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philosophie

Des Réflexions à foison - IV

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En 2011, dans le Volume 5 de mon "Journal intime", à la date du 15 octobre, je consignais la réflexion/digression suivante - à propos de l'intelligence ! - : "[L'intelligence], c'est [étymologiquement] établir des connexions motivées entre des informations éloignées : la transdisciplinarité dont je suis si friand relève de ce domaine ! Cela suppose créativité, ouverture d'esprit, mémoire, bonne culture, capacités d'interrogation… C'était aussi la démarche de Paul Valéry!"

C'est dans cette démarche que je m'inscris lorsque je consigne régulièrement les réflexions les plus dignes d’intérêt qui me viennent parfois à l'esprit - mais ne soyons pas dupe, rien ne naît "ex-nihilo" ! C'est la "fermentation" des idées et des concepts qu'on m'a enseigné dans mes multiples cursus universitaires (Sciences, Lettres, Histoire, Philosophie, Sociologie...) ! Ainsi que de mes nombreuses lectures - dans les domaines précités et dans d'autres - en autodidacte !

En voici le résultat à travers un nouvel "échantillon" !

L’art permet-il de recomposer une personnalité morcelée ?

Écriture et schizophrénie ?

« Là où il y a écriture, il n’y a pas folie ».

(15/09/2013)

Dans la vie, rien n’est jamais acquis !

Contingence.

(21/09/2013)

On est toujours tout seul !

(21/09/2013)

A chaque fois que l’on choisit de lire un livre précis, c’est dix autres livres qu’on ne lit pas.

(22/09/2013)

Ce qui fait que la vie vaut la peine d’être vécu, serait-ce le symbolisme ?

Le symbole est, selon Ricœur, ce qui se prête à plusieurs interprétations.

Le religieux est symbolique ! La psychanalyse aussi !

L’herméneutique est ce qui mène à la connaissance de soi !

(27/09/2013)

La Mort est l’abolition du Temps. Et de l’Espace.

Mais l’Espace est une fonction –manifestation – du temps.

La Mort correspond à un temps et un espace nuls !

Et un espace et un temps infini, qu’est-ce que c’est ? Dieu ?

Dieu à l’opposé de la Mort. Dieu comme la réalité ?

Autres mondes ?

(28/09/2013)

Petit billet de synthèse : On l’a dit et vu : on n’invente jamais rien - on se base sur nos expériences, nos lectures – certes, on les remanie et les assimile dans les rêves. Toutes les idées que l’on pense avoir, d’autres les ont déjà eues avant nous ! Et même cette idée « que d’autres ont déjà eues avant nos idées », on la trouve chez Paul Valéry !

Dans tout cela, qu’est-ce que l’intelligence ? Pour moi, c’est assimiler beaucoup –comme une éponge – et ensuite relier les lectures, les penseurs. « Ligare » - relier – intelligence !

Voilà – cela me parait essentiel : les rapprochements non évidents ! De là peut surgir la nouveauté !

D’où la transdisciplinarité !

Écrire une thèse ou un mémoire, ce n’est jamais que rassembler des sources !

(29/09/2013)

La schizophrénie est la maladie du capitalisme

La société est la cause et le révélateur de la maladie psychique.

Non, Robinson Crusoé, seul sur son île, n’était pas fou !

Les normes sociales !

(04/10/2013)

Voilà ! Et avec cette dernière réflexion datée du 4 novembre 2013, je mettais fin à mon "Carnet de réflexions - Volume 2" par ailleurs ! Mais de nombreux autres suivront ! En effet, on est en 2016 et je n'ai jamais cessé de "cogiter" - et d'apprendre, d'analyser et de synthétiser ! - depuis ce temps !

Des Réflexions à foison - IV

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La Révolution transhumaniste - Luc Ferry

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Luc Ferry fait partie, avec Michel Onfray, Bernard Stiegler, Edgar Morin ou Etienne Klein, de ces intellectuels français contemporains que je suis régulièrement et que j'aime bien lire ! Vous le voyez ce sont des styles et des pensées bien différentes ! Dans son dernier livre, La Révolution transhumaniste, Luc Ferry s’intéresse à l'évolution inévitable du monde, préférant regarder vers le futur pour l'anticiper voire l'encadrer, que de se complaire dans le pessimisme et le "c'était mieux avant" !

Ce futur qui ne manquera pas de bouleverser nos vies est abordé sous deux angles ! D'une part, on a la Révolution transhumaniste à proprement parler avec les fameuses NBIC (Nanotechnologies, Biotechnologies, Informatique et Sciences Cognitives) et d'autre part, on a l'"économie contributive" sur le modèle du Web (Facebook, Google) et des services tels que UberPop, AirbnB, modèle dont on nous dit qu'il devrait signer la fin du capitalisme mais pourrait en réalité se révéler encore plus ultralibéral - la "gratuité" générant alors des bénéfices considérables !

Le Transhumanisme ne relèverait bientôt plus de la SF tant les progrès de la science et de la médecine sont de plus en plus rapides ! Tout semble en effet s'accélérer et qui dit que d'ici un siècle où deux, nous ne pourrons pas vivre 200 ans et en parfait santé !? Mais avec quelles conséquences politiques, économiques, démographiques ? La médecine transhumaniste vise à l'amélioration de l'Humanité, plus seulement à guérir les maladies ! On ne peut toutefois pas parler d'eugénisme, souligne Luc Ferry, car contrairement au nazisme, on n'est pas dans un projet étatique et imposé visant à l'éradication des êtres ! Il s'agit d'améliorer la vie des individus en posant que la Nature n'est pas une norme encore moins un motif moral ! Mais ce nouvelle humanisme ne pousse-t'il pas encore plus loin l'individualisme en cours depuis la Révolution française, caractéristique tant décriée par Tocqueville ! Il s'agit aussi, avec le Transhumanisme, d'échapper à tous les déterminismes issus du matérialisme biologique ou historique ! L’éternelle problématique Nature et Culture !

Avec l'"économie contributive", ce serait une autre transformation de la société ! Les plus optimistes pensent que ce modèle nous ferait passer de l’égoïsme à la solidarité, de la propriété privée au droit d'usage - entre beaucoup d'autres choses ! Le théoricien Schumpeter parle de "destruction créatrice" par les innovations - les Trois Révolutions industrielles ! - qui supprime des quantités d'emplois - avant une phase créatrice qui "crée" de nouveaux métiers - ainsi l'exemple historique des paysans migrants vers les villes et les usines au XIXème siècle ! Nous sommes dans la révolution numérique à laquelle s'intéresse aussi Bernard Stiegler qui lui parle de "double redoublement épokhal" ! En réalité, ce modèle contributif pourrait voir une concurrence ultra-acharnée !

Luc Ferry est, me semble-t'il, assez favorable à tous ces changements et appelle à penser par delà optimisme - le "solutionnisme" - et pessimisme ! Ces questions engagent par ailleurs une réflexion supranationale !

Enfin, il fournit en toute fin de son livre un bref panorama des NBIC ! Ainsi les nanotechnologies mettent en jeu des nanorobots qui répareront la matière à l'échelle atomique ! Les biotechnologies permettront d'obtenir, pour tout un chacun, la cartographie de son génome complet - à des fins de dépistage puis d'améliorations par manipulations sur embryons - avec toutes les questions éthiques que cela suppose ! - tout ceci pour moins de 100 euros d'ici la fin de la décennie ! Les Big Data, recueillies notamment sur les réseaux sociaux (Facebook dont je suis un grand utilisateurs !) permettront de régler bien des problèmes - maladies, terrorisme, réchauffement climatique...) nous dit-on ! Enfin, s'achemine-t'on vers une Intelligence Artificielle forte - capable de conscience de soi et d'émotions qui à terme pourrait remplacer l'Humanité dans un scénario digne de Terminator !?

Ajoutons enfin que le Transhumanisme a ses adeptes - surtout aux USA ! - et ses opposants, notamment au sein des autorités religieuses ! En effet, à quoi bon promettre un Haut-delà si la science nous confère la vie éternelle ici bas !?

Voilà des questions aux ramifications phénoménales que le livre de Ferry bien qu'intéressant est très loin d'épuiser !

A bientôt !

La Révolution transhumaniste - Luc Ferry

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Le miroir aux alouettes - Michel Onfray

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J'adore décidément Michel Onfray et la lecture de l'un de ses derniers livres, Le miroir aux alouettes est une vraie libération ! L'auteur réponds aux attaques nauséabondes et fallacieuses qui ont été faites sur sa personne - notamment de jouer le jeu du Front National - et livre son analyse sur le système politique français ouvertement acquis au libéralisme le plus effréné !

Que ce soit clair, Onfray ne roule pas pour le FN ! Et son livre ne saurait se réduire à un banal "Tous pourris !" populiste qui amènerait à voter pour le parti de Marine Le Pen tout aussi critiquable sinon plus ! Le philosophie dont il est question ici se revendique d'un héritage libertaire - ce n'est pas nouveau !- et d'une partie des écrits de Proudhon, un anarchiste sans crédo !

Onfray est bel et bien un penseur libre et indépendant sur lequel une grande partie de la presse aux ordres du système s'évertue à taper afin de le rendre inaudible, ce qui est dommageable car ce sel miroir aux alouettes est des plus instructif et salutaire ! Précisons que le penseur de l'Orne ne donne nullement dans l’auto-apitoiement mais demeure acerbe et ironique !

Dans le premier chapitre, il revient sur les termes "nazi", "résistant" , "antisémite" utilisés à tout va de nos jours et dont le sens s'en trouve dévoyé ! Petite mise au point préalable donc !

Puis Onfray s'attarde sur le terrain de la philosophie ! Doit-elle rester pour un cercle d'élus ou être dispensée à tout un chacun, à l'instar d'un Socrate qui interpellait tout le monde sur l'agora ? Quel doit être le rôle de la télévision ? Onfray gardera à ce stade sa critique des médias subventionnés et des journalistes pour plus tard !

Ensuite, le philosophe analyse la diabolisation du Front National, ogre crée par François Mitterrand - selon Onfray et beaucoup d'autres, thèse à laquelle je souscris ! Diaboliser les Le Pen permet à la Gauche et à la Droite de se faire (ré)élire en jouant sur la peur plutôt qu'en combattant ce parti de la Droite radicale avec des idées et une vraie politique de gauche, dit Onfray !

Dans le chapitre suivant, Onfray fait l'éloge de De Gaulle, "homme de gauche porté par la droite" contre Mitterrand le machiavélien, "homme de droite porté par la gauche" ! Pour notre auteur, De Gaulle était un grand homme anti-libéral et personne ne lui arrive à la cheville ! Comme toujours Onfray argumente, analyse et je ne voudrais pas déflorer ici cette argumentation ! C'est amplement documenté et construit comme tous les chapitres de cet ouvrage !

Puis, c'est au tour de l'Europe de passer sous le scalpel d'Onfray ! Cette Europe libérale dont le peuple ne veut plus et qu'on lui a pourtant imposé ! Notre écrivain démonte les manipulations des hommes d’État pour nous faire consentir à Maastricht en 1992 et les suites de cette triste affaire !

C'est ensuite le tour de "la machine à fabriquer des abrutis", à savoir la télévision selon la formule de Patrick Le Lay ou les radios et journaux à la solde du pouvoir, formatant la pensée dominante et le politiquement correct ! Ici, Onfray démonte un certains nombre de critiques - disons plutôt d'injures ! - qui ont été lancées contre lui et dont on voit bien qu'elles ne tiennent pas la route et ressortent de la malhonnêteté intellectuelle !

Enfin, le chapitre inévitable sur la religion et en particulier l'Islam sur lequel, selon Onfray, on ne peut rien dire sans être taxé d'islamophobe ! L'essayiste souligne qu'on peut faire dire tout et son contraire aux sourates du Coran et que l'Islam est pour certains une religion de paix et pour d'autres une religion de guerre, branche soufiste par exemple contre branches salafiste et wahabite !

Pour finir complément, Onfray réaffirme ses affinités avec Proudhon, cite l'image du colibri et du feu de forêt - "chacun fait sa part", rappelle l'aventure de l'Université Populaire de Caen et de l'Université du Goût - et les innombrables bâtons qu'on lui a mis dans les roues - qui sont depuis 2002 des succès dont la presse évite de parler ! Il finit sur une allusion à La Boétie et la servitude volontaire !

J'avais un peu peur en ouvrant ce livre de tomber sur un "brûlot haineux et revanchard" - certes Onfray remets les pendules à l'heure plus qu'il ne règle véritablement ses comptes - mais je ne suis pas tombé sur l'image d'un Michel Onfray qu'en donne une certaine presse partisane qui ferait bien de réviser sa déontologie et de faire un travail de "généalogie" et véritablement d'explication des faits de société !

A lire absolument et toutes affaires cessantes !

A bientôt !

Le miroir aux alouettes - Michel Onfray

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Discours à la nation allemande - Johann Gottlieb Fichte

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Johann Gottlieb Fichte est un philosophe allemand du XIXème siècle surtout connu pour être un des fondateurs de l'idéalisme allemand. Sa pensée est influencée par celle des Lumières françaises - Rousseau en particulier - et par Emmanuel Kant ! Fichte commença à se faire connaître en écrivant un essai si brillant qu'on pensa d'abord que Kant en était l'auteur !

Mais nous allons ici parler essentiellement de philosophie morale et politique ! Au début du XIXème siècle, Napoléon Bonaparte se proclama Empereur, et acheva la Révolution française ! Il mit fin au Saint Empire Romain Germanique en envahissant les États Allemands !

Au lendemain de la défaire de Iéna, Fichte tint un ensemble de 14 conférences à Berlin, en décembre 1807. Ce sont les Discours à la nation allemande.

Fichte est parfois considéré comme un penseur obscur ! Je vais essayer ici de synthétiser sa pensée dans ces conférences, autour de la langue et de l'éducation !

Historiquement, le nationalisme - et la nation - est définit - au XVIIIème siècle - comme l'obéissance à des lois communes, puis à partir du XIXème siècle, cela devient une construction historique autour d'une origine et d'un destin communs - que l'on songe pour les Français à Vercingétorix où à Jeanne d'Arc ! C'est le "roman national" !

Fichte apparut d'abord comme un républicain, attaché au législatif et aux Lumières puis ensuite, dans une deuxième période comme un nationaliste ! Il y a de nombreux malentendus autour de sa pensée !

1807 : L'Allemagne - qui n'existera réellement - politiquement - qu'en 1871 avec Bismarck - est sous tutelle des armées napoléoniennes ! Il n'y a pas d’État allemand mais il y a bien un "esprit allemand" qui vise à l'universalité !

Fichte parle notamment de la langue allemande - qui est une langue vivante - par opposition au latin et même au français ! C'est à dire que c'est une langue symbolique, qui n'est pas figée, qui n'est pas une langue de "dictionnaire" et donc montrant une certaine souplesse capable de forger de nouveaux concepts et de s'adapter au réel ! De plus, c'est, contrairement au français - et c'est pour cela que la langue de Molière est une langue morte pour Fichte - elle n'est pas réservée à l'usage des élites mais parlée par tout le peuple !

A partir de cette langue vivante, on va pourvoir forger une pensée vivante - la philosophie et le législatif notamment ! Fichte propose ensuite une éducation nationale basée sur l'intuition qui est une introduction à la vie de l'esprit et serait une éducation pour tous !

Il s'agit chez Fichte d'élever ses concitoyens allemands ! Il s'agit véritablement d'une pensée prépolitique car si Fichte propose de créer l’État Allemand, il ne propose pas de textes de loi mais bien de transformer les hommes !

Voilà, j'estime que c'est l'essentiel de ce qu'il faut retenir sur ce texte ! Fichte insiste beaucoup sur l'éducation - presque la moitié des discours y sont consacrés ! Il est aussi question de religion et de la figure de Luther qui est un trait si particulier de l'Allemagne !

Voilà, j'espère avoir éclairer ceux qui s'intéressent un peu à la philosophie de cette période dans le prolongement des Lumières et du romantisme !

A bientôt !

Discours à la nation allemande - Johann Gottlieb Fichte

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Les Politiques - Aristote

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Nous allons maintenant revenir sur le philosophe Stagirite, Aristote, et une problématique fondamentale en philosophie, celle de la question politique !

Platon avait déjà traité des organisations politiques dans deux ouvrages, à savoir La République et Les Lois. Aristote s'inscrit un peu en opposition par rapport à son maître dont il juge qu'il n'est pas allé assez loin !

Mais la démarche n'est pas la même. Aristote fonda une école, le Lycée, comme Platon avait fondé l'Académie où il enseigna d'ailleurs au Stagirite, le considérant comme son meilleur élève. Parce qu'il avait une foule de disciples, Aristote leur confia des études, un peu à la façon des mémoires et thèses de nos étudiants contemporains ! Ils durent établir des constitutions - au nombre de 158 traités - sur l'organisation des différentes cités grecques ! Ces traités sont tous perdus hormis La constitution d'Athènes, attribuée donc au Pseudo-Aristote. C'est à partir de ces ouvrages que le maître - aidé là encore sans doute par ses élèves - à rédigé Les Politiques, un ouvrage assez hétéroclite et se contredisant parfois - et dont l'ordre des Livres n'est pas certain !

Les Politiques est constitué de 8 Livres qui peuvent aussi se voir comme une prolongation d'un autre traité, L’Éthique à Nicomaque : après l'individu, la cité ! Cet ouvrage sur la polis se veut à la fois comme un traité descriptif - qui dresse une taxonomie des différents types de régimes - et prescriptif !

La Polis est le modèle politique de la Grèce classique - avec l'ethnos ! Aristote ne veut pas donner le régime idéal comme Platon le fait avec sa cité dirigée par le Roi-Philosophe mais il veut en revanche donner le type de cité adaptée pour chaque situation particulière, en fonction de la répartition de la population, du nombre de riches et de pauvres etc...

Mais de fait, la cité, son modèle, décline à l'époque hellénistique, pendant et après Alexandre le Grand. Le but de la cité, son telos - suivant la théorie des 4 causes - est le bonheur commun. Il s'agit d'atteindre l'autarkeia, ou encore l'autarcie. Parce que "l'homme est un animal politique", il s'assemble en familles, qui s'assemblent en villages qui deviennent une cité, une communauté d'hommes tendant vers un but commun !

Aristote distingue 6 types de constitutions : 3 constitutions droites, à savoir monarchie, aristocratie et politeai ou régime constitutionnel et 3 constitutions qui en dévient respectivement : tyrannie, oligarchie et démocratie.

La royauté ou monarchie est le gouvernement du meilleur, du plus vertueux, qui règne sur la cité pour le bien de la cité - à l'inverse du tyran qui règne pour son propre profit. On retrouve là l'idée du père de famille et, selon Aristote, les premières constitutions furent d'abord des monarchies !

L'aristocratie est aussi le gouvernement des meilleurs mais ceux-ci sont plusieurs ! En dérive l'oligarchie où les riches dirigent la cité en vertu du suffrage censitaire.

Puis vient la démocratie qui place la liberté et l'égalité avant tout ! Le risque est de voir le demos (le peuple) se liguer contre les riches sous l'action des démagogues et se transformé en tyrannie !

Dans les livres V et VI, Aristote étudie la manière pour tous ces régimes - dont il a préalablement posé les variantes - d'évoluer, de déchoir et comment les sauvegarder ! Vers quelles formes chaque type est susceptible d'évoluer suivant les circonstances !

Un leitmotiv qui revient souvent sous le calame d'Aristote, est l'idée de juste milieu et de modération. A l'opposé de l'hubris des Grecs !

Voilà, comme toujours, dans cette rubrique "Philosophie", je fais une présentation très succincte ! Je vous renvoie vers le site inlibroveritas - compte "sylvain" - où je devrais mettre prochainement en ligne une mini-dissertation sur "les royautés dans Les Politiques d'Aristote" !

A bientôt !

Les Politiques - Aristote

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Histoire de la sexualité - 1 : La Volonté de Savoir - Michel Foucault

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J'ai jugé bon d'investir dans l'achat d'un des deux tomes de Michel Foucault en Pléiade et je ne le regrette pas !

Michel Foucault est le dernier grand intellectuel du XXème siècle et sur la fin de sa vie - emporté par le Sida en 1984 - il avait commencé une "Histoire de la sexualité" qui devait comporter dix tomes mais dont il ne put en achever que trois !

Je vais essayer ici de résumer très schématiquement les idées principales du tome 1 - "La Volonté de Savoir".

On a longtemps cru que, comme les Victoriens, nous exercions une censure sur le sexe. En réalité, depuis le XVIIème siècle, on n'a jamais cessé de mettre le sexe en discours, que ce soit depuis la pastorale chrétienne et l'aveu ou la confession ou au XIXème siècle le discours médical sur le sexe !

Il y a, à notre époque, une volonté d'élucider le sexe - par une mise en discours. Le sexe est objet de pouvoir, non pas que le pouvoir se soit dresser contre lui pour le censurer mais plutôt le pouvoir l'a instrumentalisé.

La notion de pouvoir est essentielle chez Foucault depuis Surveiller et punir, en 1975. Le pouvoir n'émane pas d'une instance précise mais il est diffus, en réseau dans toute la société. Il s'appuie sur des points de contacts et est un rapport entre un dominant et un dominé. Il s'exerce à travers le discours !

Dès lors, on n'a pas voulu censurer le sexe, l'interdire mais plutôt contrôler les corps pour en faire de bons agents économiques, lors de la naissance du capitalisme. Ce contrôle s'exerce sur les corps des ouvriers mais débuta plus précisément dans la classe bourgeoise où le sexe a remplacé le sang des nobles ! Il s'agit d'avoir de bons héritiers et on banni l'onanisme, on soigne les femmes hystériques, on traque les pervers et on contrôle les naissances.

Récemment, s'est développé un "bio-pouvoir" ! Auparavant, le pouvoir du souverain s’exerçait en donnant la mort, désormais, il contrôle les corps. Au XIXème siècle, s'est développé un discours de la dégénérescence - qui conduisit au racisme et à l'eugénisme ! Foucault note que la psychanalyse s'est développée contre ce discours !

Foucault explique aussi le "système d'alliance " et le "système de sexualité". Le premier a lieu dans le cadre de la famille - il est légitimé par les textes et le lieu de la reproduction. Mais bien vite, il va se trouver dépassé par le "système de sexualité".

L'homme a toujours voulu interroger son sexe - à l'image des Bijoux indiscrets de Diderot - comme si il pouvait nous en apprendre plus sur nous-même ! Cela semble être le cas et cette étude passionnante de Foucault - effleurée maladroitement dans ce billet - nous le prouve !

A bientôt !

Histoire de la sexualité - 1 : La Volonté de Savoir - Michel Foucault

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La République - Platon

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Nous allons maintenant nous attaquer à un "gros morceau", La République du philosophe Platon dont Whitehead disait que la "philosophie occidentale ne consistait qu'à placer des notes de bas de pages dans les œuvres de Platon" ! Je vais essayer d'éclairer certains points sans évidemment être exhaustif car des dizaines de billets touffus n'y suffiraient pas !

La République se présente sous la forme d'un dialogue mettant en scène Socrate et est constitué de 10 Livres et porte le sous-titre "De la Justice". C'est à la fois un traité politique et un traité d'éducation.

Il s'agit d'une part de déterminer ce qu'est la Justice, d'autre part de constituer la cité idéale, juste et de définir qui doit la diriger. Ce rôle revient aux Gardiens - qui peuvent être aussi des Gardiennes - les Philosophes-Rois qui consacreront toute leur vie à l'étude - notamment de la dialectique - afin de mettre en œuvre cette cité idéale d’après l'Idée de Bien. Le philosophe est dans la contemplation mais aussi dans l'action. Cette cité se bâtira donc sur le savoir mais aussi la philia, l'amitié !

Platon/Socrate veut sculpter l'âme des jeunes gens qui est comme un morceau de cire. Il s'agit d'introduire une troisième voie éducative, entre l'éducation classique (Homère, Hésiode) et celle des sophistes. Cette formation qui dure 50 ans commence par la musique, la grammaire, la poésie et la gymnastique. On apprendra aussi aux jeunes à "contempler" la guerre afin de se désensibiliser et de prendre leurs responsabilités. L'enseignement des mathématiques - afin de cerner les régularités dans le mouvement, l'unité dans la multiplicité - sera aussi prodigué. Après une première sélection des futurs Gardiens, les études se poursuivront jusqu'à 30 ans, suivies de 5 ans d'enseignement de la dialectique - qui permet de remonter vers les Idées et la Cité en parole - puis 15 ans aux responsabilités de la cité à divers postes.

Se pose aussi le problème de la corruption. Platon distingue cinq types de cités qui correspondent à autant de disposition de l'âme. il établit une étude du mouvement et de la corruption. La cité serait comme une toupie dont les Gardiens sont l'axe et le peuple la périphérie. De plus, il y a différente tendances dans l'âme humaine : la partie désirante qu'il convient de contrebalancer avec le thymos (le courage) aiguillé par la raison.

Les désirs sont comme un élan. Ils peuvent orienter vers le savoir (désir d'apprendre - et non curiosité -voir Le Banquet) mais aussi déstabiliser l'individu et la cité. De la Cité idéale, on passe à la timocratie, puis à l'oligarchie, à la démocratie et enfin au despotisme. Le tyran est "l'enfant-roi" de l'oligarque, celui qui a des désirs démesurés - de même que la cité "enfle" par désir du luxe. Il n'a pas d'ami et se croit libre. Platon, par ailleurs, a tenté d'appliquer son modèle de cité chez Denys de Syracuse.

Le morceau d'anthologie de La République, c'est bien entendu ce passage du Livre VII - à destination notamment des Classes de Terminales, à savoir l'Allégorie de la Caverne ! Des hommes sont enchaînés et ne voient que des ombres sur un mur. L'un d'eux est libéré et remonte vers la Lumière (le Soleil/ le Bien) puis il redescend dans la Caverne où personne ne l'écoute et où il risque d'être mis à mort ! Cet homme éclairé, c'est le philosophe ! Il y a d'autres allégories dans ce texte, l'image de la lyre, de la ligne, la hiérarchie Idées/Formes, concepts mathématiques, objets concrets et imitations.

Ce texte est effectivement d'une très grande richesse ! Il permet notamment de s'interroger sur le pouvoir des images et des idoles, l'opinion. il est aussi question de la communauté des biens et des femmes - certains y ont vu un texte communiste, d'autres une réflexion sur la démocratie. Un texte à questionner à l'heure où des jeunes décérébrés se font embrigadés par des fanatiques religieux et commettent des attentats. Ce texte a aussi eu une grande postérité du côté des utopistes, Thélème chez Rabelais ou chez Thomas More...

A bientôt !

La République - Platon

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Qu'est-ce que la philosophie antique ? - Pierre Hadot

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Pierre Hadot est un érudit du XXème siècle, né en 1922 et décédé en 2010, à la fois philosophe, historien et philologue français. C'est un grand connaisseur de la philosophie antique et en particulier du néoplatonisme.

En 1995, il publie Qu'est-ce que la philosophie antique ? - qui revient et s'attarde sur les modes de pensées que sont le Platonisme, l'Aristotélisme, l’Épicurisme, le Stoïcisme mais aussi les Cyniques, Pyrrhon jusqu'à la transition vers le christianisme aux premiers siècles de notre ère !

La thèse principale de l'ouvrage est que la philosophie, dans l'Antiquité, n'étais pas que "discours" - Logos - mais bien plus que cela aussi un mode de vie, une ascèse et ce depuis les sectes pythagoriciennes !

Le discours, selon les écoles philosophiques, oriente le mode de vie ! Ainsi, les épicuriens pratiquaient une sorte d'"examen de conscience". L'interrogation sur la mort était constante et commune à la plupart - sinon toutes ces écoles !

Dans ces institutions, Académie, Lycée, Portique et Jardin, les rapports entre le(s) maître(s) et les élèves étaient très importants, nécessitant une totale confiance. Chez Platon et Aristote, il s'agissait d'agir sur la Cité en formant des hommes politiques tandis que les disciples d’Épicure visaient davantage un rôle de missionnaires auprès des masses, préfigurant le Christianisme !

Ce livre rappelle les principaux "acteurs" de l'époque, et leurs théories, l'Idée du Beau et du Bien, la Vertu, le tétrapharmakon, les choses sur lesquelles on ne peut agir, la recherche du moindre mal, etc... Un chapitre sur la figure du sage !

On détaille ensuite l'époque impériale et l'évolution vers le dogme chrétien. La religion de Jésus sépare le discours du mode de vie ! Le mode de vie se retrouve chez les premières communautés du monachisme tandis que le discours va se perpétrer dans les Universités du Moyen-âge !

Cet ouvrage est assez intéressant et d'une lecture relativement aisé ! Je vous le conseillerais en complément à l'ouvrage de Lucien Jerphagnon : Histoire de la pensée : d'Homère à Jeanne d'Arc - que j'ai par ailleurs chroniqué sur ce blog ! Je vous renvoie aussi à mon billet de généralités sur les "écoles philosophiques de la période hellénistique" !

Je n'ai certainement pas épuisé le sujet ici !

A bientôt !

Qu'est-ce que la philosophie antique ? - Pierre Hadot

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Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes - Jean-Jacques Rousseau

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Le Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes est un essai de Jean-Jacques Rousseau, commencé en 1753 et publié en 1755 en réponse à un sujet de l'Académie de Dijon : "Quelle est l'origine de l'inégalité parmi les hommes ?".

Dans ce texte fort brillant, le philosophe suisse expose sa conception de l’État de Nature et son approche de la perfectibilité humaine. Contrairement à Hobbes pour qui "l'homme est un loup pour l'homme", Rousseau défend l'idée d'un homme primitif bon par nature. C'est la société qui va le corrompre.

Rousseau déploie sa conception du passage de l'homme sauvage de l'état de nature à l'homme civilisé de l'état social. A l'opposé des animaux, l'homme sauvage a la possibilité de se perfectionner. Dans l'état de nature, l'homme n'est pas asservi et fait preuve de pitié. Mais face aux contraintes extérieures, il est forcé de s'associer.

A un moment donné et indéterminé, un homme plante une clôture et décrète "ceci est à moi !". La plus petite unité de la future société naît alors : la famille. Puis les familles - conséquences de la naissance de la propriété, se rapprochent et forment des tribus. Dès lors, le besoin de "reconnaissance", de considération se fait sentir : le meilleur danseur, le meilleur conteur...

Les hommes se spécialisent quand apparaissent l’agriculture et la métallurgie, fruits des capacités d'observations de la nature par les hommes - du fait des possibilités de leur intellect. La langage joue un rôle important et l'étude du développement de ce langage n'est pas une mince affaire ! Les hommes se spécialisant, les inégalités apparaissent ! Le plus fort fabrique plus de biens, en fonction de l'inégalité de ses capacités naturelles. Il en découle alors un deuxième type d'inégalité qui elle n'est plus naturelle !

Pour protéger sa propriété, l'homme établit des lois et se mets sous les ordres et la protection d'un magistrat, d'un roi. De légitimes, ces gouvernements deviennent arbitraires en fonction du nombre de dirigeants : un roi et c'est la monarchie, plusieurs dirigeants et c'est l'aristocratie, tous, c'est la démocratie !

Voilà, je zappe volontairement de nombreux points et simplifie beaucoup ! J'aurais l'occasion de revenir sur Rousseau dans une dissertation dans le cadre de mes études, plus fouillée et peut-être publiée un jour quelque part en ligne !(?)

J'avoue une préférence pour Rousseau sur Voltaire à l'instar de ma bonne amie Ophélie R. ! Dédicace à toi miss !

A bientôt !

Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes - Jean-Jacques Rousseau

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Autrui - Notions de philosophie - III

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Nous allons nous intéresser aujourd'hui à la problématique de l'Autre. Commençons par définir ce qu'est - qui est - Autrui !

Autrui est à la fois le même et l'autre. Il y a de nous en autrui, en ce sens qu'il n'est pas une simple chose inerte posée là mais bien une altérité, pensante comme nous. Husserl appelle "intersubjectivité" la relation des consciences les unes avec les autres pour bâtir un monde commun.

Autrui n'est pas coupé de moi ! Selon Descartes, dans son solipsisme, l'idée de moi est plus certaine que le monde et l'on a pas besoin d'autrui pour avoir conscience de soi. Autrui et le monde viennent ensuite ! En réalité, il faut le miroir de l'autre pour que le conscience de nous même ne soit pas une illusion. Ceci passe par la reconnaissance par l'autre !

Le dialogue entre les consciences s'effectue par le biais du langage. Nous entretenons des relations intellectuelles et sentimentales avec autrui. Rousseau pose la pitié ou compassion suscitée par le malheur d'autrui comme le sentiment caractéristique de la nature humaine. Le respect passe par la reconnaissance de la dignité d'autrui en tant qu'elle équivaut à la mienne propre. A l'opposé, Thomas Hobbes perçoit les rapports entre les hommes comme des rapports de force où l'on tente d'établir sa supériorité sur autrui - à l'instar de la problématique du maître et de l'esclave - ce dernier abdiquant le premier pour conserver sa vie ! Hobbes et Rousseau ont en effet des conceptions opposées de ce qu'ils appellent l’État de Nature !

Pour Sartre, l'"Enfer, c'est les autres" ! On ne peut jamais se mettre à la place - entrer dans l'intériorité - d'autrui - malgré tous les progrès de la psychologie ! On ne peut jamais se mettre à la place de l'autre du fait qu'on lui est extérieur. On ne peut qu’interpréter les signes de sa présence. Pire, cette extériorité d'autrui peut devenir une rivalité - en relation avec l'amour-propre.

Pour Levinas, l'appréhension de l'altérité fondamentale d'autrui se fait grâce à son visage. Comprendre autrui est expérimenter qu'il est autre.

On pourrait dire en guise de conclusion provisoire optimiste que comprendre autrui ne revient donc pas à le posséder mais à établir une relation d'enrichissement mutuel (amitié) !

A bientôt ! Nous parlerons du Désir !

Autrui - Notions de philosophie - III

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