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Vice-versa - Pixar

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Vous savez tout le bien que je pense des Studios Pixar ! Tous leurs films d'animation sont quasiment des chefs-d'oeuvres et Vice-versa, film de 2015 - avec Pete Docter aux commandes - ne déroge pas à la règle ! Le succès de ces films, c'est bien entendu l'aspect technique parfait - avec une animation maitrisée - mais plus encore les scénarios - des bijoux d'inventivité à la portée souvent philosophique - et qui savent toucher nos émotions.

Dans Vice-versa, on rentre de manière allégorique dans le cerveau de Riley, une jeune fille de 12 ans, aimée de ses parents, qui voue une passion pour le hockey sur glace et n'est pas la dernière pour faire des bêtises. Dans son esprit, cinq petites entités, qui personnifient la Joie, la Tristesse, la Peur, le Dégout et la Colère, dirigent son comportement et archivent ses souvenirs en leur donnant la couleur des émotions (ce qui scientifiquement parlant est très juste, on assigne des connotations affectives à nos souvenirs !). La première partie du film nous montre, à travers le quotidien de Riley, comment tout ce mécanisme cérébral fonctionnent notamment en constituant cinq ilots : les bêtises, l'amitié, le patinage, l'honnêteté et la famille.

Mais tout ceci va bientôt partir sens-dessus-dessous - car les parents de Riley ont décidé de quitter le Minnesota où la gamine a grandi et a tous ses amis pour aller s'installer dans une maison un peu vétuste à San Francisco. Riley va très mal le vivre et "Tristesse" va faire des siennes dans sa boite crânienne (on comprendra plus tard que tout ceci est normal !). Rien ne va pour le mieux et Joie - la meneuse - et Tristesse, le "boulet" se retrouvent expulsées par accident du siège de la Mémoire Centrale et finissent dans le labyrinthe de la Mémoire à long terme.

Le film nous explique de manière ludique sa version de notre fonctionnement psychologique ! Ainsi, on voit comment les vieux souvenirs disparaissent et s'éteignent, on rencontre l'ami imaginaire de Riley, on visite les "Pays de l'Imaginaire" ou les plateaux de tournage digne d'Hollywood où sont conçus les rêves de la gamine, la prison du subconscient où sont exilés ses expériences traumatiques, le tunnel de l'abstraction où les idées son décomposées et analysées. Tout ceci est très inventif, brillant et pas totalement dénué de fondement scientifique ! Bien entendu, on est plus dans le symbolique que dans le biologique.

Riley va donc très mal vivre son déménagement et comme Joie n'est plus aux commandes, devient apathique et va même penser à fuguer pour retourner dans le Minnesota, tandis que dans son esprit, les cinq îles s'écroulent  à la suite les unes des autres !

Mais en fait, ceci est normal et marque en quelque sorte la sortie de l'enfance de Riley et son passage à l'adolescence. Elle redéfinit son système de valeurs et ses centres d'intérêt et construit de nouvelles îles à la fin du film tandis que tout rentre dans l'ordre. Et on comprend que "Tristesse" n'est pas qu'un boulet, elle est même essentielle car elle colore les souvenirs de notre enfance de l'amertume et de la nostalgie des bonheurs perdus qui ne reviendront plus ! Et elle permet d'éprouver de l'empathie pour les autres. On remarquera que chez la mère de Riley, dans son esprit, c'est une "Tristesse" mesurée qui commande et pas Joie !

Voilà, un excellent film comme toujours avec Pixar, je ne saurais donc que vous le recommander !

A bientôt !

Vice-versa - Pixar

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Army of the Dead - Zack Snyder

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Il aura fallu attendre 2021 pour que Zack Snyder donne une sorte de suite qui n'en est pas une à son film L'Armée des morts (Dawn of the Dead) de 2004 et cette "suite", c'est Army of the Dead, sorti fin mai sur Netflix ! Film fleuve de presque 2 heures 30, très réussi visuellement, avec des scènes de combats et de fusillades à couper le souffle et un ton assez acerbe et ironique. Traditionnellement, le genre "film de zombies" est une critique en règle du capitalisme et de l'individualisme de nos sociétés et quoi de mieux que de faire de Las Vegas, la cité des zombies et même temps que celle de l'argent ! Ca offre aussi une  touche de couleurs et de toc dans un univers apocalyptique !

Le film est de plus parti pour devenir une franchise - avec un autre film, Army of Thieves, à venir sur le personnage du cambrioleur de Army of the Dead, une série d'animation sur la chute de Las Vegas aux mains des morts-vivants et probablement aussi un Army of the Dead 2 car ici pas de happy-ending et le virus zombie se propage à d'autres villes à la fin !

Tout part de la Zone 51, dans le Nevada, où un convoi militaire a un accident et laisse s'échapper dans la nature, le zombie originel  - l'"Alpha" ! Snyder montre de l'originalité par rapport aux schémas classiques en introduisant ces Alpha, intelligents, rapides et capables de procréer ! Ils vont constituer un antagoniste de taille pour nos héros.

La ville de Las Vegas se retrouve alors totalement zombifiée et les cinq premières minutes du film qui nous montrent les combats de rues et nous présentent les "survivants compétents" sont tout bonnement hallucinantes - et très gores aussi !

Army of the Dead n'est pas qu'un film de zombies ! C'est aussi un film de casse de banque où The Walking Dead aurait rencontré Ocean's Eleven et Les 12 Salopards. On joue sur cette double thématique dans le dernier trailer où les zombies ne sont amenés qu'après la présentation du braquage!

Un patron de casino japonais engage une équipe d'une dizaine de personnes pour atteindre le coffre de son établissement et récupérer le magot ! Tout cela en pleine zone infectée et infestée et avant qu'une bombe nucléaire ne soit larguée ! Le groupe est mené par  Scott Ward, un ex-militaire désargenté, joué par Dave Bautista (qui est assez convaincant dans le rôle ! Vu dans  Les Gardiens de la Galaxie bien sûr !). Il est une sorte de père dysfonctionnel pour sa fille Kate Ward, jouée par Ella Purnell - et on peut voir dans cette relation un écho de celle du réalisateur/scénariste Zack Snyder avec sa propre fille qui s'est suicidée durant le tournage de Justice League. Effet cathartique pour Snyder !

Je ne vais pas m'attarder sur chaque membre de l'équipe qui va faire le "casse" mais disons que les personnages sont volontairement caricaturaux : le leader, le traitre, l'innocent, le frimeur, le fumier, etc... Parmi les têtes que je connais, on a Theo Rossi (vu dans la série Marvel's Luke Cage) et Garret Dillahunt, déjà habitué des zombies dans Fear the Walking Dead  ! On a aussi l'actrice française Nora Arnezeder qui joue "Coyote". Casting international en réalité !

On passe un excellent moment à regarder ce film malgré quelques incohérences et des choix scénaristiques prévisibles ! Parmi les trucs qui clochent, Martin, joué par Dillahunt, l'homme de main du commanditaire qui accompagne l'équipe, cache le véritable but de la mission qui aurait été bien plus facile si il l'avait révélé (et le film aurait alors duré 50 minutes !) mais enfin bref...

Voilà, je vais m'arrêter là pour cette présentation, même si il y aurait beaucoup plus à dire (le tigre zombie, les deux camps opposés avec leurs deux meneurs, les zombies "lyophilisés", les survivants comme agresseurs, la solidarité contre l'argent, etc,...). Je vous souhaite un bon visionnage !

L'aspect grand-guignolesque de ce film ne vous échappera pas même si certains reprochent à Snyder d'écrire comme un ado de 14 ans ! Un film qui d'ores et déjà divise - entre chef-d'oeuvre et nanar nullissime ! Faites-vous votre propre opinion ! Moi, j'ai bien aimé, pas adoré, mais bien aimé !

A bientôt !

Army of the Dead - Zack Snyder

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Love, Death + Robots - Volume 1

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On ne présente plus David Fincher, un des réalisateurs les plus influents d'Hollywood à qui on doit Alien 3, Se7en, Fight Club, Panic Room - et plus récemment la série Mindhunter (pour en rester aux oeuvres chroniquées sur mes blogs !). Il s'est associé dernièrement à Tim Miller, l'homme qui possède le cerveau dont les films déjantés Deadpool  - opus 1 et 2 - sont sortis ! On pouvait donc s'attendre à du frisson et du bizarre dans leur "bébé commun, la série d'animation pour adultes, Love, Death + Robots - pour adultes car il y a de la violence et du sexe très explicite dans les 18 épisodes que compte le premier Volume. On parle en effet de Volume ici et pas de Saison !

Ce Volume  1 est un chef d'oeuvre ! Dispo sur Netflix, elle procure des émotions fortes et se consomme comme une drogue, on est vite "addict" à ces 18 "Trips" sans redescente ! Les scénarios sont des trésors d'inventivité, les messages véhiculés sont profonds, la réalisation et l'animation nickels et les récits empruntent à de nombreuses sources ! Ca grouille de références et il me serait impossible de toutes les mentionner : le cyberpunk, le steampunk, Lovecraft, la Hard Science (le film Gravity en particulier), les pulps, les comics, les jeux vidéo, Metal Hurlant, Pacific Rim, Buffy contre les Vampires, etc,...

Différents studios d'animation sont mis à contribution et tous les styles possibles alternent depuis le cartoon, l'animation traditionnelle jusqu'à la Motion-Capture, la CGI Effect -3D photo-réaliste,  un peu de live-action et de la japanimation ! Les épisodes ne sont pas très longs - entre 5 et 20 minutes - concentrés pour être efficace. Tim Miller a par ailleurs fondé la société Blur. Vous aurez compris qu'on est face là à une anthologie (ça me fait aussi penser à une version "sous acide" de La Quatrième Dimension - pour les twists finaux à chaque épisode).

"L'Avantage de Sonnie" est un récit sur ce que seraient des Pokémons dans un contexte cyberpunk adulte. Des combats de monstres, des humains avec des prothèses, un univers de la nuit et un des deux récits de l'anthologie où l'héroïne, violée, a en quelque sorte perdu son corps et se le réapproprie en le transformant ! Un peu comme font les acteurs pornos friands de tatouages !

"Les Trois Robots" est un récit dans lequel trois robots font du tourisme sur une Terre dont les Humains ont tous disparu ! C'est humoristique façon humour noir et ça porte un message sur la bêtise humaine qui a détruit la nature. On vous laisse découvrir à la fin qui sont les nouveaux maitres de la planète.

"Le Témoin" est un vrai roman graphique, unanimement salué et dont le style fait un peu penser à Spider-Man : New Generatio n - et pour cause car Mielgo qui a travaillé sur le film de Sony Pictures est ici aussi le réalisateur. On est dans une ambiance Ghost in the Shell. Avec Peep-show et Club SM ! Des idées de Fincher ? Et une boucle temporelle à la clé !

"Des Fermiers équipés" voient des Mechas affronter des aliens façon Starcraft - ça m'évoque donc bien sûr les jeux Blizzard Entertainment et leurs cinématiques mais aussi les productions LucasArts ! C'est fun, avec beaucoup d'action, du suspens, de l'émotion et un retournement final/révélation finale à base de zoom arrière qui montre que les envahisseurs ne sont pas forcément ceux qu'on croit.

Dans "Un Vieux Démon", on est plus dans La Momie ou Predator ou encore dans une relecture du Mythe de Dracula - avec la séquence de la mort du jeune assistant particulièrement gore ! Ca fait plus penser à de la BD Franco-Belge, à ce que ferait un Arleston par exemple.

"La Revanche du Yaourt" est une histoire absurde et tordante qui ne vous fera plus regarder le contenu de votre frigo de la même façon. C'est totalement perché et l'Humanité est une fois de plus tournée en dérision de façon salutaire et jouissive . On est dans l'animation volumétrique ici.

"Derrière la Faille" est un des meilleurs épisodes ! C'est de la SF et un vaisseau se retrouve perdu loin de toute civilisation. On voit ici le progrès accompli depuis Final Fantasy - Les Créatures de l'Esprit. La fin est ambigüe mais parfaitement Lovecraftienne et donc très horrifique. "Ces horreurs qu'il ne faudrait pas voir sous peine de perdre l'esprit !". On est aussi dans la veine de Titan A.E.  et Event Horizon. Conclusion terrible !

"Bonne Chasse" commence comme Tigre et Dragon et finit comme Gunnm. On commence dans un univers médiéval de type orientale avec des créatures de types féérique et vient ensuite l'Ere industrielle et l'avénement du steampunk du colonisateur. L'héroïne, à l'origine une changeline féline métamorphe se transforme, par le biais de son ami ingénieur, en justicière de la cause féministe ! Son sort est assez terrible et ce récit très poignant  On est proche de la 2D - un peu Disney - et le mélange des genres unique est très réussi ! Un discours sur le racisme et la misogynie.

"La Décharge" est un peu en-deçà et sa morale et sa finalité pas hyper-claires ! Une sorte d'huissier-agent immobilier veut déloger une espèce de vieux clodo de sa décharge mais celui-ci a pour ami un Blob ! L'importun aura donc un sort à la fois funeste et drôle ! Ambiance Métal Hurlant !

"Métamorphes" est aussi un de mes trois épisodes préférés (avec "Derrière la Faille" et "Une Guerre Secrète"). Cette histoire mêle fantastique, film de guerre dans le contexte actuel au Moyen-Orient et super-héros. On y suit une sorte de compagnonnage ou d'"amitié virile" entre deux loups-garous enrôlés dans l'armée US ! Le scénario établit un parallèle entre la manière dont on traite les lupins et les Gays - le droit à la différence ! L'homosexualité est abordée ici de manière infiniment plus subtile et intelligente que dans les derniers romans et comics de l'Univers Canon Star Wars de Disney ("Eh les homos, vous avez-vu on a mis des gays et des lesbiennes dans nos histoires, achetez notre "came" !). Photoréaliste et ultra-violent.

"Les Esprits de la Nuit' est une sorte d'envolée poétique nocturne en plein désert vers un monde fantastique. Un père et un fils dont la voiture les a laissés en rade au milieu de nulle part voient ressurgir les esprits des habitants d'un océan disparu qui recèle des dangers mortels comme le fils qui va se prendre au jeu va le subir à ses dépens. On est entre Le Voyage de Chihiro  et L'Odyssée de Pi. Magnifique, somptueux et inventif visuellement.

"Le Coup de main" est prenant et stressant, rappelle évidemment Gravity et que l'Espace Proche est devenu une poubelle ! Une astronaute qui part à la dérive lutte pour sa survie, prête à tout pour s'en sortir, y compris, comme elle dit à la fin, à faire une offrande aux "Dieux du Vide"  - mais pas d'éléments fantastiques là-dedans, c'est bien évidemment métaphorique ! Une subtile référence à Alien avec le nom du satellite qui est LV-426.

Star Citizen aurait pu voir l'épisode "Lucky 13 " se dérouler dans son univers. Une pilote bizut reçoit en pleine guerre futuriste un aéronef qui a déjà vu ses deux précédents équipages périr de manière horrible. Pourtant, l'appareil supposé "maudit" va prendre bien soin de sa nouvelle propriétaire et la chance va tourner ! Des scènes de vol impecs ! Photoréaliste aussi !

"L'oeuvre de Zima" est peut-être objectivement le meilleur épisode du lot - avec un style qui me rappelle l'art graphique des années 1930 (même si je ne suis pas assez calé en Art pour l'identifier, le nommer. Nesha, un coup de main si tu me lis ?). Zima est le plus grand artiste de tous les temps et il a créé le "Bleu de Zima" commençant par de tout petits carrés de bleu perdus au sein d'immenses tableaux de factures classiques pour finalement réaliser des toiles de la taille d'une lune ! A la fin de sa vie, il convie son public à son ultime représentation tandis qu'il s'élance dans une piscine et révèle le sens de son oeuvre  (les carreaux bleus de la piscine) et sa propre origine en tant qu'être animé (et pour quel tâche ?) - mais bon je ne vous spoile pas ! C'est tout bonnement génial !

"Angle Mort" est un peu moins réussi à mon avis. On suit une Agence tous Risques de cyborgs qui braquent un convoi avec pertes et fracas - et on retrouve à plein l'ambiance Métal Hurlant.

J'avais entendu parler par le biais d'une étudiante de mon Master M2 MLE de "L'Âge de Glace", récit insolite et très ludique, mêlant film live-action avec deux acteurs et animation. Sur le papier, c'est simple : un couple découvre une civilisation microscopique qui vit dans un vieux frigo et qui va de la Préhistoire à l'Age des Etoiles de manière hyper-accélérée ! Intéressant mais le film eut gagné à se concentrer sur le frio et à zapper les deux locataires !

On découvre Multiversity, une application qui permet de réécrire l'Histoire dans "Histoires Parallèles" qui est encore un récit totalement dingo et hilarant ! Et si Hitler était mort avant la Première Guerre mondiale des manières les plus loufoques ? Le destin du monde aurait pris des tournures délirantes : les Autrichiens ou Vladimir Poutine, premiers hommes sur la Lune, , guerrières du sexe extra-dimensionnelles, civilisation de calamars et autres joyeusetés improbables ! Inventif comme jamais et on aimerait avoir d'autres épisodes de Multiversity comme celui avec Abraham Lincoln qu'on s'amuse à nous teaser à la fin ! Il faut d'ailleurs noter que pas mal de ces 18 épisodes pourraient donner matière à leurs propres séries à eux seuls !

Baroud d'honneur de ce Volume 1 avec "Une Guerre Secrète" où durant le Siège de Stalingrad, en pleine Sibérie, des soldats de l'Armée Rouge affronte des hordes de démon qu'un agent de la police politique, la Tcheka, avait alors tenté d'invoquer en renfort pour sa nation, tentative soldée par un fiasco sans nom ! On se croirait entre Dante, Mike Mignola  et son HellBoy, Il faut sauver le Soldat Ryan  et Band of Brothers.

C'est du tout bon et j'ai conseillé cette série à pas mal de mes connaissances et vous la conseille donc aussi ! Il parait que le Volume 2 de seulement 8 épisodes est moins bien - mais la barre était placée haute par le Volume 1 - et un Volume 3 est d'ores et déjà dans les cartons - sur Netflix donc !

Des récits qui associent l'amour, la mort et les robots et n'en sont que meilleur quand il y a les trois éléments réunis !

A bientôt !

Love, Death + Robots - Volume 1

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Anthropologie structurale - Claude Lévi-Strauss (5ème partie et Fin)

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Pour aborder la dernière section d'Anthropologie structurale, je vais reprendre des éléments d'un exposé que j'ai fait en visioconférence dans le cadre de mon Master M1 de Philosophie, en avril 2021. Cette 5ème section comporte trois chapitres qui ont trait à des questions portant sur les méthodes et l'enseignement de l'Anthropologie, Lévi-Strauss, après des années de terrain en Amérique du Sud, avait pour ambition de donner une légitimité scientifique à l'ethnologie à partir d'un important travail de conceptualisation et en fondant le Structuralisme, appelé à déborder sur d'autres domaines (Littérature, Psychanalyse,...)

Dans ces chapitres, Lévi-Strauss commence par interroger les termes "Social Structure" et par définir ce qu'est une "Structure". A l'origine, il y a une conférence de 1952, donnée aux Etats-Unis alors que les années d'exil de Lévi-Strauss sont sur le point de se terminer. Les influences américaines y sont patentes et j'ai eu l'occasion de développer durant mon exposé sur  les apports de la cybernétique de Norbert Wiener, la "Théorie des jeux" de Von Neumann et la "Théorie de l'Information" de Shannon. Et j'ai aussi évoqué l'emploi des mathématiques modernes - en particulier des statistiques mais pas seulement, aussi des maths non quantitative - dans toutes ces disciplines.

On distingue les modèles mécaniques - qui se calquent sur la physique de Newton et traitent des petits échantillons de données - et donc le modèle statistique pour des populations plus grandes. L'ethnologue, lui, travaille sur des petites tribus puis ensuite utilise une méthode comparative en croisant ses données avec celles des autres chercheurs de terrain. Mais l'induction est-elle valable en ethnologie et plus largement en sciences sociales ? Doit-on généraliser en lois les données de terrain ? Les faits humains ne sont-ils pas contingents et uniques ?

En réalité, la méthode structurale, en opérant des classifications, ne visent pas moins qu'à découvrir des structures plus profondes et qui ressortent de l'inconscient humain, mener vers une théorie de l'esprit.

Lévi-Strauss puise dans la cybernétique qui étudie le fonctionnement des systèmes, leur régulation - au moyen de messages notamment - mais il ne va pas au bout de la démarche et exclut ainsi le concept de "feedback" ou rétrocontrôle ! Rencontre ratée entre Lévi-Strauss et Wiener donc !

Par la suite, Lévi-Strauss s'étend, toujours dans le chapitre 15, sur les différents niveaux de communications (des femmes, des biens et services et des messages - rappelons que l'on est dans des sociétés primitives). Il dit quelques mots sur ses prédécesseurs, en particulier sur Radcliffe-Brown en évacuant ses explications par le biologique et le physiologique.

Dans le chapitre 16, notre savant qui sera centenaire clarifie ses positions quant au Marxisme et le chapitre 17 est plus technique encore et plus programmatique puisque Lévi-Strauss y établit ce que devrait être un enseignement de l'ethnologie/anthropologie en France, en détaillant les cursus et le contenu des enseignements.

Voilà qui conclut cette série de billets sur Anthropologie structurale, ce recueil d'articles et de conférences, publié en  1958.

A bientôt !

Anthropologie structurale - Claude Lévi-Strauss (5ème partie et Fin)

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Tom Clancy : Sans aucun remords - Stefano Sollima

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Tom Clancy est le spécialiste du techno-thriller et du roman militaro-politique dans le contexte de fin de Guerre Froide et on lui doit les personnages de Jack Ryan et de  John Clark. C'est ce John Clark, rebaptisé John Kelly que l'on retrouve dans le film de 2021 de Stefano Sollima, Sans aucun remords - diffusé sur Prime Vidéo et pas en salles en raison de la pandémie de Covid. Un film d'action et de complots politiques qui n'évite pas les clichés du genre - comme l'analyste de la CIA qui se comporte comme un gros connard ou le ministre corrompu qui joue un double jeu (avec aussi des scènes vues et revues comme le guet-apens dans les toilettes d'un hôtel).

J'aurais l'occasion de reprocher à Tom Clancy son patriotisme exacerbé qui vire au chauvinisme quand je vous parlerai de son roman Code SSN. Même si son monde est fait de trahisons, de faux-semblants, de manipulations et autres manigances, ça reste dans le fond très manichéen !

C'est Michael B. Jordan, acteur afro-américain "bankable" (vu dans Creed  et Black Panther) qui incarne John Kelly,  qui au début du film opère en Syrie, en tant que SEAL sous les ordres de Karen Greer (jouée par Jodie Turner-Smith). Son équipe libère un membre de la CIA et débusque une planque de mercenaires russes (autre cliché  : "les Russes, ces grands méchants" - héritage de la Guerre froide !). La mission manque de mal tourner en raison du double jeu de l'agent Robert Ritter de la CIA qui n'a pas fourni toutes les infos dont il disposait - celui-ci qui nous est présenté assez lourdement comme un sale type (mais c'est une diversion du scénario en réalité car ce n'est pas lui le méchant !) est joué par Jamie Bell qui plus jeune  incarnait Billy Elliot dans le film éponyme en 2000.

Tout le monde rentre au pays et les membres de l'équipe se font assassiner un par un ! John Kelly y perd son épouse enceinte, Pam - jouée par Lauren London. Rien de très original dans le scénario ! Les militaires cibles d'une vengeance, assassinés hors du théâtre des opérations et le survivant qui veut se venger, c'est du déjà vu aussi ! John Kelly n'est donc pas très content ! Ce genre de situation a notamment été vu dans 24 : Legacy, la série télé pour le seul exemple qui me revient à l'esprit pour le moment ! Mais le roman de Clancy datant de 1994, c'est peut-être lui qui a lancé ce motif scénaristique ?

Je ne vous détaille pas le film ! John, sous l'autorité de la CIA, va monter une équipe pour se venger, partir à l'étranger, tomber dans des traquenards, occasion de fusillades pour se rendre compte qu'il n'est qu'un pion sur un échiquier et le but de la partie est de provoquer des conflits internationaux afin d'unir le pays derrière son drapeau et accessoirement d'engraisser les marchands d'armes !

L'histoire de la production du film est intéressante car les droits furent achetés quasiment dès la sortie du roman de Clancy . "Tom Clancy présente" est devenu une marque à défaut d'un label de qualité ! Keanu Reeves fut un temps pressenti pour le rôle de John Kelly lors des premiers projets ! Un autre film, Rainbow Six, est prévu !

Le plus intéressant est la scène post-générique - où John Kelly présumé mort, se cache sous l'identité de John Clark et va créer la Brigade antiterroriste internationale connue sous le nom de "Rainbow" - d'où l'équipe d'intervention "Rainbow Six" rendue célèbre par les jeux vidéo d'infiltration/ First Person Shooter ! Naissance d'une nouvelle franchise au cinéma ?

Depuis le 11 Septembre 2001, ce genre de films a le vent en poupe mais il est à peu près certain que le public ressent aussi de la lassitude car vivre constamment dans la peur et se défouler sur grand écran n'est pas sain !

A bientôt !

Tom Clancy : Sans aucun remords - Stefano Sollima

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Jupiter's Legacy - Saison 1

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"Sommes-nous fatigués à ce point des super-héros Marvel pour regarder Jupiter's Legacy ?", c'est ce que titrait un site web de la pop culture à propos de Jupiter's Legacy, la série de Steven S. DeKnight adaptée des comics de Mark Millar et Frank Quitely. Le MillarWorld, nommé d'après le scénariste de Civil War  et de Ultimate X-Men chez la Maison des Idées et de Kingsman et Kick-Ass est-il une alternative acceptable aux Multivers des deux grandes maisons de comics américaines, Marvel donc et DC Comics ?

J'ai trouvé cette Saison 1 de Jupiter's Legacy - toujours sur Netflix - pour le moins intéressante ! Certes, ça ne vaut pas un WandaVision ou un Falcon et le Soldat de l'Hiver, chroniqués ici récemment mais ça se regarde car la série réserve de belles scènes de baston malgré quelques lenteurs ! J'ai été surpris cependant de voir que les avis sur les aventures de la famille Sampson - Sheldon dans le rôle d'Utopian et son épouse Grace dans celui de Lady Liberty - interprétés respectivement par Josh Duhamel et Leslie Bibb - ces avis sont assez mitigés voire carrément tièdes. Je n'ai aucun doute que des Youtubeurs comme Regelegorila et Dirty Tommy soient blasés à passer leurs journées à enchainer des visionnages de séries et de film en Binge-watching (car ils n'ont que ça à faire !) - mais Jupiter's Legacy ne méritait pas tant de morgue et on aurait crié au génie si une telle série était arrivée sur nos écrans dans les années 90 - mais oui, de nos jours, devant la profusion culturelle, on est blasé !

De quoi s'agit-il dans cette série ? On nous parle d'une société de super-héros, une sorte de confrérie, baptisée l'Union qui fait régner l'ordre et la justice en suivant strictement le Code qu'à établit Utopian, en quelque sorte le chef du groupe. On suit deux récits parallèles, d'une part les péripéties que subissent nos justiciers dans les années 2020 et d'autre part, leur origin-story qui remonte aux années 1930 dans une narration qui prend alors des aspects Lovecraftien ! Les références/hommages à la Justice League ou aux Avengers sont évidents de même qu'aux nouvelles générations de super-héros que développent les deux principaux éditeurs de comics du marché US mentionnés plus haut !

A notre époque, l'Union fait face à une crise car comme c'est répété maintes et maintes fois, le monde a changé, sous-entendu qu'il est devenu plus complexe, moins manichéens, plus "gris" et plus violent ! Les jeunes super-héros, les descendants des six justiciers originaux qui ont eu leurs pouvoirs pendant la Grande Dépression sur une île mystérieuse, cherchent leur place dans ce monde et doivent encore vivre dans l'ombre de leurs ainés et selon leurs règles. Ces règles sont-elles trop rigides ? Les idéaux sont-ils perdus face à la réalité ? Un justicier a-t'il le droit de tuer pour faire le bien ?

Parmi les six justiciers originaux, on a aussi Walter Sampson alias Brainwave, maitre de la télépathie et des esprits - joué par Ben Daniels - et frère envieux de Sheldon, ou encore George Hutchence aka Skyfox - joué par Matt Lanter, l'ami de la famille et qui a retourné sa veste et est devenu un super-vilain contre l'Union.

Les enfants de Sheldon et Grace peinent donc à trouver leur place, Brandon aka Paragon - joué par Andrew Horton -  qui va, par nécessité, aussi enfreindre le Code -  Chloé Sampson - jouée par Elena Kampouris, qui a choisi une autre voie en devenant top-modèle et tombée dans la drogue, en pleine rébellion donc. En effet, négligés par leur père obnubilé par sa "mission", ces deux héritiers ne se sentent jamais à la hauteur et sont donc, chacun à leur façon en rébellion ! La nouvelle génération n'est donc pas à la hauteur des exploits légendaires de leurs parents !

Parmi les anecdotes sur la série, quelques points qui me questionnent ! Même si nos héros s'interdisent de tuer, ont-il stoppé Hitler durant la Seconde Guerre Mondiale ? Le monde de Jupiter's Legacy devrait donc être très différent du nôtre ! Et aussi, un truc qui m'a fait sourire, la journaliste Grace qui traite, en 1929, H.P. Lovecraft de "sale écrivain raciste" ! C'est une interprétation rétrospective et anachronique suivant les critères de notre époque car en 1930, Lovecraft ne devait pas être plus raciste que l'Américain moyen ! Mais bon le "politiquement correct" et la "cancel culture" sont les deux plaies d'aujourd'hui !

Nos super-héros vont faire face à de terribles dangers et adversaires comme Blackstar, joué par Tyler Mane, un colosse au réacteur nucléaire en guise de coeur - et qui plus est qui sera cloné ! Ca donne lieu à quelques séquences gores dès le Pilote de la série, à base de décapitation ! L'antagoniste semble donc aussi être Skyfox, qui tire les ficelles, mais on apprend à la toute fin de cette Saison 1 qui compte 8 épisodes, que c'est en fait une diversion et que le "traitre" est un autre des six qui veut prendre le contrôle de l'Union pour réagir à cette nouvelle société plus violente de 2020 !

Alors je n'irai certainement pas jusqu'à parler de "série de clochards" comme le fait Regelegorila !

Laissons sa chance à cette série ! Rendez-vous pour la Saison 2 donc !

A bientôt !

Jupiter's Legacy - Saison 1

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Shadow and Bone : La saga Grisha - Saison 1

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La mise en place d'un univers est toujours un défi et une entreprise ardue. Leigh Bardurgo crée de toutes pièces un monde à mi-chemin entre fantasy et steampunk dans une trilogie complétée par une duologie de romans et qu'Eric Heisserer a adapté à l'écran dans la série Shadow and Bone : La saga Grisha - dont la Saison 1 est sortie en avril 2021 sur Netflix et qui compte 8 épisodes.

Le rendu à l'écran est assez soigné pour nous raconter les aventures d'Alina Starkov, une orpheline dans le Royaume de Ravka, des terres maudites et souillées par la présence du Fold, un mur de ténèbres qui séparent ces contrées. Mais Alina - jouée par la jeune actrice Jessie Mei Li - se révèle être la très attendue et légendaire "Invocatrice de Lumière", autrement dit une Sainte potentielle qui lévera l'obscurité.

On est agréablement surpris par le soin apporté à la réalisation, aux décors, aux costumes, à la manière d'une série historique. On est un peu, avec les habits des Grisha, dans une ambiance russe-mongole et c'est assez réussi et original.

Qui sont les Grisha ? C'est un Ordre de sorciers et de sorcières décliné en différents sous-ensembles (ceux qui manient le feu, ceux qui soignent, ceux qui "façonnent" les corps,...), longtemps pourchassés, ils sont aujourd'hui puissants et protègent le Royaume sous le commandement du Général Aleksander Kirigan - joué par Ben Barnes (vu notamment dans la série Netflix The Punisher où il incarnait Jigsaw), constituant une véritable armée.

Alina, au début de la série, ignore l'existence de ses propres pouvoirs car elle s'était soustraite enfant au test de détection pour ne pas être séparée de son ami, un autre orphelin, Malyen "Mal" Oretsev - interprété par Archie Renaux, devenu ensuite un simple soldat. La révélation de sa puissance a lieu lors d'un moment critique, alors que sa vie est menacée, au cours d'une traversée du Fold et dès lors la jeune fille devient l'objet des convoitises des puissants et en particulier de Kirigan qui, sous des airs séducteurs et compatissant, va la manipuler en l'amenant dans le quartier général de son armée.

De l'autre côté du Fold, un groupe d'aventuriers surnommé les Crows - et constitué de Kaz Brekker (Freddy Carter), la mortelle Inez Ghafa (Amita Suman) et Jesper Fahey, le pro de la gachette (Kit young) prend un contrat sur la tête d'Alina afin de la ramener de ce côté du pays où un militaire rebelle fomente une sécession. On suit donc les péripéties que subissent cette équipe qui va finalement devenir les alliées de la jeune héroïne !

Ajouter à cela l'ombre et la menace du Darkling, le Grisha maniant les ténèbres qui a jadis créé le Fold et qui est en réalité bien plus qu'un ancêtre du Général Kirigan qui possède les mêmes pouvoirs - et pour cause !

Le final de la Saison est une confrontation au coeur du brouillard maléfique entre nos héros et le Darkling lui-même qui est provisoirement repoussé mais revient à la tête d'une armée de monstres dans les dernières secondes de la Saison 1 augurant une Saison 2 mouvementée.

Je ne m'étendrai pas sur l'histoire annexe de la Grisha Nina Zenik - jouée par Danielle Galligan - et sa relation avec un chasseur de sorcières, qui devient de nature amoureuse puis connait des hauts et des bas !

C'est une bonne série - pas exceptionnelle - mais agréable à regarder ! Ben Barnes se détache surtout parmi les acteurs notamment à cause du jeu un peu monolithique de Jessie Mei Li. Quelques intrigues assez prévisibles et des facilités scénaristiques pour une oeuvre (romans et série télé) qui ressort surtout du genre "Young Adult" mais dont je regarderai la suite et évaluerai les développements !

A bientôt !

Shadow and Bone : La saga Grisha - Saison 1

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Défi à Lucky Luke - Morris & Goscinny

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Je vous parle régulièrement ici des albums de Lucky Luke par Morris et Goscinny - mais il existe aussi toute une flopée d'histoires courtes du cow-boy solitaire - dont certaines ont été reprises en albums dans la célèbre collection de ce héros (par exemple dans La Corde du Pendu, Le Ranch maudit ou encore La ballade des Dalton entre autre) ou qui restent inédites. La plupart du temps, ces récits courtes voyaient le jour dans des magazines et des revues tels Super Pocket Pilote et à partir de mars 1974 dans le magazine Lucky Luke.

Les six récits dont il va être présentement question ici datent pour la plupart de 1968 et 1969 et ont été publiés à l'origine dans ce Super Pocket Pilote puis dans un album, La Bataille du riz, offert en 1972 (année de ma naissance) par le réseau des stations-services Total. Pour ma part, j'ai connu ces histoires par un petit album de la collection anthologique de BD de Dargaud intitulée "16/22", dans un album Pocket donc ayant pour titre "Défi à Lucky Luke" du nom du premier récit !

Ces histoires sont assez simplistes mais efficaces, toutefois le trait de Morris y est parfois moins assuré et moins travaillé que d'habitude (mais bon ça reste moins pire que ce que fera Achdé par la suite !).

Commençons avec "Défi à Lucky Luke" qui donne son titre à l'album Dargaud où on voit un apprenti despérado qui tente de faire son chemin dans le métier et pour cela d'acquérir une notoriété en se confrontant à Lucky Luke. Mais celui-ci le remarque à peine, pire le couvre d'amabilités et finalement Omer Marshmallow retournera "à la ferme de Papa". Comment être pris au sérieux avec un nom pareil ? Le récit commence par un clin d'oeil aux Dalton, à Phil Defer, Billy the Kid et Joss Jamon vus dans de précédentes histoires.

Puis avec "Arpèges dans la vallée, Lucky Luke, toujours prêt à secourir son prochain, vient en aide à Sean O'Flanagan, un Irlandais têtu qui veut à tout prix ramener un piano mécanique dans le bar dont il est propriétaire pour y mettre de l'ambiance - mais de l'ambiance, c'est sur le trajet qu'il y en aura, entre les attaques d'indiens, les montagnes, les précipices et les torrents !

Goscinny joue sur les clichés du folklore américain et les détourne comme dans "Promenade dans la ville" ou Luke tente d'appréhender Buck Flagdown et en vient aux mains  avec lui, occasion de nous faire visiter la petite ville de Yucca Gulch au fur et à mesure que les deux adversaires jouent des poings, d'une enseigne à l'autre. Tout y passe ! On a le saloon, le barbier, la société des femmes, l'armurier, le croque-mort, le blanchisseur chinois, l'école,  l'épicerie fine et l'imprimeur-éditeur ! Mais évidemment, tout ça se termine chez le shérif et à la prison ! Bien vu ! Un récit mené avec beaucoup d'astuce !

"La Bonne Parole" est un peu au-dessous et anecdotique, tant du point de vue du scénario que du dessin. Notre héros y croise Asbestos Misbeliever, un prédicateur qui ne s'exprime que par citations des Ecritures et se retrouve attaché avec Lucky Luke à des poteaux de torture entourés  par les indiens que l'homme de Foi s'est juré d'évangéliser ! Rien de particulier à dire sur ce récit donc !

"Le despérado à la dent de lait" est plus réjouissant et très amusant (et c'est un récit qui est repris aussi dans l'album grand format 7 Histoires de Lucky Luke, je crois, album que je chroniquerai bientôt, pour rester dans les récits courts - car après la mort de Goscinny en 1977, il y eut un temps mort et on raclait les fonds de tiroirs !). Notre cow-boy est aux prises avec un gosse, un sacré galopin, qui va lui attirer un tas d'ennui comme le sale mioche refuse d'aller au dentiste ! On voit ici le caractère entêté de certains adultes qui se posent en bons samaritains !

Le dernier des six récits de "Défi à Lucky Luke" s'intitule "La Bataille du riz" et joue sur le cliché du Chinois démobilisé de la construction des Chemins de Fer et qui ouvre un restaurant en ville. On joue sur le caractère légendairement affable et aimable de ce peuple mais ici on a une rivalité mouvementée et bruyante entre deux Chinois qui veulent ouvrir des établissements concurrents  en face à face et qui sous un aspect poli se montrent impitoyables ! L'humour vient de ce décalage et de l'aspect outrancier du récit ! La paix est conclue à la fin mais arrive alors un restaurateur japonais !

Voilà pour cette recension de quelques récits annexes et méconnus. J'avoue que je ne sais pas trop où - hormis 2 ou 3 - on peut lire ces récits en 2021 ? Et je m'en excuse !

A bientôt !

Défi à Lucky Luke - Morris & Goscinny

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Cosmic Sin - Edward Drake

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Vous aimez la SF ? Vous aimez l'action ? Vous aimez Bruce Willis ? Alors surtout ne regardez pas Cosmic Sin, un affreux "navet" signé Edward Drake, sorti en 2021 ! Mon Dieu que c'est nul !

Il s'agit là d'un recit qui se déroule au XVIème siècle alors que l'Homme a colonisé l'Espace puis se retrouve un jour face à un Premier Contact avec une civilisation alienne - forcément hostile - et ce n'est pas le premier et seul cliché que véhicule cette daube ! Ce film n'est qu'une série d'idées repompées sur d'autres  oeuvres de SF d'une autre envergure, comme des séquences des Aliens ou encore une énième race extraterrestre de parasites.

Mais qu'est allé faire Bruce Willis dans cette galère ? L'acteur, vieillissant a connu des sommets dans les années 1990 et 2000- avec des bijoux comme L'Armée des 12 Singes de Terry Gilliam ou Incassable  de Night Shyamalan mais sa carrière est en chute libre depuis les bides qu'ont été Die Hard 4 et 5 ! Ici, c'est clairement un film alimentaire ! Un déclin qui fait de la peine !

Bruce Willis est ici le général James Ford, en disgrace - donc autre cliché, il est évidemment à écumer les bars au début du film ! - et pour repousser les aliens, il embarque une équipe pour balancer une bombe Q ("Quantique"), sur leur monde natal. Le film n'est qu'une suite de "mitraillages" dans des usines et des entrepôts - censés représenter les bases de l'Alliance des Terriens - dans des armures en plastique toutes pourries, à base de faux-raccords, de dialogues insipides, de flous scénaristiques et d'incohérences à la pelle ! Frank Grillo (le Crossbones du MCU) est aussi embarqué dans cette galère dans le rôle du général Ryle - mais on sent que les acteurs n'ont qu'une envie, c'est d'en finir avec ce film ! Comme nous d'ailleurs, comme le spectateur !

On dirait vraiment que certains "scénaristes" produisent des histoires en série en cochant toutes les cases d'un cahier des charges !

Et que dire de ces aliens en mode zombie pour surfer sur la mode The Walking Dead, la mode du moment ! Cosmic Sin est "Interdit aux moins de 16 ans."

Seul petit élément un peu réussi les flottes d'armadas spatiales et les combats dans le vide sidéral, un peu dans le style des blockbusters dont ce Cosmic Sin a bénéficié clairement des avancées de l'industrie du cinéma dans les CGI conçus pour ces hits du Box-Office ! Mais on ne fait pas un film avec que des CGI !

Le pire est que ce film se prend au sérieux ! A la fin de ce nanar, on se dit : "Tout ça pour ça !" et vraiment l'impression que Prime Video nous a fait perdre notre temps ! Si je rédige ce billet, c'est juste pour vous éviter de perdre le vôtre !

Voilà rien de plus à dire sur cette bouse !

A bientôt pour des trucs plus intéressants !

Cosmic Sin - Edward Drake

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Star Wars - La Haute République : La Lumière des Jedi - Charles Soule

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La franchise Star Wars chez Disney avait grand besoin de se renouveler, de paver l'avenir, de sortir de la "Saga Skywalker" une fois celle-ci achevée avec un Episode  IX - L'Ascension de Skywalker digne d'une fan-fiction ! Ce renouveau espéré semble devoir venir du mystérieux "Projet Luminous" exposé/teasé lors d'une Convention de fans à Chicago en 2019 ! Mais de quoi s'agit-il ?

C'est en fait un énorme projet qui doit se dérouler sur plusieurs années, en plusieurs "Phases" et dont le vrai titre est "La Haute République" ! Changement total, non pas de décor - on reste dans la même Galaxie ! - mais d'époque puis cette Haute République est à son apogée à peu près 200 ans avant La Menace Fantôme ! Prise de risques donc de Lucasfilm ! Cet ensemble est d'abord  décliné en littérature, dans des romans "adultes", "jeunes adultes" et "jeunesse" et aussi dans deux séries de comics.

De grandes séances de brainstorming ont eu lieu pour mettre le projet sur les rails où cinq auteurs ont posé les premières pierres en étroite collaboration avant d'écrire chacun leurs romans.  Ces cinq auteurs sont Charles Soule, Cavan Scott, Claudia Gray, Justina Ireland et Daniel José Older ! C'est Charles Soule qui ouvre le bal avec La Lumière des Jedi, auteur déjà très prolifique (prolixe ?) sur Star Wars avec à son actif, pour ne mentionner qu'elles, les séries de comics Poe Dameron et Dark Vador, Seigneur Noir des Sith, deux excellentes séries (surtout la deuxième, car pour ma part, le personnage de Poe m'indiffère assez !).

La République vit une ère de prospérité, dirigée par la Chancelière Lina Soh - qui lance de Grandes Oeuvres ambitieuses - et protégée par les Jedi au summum de leur puissance et pas encore sclérosés par un Code strict (Yoda est déjà Maitre Jedi à cette époque !). Parmi les grands travaux de la Chancelière, on a le Flambeau Stellaire, à la fois ambassade, forteresse, centre économique et culturel, centre de recherche et de communication, hôpital - qui doit permettre de montrer que le gouvernement ne néglige pas la Bordure Extérieure, espace encore sauvage à la manière de notre Far-West !

Cette avancée de la République sur leur terrain de pillages ne va pas plaire aux Nihil, une bande de maraudeurs aux allures de punks anarchistes mâtinés de vikings qui dévastent tout sur leur passage, criminels portant des masques, sans foi ni loi ! Le livre nous décrit dans le détail leur structure et leur organisation, dirigés par trois Maitres-Tempête, Kassav, Pan Eyta et Lourna Dee - qui commandent aux Orages, Nuages et Foudres (en descendant dans la hiérarchie), assemblages hétéroclites de vaisseaux avec un équilibre délicat et subtil du pouvoir !

Ces Nihil tirent leur pouvoir de L'Oeil autrement dit Marchion Ro - dont le père, le précédent Oeil, a été assassiné par un des Maitres-Tempête, sans qu'on puisse en incriminer un en particulier ! Cet Oeil fournit des Sentiers qui sont un nouveaux moyen non orthodoxe de voyager dans l'Hyperespace. En réalité, l'Oeil et ses ancêtres détiennent une prisonnier du clan San Tekka (dont Lor San Tekka dans  Le Réveil de la Force  est un descendant !) qui lui calcule les coordonnées des Sentiers !

Mais, dans ce contexte, la Grande Catastrophe va se produire, ce qui parait d'abord être un accident mais a été en fait prémédité ! Un vaisseau Nihil va percuter le Legacy Run, un vaisseau de colons de la République qui va se désagréger en centaines de fragments dans l'Hyperespace, provoquant des Emergences, qui vont dévaster des planètes et obliger la Chancelier à déclarer une mise en quarantaine de la Bordure Extérieure !

La première des trois parties du roman nous raconte les premières Emergences dans le système Hertzal et la panique qui s'en suit ! Les Jedi se rendent vite sur place et montrent leur puissance et leur efficacité ! C'est pour le lecteur l'occasion de se familiariser avec tout un tas de nouveaux personnages, Avar Kriss, Elzar Mann, Loden Greatstorm, Bell Zettifar, entre autres pour les Jedi, l'Amiral Kronara, Keven Tarr, un brillant ingénieur qui apportera une bonne part de la solution du problème, et bien sûr Lina Soh, la Chancelière.

Par la suite, on va essayer de prédire et prévenir les Emergences - au moyen de la puissance de calcul de dizaines de milliers de droïdes, pour notamment essayer de récupérer l'enregistreur de vol, la Boite Noire du Legacy Run qui apprendra à nos Républicains et Jedi ce qu'il s'est réellement passé ! Evidemment, les Nihil leur mettront des bâtons dans les roues !

A la fin du roman  - je reste vague pour ne pas trop vous spoiler - le danger semble écarté et les Nihil en déroute, il n'en est rien en réalité et ils reviendront sans doute plus puissants encore ! On découvre qu'un des personnages a tout manigancé, un ennemi des Jedi (liés au Sith alors dans l'Ombre ? Pas forcément car il n'y a pas que la Menace des Sith - et il est encore trop tôt pour dire de quoi il retourne). Je dirais juste qu'un Jedi est présumé mort mais qu'il n'en est rien !

Voilà, une excellente surprise que ce roman ! C'est vraiment excellent, très bien écrit - et traduit - original, avec du suspens et des retournements de situations inattendus ! Le décor est bien planté et les personnages très intéressants et bien approfondis ! Je compte lire très vite la "suite" à savoir le roman jeunesse Une épreuve de courage de Justina Ireland publié par chez nous en Bibliothèque Verte !

"Nous sommes tous la République.". Une nouvelle Ere s'ouvre pour Star Wars et à-priori plutôt réussie !

"Défi Lecture N°9" (oui beaucoup de romans Star Wars en ce premier semestre !).

A bientôt !

Star Wars - La Haute République : La Lumière des Jedi - Charles Soule

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