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litterature xxieme

Petit éloge de la lecture - Pef

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L'éditeur Gallimard publie, depuis quelques années déjà, une petite collection de Folio à 2 euros intitulée "Petits éloges". C'est Pef, auteur-illustrateur principalement pour la jeunesse, de son vrai nom Pierre Elie Ferrier, qui signe le Petit éloge de la lecture !

J'ai été moyennement séduit par cet ouvrage ! Je pensais qu'il multiplierait les références érudites, les expériences de lectures mais non... Il y a bien quelques titres de part et d'autres mais cela est noyé sous une certaine forme de lyrisme...

Ce petit éloge de la lecture est plus une "expérience de lecture" en elle-même qu'une entreprise - de critique - métatextuelle ! Après tout, Pef s'adresse au Grand Public et pas à des universitaires !

Le fond de l'ouvrage - sous sa forme poétique - relate les déplacements de l'auteur, d'un salon du livre à une conférence en bibliothèque publique et ce faisant des voyages - en train essentiellement. Il y a là un rapprochement à faire avec la lecture qui est aussi "initiation au voyage" et "déplacement hors de soi" !

La deuxième thématique est celle de l'enfance et du retour à cet âge de la vie - notamment par l'évocation du Voyage à dos de baleine, livre lu par le gamin Pef !

La troisième thématique que je dégagerais - mais il y en a sans doute d'autres - est celle de la rêverie, autre forme de voyage - intérieur ! Elle suppose l'imaginaire. D'ailleurs, Pef se laisse embarquer dans un dialogue avec L'homme au casque d'or, tableau de Rembrandt, dont la présence dans ce livre est pour moi une énigme !

Ce petit opus ne manque pas de qualités mais moi, il ne m'a pas parlé ! J'en ai sans doute fait une lecture trop survolante en réalité ! Néanmoins, il pourra plaire à d'autres lecteurs plus réceptifs !

A bientôt !

Petit éloge de la lecture - Pef

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Le potentiel érotique de ma femme - David Foenkinos

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David Foenkinos dans Le potentiel érotique de ma femme s'intéresse à la psychologie humaine, aux passions, aux fantasmes, aux pulsions et aux névroses... Et il le fait en choisissant le parti de la bouffonnerie !

Hector est un collectionneur ! Il collectionne les piques apéritifs, les badges de campagne électorale, les peintures de bateaux à quai, les pieds de lapin, les cloches en savon, les boules de rampe d'escalier et tant d'autres choses inutiles ! Bref, les objets sont d'une importance première pour ce fétichiste !

Mais voila, il perd une compétition de collectionneurs à cause d'un Suédois retors et sombre dans la dépression. Grace à Marcel, il essaie de décrocher de sa lubie envahissante ! Il lâche prise sur cette passion quand il rencontre un être unique, sa future femme Brigitte !

Hélas, Hector va rechuter dans ses travers fétichistes ! Il a une révélation lorsqu'il voit sa femme sur un escabeau en train de laver les vitres... Dès lors, il va collectionner ces moments de "lavage de vitres", ce qui va lui octroyer quelques nouvelles déconvenues !

Un roman léger ! Foenkinos traite tout à la plaisanterie avec un humour constant que pour ma part, j'ai trouvé lourdingue par moment ! Par exemple, avec des situations du style :" il aimait voyager dans des pays étrangers comme l'Afghanistan et l'Irak et même des endroits dangereux comme Toulon." (la phrase n'est pas exactement celle-là !). Cela vous fait rire vous ?

Enfin, on s'habitue à tout et même au style de Foenkinos ! C'est léger mais ça traite de choses plus profondes en réalité comme les névroses ! Le ton comique désamorce l'aspect "pathologie" ! On peut le regretter ? Pas vraiment ! Et puis, si ce genre de roman facile peut attirer des gens à la lecture ?

Voilà, avis très mitigé donc !

A bientôt !

Le potentiel érotique de ma femme - David Foenkinos

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Autour du monde - Laurent Mauvignier

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Avec Autour du monde, Laurent Mauvignier écrit un roman qui n'en est pas un mais se rapproche plus du recueil de nouvelles un peu bricolé !

En effet, ce livre raconte diverses péripéties survenues en 2011 - l'année de la catastrophe de Fukushima - à plusieurs protagonistes en maints endroits du monde. Chaque récit raconte un évènement particulier puis on passe à une autre histoire en ménageant quelques paragraphes de transition ! C'est assez artificiel au bout du compte ! Toutefois, il est souvent fait référence au fil conducteur du séisme au Japon notamment par les journaux télévisés que ne manquent pas de regarder les acteurs de ces récits !

On commence donc le récit au Japon en suivant Guillermo et Yûko : la catastrophe impensable survient puis on change de focale sans cesse ! Entre chaque histoire, une petite photo évocatrice est insérée dans le corps du texte qui signale le changement de narration aux lecteurs peu attentifs !

On suit principalement des touristes ! On passe ainsi d'un navire de croisière de luxe, l'OdysseA, à un hôtel grand chic de Dubai, puis à un safari en Tanzanie, dans un avion de ligne en partance du Canada. On visite Tel-Aviv - touché par un attentat -, Rome, la Thaïlande, la frontière slovène !

Le roman Autour du monde dresse au final un panorama du monde moderne, celui du XXIème siècle qui commence ! En prise avec l'actualité - Fukushima, Tel-Aviv, les pirates du Golfe d'Aden. Les protagonistes sont le plus souvent déchirés, cachent des secrets, doutent, bref sont déstabilisés comme ce monde d'aujourd'hui en crise !

Au final un récit polyphonique, très varié et divertissant qui nous fait voyager autour du monde ! C'est bien ce qu'on attend de la littérature : le dépaysement à défaut du décentrement !

A bientôt !

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S'abandonner à vivre - Sylvain Tesson

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Nous revenons sur un auteur que j'affectionne, Sylvain Tesson, né comme moi en 1972, et dont j'avais dévoré le roman Dans les forêts de Sibérie - allant jusqu'à le conseiller à un ami qui se fit la même opinion que moi ! Ici, il va être question d'un recueil de dix-neuf nouvelles, chacune relativement courtes, mettant en scène des amoureux, des aventuriers ou des ermites. Parlons donc de S'abandonner à vivre !

La "morale" - fil rouge - de ces dix-neuf textes pourrait être la constatation que les évènements de l'existence sont "imprévisibles". A partir de là - comme le font les Russes ou les stoïciens - il s'agit de mettre en œuvre une acceptation du sort. Tout ceci relève quelque part d'un sens de l'absurde et l'auteur pratique une forme d'écriture ciselée - avec des chutes d'histoires souvent cocasses - qui montre une ironie de destins !

La Russie - et ses habitants - sont très présents au coeur du recueil - dans plus d'une demi-douzaine de nouvelles ! Le caractère vain de la vie citadine - où les gens sont comme des "hamsters dans leurs cages " est souligné et Sylvain Tesson mets en avant la Nature, les éléments, le folklore ! C'est au final un livre très "vivant" parfois amer mais qui présente au moins une vision lucide de la vie !

Je ne vous résumerais pas ici les sujets des différents récits afin de laisser la surprise intacte ! C'était d'abord mon idée en rédigeant ce billet ! Disons juste que c'est suffisamment varié entre ces candidats à l'exil qui découvrent l'Europe de l'Ouest, ce djihadiste revanchard et frustré, ces coquins adeptes du sabotage ou des téléphériques, ces amoureux transit escaladant des façades d'immeuble ou se déguisant en Père Noël ! J'arrête là car j'en dis déjà trop !

J'ai déjà du le signaler lors du précédent billet sur l'auteur, Sylvain Tesson est un voyageur et l’exotisme exhale aussi de cet ouvrage !

A lire absolument !

A bientôt !

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Le parfum d'Adam - Jean-Christophe Rufin

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Jean-Christophe Rufin a fait une carrière de médecin dans l'humanitaire et a occupé plusieurs postes de responsabilités à l'étranger. Il a aussi publié de nombreux essais sur des questions internationales ainsi que pas mal de romans. Enfin, il est entré à l'Académie Française en juin 2008.

Le parfum d'Adam est un roman qui emprunte au genre espionnage à la Tom Clancy ou à la Ken Follett. Étonnant de la part d'un Académicien ?! Pas du tout car ce récit véhicule un message !

On y suit les "aventures" de Paul Matisse - et sa collègue Kerry - qui sont recrutés par un de leurs amis, Archie, qui dirige une agence de renseignements privée, l'Agence Providence.

Une souche de choléra modifiée à été volée en Pologne. Une jeune étudiante bipolaire, Juliette, se retrouve embarquée dans une machination qui la dépasse ! Et on découvre l'inquiétant Ted Harrow et son groupe des Nouveaux Prédateurs qui ne prévoient ni plus ni moins que d'exterminer les pauvres !

Le sujet du livre est donc l'écoterrorisme. L'écologie est un sujet pacifié - mais néanmoins animé - en France où les actes les plus "extrémistes" sont des fauchages de champs d'OGM ! Mais en Angleterre et aux USA, il existe de véritables "Guerriers de la cause animale" pris très au sérieux par les services de renseignements. Que l'on pense à Peter Singer - qui estime qu'un gorille a plus le droit de vivre qu'un autiste ! - ou Edward Abbey et son Gang de la clé à molette !

Dans le roman, Harrow et ses commanditaires estiment que le Tiers-Monde et sa natalité mal-maitrisée constituent le danger contre la planète. Ils conçoivent donc un projet monstrueux !

C'est à cette problématique de Rufin - qui a travaillé dans l'Humanitaire - veut nous sensibiliser. Il s'agit de faire la guerre à la pauvreté et non aux pauvres !

Le titre s'explique par le fait que le parfum d'Adam lui permettait de vivre en harmonie avec les bêtes et la Nature !

Il reste un roman foisonnant, bien écrit et documenté, qui s'étale sur plus de 700 pages - et qui nous transporte en Europe, en Afrique, en Asie et en Amérique ! On a hâte de retrouver "Les Enquêtes de Providence" !

A bientôt !

Le parfum d'Adam -  Jean-Christophe Rufin

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Englebert des Collines - Jean Hatzfeld

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Voici un court roman d'à peine une centaine de pages de Jean Hatzfeld qui parvient néanmoins à toucher sa cible en si peu de pages ! Il est question ici du génocide du Rwanda de 1994 où l'ethnie Hutue s'en est prise à coup de machette à sa comparse Tutsie. Il y avait eu auparavant des précédents dans les années 1960 et 1970...

Le roman se nomme Englebert des Collines du nom de son personnage principal, un tutsi qui est un individu bien réel que Jean Hatzfeld a rencontré en personne - photo à l'appui dans l'ouvrage.

Englebert est un africain du Rwanda, qui dispose d'une bonne éducation, finit "toujours premier" à l'école et est appelé à la haute administration ! Tout s'engage donc pour le mieux sauf qu'il est victime de discrimination du fait de son ethnie. En effet, de 1931 à 1994, la carte d'identité mentionne l'ethnie dans ce pays ! Notre homme habite Nyamata, une petite ville et descend d'une famille d'éleveurs -comme le sont en majorité les tutsis.

Hélas, le génocide de 1994 survient - je ne détaillerais pas ici ! - et il perd ses deux frères et sa soeur ! Il raconte le récit à la première personne et on ne peut qu'être frappé par l'horreur de la situation, ou comment des êtres humains avec une vie et des sentiments peuvent être tués pour une question de race ou de religion ! C'est assez poignant ! Il décrit longuement la traque dans les marais pendant plusieurs semaines, l'humain réduit à l'état de bête - chasseur comme chassé et c'est très efficace, plus que de longs discours !

La suite du texte demande à être lu entre les lignes car Englebert connait un vagabondage sans fin et semble ne pas toujours en être conscient ! Il boit beaucoup, de la bière nationale, la Primus ou de l'alcool de banane ou de sorgho. C'est un rescapé philosophe et alcoolique qui déambule, n'oublie pas mais tente de pardonner !

En 2014, nous avons commémoré les 20 ans du Génocide ! On ne peut qu’espérer que pareille horreur ne se reproduise plus ! Ce témoignage est une brique à l'édifice de la mémoire !

A bientôt !

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Portrait d'après blessure - Hélène Gestern

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Portrait d'après blessure est le troisième roman d'Hélène Gestern qui comme son roman précédent interroge sur la violence contemporaine !

Olivier est historien de l'image et collabore avec Héloïse, une documentaliste. Ils se donnent un rendez-vous professionnel et prennent une rame de métro quand survient le drame, une explosion - un attentat ? - qui dévaste les compartiments !

C'est donc un roman de la résilience - un "portrait après une blessure" - mais bien plus que cela car le livre questionne sur le pouvoir de l'image, une photo d'Olivier portant une Héloïse blessé dans sa chair et en partie dénudée par le souffle de la détonation, prise par un journaliste d'une certaine presse de caniveau !

Le pourquoi de l'"attentat" est également au coeur du récit et la vérité est bien surprenante ! Nulle présence d’Al-Qaïda ici - inutile de rajouter de l'huile sur le feu; la réalité est bien trop horrible pour rajouter des fanatiques dans toutes les fictions du paysage littéraire ! Cette vérité est révélée à la toute fin !

L'histoire est narrée à la première personne mais avec deux voix qui alternent, celle d'Olivier et celle d'Héloïse, leurs combats pour se reconstruire, pour faire taire les calomniateurs - d'autant qu'une idylle est en train de naitre entre eux. Or Olivier vit avec Karine et Héloïse est mariée à Yves ! Leurs couples respectifs battent de l'aile !

Une réflexion sur le droit à l'image, le respect de la vie privée contre le "devoir" d'informer est ici centrale. La loi présente des lacunes dans ce domaine ! Les deux protagonistes doivent aussi faire face au pouvoir démultiplicateur des images sur le web et vont demander un droit à l'oubli !

C'est un bon roman ! Je l'ai même trouvé meilleur que La part du Feu, le deuxième roman de l'auteur ! Une bonne petite lecture sur le siège passager d'une voiture lors d'une sortie à Giverny un jour férié ! Donc se lit aussi très vite ! Et bien construit !

A bientôt !

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Trop - Jean-Louis Fournier

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Voici un petit recueil bien réjouissant que ce Trop de Jean-Louis Fournier, déjà chroniqué sur ce blog pour Où on va, papa ? et Veuf.

De quoi s'agit-il présentement ? Je me risquerais, sans trop prendre de risques, à dire que nous avons là un petit recueil de poèmes en prose ! Voilà, pour la forme, qu'en est-il du fond ?

Fournier s'étend ici sur la société contemporaine, société faite d'abondance, de "trop" et n'appréciant plus rien, vide dans son esprit. L'auteur livre ces petits textes comme des constats, trop de choix, trop de beurres, de farines, de gâteaux, de savons mais aussi de journaux, d'écrans, d'infos, de radio. Société de consommation mais aussi de matraquage médiatique - qui nous rend esclaves ! A plusieurs reprises, le poète inclut dans ces textes, des références et un parlé pris au langage publicitaire ! Puis le poème se termine par une pirouette, un bon mot, une chute pour mieux tourner le sujet en dérision !

C'est court mais brillant et bien vu ! Le texte est aussi empreint d'une certaine nostalgie, pas d'une "nostalgie de vieux con" mais de sage qui sait prendre le temps de vivre et d'apprécier les choses à leur juste valeur - quand elles sont rares et précieuses !

Voilà, je n'en dirais pas plus, le mieux est encore d'apprécier et de savourer ce recueil ! Je vous laisse à vos lectures et vous dis à bientôt !

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Le Palimpseste d'Archimède - Eliette Abécassis

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Eliette Abécassis nous revient sur la scène littéraire en abordant le genre du "thriller ésotérique" avec Le Palimpseste d'Archimède, roman érudit et philosophique que j'ai trouvé très prenant ! On est dans la veine du Da Vinci Code mais avec une meilleure écriture et un fond plus consistant !

Le récit suit le parcours de Normaliens de la prestigieuse École de la rue d'Ulm et le héros s'appelle Joachim. Il est entouré de ses amis, Fabien , Jérémie et Guillaume et étudie la philosophie auprès du Professeur Elsa Maarek, spécialiste de Plotin.

Or voilà que des meurtres rituels touchant de brillants mathématiciens de l’École ont lieu suivant ce qui semble être des rituels antiques apparentés aux Mystères. Maarek et ses compétences sont requises pour l'enquête et elle entraîne son étudiant favori sur ses traces !

A côté de cela, il apparaît qu'une des victimes était en possession d'un manuscrit du XIIème siècle de haute valeur mais qui cache en fait un texte plus ancien, un palimpseste - un texte écrit par dessus un autre texte qu'on a rogné sur le parchemin. Ce texte - n'en faisons pas plus longtemps mystère - serait un écrit perdu d'Archimède, le savant de Syracuse.

Dès lors, on touche aux Secrets ! Un secret qui aurait trait au nombre Pi, ce que l'on appelle un "Nombre-univers", le rapport entre la droite et le cercle qui contiendrait tous les secrets de l'univers et remettrait en cause l'Existence de Dieu ! Certains seraient donc près à tuer pour taire ce secret !

Alors pas étonnant qu'à la moitié du roman, les Jésuites fassent leur apparition !

L'enquête est donc, on le voit, menée par des érudits, des philologues, des spécialistes de culture antique qui arpentent les bibliothèques et les archives à la recherche du coupable et du secret du codex et de Pi, ponctuant leurs conclusions de réflexions philosophiques et de références érudites !

Un roman très intéressant donc - dans un genre plus "commercial" qui détonne avec la production habituelle d’Éliette Abécassis, plus introspective ! Les amateurs d'ésotérisme se jetteront dessus !

A bientôt !

Le Palimpseste d'Archimède - Eliette Abécassis

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Le cas Eduard Einstein - Laurent Seksik

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Albert Einstein est considéré, avec raison, comme le plus grand génie du XXème siècle. Pourtant, il était aussi un mari et un père défaillant ! Si il avait résolu des "mystères de l"Univers", et posé la Relativité, son fils était "le seul problème sans solution". Ce fils, Eduard, souffrait en effet de schizophrénie !

Le roman de Laurent Seksik, - Prix du Meilleur Roman Français 2013 pour Le Parisien - Le cas Eduard Seksik, donne tour à tour la parole à Eduard, à son père Albert et à sa mère Milena, ce qui permet de multiplier les points de vue sur ce drame familial. La maladie mentale est toujours "un coup de tonnerre dans un ciel serein". Le récit est écrit de manière assez conventionnelle mais est assez intéressant et informatif sur cette pathologie, loin des clichés que colporte l'opinion publique.

Eduard Einstein était un jeune homme doué, ayant lu tout Freud, tout Kant et tout Schopenhauer à un âge précoce, il voulait être psychiatre. Il était aussi extrêmement sensible ! Il nourrissait une sorte d'hostilité à l'égard de son père, souffrant de vivre dans l'ombre du grand génie qui avait abandonné sa mère en 1914 alors qu'il n'avait que 4 ans. Des rapports bien compliqués en somme !

Qu'est-ce que la schizophrénie ? Je déplore qu'on ne retienne à notre époque que la notion de "dangerosité" chaque fois qu'un malade - sur les millions de patients dans le monde - pousse un quidam sous le métro ! Souvent, les personnes atteintes de cette pathologie, montrent une grande sensibilité et une extrême intelligence - pensez à Van Gogh ou John Nash, le prix Nobel d'économie pour vous en convaincre - ce qui fait qu'ils sont difficiles à suivre dans leurs raisonnement ! Génie et folie, la frontière est floue ? C'est un cliché de dire cela mais il y a une part de vrai !

La schizophrénie, ce n'est pas non plus un dédoublement de personnalité ! Ce genre de "connerie" est colporté par des journalistes ignares et trop fainéants pour réellement s'informer et chaque fois que j'entends un "intellectuel" parler de schizophrénie à propos de tel ou tel organisme étatique - c'est valable aussi pour l'autisme - cela suffit à décrédibiliser aussitôt son discours à mes yeux ! Et il faut arrêter d'utiliser les noms de maladies comme des insultes, c'est proprement nauséabond !

Je dirais - même si je ne suis pas psychiatre, je suis assez bien placé pour en parler - que la schizophrénie est un rapport faussé au réel - les interprétations, la paranoïa - , et que souvent les limites entre l'intériorité du sujet et le monde extérieur est flou - ce qui donne des pensées propre à la personne qu'il perçoit comme venant de l'extérieur - d'où le phénomène des "voix" - qui n'est d'ailleurs pas systématique ! D'autres disent que c'est une incapacité à traiter des données hétérogènes...

Eduard Einstein passa la majeure partie de sa vie à la clinique de Bleuler et Jung, à Genève, le Burghölzli. Il subit divers traitements - les neuroleptiques ne seront découverts que dans les années 1950 - dont la cure par chocs insuliniques de Sakel, la camisole, les électrochocs - ce qui selon son frère ainé Hans-Albert abima grandement son état physique sans vraiment améliorer son état psychique. Parmi les théories en vogue dans les années 1930, il y avait la psychanalyse de Freud - plus adaptée aux névroses qu'aux psychoses - et le détestable eugénisme d'Auguste Forel, qui allait servir d'alibi aux nazis pour assassiner des milliers de malades mentaux !

Le nazisme est aussi en fond de ce roman. Albert Einstein, Juif, doit, s'expatrier aux États-Unis en 1933.. De ce fait, il ne reverra jamais son fils Eduard auquel les autorités de l'Oncle Sam refuseront le droit d'immigrer comme son père.

Ce roman de Laurent Seksik dresse donc des portraits de trajectoires parallèles, auréolée de gloire pour le père et touchée par le drame pour le fils ! Une lecture envisageable !

A bientôt !

Le cas Eduard Einstein - Laurent Seksik

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