est critique vis-à-vis du Parti Communiste qui est devenu un écran entre les écrivains et les prolétaires. L'écrivain communiste se retrouve dans la même position que l'écrivain bourgeois au XIXème siècle. Au fond, l'écrivain communiste maintient une idéologie et ne parvient pas à toucher son vrai public, le prolétariat, tandis qu'au siècle précédent, l'écrivain bourgeois vivait en parasitaire des puissants et les rassuraient sur leurs valeurs.

Le XXème siècle doit inscrire la littérature dans l'Historicité. L'écrivain doit penser au présent. Il est emporté par les événements et seul l'avenir jugera. L'écrivain du XIXème faisait des récits sur des choses déja terminées, déja survenues et en cela ne pouvait changer l'ordre des événements.

Cet essai est intéressant car si il s'attarde sur la situation de l'écrivain en 1947, il dresse aussi un panorama du littérateur depuis le scribe du Moyen-âge, à l'Homme de Lettres des XVIème et XVIIIème siècles.

Bien entendu, ce billet raccourcit le propos de Sartre et en ce sens est un peu sommaire et caricatural. Je vous renvois à l'édition Folio Essais numéro 19 pour vous faire une meilleure idée!

Bonne lecture! A bientôt !

Qu'est-ce que la littérature ? - Jean-Paul Sartre

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Discours de la méthode - René Descartes

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La philosophie rationaliste commence avec Descartes ! Celui-ci en pratiquant le doute systématique a permis de fonder de nouvelles bases pour les sciences à partir de son époque, rompant avec la tradition aristotélicienne et la scolastique !

Le Discours de la méthode est un essai publié en 1637, à Leyde, qui se compose de six parties et qui est accompagné de trois autres textes, applications de la "méthode cartésienne" : Les Dioptriques, Les Météores et La Géométrie ! Nous nous contenterons ici d'évoquer l'essai fondateur !

René Descartes a fait ses études au collège jésuite de La Flèche ! C'est ce qu'il évoque dans la première partie du Discours, reprenant d'abord l'éloge que lui ont fait ses maîtres du savoir livresque - et des différentes disciplines : philosophie, théologie, mathématiques, poésie, rhétorique, médecine, droit, etc... pour finalement avouer qu'il a fini par découvrir que ce savoir n'était pas "sûr" et ne l'attirait guère ! Il a donc par la suite préféré voyager et lire dans "le grand livre du monde". Finalement, revenu des livres et des voyages, Descartes décida de se plonger en lui-même, pour s'étudier lui-même , et en tirer une base de connaissance solide !

Descartes nous explique ensuite qu'il préfère un ouvrage construit par la raison d'un seul qu'une oeuvre élaborée et retouchée au fil du temps par les contributions de plusieurs ! Ceci s'applique particulièrement à l'éducation des jeunes esprits qui passent entre les mains de nombreux éducateurs. Le philosophe de La Haye utilise ensuite la métaphore de la maison qui a été bâtie sur de mauvaises fondations et qu'il faut raser et reconstruire - ce qui concerne aussi son esprit - ou encore la comparaison avec le chemin balisé par les connaissances des prédécesseurs et la route aventureuse qui passe par les sommets et les gouffres !

Ce que veut Descartes, c'est "reformater" son esprit, le délier de tous ses préjugés pour trouver le point de départ d'une nouvelle connaissance qui serait plus solide ! Ceci va l'amener au doute systématique ! Il propose alors un début de méthode ! D'abord le doute donc, ne rien tenir pour vrai avant de l'avoir examiné par soi-même, soigneusement et sans précipitation ! Pour cela, diviser les problèmes en petits éléments puis les examiner du plus simple au plus compliqué et enfin procéder à des dénombrements de toutes ces parties pour être sûr d'en omettre aucune ! Bref, c'est ce que nous nommons avec la méthode scientifique, l'analyse puis la synthèse !

Descartes utilise pour son entreprise de "reformation" du savoir, la métaphore de la maison - dont on doit tracer les plans, contacter les architectes, accumuler des matériaux ! Et en attendant d'avoir quelque chose de sûr, pour son esprit, le philosophe de La Haye se fournit auprès d'une "morale par provision" reposant sur quatre ou cinq maximes de bon sens !

La connaissance se constitue de par l'entremise de nos sens, la vue, l'ouie, l'odorat, le goût, le toucher ! L'imagination et l'entendement entre aussi en jeu ! Mais nos sens peuvent nous tromper ! Dans un autre texte très connu de Descartes, les Méditations métaphysiques, Descartes s'interrogera sur l'existence des corps ! Tout peut être mis en doute !

Qu'est-ce qui nous assure en effet que notre vie n'est pas semblable au rêve ! N'y a-t'il pas un malin génie qui nous trompe ? Descartes parvient à sortir de cette aporie en posant le Cogito, le fameux "Je pense, donc je suis" ! Si je peux douter de ce que je pense, je ne peux douter que je pense !

Après le Cogito, Descartes démontre aussi l'existence de Dieu ! La finitude ne saurait concevoir l'infini si un Dieu n'avait mis cette idée en l'être humain ! De là, parce que ce Dieu n'est pas trompeur, on est quasi assuré que les corps existent, que les essences coïncident avec des existences !

Descartes inaugure donc la tradition du rationalisme, moment philosophique continental qui s'oppose à l'empirisme anglo-saxon ! Les deux seront fusionnés par Kant dans l'idéalisme transcendantale !

Avec Descartes, l'homme mets la nature au pas, pense la res cogitens  et la res extensa, les animaux-machine, l'ère du calcul ! En caricaturant à l'extrême, on peut tirer une ligne allant de Descartes à Hiroshima en passant par les Lumières et la fin du Progrès lors de la Grande Guerre !

J'aurais sans doute l'occasion de vous reparler de Descartes dont la pensée est décidément très riche !

A bientôt !

Discours de la méthode - René Descartes

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