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L'Etranger - Albert Camus

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On dit d'Albert Camus qu'il est un "philosophe pour Classes de Terminale" ! C'est manifester un mépris mal placé pour un homme qui fut véritablement un Humaniste et dont l’œuvre a un fort retentissement encore aujourd'hui ! Le natif d'Algérie est à la fois un écrivain et un philosophe... Et un Prix Nobel - de Littérature - qui plus est ! Trop tôt disparu, en 1960, dans un tragique accident de voiture !

Parmi son œuvre, L’Étranger figure en bonne place ! J'ai découvert ce roman à la fin des années 1980, en classe de Première S - puis l'ai relu, cela devait être en 2005/2006 ! Ma première lecture ne m'avait pas trop emballé ! L'histoire de ce colon, Meursault, qui tue un Arabe sur une plage ! Je trouvais qu'il y avait des relents racistes ou/et anticolonialiste ! Mon analyse était erronée  certainement ! Ma seconde lecture remis les pendules à l'heure ! Avec la maturité et l'expérience !

"Aujourd'hui, Maman est morte."  Cette phrase est peut-être l'incipit le plus connu de la littérature française ! L’Étranger  s'inscrit dans "le cycle de l'absurde" ! L’œuvre de Camus comporte trois phases : L'absurde, la révolte et l'amour qui s'articule autour de romans, de pièces de théâtre et d'essais qui forment un tout !

"Absurde" ? Oui, telle semble être la réaction de Meursault, face à l'existence ! Il semble apathique, détaché de tout - comme si les événements ne le touchaient pas ! Même lorsque ces événements s’enchaînent de manière implacable, il ne contrôle rien ! C'est pourtant sa vie qui se joue et il est condamné à mort !

Le roman se déroule en trois temps ! D'abord l'enterrement de la mère du personnage principal, puis a lieu la bagarre sur la plage et le meurtre de l'Arabe et enfin l'arrestation et l'interrogatoire de Meursault par les autorités. Celui-ci désarçonne tous ses interlocuteurs, son avocat, son aumônier, etc... Il est condamné à la peine capitale et au dernier moment, refuse de se confesser, ce qui provoque la colère du dit homme d’Église !

L'absurde ! Oui ! Absurde du destin qui se joue de nous ! Meursault en effet ne contrôle rien, n'a de prise sur rien et laisse échapper sa vie ! Mais ne sommes nous pas tous à la merci de la contingence/du hasard !? La prise de conscience de cet état de fait entraîne la révolte - qui n'est pas une solution seulement une réaction épidermique ! La seule réponse appropriée sera l'amour - hélas Camus est décédé avant de conclure son œuvre !

L’Étranger est un roman emblématique qui dépeint l'Algérie d'avant la Guerre civile, l'Algérie de notre auteur ! C'est véritablement un incontournable !

Et Camus d'ajouter : "Tout homme qui ne pleure pas à l'enterrement de sa mère est un condamné à mort." !

A bientôt !

L'Etranger - Albert Camus

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Le Scorpion du Nil - Pauline Gedge

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L'Egypte, ses pyramides, son panthéon, le Nil et ses crocodiles, a toujours suscité la fascination. Après tout, les pharaons ont régner pendant près de 3000 ans! J'aurais l'occasion un jour de parler des livres de Christian Jacq - je suis en train de lire La Pierre de Lumière - mais en attendant, je vais vous présenter cette fois-ci l’œuvre d'une autre égyptologue chevronnée, Pauline Gedge, dont il me semble qu'elle sort un nouveau livre en traduction française ce mois-ci.

Voici donc Le Scorpion du Nil. Peut- on parler de roman féministe à son propos ? Je pense que oui car il raconte l'ascension fulgurante d'une jeune paysanne de la région d'Assouan.

Thu est la fille d'un ancien guerrier libou, reconverti en paysan et d'une guérisseuse. Un jour la barque de Houi, le Voyant de la cour arrive au temple de Ouapoutou, la divinité locale et Thu décide de tenter sa chance. Elle réussit avec audace à se faire enrôlé par le Voyant qui a lu un avenir prestigieux pour elle.

Dès lors, elle se rend avec lui à la cour de Pi-Ramsès et développe ses talents de médecin ainsi que ses capacités de séduction.

Elle attire bien vite l'attention de Pharaon qui la fait entrer dans son harem. elle deviens une de ses favorites, non sans s'attirer des hostilités, et est bientôt anobli : Dame Thu.

Mais en réalité, dans l'ombre, certains espèrent qu'elle saura user de son influence et changer la politique du Taureau Puissant qui fait trop de concessions au culte d'Amon.

Un roman plaisant dont l'intérêt réside surtout dans la description de la dynastie égyptienne (rites, habillement, politique). Je ne vous révèle évidemment pas le dénouement - à vrai dire il me reste aussi à le découvrir - mais je peux déjà vous en conseiller la lecture.

A noter qu'il existe une suite à ce roman !

Le Scorpion du Nil - Pauline Gedge

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L'Appel de Cthulhu - H.P. Lovecraft et A. Derleth

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Autrefois, quand j'avais un peu plus de temps (en 2006 !), je rédigeais des fiches de lecture. Je vais vous en proposer quelques unes sur ce blog car j'ai remis la main dessus. Attention, ces fiches contiennent des résumés complets ! Ainsi, qu'une brève analyse! Pour commencer, voici :

L’appel de Cthulhu - H.P. Lovecraft

et

Légendes du Mythe de Cthulhu Tome 1 - A. Derleth

Édition poche ; Presses Pocket 5347

Préface par A. Derleth

L’appel de Cthulhu par H.P. Lovecraft ; The Call of Cthulhu, 1928

Talion par C.A. Smith; The retrun of the sorcerer, 1933

Ubbo-Sathla par C.A. Smith; Ubbo-Sathla, 1933

La Pierre noire par R.E. Howard ; The Black Stone, 1931

Les Chiens de Tindalos par F.B. Long ; The Hounds of Tindalos, 1929

Les Mangeuses d’espace par F.B. Long ; The Space Eaters, 1928

L’Habitant de l’ombre par A. Derleth ; The Dweller in Darkness

Au-delà du seuil par A. Derleth ; Beyond the Threshold, 1941

Le Tueur stellaire par R. Bloch ; The Shambler from the Stars

Résumés

L’appel de Cthulhu

L’héritier et exécuteur testamentaire du professeur George Gammel Angell, décédé dans d’étranges circonstances prend connaissance de documents laissés par son grand-oncle. Il découvre ainsi les témoignages d’artistes, Henry Anthony Wilcox en tête, concernant des rêves montrant une cité engloutie aux dimensions cyclopéennes. Ces rêves ont tous été faits durant la même période de 1925. Le professeur Angell a également consigné l’enquête de l’inspecteur Legrasse sur un odieux culte démantelé dans les marécages reculés de la Louisiane en 1907. Tout ceci semble se recouper et témoigner d’une adoration aux quatre coins du globe et depuis la nuit des temps pour une entité démoniaque répondant au nom de Cthulhu qui attend dans la cité de R’lyeh, le jour de son réveil. Enfin, le jeune héritier du professeur Angell découvre le témoignage du dernier marin survivant du navire l’Emma. Johansen, un norvégien, décédé récemment à Oslo aurait abordé sur une ile qui semble correspondre à R’lyeh. Cthulhu aurait tué tous les autres membres de l’équipage. La cité engloutie aurait momentanément émergée puis Cthulhu aurait replongé dans son sommeil, laissant un répit à l’Humanité.

Talion

John Carnby, un savant retiré du monde, engage un jeune homme pour l’assister dans ses recherches. Il étudie la sorcellerie et la démonologie. Le jeune homme, pour mieux le seconder sera logé chez Carnby. Il demande à son assistant de lui traduire un passage du Nécronomicon. En réalité, John Carnby a tué et dépecé à la scie son frère jumeau qui était meilleur sorcier que lui. Mais le frère avait passé des pactes occultes et revient de la mort pour dépecer à son tour son jumeau. L’assistant quitte la maison horrifié.

Ubbo-Sathla

Paul Tregardis découvre un cristal laiteux qui a jadis appartenu à Zon Mezzamalech, un sorcier d’Hyperborée. Tregardis et Mezzamalech ont tous les deux plongés leurs regards dans l’objet, à des époques différentes et ont remontrer le temps jusqu’à la soupe primitive avant de disparaître.

La Pierre noire

Près de Stregoicavar, en Hongrie, se dresse un mystérieux Monolithe Noir. Le narrateur a étudié le folklore de la région. Le poète Justin Geoffrey a dépeint l’endroit dans Le Peuple du Monolithe avant de devenir fou. Finalement, le narrateur se rend en Hongrie, sur place et sur le lieu même où se dresse la pierre, assiste halluciné au cours d’une nuit obscure à une cérémonie sacrificielle impie, dédié à une monstruosité baveuse, surgie du fond des ages telle une vision démoniaque. La Pierre est en réalité la flèche d’une citadelle enfouie qui domina cette terre il y a des éons.

Les Chiens de Tindalos

L’écrivain occulte Halpin Chalmers a découvert une nouvelle drogue qu’il expérimente et qui lui permet de remonter la dimension du temps. Mais il remonte trop loin et attire sur lui l’attention de créatures redoutables qui vivent dans les angles du Temps. Il est retrouvé mort chez lui quelques jours plus tard.

Les Mangeuses d’espace

Howard, un écrivain d’horreur, explique à Frank, un ami, qu’il cherche à décrire une nouvelle forme de terreur. C’est alors qu’Henry Wells vient leur annoncer qu’il a été agressé dans le bois de Mulligan par une chose filamenteuse qui a creusé un trou vers son cerveau. Puis Wells s’enfuit en hurlant. Howard et Frank le suivent dans le bois et sont confronté à la « chose ». Réfugiés avec Wells dans une grange, ils font venir un médecin pour qu’il extrait la chose qu’il a dans le cerveau. Le chirurgien repart terrifié et Wells, revenu à l’état animal, décède. Howard et Frank fuient le bois Mulligan par bateau tandis que les arbres brûlent. La « chose » disparaît. Howard s’efforce de retranscrire dans un récit l’horreur indescriptible de cette nuit malgré les avertissements de Frank. Howard deviendra le prêtre de la « chose » et sera tué par le « Maître ».

L’Habitant de l’ombre

Le lac de Rick, dans le Wisconsin, est un lieu sinistre au milieu d’une forêt sur lequel courent des légendes sinistres. On dit qu’une créature mi-homme mi-bête rôde dans les environs. Le professeur Upton Gardner se rend sur place pour enquêter et disparaît. Son assistant Laird demande à Jack de venir avec lui dans la cabane près du lac pour découvrir ce qui se passe. Sur place, les deux hommes passent plusieurs nuits au cours desquels ils observent et entendent des phénomènes bizarres et inquiétants : bruit du vent, arbres immobiles, sons de flûtes, hurlements inhumains. Ils obtiennent sur un dictaphone des recommandations semblant venir de Gardner qui leur demande d’invoquer Cthugha pour détruire ce bois maudit. Les deux hommes interrogent le professeur Partier qui en connaît long sur les Grands Anciens ainsi qu’un métis qui vit à l’orée du bois. Ils consultent aussi les notes de Gardner et trouvent une pierre gravée de dessins immondes dans la forêt. La nuit, ils sont confronté à l’Etre-Sans-Visage, Nyarlathotep qui prend même l’apparence de Gardner pour récupérer les documents et notes du véritable Gardner. Finalement, Cthugha est invoqué et détruit le bois.

Au-delà du seuil

Frolin Alwyn appelle son cousin Tony car il s’inquiète de l’état de son grand-père Josiah Alwyn qui s’est lancé dans des recherches occultes sur les traces du grand-oncle Léandre dans la demeure familiale. Il recherche un « seuil » qu’il ne faut pas franchir. La nuit, des phénomènes étranges et inquiétants se produisent et s’arrêtent aussi secs suite à l’intervention des deux cousins : bruits du vent, sons de flûte, cris inhumains. Finalement, le grand-père ira au bout de ses investigations et sera emporté dans l’espace par Ithaqua le marcheur du vent. La toile peinte par Léandre qui trônait dans la maison cachait en réalité un passage secret vers une grotte par laquelle a surgit le Wendigo

Le Tueur stellaire

Un écrivain oisif en manque d’inspiration met la main sur un exemplaire du De Vermis Mysteriis. Il se rend chez un ami et lui met ce livre entre les mains. L’ami imprudent récite alors une formule en latin et attire sur lui la fureur d’un vampire stellaire qui le vide de son sang. L’écrivain qui a acheté le livre repart en brûlant la maison.

Analyse

On retrouve dans ces quelques nouvelles l’idée d’entités démoniaques très anciennes, à la malfaisance et à la puissance incommensurable contre lesquels on ne peut lutter. Les Grands Anciens correspondent à des esprits élémentaires. Cthulhu est l’esprit de l’eau, Nyarlathotep l’esprit de la terre et Cthugha celui du feu. Nyarlathotep est aussi très clairement le messager des autres dieux. Il est capable de prendre apparence humaine.

On retrouve également ici plusieurs ouvrages occulte, le Livre d’Eibon, le De Vermis Mysteriis parmis tant d’autres et en tête le plus fameux, le Nécronomicon.

Les écrivains inspirés et correspondants de Lovecraft apportent ici quelques contributions au Mythe de Cthulhu, créatures et ouvrages : les Chiens de Tindalos par Frank Belknap Long, Ithaqua et Cthugha d’Auguste Derleth, le Livre d’Eibon de Clark Ashton Smith, l’Unaussprechtlichen Kulten de Von Juntz de Robert E. Howard, le De vermis Mysteriis de Ludvig Prinn de Robert Bloch.

L’appel de Cthulhu est le troisième récit du Mythe de Cthulhu écrit par Lovecraft, en 1926. Le terme du Mythe commençait alors à émerger dans son esprit.

L'Appel de Cthulhu - H.P. Lovecraft et A. Derleth

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W ou le souvenir d'enfance - George Perec

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George Perec est l'auteur de la disparition et de la vie mode d'emploi. Il se livre à des jeux d'écriture en s'imposant certaines règles. Il a appartenu à l'Oulipo.

Mais je m’intéresserais à W ou le souvenir d'enfance qui est la tenue parallèle de deux récits dont la liaison ne s'effectue qu'à la fin.

D'un coté, on a le récit autobiographique de l'enfance de l'auteur. Connaissant mal la vie de Perec, je ne saurais vous dire dans quelle mesure cette biographie est véridique ou fictionnelle. On remarque toutefois que l'auteur n'est pas sur de ses souvenirs et souvent la mémoire lui fait défaut.

L'autre récit qui alterne avec les souvenirs d'enfance est l'exposition de la vie sur l'ile de W toute entière dédié au sport. Mais en réalité, le propos est autre. Plus on avance dans la connaissance de W, plus on constate avec un certain effroi que cette société est absurde et cruelle. On en vient à se demander très vite si Perec -qui aurait rédigé le texte sur W à l'âge de douze ans - ne décrit pas là une société fasciste. Ceci est confirmé à la fin avec le rapprochement avec les camps de concentration - Perec, d'origine juive, a eu une partie de sa famille, notamment sa mère, qui est morte dans ces camps.

Les plus pessimistes pourront aussi voir dans l'idéal sportif de W et la compétition, une métaphore pour toute existence.

Un très bon livre, qui fait réfléchir ou alterne la peinture de plus en plus choquante de W et les récits d'enfance plus léger, comme un contrepoint ! Sur le même thème - la Shoah - je suis en train de lire le récit très poignant, récit de la réadaptation d'une survivante, par une auteure non juive, Soazic Aaron et qui s'intitule le non de Klara.

A très bientôt pour une nouvelle chronique !

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La Reserve - Russell Banks

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Ce mois-ci, j'ai découvert un auteur que je ne connaissais pas. Il s'agit de Russell Banks. La Réserve est un roman paru chez Actes Sud, qui relate des relations hommes-femmes, en l'occurrence au cœur du quatuor Jordan et Alicia Groves, Hubert Saint Germain et Vanessa Cole.

L'action se situe au nord-est des USA, dans les années 1930, dans la Réserve.

Jordan Groves est un artiste, un peintre, qui va se retrouver entraîné, comme Hubert Saint Germain, dans un drame familial.

La famille Cole cache en effet un secret inavouable. A moins qu'il ne s'agisse d'un délire issu de l'esprit perturbé de Vanessa. Le roman laisse le lecteur juger si Vanessa affabule ou pas.

En arrière-plan de ces intrigues, se profile la Grande Histoire. On y voit l’avènement des nazis, le dirigeable Hindenburg, les débuts de la lobotomie, la Guerre Civile Espagnole.

Par ailleurs, il serait intéressant de faire une étude sur les registres des quatre éléments: eau (le lac), air (l'avion, le dirigeable), terre (la tombe) et feu (l'incendie).

En résumé, une lecture agréable et il me tarde de découvrir d'autres œuvres de cet auteur. J'aurais sans doute l'occasion de reparler de lui et d'inclure dans mon post une présentation complète.

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Quinze ans - Philippe Labro

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Quinze ans est un roman semi-autobiographique, qui raconte de manière romancée l'adolescence de son auteur, Philippe Labro ! C'est une fenêtre sur une époque révolue, regrettée où le monde semblait plus simple et plus calme !

Dans l’œuvre de Labro, Quinze ans se situe après Le Petit Garçon et avant L’Étudiant étranger. Le jeune adolescent y fait la connaissance d'un jeune homme Alexandre et sa sœur Anna. En lisant ce pitch, on pense aussitôt au Grand Meaulnes d'Alain-Fournier ! Il y a quelques points communs mais cela s'arrête là !

Époques rêvées de l'enfance et de l'adolescence ! Pas sûr car les adolescents étaient alors - au début des années 1950 - plus libre et plus bridés dans leurs élan - on est avant la rupture de mai 68 !

Le "petit garçon" a grandi et est donc ado à Paris ! Solitude, rêves, attente ponctuent son quotidien ! L'arrivée d'Alexandre, être plein de grâce, svelte, est comme une révélation ! Le narrateur se lie avec cet être élégant et prend le thé en fin de journée avec lui chez la vieille, curieuse et mystérieuse "Madame Ku". Puis c'est la rencontre avec Anna et notre adolescent en tombe amoureux ! C'est donc aussi l'histoire d'un premier amour !

Époque plus simple oui car le monde était alors divisé en deux blocs - pendant la Guerre Froide : le Bien contre le Mal ! Plus calme, pas sûr car la Guerre de Corée est là ! Dans ce monde, les jeunes n'ont pas droit au chapitre, dénués de droits et de moyens ! Pas de télé, pas de vitesse,  pas de pilule...

Mais dans ce contexte où les choses allaient moins vite, l'amour est peut-être plus véritable et se déclame comme de la poésie ! Un roman plein de nostalgie assurément ! La frontière entre amitié et amour est floue et notre narrateur espère que quelque chose d'exceptionnel lui arrive !

Un roman d'apprentissage de Philippe Labro ! J'ai bien aimé et cela se lit vite !

A bientôt !

Quinze ans - Philippe Labro

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L'immoraliste - André Gide

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André Gide est un auteur dont je reconnais le talent ! Toutefois ce ne fut pas gagné lors de mon premier contact avec son oeuvre ! C'était en 1988, en classe de Première Scientifique avec le roman publié en 1902, L'immoraliste  !

J'avais alors détesté cette histoire d'un type qui abandonne sa femme et qui se livre à la pédérastie/pédophilie sur de jeunes garçons arabes au Maghreb ! Gide lui même penchait du côté des garçons au passage - donc quelle part d'autobiographie ? En plus, j'avais un prof de Français très maniéré et que je détestais ! Cela ne m’empêchait pas d'avoir les meilleures notes de la classe même si le jour de l'oral du Bac de Français, je me récoltais un "cuisant" 9/20 donc pas la moyenne ! Ça n'augurait de rien puisque vingt ans plus tard, je devais faire des études de Lettres après m'être lancé dans l'écriture !

Ce que je reproche à L'immoraliste, c'est précisément son côté immoral ! C'est le récit de la renaissance d'un homme après une longue maladie, qui recouvre la santé et sent en lui un changement de physiologie - plus proche de la nature, il se baigne nu ! - qui le bouleverse !

Cet homme, c'est Michel, "l'immoraliste" dont le narrateur - qui est un autre personnage, - raconte les confidences. Marcel est un érudit peu concerné par la chair - mais cela va changer après sa maladie - qui a épousé une femme dévouée Marceline qui va le veiller pendant toute sa convalescence. Si Marceline ressent des sentiments plus vifs pour son mari, lui n'éprouve pas de véritable amour pour sa femme.

Le couple fait un voyage en Afrique du Nord et Michel tombe malade et lutte contre le trépas à Biskra, en Algérie! Ce sera la vision des jeunes garçons pleins de santé - pour qui il ressens dès lors une attirance - qui va le faire se rétablir. Dès lors, Michel est un homme neuf, attentif à son corps et qui s'ouvre à la sensualité !

Il semble bien que pour Gide et dans ce roman, les questions de morale aient trait/ soient en rapport avec le corps  - sans doute aussi en lien avec l'éducation religieuse bien qu'il n'est pas évident que l’Église condamne le corps, la concupiscence oui, l'adoration du corps crucifié et les mortifications oui mais il y a des éloges du corps chez Saint Augustin il me semble ! Enfin je digresse là !

Une fois remis, Michel témoigne sa reconnaissance à Marceline et le couple fait un voyage en amoureux en Italie puis rentre en France pour vivre en Normandie et à Paris où Michel est nommé au Collège de France. C'est là qu'il rencontre Ménalque qui promeut une philosophie sensualiste qui est aussi devenue celle de Marcel et procure plaisir et désagrément, exaltation et irritation.

C'est alors Marceline qui va tomber malade suite à une fausse couche. Michel ne lui laisse pas le temps de se rétablir en Suisse où le couple est installé mais les ramène à Biskra puis vers Touggourt. C'est un chemin de perdition car Marceline meurt abandonnée, épuisée et amère tandis que Michel mène une vie désœuvrée dont ses amis finiront par l'arracher !

On a là un récit entre Éros et Thanatos ! Le plaisir associé au Pêché originel et à la concupiscence donc ! J'avais relu ce roman en 2005 et l'avait trouvé plus intéressant qu'à la première lecture adolescent ! Comme quoi, on ne fait jamais les mêmes lectures suivant notre âge !

Par la suite, je devais lire dans la foulée : Les Caves du Vatican, La Symphonie pastorale et Les Faux Monnayeurs  !

A bientôt !

L'immoraliste - André Gide

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Fondation - Isaac Asimov

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Isaac Asimov était un écrivain visionnaire et donc, pour cette raison, versé dans la Science-Fiction ! Il possédait de vastes connaissances scientifiques et était un vulgarisateur dans ce domaine ! On lui doit essentiellement deux œuvres maîtresses, d'une part le Cycle des Robots - où il pose les fameuses "Lois de la Robotique" -  et le Cycle de Fondation - où l'Humanité se lance à la conquête des étoiles grâce à sa somme de connaissances ! C'est au premier roman de ce Cycle de Fondation, intitulé sobrement Fondation auquel nous allons nous intéresser dans ce billet !

La SF d'Asimov est assez "technique"  mais pas autant que celle d'un Arthur C. Clarke et sa "hard-SF" car la SF du premier conserve certains aspects "Space-opéra" !

Fondation est un "roman" composé en fait de cinq nouvelles écrites entre 1942 et 1944 et regroupées en 1951 pour former ce livre. Des préquelles furent écrites par la suite, qui se situent donc avant ! Mais dans ce premier livre, qui se déroule 22000 ans environ dans le futur, on couvre une période de 500 ans d'un interrègne qui voit la chute de l'Empire des humains !

En effet, nous sommes 13 à 15 millénaires après la perte de la Terre, devenue inhabitable ! L'Humanité s'est déplacée vers les étoiles et a formé un Empire qui englobe toute la Voie lactée et 25 millions de mondes habités - rien que ça ! Sa capitale est le monde de Trantor, entièrement recouverte de dômes en métal !

Au cours de ce 13ème millénaire, un homme, Hari Seldon, invente une science statistique, la psychohistoire et prédit la chute de cet Empire, suivi de 30000 ans de barbarie précédant la naissance d'un autre Empire. Comptant réduire cette période trouble à 1000 ans, Seldon va créer la Fondation qui aura pour tâche de rassembler tout le savoir humain dans une Encyclopédie. La planète Terminus accueillera cette Fondation ! Mais Seldon crée en secret une Seconde Fondation, pour épauler la première, située à l'autre bout de la galaxie, à Star's End !

Le livre contient donc cinq parties qui reflètent cinq étapes historiques du processus et de la Fondation !

Tout d'abord, on a "les Psychohistoriens" qui montre l'exil d'Hari Seldon sur Terminus avec son équipe, après son jugement. Il commence alors à rédiger l'Encyclopédia Galactica pour conserver le savoir de l'Humanité pendant la période de barbarie à venir ! Seldon est alors vu comme un agitateur politique dont l'Empire souhaite se débarrasser !

La deuxième partie se nomme "les Encyclopédistes" et se déroule 50 ans plus tard. Les provinces impériales autour de Terminus se proclament à tour de rôle royaumes indépendants et les prophéties/ prédictions de Seldon s'accomplissent ! Salvor Hardin,  le maître de Terminus entre alors en action pour préserver sa planète. Lors de l'anniversaire de la Fondation, Seldon apparaît en hologramme pour révéler que l'Encyclopédie n'était qu'un prétexte pour créer la Première Fondation. Ayant tout prévu pour les siècles à venir, il apparaîtra sous cette forme à chaque crise !

On se retrouve en l'an 80 du calendrier de la Fondation avec "Les Maires" où Salvor Hardin a renversé le conseil de l'Encyclopédie et pris le pouvoir juste après la première apparition de Seldon dans le caveau. Hardin fournit alors l'énergie nucléaire, seul atout de la Fondation, aux royaumes voisins en échange de leur non-ingérence et bâtit une religion autour de cette énergie avant de s'en servir comme arme notamment contre le royaume d'Anacréon !

Viennent ensuite "les Marchands" qui se situent en 135 après la naissance de la Fondation. Les Marchands de la Fondation font commerce d'appareils miniatures fonctionnant à l'énergie atomique. L'un d'eux se retrouve emprisonné sur Sakone, une planète où cette énergie est tabou, et il est en passe d'être exécuté ! Un autre Marchand vient à sa rescousse car l'énergie nucléaire doit toujours permettre à la Fondation de développer une religion pour contrôler les mondes voisins et étendre l'influence de la Fondation !

"Les Princes Marchands" - en l'an 155 - conclut ce premier livre. Des astronefs de la Fondation sont portés disparus dans le secteur de Korell, détruits à l'aide d'armes atomiques. Hober Mallow, un marchand de la Fondation mène l'enquête sur la planète Korell. Sur ce monde, une civilisation basée sur des objets technologiques gigantesques s'est développée. Marlow parvient à se faire élire comme maire sur Korell et abandonne la religion comme outil d'expansion car elle n'inspire plus que rejet sur les mondes du secteur !

Un récit bien construit - avec une évolution vers un but suivant un dessin - au long de ces cinq nouvelles ! C'est assez passionnant et, même si cela a été écrit dans les années 1940/50, ces récits restent dans les canons actuels de la SF et du Space-opéra si on mets de côté les mentions à l'énergie atomique - on est bien sûr après Hiroshima et Nagasaki et en pleine Guerre Froide avec la menace nucléaire latente !

Ce concept de psychohistoire est également assez passionnant ! Une histoire de l'Humanité que Seldon espère prédire et contrôler au moyen de ce nouveau savoir bien que le déroulé des événements semble plusieurs fois dans les nouvelles prendre des directions nouvelles ! Mais on vous dit que Seldon a tout prévu !

Et quelle est donc cette Seconde Fondation ? Il n'en est pas encore trop question à ce stade, dans ce premier volume !

A bientôt !

Fondation - Isaac Asimov

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Drogues et Littérature

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Un des questionnements des théoriciens de la Littérature est de savoir d'où vient l'inspiration ! Le poète est-il "guidé par les muses" ou son oeuvre résulte-t'elle d'un travail acharné ? Sans doute un peu des deux ? 5% d'inspiration et 95% de sueur !

Dans cet optique, il existe un imaginaire de la drogue comme substance capable d'ouvrir les "portes de la perception" et de mener l'écrivain vers une meilleure connaissance du réel ! Ou a contrario de le faire sombrer et de tuer sa création !

Je vais maintenant vous exposer succinctement les rapports entre drogues et Littérature - à traits grossier certes ! - en me basant sur un dossier du Magazine Littéraire N°542 d'avril 2014 dont je fais ici la synthèse !

Depuis le XIXème siècle, l'univers des drogues tient une grande place dans la Littérature ! Par un imaginaire produit via le recours aux drogues, la nécessité de s'altérer et aussi par l'image que la littérature donne des drogués - qu'on pense à un exemple célèbre, celui de Sherlock Holmes chez Conan Doyle ou plus proche de nous dans le roman American Psycho de Bret Easton Ellis. La drogue et l'addiction deviennent une figure de récit.

En 1821, Thomas de Quincey livre son récit autobiographique, Les Confessions d'un mangeur d'opium anglais et son consommateur de laudanum, mélange d'opium et d'alcool. Rappelons que l'opium est alors de consommation courante en médecine et pas encore prohibé ! Cet écrivain est le premier à réfléchir sur les modifications physiques et psychiques occasionnées par les drogues !

Par la suite, on peut rapprocher d'une expérience de toxicomane les hallucinations de Raphaël de Valentin dans le magasin d'antiquités dans La Peau de Chagrin de Balzac. De même, la possibilité de fumer de l'opium en pipe est évoquée dans Mademoiselle de Maupin  de Théophile Gautier. Dans les Confessions de Musset, l'auteur semble partir dans un délire, rien qu'à imaginer l'effet du laudanum ! Il est aussi question de haschich chez Nerval dont on sait qu'il finira par se pendre à un réverbère !

Pourquoi les écrivains font-ils usage de drogues ? Pour calmer une douleur morale - chez Cocteau - ou physique - chez Sagan après son accident de voiture ! Aussi pour manifester le rejet des conventions sociales - chez la Beat Generation, Kerouac et Ginsberg, Burroughs aussi ! Mais il existe aussi des écrivains qui revendique la prise de drogues à titre expérimental. Ainsi Aldous Huxley relatera ses tentatives sous mescaline dans Les Portes de la perception ! Chez Michaux, c'est une expérience "par les gouffres " et par le langage !

Mais se drogue-t'on pour écrire ou bien par ce que l'écrivain, décrivant un réel trop insupportable sur lequel il est très lucide doit prendre des substances psychoactives afin d'oublier ? L'énigme reste entière !

Dans l'Histoire littéraire, les Surréalistes affirmeront que " le Surréalisme est le carrefour des enchantements du sommeil, de l'alcool, du tabac, de l'éther, de l'opium, de la cocaïne, de la morphine" bien que Breton condamna la drogue avec fermeté dans son exploration du subconscient !

On peut aussi se demander si Sartre aurait écrit La Nausée si il n'avait absorbé de l'extrait de cactus, la mescaline, suite à quoi il fut hanté pendant des années par la vision de petits crabes ! Il y aurait des drogues pour littéraires et d'autres pour philosophes !

Dans des temps plus contemporain, c'est une vision moins "romantique" qui apparaît avec notamment l'emphase sur l'addiction et la phase difficile de sevrage - aussi les ravages de la drogue ! Entre temps, ces substances - médicinales au XIXème siècle - ont été proscrites et leurs usages réprimés pénalement ! Dans Mille morceaux, l'écrivain américain raconte, dans  un récit semi-autobiographique sa dépendance au crack et les tentatives de sevrage ! Dans Produit,  Kevin Orr raconte les symptômes du manque ! La drogue exprime alors un rejet du réel et une tentative de fuite !

On le voit ici les choses ne sont pas si simples et les rapports entre drogues et Littérautre sont complexes et changeant selon les époques !

A bientôt !

Drogues et Littérature

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Sido - Colette

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Dans Sido ou les points cardinaux, Colette évoque sa petite enfance, sa mère, "Sido", son père "le capitaine" et ses frères,"les sauvages".

Cette évocation est emplie de nostalgie, très vivante, colorée et pleine d'amour.

"Sido" apparait comme une figure mythologique, idéalisée. Elle occupe son jardin, qui peut être comparé à une sorte de Jardin d'Eden.

Colette parle aussi avec beaucoup de tendresse de son père, le capitaine, deuxième mari de "Sido".

Elle montre aussi combien l'amour était présent dans cette famille, entre le capitaine et "Sido" et entre les parents et les enfants. Seule la soeur ainée parait un peu à l'écart du clan, mal mariée".

L'édition que j'ai lue est une vieille édition du Livre de Poche. Elle contient aussi "Les vrilles de la vigne".

Je reviendrais dans un autre article sur l'auteur. Elle commença sa carrière d'écrivain comme nègre de "Willy" en composant la série des Claudine.

Elle termina sa carrière en étant élue à l'Académie Goncourt à l'unanimité en 1945.

Bref, c'est un livre que je recommande à tout ceux qui aiment les écritures délicates et subtiles, émotionnelles mais sans sensiblerie.

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