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theatre

Lorenzaccio - Alfred de Musset

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Lorenzaccio est un drame romantique d'Alfred de Musset qui ne fut jamais représenté du vivant de son auteur. La pièce fourmille en effet de personnages, de décors, mèle les registres...

il faudra attendre 1896 pour voir la première représentation où le rôle de Lorenzaccio sera tenu par une femme, la célèbre Sarah Bernard!

L'intrigue de la pièce se passe à Florence en pleine Renaissance. Pour composer sa pièce, Musset s'est servi d'un matériau de George Sand, Une conjuration en 1537, scène historique elle même puisée dans la storia fiorentina de Benedetto Varchi.

Alors que dans la chronique de Varchi, l'action se déroule de 1521 à 1538, l'action est condensée dans la pièce de Musset.

Alexandre de Médicis est le souverain d'une république fantoche à Florence. Il n'est qu'un pion de Charles Quint et Florence n'est plus "qu'une grande prostituée".

Alexandre a un cousin, Lorenzo, dont la jeunesse fut un modèle de vertu mais qui depuis est devenu l'entremetteur du souverain, un débauché.

Mais Lorenzo porte un masque. il projette d'assassiner Alexandre pour restaurer la république et les modèles antiques. Mais sa vengeance prendra une allure plus personnelle.

Les républicains sont mené par Philippe Strozzi et ses fils Pierre et Thomas. Mais Philippe n'est qu'un rhéteur et les mots ne mènent pas à l'action.

Le meurtre politique que commettra Lorenzo ne conduira à rien et le héros finira noyé par la foule, "sans tombeau".

La pièce de Musset est d'une grande richesse, foisonnante. A contrario de Victor Hugo, Musset ne se voit pas comme un "poète-prophète". Il ne pense pas que l'écrivain doive avoir un rôle politique. Il ne doit que décrire la société "comme on dissèque un cadavre". Après la désillusion de 1830, nombreux sont ceux qui pensent que la société est corrompue. Musset est de ceux-là.

Une excellente pièce qui illustre bien ce qu'est le drame romantique!

Lorenzaccio - Alfred de Musset

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Le Bourgeois gentilhomme - Molière

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Durant le XVIIème siècle - le Grand Siècle ! - la Cour française autour du Roi-Soleil, Louis XIV, illumina toute l'Europe par son éclat culturel et fut, particulièrement au siècle suivant, siècle des Lumières, le modèle à imiter !

A Versailles, le Monarque français faisait donner de prestigieuses représentations - pendant que son peuple mourrait de faim soit dit en passant ! - et on y voyait feux d'artifices, jeux nautiques, bals, concertos, pièces de théatre et comédie-ballets !

Le Bourgeois gentilhomme est une comédie-ballet de Molière, en trois puis cinq actes, en prose, représentée pour la première fois le 14 octobre 1970 devant Louis XIV, non pas au Château de Versailles mais à Chambord. Le texte est de Molière, la musique de Jean-Baptiste Lully et les ballets de Pierre Beauchamp ! Ce genre - dont Le Bourgeois gentilhomme constitue un chef-d’œuvre - mêle en effet théâtre, musique et danse !

A travers cette pièce, Molière flatte en quelque sorte la noblesse en tournant en dérision un riche bourgeois qui veut adopter le mode de vie des nobles ! Une scène célèbre est celle où M. Jourdain ignorait qu"il faisait de la prose". Notre bourgeois, Jourdain, se fait donner des cours d'apprentissage des armes, de danse, de musique et de philosophie.

Par ailleurs, Jourdain courtise Dorimène, une marquise veuve amenée sous son toit par son amant, un comte autoritaire, qui compte bien tirer partie de la crédulité et de la naïveté du bourgeois !

La femme de Jourdain, et Nicole sa servante, se moque de notre gars et s'inquiète de la tournure des événements, souhaitant le ramener à la réalité, surtout lorsque le vieux bougre refuse le mariage de sa fille Lucile avec Cléonte parce qu'il n'est pas noble ! Mariage d'amour contre mariage de raison ! Pas la norme à l'époque !

On trouve aussi dans cette pièce des "Turqueries" alors à la mode à cette époque ! En effet, pour des raisons politiques de rivalités avec le Saint-Empire Romain Germanique et l'Autriche, Louis XIV souhaite se rapprocher du Sultan et de la Grande Porte ! L'Orient fait alors rêver et c'est une puissance avec laquelle il faut compter, qui n'a cesser de manifester des visées expansionnistes - bien avant la déroute de la Première Guerre mondiale et depuis la Prise de Constantinople par ces Turcs en 1453 ! De même, dans ces années-là, le Sultan fit une visite en France dont on parla beaucoup !

Cléonte décide de jouer à tour à Jourdain et se fait passer pour le Grand Turc ! Il réussit alors à obtenir le consentement du bourgeois après l'avoir promu "Mamamouchi" lors d'une cérémonie burlesque !

Encore une fois, on retrouve des personnages pris par la folie des grandeurs et qui tombent dans le ridicule, en proie à une forme de folie ! Ce sont les valets et les petites gens qui une fois de plus se jouent des puissants !

Une excellente pièce très drôle à lire - et sûrement encore plus à voir en comédie-ballet ! Ai assisté dans les années 2000 à une représentation du Bourgeois gentilhomme donné par la compagnie de théâtre amateur de Ouistreham, constituée de jeunes comédiens ! Ce fut très plaisant ! L'ai aussi étudié ensuite en Lettres modernes !

Molière est un indémodable !

A bientôt !

Le Bourgeois gentilhomme - Molière

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Le Mariage de Figaro - Beaumarchais

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Aujourd'hui, nous allons parler théâtre et revenir au Siècle des Lumières avec sa volonté d'émancipation en la personne du valet Figaro ! Il y a en effet dans Le Mariage de Figaro une revendication politique !

Le Mariage de Figaro est une comédie en cinq actes de Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais lue en 1781 à la Comédie Française mais dont la première représentation publique officielle n'eut lieu que trois ans plus tard, le 27 avril 1784 au théâtre de l'Odéon. Mozart en fit un opéra deux ans plus tard !

Ecrite et jouée à la veille de la Révolution française, la pièce est considérée comme un signe avant -coureur de ce séisme politique car elle dénonce en effet les privilèges de l'Ancien Régime ! Louis XVI a exécré cette pièce là où Danton et Napoléon l'ont loué !

Ensuite, cette œuvre fait partie d'un triptyque : "Le Roman de la Famille Almaviva" où elle est centrale entre Le Barbier de Séville et La Mère Coupable !

Suzanne et Figaro doivent se marier mais la jeune femme apprends à son futur époux que le Comte lui fait des avances et a rétabli le droit de cuissage qu'il avait aboli des années auparavant lors de son mariage avec Rosine, devenue la Comtesse, dans Le Barbier de Séville ! Figaro en ressent alors de l'amertume et comprends pourquoi le noble voulait l'éloigner !

Deux importuns, Bartholo et Marceline - qui est la mère de Figaro, est amoureuse de lui, ignorant qu'il est son fils ! - vont tenter d'empêcher la noce ! Tandis que Chérubin se languit de la Comtesse !

Une pièce qui comme vous le voyez tourne autour de quiproquos et de rivalités amoureuses ! Le Comte veut mettre la main sur Suzanne et Marceline sur Figaro !

Le moment clé du récit est le célèbre monologue de Figaro sur le droit de cuissage et les privilèges ! En quelque sorte, le valet se révolte et préfigure, comme on l'a dit, la Révolution !

Pour ma part, ai lu cette pièce durant mes études mais suis complétement ignorant des deux autres pièces !

Le Mariage de Figaro s'inscrit dans le mouvement plus vaste des Lumières, de la naissance de l'opinion publique et montre le pouvoir politique et contestataire du théâtre !

A bientôt !

Le Mariage de Figaro - Beaumarchais

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L'Illusion comique - Pierre Corneille

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Parlons aujourd'hui d'une figure originaire de la Normandie, le dramaturge classique, Pierre Corneille, et de sa pièce bien particulière et inclassable de 1635, représentée pour la première fois au Théâtre du Marais l'année suivante, L'Illusion comique ! C'est une pièce en cinq Actes !

Pièce bien particulière car elle contient une sorte de mise en abymes ! C'est en effet une pièce sur le théâtre qui était alors accusé de barbarie et de mauvaises mœurs - notamment par l'Eglise  ! Il y a un récit cadre et un récit "encadré" et la pièce concerne donc notre rapport à la réalité - outre une intrigue amoureuse !

Analysons maintenant plus en détail cette pièce lancée sous l'égide de Richelieu qui souhaitait une renaissance de la culture française pour la gloire du pays !

Corneille déploie tout un arsenal de moyen dans cette pièce dans le genre baroque, à la fois tragi-comédie, pastorale, avec des influences romanesques et de la commedia del'arte !

Dans l'Acte I, nous assistons à l'histoire de Pridamant qui recherche son fils Clindor et qui lui-même assiste à un spectacle de "spectres parlants" mené par le magicien Alcandre.

Les Actes II à IV - récit enchâssé - , raconte alors l'histoire du jeune homme. On retrouve en effet Clindor et son maître Matamore. Ce dernier se vante d'exploits imaginaires - ce qui à donné lieu à l'expression "un Matamore" ! Clindor et Isabelle s'aiment mais Clindor a un rival, Adraste, qui demande la main de la jeune femme à son père et fait espionner les deux amants par la servante Lyse qui veut faire payer à Clindor sa préférence pour Isabelle.

Géronte le père d'Isabelle fait des reproches à sa fille dans l'Acte III et éconduit Matamore venu fanfaronner ! Clindor fait mine de séduire Lyse qui va alors chercher à se venger. Par la suite, Adraste surprend le baiser de Clindor à Isabelle, lui donne un coup d'épée et va le faire exécuter !

Dans l'Acte IV, Clindor croupis dans une geôle mais Lyse effectue un revirement et vient le libérer aidée d'Isabelle. Matamore fait aussi parti du groupe, qui s'était caché dans le bûcher !.Le magicien explique à Pridamant qu'il va maintenant voir son fils deux ans plus tard...

Puis, l'Acte V est encore plus ambiguë ! Les protagonistes ont évolués ! Isabelle porte des habits de princesse et vit dans un palais, se plaint de son "perfide époux", Clindor qui doit renoncer à Rosine pour éviter le suicide d'Isabelle ! Le prince Florilame finit par tuer Rosine et Clindor. Pridamant est alors effondré puis perplexe lorsqu'il les voit tous en vie se partager de l'or ! En vérité, nos héros sont une troupe d'acteurs qui viennent d'interpréter une tragédie ! L'Illusion comique se termine donc sur une apologie du théâtre capable de nous dépayser !

Après cette pièce, Corneille n'écrira plus que des tragédies, lui qui avait composé auparavant des comédies et des tragi-comédies.

Une pièce assez surprenante qui marque donc le grand virage de l'auteur qui maitrise désormais complétement son sujet ! Par la suite, Corneille se montrera plus respectueux des règles du genre établies par Aristote dans sa Poétique !

Voilà pour mon traitement de ce classique !

A bientôt !

L'Illusion comique - Pierre Corneille

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Les Mains sales - Jean-Paul Sartre

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"Suffit-il de bien juger pour bien agir ?"

Jean-Paul Sartre, homme multi-casquettes, à la fois dramaturge, essayiste et philosophe, pourrait nous permettre de répondre à cette question, du moins nous éclairer - lui qui a si souvent posé la question de l'engagement des intellectuels - notamment avec sa pièce en sept tableaux de 1948, Les Mains sales !

Les préoccupations de l'auteur transparaissent à travers les réflexions et les paroles de son héros, Hugo, un jeune bourgeois qui a renié son père et en fait sa classe pour s'engager au Parti, pour le communisme et la révolution !

L'intrigue se passe durant la Seconde Guerre mondiale, en Illyrie, dans un pays de l'est de l'Europe où un parti révolutionnaire opposé au Régent utilise un jeune idéaliste pour assassiner un de leur membre qui a "dévié de la ligne", un certain Hoederer !

La pièce s'articule autour d'un récit cadre qui contient un autre récit sous forme de flash-back ! Hugo qui sort de prison retrouve Olga dans la scène 1 ! Il a tué Hoederer et Olga doit déterminer si il peut être encore utile au Parti, "récupérable", ou si on doit l'éliminer ! Hugo joue sa vie et la femme l'interroge sur les circonstances du meurtre que le Parti a commandité et qui a amené le jeune homme en prison !

Ce sont ensuite les tableaux 2 à 6 où on voit se développer la relation entre Hugo et Hoederer pour lequel il travaille comme secrétaire et qu'il doit liquider ! Mais Hugo hésite, planque son pistolet tandis que sa femme Jessica titille ses doutes !

Bientôt, Hugo, qui ne songe pas à remettre en compte le Parti, doute du bien-fondé de sa mission et se rends compte que sa cible, Hoederer, est en réalité celui qui détient la vérité ! Sera-t'il un assassin ? Doit-il obéir aveuglément ?

Finalement, un événement imprévu et non prémédité va précipiter les choses ! Le hasard, la contingence, et Hugo devient un assassin ! Perdu par sa femme dans un crime passionnel !

Le tableau final revient au "présenté et montre Hugo qui choisit d'être exécuter pour ne pas diminuer la portée de son acte et ne pas salir la mémoire de Hoederer qu'au final il admirait !

Cette pièce a une indéniable portée politique et philosophique ! Sartre y peint notamment le marxisme qu'il juge alors altéré par le pragmatisme matérialisme : se rallier aux circonstances ! Hoederer pense collectif tandis que Hugo est dans la phénoménologie et le solipsisme qui empêche d'agir en responsabilité ! Sartre, penseur de l'existentialisme, est dans une position intermédiaire ! Je ne développe pas plus ici ces questions fort complexes !

La pièce peut se lire dans une finalité de réflexion mais aussi d'un point de vue plus dans le divertissement ! Cela reste une pièce très intéressante par bien des aspects et j'ai beaucoup aimé Les Mains sales !

A bientôt !

Les Mains sales - Jean-Paul Sartre

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On ne badine pas avec l'amour - Alfred de Musset

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Sous son titre en forme de proverbe, On ne badine pas avec l'amour est une pièce de théâtre, de 1834,  d'Alfred de Musset alors âgé de 24 ans. Elle est écrite en prose et est assez caractéristique du drame romantique. Elle est destiné à l'origine à la lecture et non à la représentation. L'influence du drame romantique se fait surtout sentir dans le dernier acte - avec les thèmes de l'échec et de la mort - dans un canevas qui s'apparentait jusque là plutôt  à l'intrigue sentimentale légère !

Etudier le contexte des oeuvres est important dans les études littéraires ! C'était la théorie du critique du XIXème siècle, Sainte-Beuve, alors que les Structuralistes, au siècle suivant, rejetaient l'auteur et la biographie au profit du texte ! Cette pièce a été écrite par Musset après son retour de Venise, seul, et sa rupture amoureuse avec George Sand, la figure féminine des Lettres de l'époque. Musset se lance alors dans ce projet pour La Revue des deux Mondes - dans la lignée d'Un spectacle dans sa fauteuil : écrire un autel à son amour avec Sand !

Mais notre auteur ne se voit pas écrire une comédie légère et oriente la pièce vers le drame ! La fameuse tirade de Perdican, le protagoniste masculin de l'oeuvre, très désabusée, s'inspire et reprends de pans entiers de la correspondance entre Sand et Musset : "Tous les hommes sont menteurs, inconstants..." mais l'amour vaut tout de même la peine ! Si vous ne connaissez pas cet extrait, filez le lire tout de suite car cela vaut son pesant de pépites !

La pièce se déroule au château du Baron et mets en scène Camille, sa nièce de 18 ans, qui sort du couvent et Perdican, le fils du Baron, 21 ans, un jeune homme érudit car sortant des études. Les deux jeunes gens se retrouvent après dix ans de séparation dans ce château où ils se sont aimés. Le Baron projette de marier les deux jeunes cousins.

Malheureusement, Camille a été endoctriné par les religieuses et se méfie des hommes et de l'amour. Elle a pris la décision de vouer sa vie à Dieu en retournant au couvent ! Elle a toutefois des sentiments pour Perdican mais qu'elle cache par pur orgueil !

Perdican va vite se retrouver au désespoir par ce refus de mariage ! Il intercepte une lettre qui le touche dans son amour propre. Il décide alors  de se venger en séduisant Rosette, une jeune paysanne, soeur de lait de Camille, espérant rendre cette dernière jalouse !

Mais Camille est au courant du fait que Perdican a lu sa lettre et voit clair dans son comportement ! Elle avertit Rosette qui s'aperçoit de la tromperie et perds connaissance ! a la fin, Camille et Perdican s'avouent finalement leur amour mais Rosette les observait en cachette et meurt d'émotion ! Camille conclut alors "Elle est morte. Adieu Perdican." Une fin tragique somme toute !

Parmi les thèmes de la pièce, on a donc un certain anticléricalisme et une critique sociale sous-jacente. Le badinage amoureux et le libertinage sont également abordés dans la lignée de Marivaux. Au final, la mort l'emporte sur l'amour, le témoignage d'un siècle désabusé par la Révolution française ? En réalité, la pièce présente une certaine liberté formelle et un caractère intemporel qui la rende difficile à classer, entre comédie et drame !

Si vous aimez le théâtre, c'est une pièce que vous vous devez de lire !

A bientôt !

On ne badine pas avec l'amour - Alfred de Musset

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Les Fourberies de Scapin - Molière

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Les Fourberies de Scapin est une comédie en trois actes de Molière, crée au théâtre du Palais-Royal le 24 mai 1671. L'une des influences de l'auteur a toujours été la comédie italienne, la commedia dell'arte tout en outrances et en exagérations ! Ceci se ressent fortement dans les tribulations du valet Scapin !

Car en effet, Scapin est un valet ! Ce type de personnage est une sorte de modèle générique à l'époque et dans ce cas de figure, le serviteur se montre souvent plus malin que son maître qu'il mène en bateau ! Molière se moque ainsi du bourgeois ! Parmi les caractéristiques du valet, il y a aussi le fait que celui-ci prend souvent le parti des jeunes amants contre les envieux, les bougons, les grincheux, les avares... On a tous ces cas de figure dans cette pièce !

Boileau a reproché à la pièce son côté populaire et Fénelon l'exagération des caractères !

L'intrigue de la pièce est par ailleurs reprise du Phormion de Terence ! L'auteur latin est le modèle de la "grande comédie" mais comme je l'ai dit on est plus proche ici des Italiens, reproche que Boileau fera dans son Art poétique.

Alors que leurs pères sont partis en voyage, Octave, fils d’Argante et Léandre, fils de Géronte, se sont épris l’un de Hyacinthe, jeune fille pauvre et de naissance inconnue qu’il vient d’épouser, le second de la « jeune Égyptienne » Zerbinette.

Mais Octave craint le retour et la réaction de son père et implore l'aide de Scapin, valet de Léandre. "Habile ouvrier de ressorts et d’intrigues", Scapin ne parvient pourtant pas à fléchir le vieillard Argante !

Argante répète à Géronte la nouvelle qu’il tient d’une indiscrétion de Scapin : Léandre a commis une grave erreur. Aussi le jeune homme, fort mal accueilli par son père, corrige vertement le valet pour sa trahison. Mais il quitte bientôt son ressentiment pour le supplier de lui venir en aide : il lui faut payer une rançon pour Zerbinette s’il ne veut pas la voir enlevée par les Égyptiens.

Scapin use alors de stratagèmes habiles pour extorquer la somme d'argent aux deux vieillards ! Mais il entends aussi se venger de Géronte qui lui a fait une mauvaise publicité auprès de Léandre. Le valet retors imagine alors un prétendu frère de Hyacinte à la poursuite de Géronte, lequel frère veut attenter à la vie du vieillard parce qu'il a voulu empêcher le mariage ! On a alors droit au fameux "épisode du sac" où Scapin "cache" Géronte dans un sac et lui donne de violents coups tout en feignant de le protéger de spadassins ! La fourberie de Scapin est éventée, et Géronte lui aurait fait payer cher ce tour pendable, si par une diversion opportune une double reconnaissance n'eût révélé en Hyacinthe la fille perdue de Géronte, et en Zerbinette celle d’Argante.

La pièce se termine sur Scapin qui feint d'être à l'agonie et obtient le pardon des vieillards !

Une pièce qui est un classique et qui est par exemple connue par des répliques telles "Mais que diable allait-il faire dans cette galère ?". Cette sentence ultra-célèbre provient de cette comédie !

Il est rare que l'on n'étudie pas cette pièce au collège de nos jours ! Ce fut mon cas dans les années 1980 en classe de Quatrième - puis plus tard de manière plus savante à l'Université !

A bientôt !

Les Fourberies de Scapin - Molière

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Fin de partie - Samuel Beckett

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Si vous aimez le théâtre de l'absurde, vous devez alors apprécier le théâtre de Samuel Beckett, plein de non-sens qui font sens !

Fin de partie est une pièce de cet auteur daté de 1957, année de sa création, et qui fut la deuxième pièce représentée du célèbre dramaturge si novateur dans son art ! Elle fut d'abord écrite en français puis traduite en anglais par son auteur sous le titre d'Endgame.

La pièce mets en scène 4 personnes handicapées physiquement et ne pouvant se déplacer - un comble au théâtre ! - hormis Clov, un des deux personnages principaux avec Hamm, son maître.

Le décor - une maison - se situe aux dires des personnages dans un monde désert, dévasté, bref un univers apocalyptique ! Il y a une dimension biblique et eschatologique dans ce récit !

Beckett est novateur, en ce sens, qu'il se joue des conventions théâtrales classiques ! Rien ne se produit sur scène, la fin est annoncée dès le début, les personnages s'ennuient à mourir - fin du monde oblige ! - et le disent au public - donc aussi rupture du quatrième mur !

A quel genre appartient cette pièce ? On serait tenté, comme je l'ai dit en accroche d'article, de l'assimiler au "théâtre de l'absurde" ? En vérité, Beckett a toujours refusé de l'assimiler à un genre pu un courant littéraire et particulièrement à celui-ci !

Hamm et Clov, son valet, entretiennent une étrange relation d'interdépendance ! Clov désire partir ou tuer son maître mais ne le fait finalement pas durant la pièce ! Pourtant, dans la dernière scène, le valet porte une valise ! Alors ?

Nell et Nagg sont les parents de Hamm et ne peuvent se déplacer car ils ont perdu leur jambes dans un improbable accident de tandem dans les Ardennes ! Ils vivent désormais dans des poubelles dont ils sortent la tête de temps à autres pour intervenir dans la pièce.

Il ne se passe rien dans Fin de partie ou plutôt si, mais l'"action" est problématique ! On est en effet amené à se questionner si les "événements" qui se produisent sont exceptionnels ou s'ils font partie d'un "rituel" qui se répète de manière journalière !? En tout cas, Clov ne cesse de répéter que "quelque chose suit son cours" !

Il n'y a donc pas de logique et le désordre semble régner dans cette pièce improbable et très bizarre ! Quand le présent est vide, on se réfugie dans l'imaginaire, semble-dire Beckett !? La pièce est faite de nombreux silences qui ponctuent le discours et donne son rythme à la pièce, caractéristique essentielle de la dramaturgie de Beckett ! Le langage, élément primordial au théâtre, est ici en faillite ! C'est donc bien novateur et à contre-courant des schémas classiques !

On pourrait aussi tenir un long discours sur les noms bizarres des personnages, tous constitués de quatre uniques lettres mais je m'en tiendrais là dans cette analyse !

Pour ma part, j'ai trouvé cette pièce déstabilisante et/car atypique ! A priori, ce n'est pas trop ma tasse de thé mais après tout pourquoi pas?...

A bientôt !

Fin de partie - Samuel Beckett

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