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Le Père Goriot - Honoré de Balzac

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Une autre fiche de lecture !

Le Père Goriot

H. Balzac

Date de publication : 1834

Édition poche ; Folio 784

Résumé

La maison Vauquer est une pension bourgeoise de Paris, entre le quartier latin et le faubourg Saint-Marceau. En cette année 1819, plusieurs personnes y logent. Eugène Rastignac est un étudiant en Droit plein d’ambition qui rêve de conquérir Paris. Sa famille, restée en Province, se saigne financièrement pour lui. Madame de Beauséant, sa cousine, l’introduit dans les hautes sphères sociales de la capitale. Il rencontre ainsi madame de Restaud, qui le congédie de son salon suite à un impair qu’il commet et se rabat sur sa sœur Anastasie de Nucingen, épouse d’un banquier. Rastignac s’éprend d’Anastasie.

A la pension Vauquer, logent également Madame Couture et Victorine Taillefer sa protégée, une jeune héritière rejetée par son père. Il y a aussi un vieillard nommé Poiret et un homme mystérieux appelé Vautrin. Poiret est un homme fort stupide et Vautrin est en réalité un criminel dont le surnom est Trompe-La-Mort.

Au troisième étage de la pension, il y a deux chambres occupées, l’une par une vieille fille nommée Mademoiselle Michonneau et l’autre par le Père Goriot. Ce dernier, ancien vermicellier qui a connu des jours meilleurs voue une adoration sans limite à ses deux filles qui ne sont autres que Delphine de Restaud et Anastasie de Nucingen. Goriot vend ses derniers biens pour rembourser les dettes et les lettres de créances de ses filles. Celles-ci ne sont pas heureuses avec leurs maris respectifs. Rastignac, apprenant la vérité sur Goriot, se lie d’amitié avec le vieil homme qui essuie les plaisanteries de tous les pensionnaires lors des repas. Par ailleurs, Rastignac vient à éprouver des sentiments partagés pour Anastasie. Il espère grimper dans l’échelle sociale grâce à la jeune fille.

Vautrin a comprit les ambitions et les projets de Rastignac. Il lui propose de devenir son disciple et d’épouser Victorine Taillefer dont il planifie la mort de l’unique frère. Il pense ainsi que le père qui la rejette pour le moment serait obligé d’en faire sa seule héritière. Si Rastignac l’épouse, le jeune homme et Vautrin pourront se partager une fortune. Vautrin a un complice qui provoquera le frère en duel. Effectivement, le jeune homme trouve la mort au cours du duel mais Vautrin voit son identité de Trompe-La-Mort révélée par les actions de la mademoiselle Michonneau. Trompe-La-Mort est arrêté sous les yeux de tous les pensionnaires. Ceux-ci chassent la Michonneau qui est suivie par Poiret qui ne quitte plus la vieille fille. Victorine Taillefer et madame Couture iront vivre chez le père de la première. La pension se vide au désespoir de madame Vauquer.

Rastignac emménage dans un appartement que lui a trouvé madame de Nucingen.

Une visite de ses filles, accablées par leurs époux, provoque une crise nerveuse chez Goriot qui se met à agoniser. Il est veillé par Rastignac et Bianchon, un externe de la pension, étudiant en médecine. Goriot finit par mourir dans des conditions déplorables, abandonné par ses deux filles.

Eugène de Rastignac se promet alors du haut de la butte du cimetière de se lancer à l’assaut de la Société parisienne.

Analyse

Le Père Goriot trouve sa place dans la Comédie Humaine dans les Scènes de la vie privée. C’est un roman- carrefour où apparaissent plusieurs des personnages récurrents de l’œuvre de Balzac tels Rastignac, Bianchon, Marsay, Nucingen ou Vautrin pour ne citer qu’eux.

Les thèmes du roman sont la volonté de puissance, la société, l’argent, l’arrivisme et la passion unique. Ce sont des thèmes chers à l’auteur.

Pour Balzac, la société est scélérate. Il n’y a plus qu’une solution : la vaincre.

Le pouvoir et même le bonheur sont des choses dont on peut jouir par personne interposée : nouveau thème qu l’on retrouvera plusieurs fois dans la Comédie Humaine. Ainsi Vautrin va tenter d’envoyer Rastignac dans la société à sa place. Mais Eugène refusera d’être le complice de celui-ci.

Pour Balzac, l’homme seul est une sorte d’infirme, de paralytique qui ne peut se sauver que si il trouve un aveugle pour le porter. C’est le jeu des alliances, des associations : famille influente, mariage, amitié, groupe, complot. Rastignac trouve des alliées en Madame de Beauséant, Madame de Nucingen. Avant, il piétinait.

Un autre thème, celui du lion : ces jeunes gens nés trop tard pour Napoléon et freinés dans leur élan par la Gérontocratie de la Restauration.

L’argent est là dès les premières lignes et sous sa forme la plus précise : des chiffres. Montant des rentes de Goriot, prix des chambres de la pension, pension de Rastignac. Drame de l’amour paternel, le Père Goriot est aussi un drame d’argent.

Balzac condamne la passion unique. Le Père Goriot n’a qu’une passion : ses filles Cette passion est unique, absolue, contrebalancée par rien. Elle envahit l’homme au point de le supprimer.

A sa manière, Goriot est un saint. Mais ce n’est pas la bonne manière. Où sont les miracles de Goriot ? Il a gâté ses filles ; résultat : elles sont pourries. Cet amour paternel n’a apporté que le malheur. Parce qu’il était unique, absolu, Balzac le condamne, comme il condamne, dans d’autres de ses romans, l’amour chez Louise de Chaulieu, l’absolu de l’argent chez Gobseck l’absolu de la luxure chez le baron Hulot qui sont pour ces gens aussi des passions uniques.

Au culte de l’amour fatal, il oppose l’amour qui construit. L’œuvre de Balzac est un hymne à la vocation.

Est-ce le cri d’alarme d’un Balzac qui, lui aussi, était possédé par une passion unique et qui devait finir par en mourir ? Mais pour lui, cette passion s’appelait la Comédie Humaine.

Le Père Goriot - Honoré de Balzac
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